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Progression : réutilisation de la grille d’observation, et analyse des résultats

L’objectif de cette partie était de comparer les résultats obtenus en début d’année, et les résultats obtenus en fin d’année dans chaque classe, afin de constater les impacts de ce coin sur les apprentissages des élèves. L’analyse se serait penchée vers les impacts directs dans un premier temps, puis sur les indirects dans un second temps.

Concernant les impacts directs, il aurait été intéressant de relever les moments dans lesquels le coin est proposé aux élèves : l’idée était de leur proposer cet espace lorsque certains élèves, et notamment Jordan, Johan et Tania, semblent débordés, désorganisés, et non investis dans les apprentissages, en leur proposant un temps pour se recentrer sur soi, à travers des expériences corporelles, afin de leur permettre d’être disponible pour les apprentissages. En ce sens, nous aurions pu mettre en lien cet espace avec les apprentissages. De plus, il aurait été nécessaire d’étudier plus précisément l’entrée dans la tâche, l’investissement, l’application et le temps mis pour réaliser le travail demandé, et la posture corporelle dans laquelle l’élève se trouve pour travailler.

Une étude comparative comprenant une deuxième observation à partir de la même grille aurait donc été mise en place, et l’étude des focales décrites ci-dessus aurait été mise en place pour les trois enfants qui admettent une attention particulière dans ce mémoire.

47 Concernant les impacts indirects, nous aurions pu étudier les travaux écrits des élèves pour observer une progression de leurs apprentissages, tout en admettant que la progression est inhérente aux apprentissages. Cet impact indirect aurait donc été mis en lien avec les impacts directs décrits précédemment.

Cependant, au vu de la crise sanitaire qui touche actuellement le pays, il n’est pas possible d’effectuer cette comparaison. Ainsi, seuls les premiers résultats ont été étudiés.

Cette étude comparative aurait aussi été réalisée dans la classe témoin, afin de comparer l’évolution des élèves auxquels une attention particulière a été mise en avant dans ce mémoire. La comparaison entre les deux classes aurait permis d’analyser les effets du coin sensori-moteur sur les enfants, et d’émettre des hypothèses quant aux besoins sensori-moteurs des élèves de la classe témoin, sans coins sensori-moteur. L’analyse des deux classes aurait donc permis de faire émerger les bienfaits ou les limites du coins sensori-moteur en école maternelle.

Il est donc aujourd’hui impossible de savoir quelle aurait été l’évolution de chacun des élèves au cours de l’année, si cet espace aurait pu impacter positivement les apprentissages. Malgré cela, des études ont été menées sur l’interrelation entre l’attention, les apprentissages, et la sensori-motricité. L’enfant a besoin de découvrir son environnement, mais aussi ses propres potentialités, à travers son corps. Cette étape est d’autant plus importante chez le jeune enfant. C’est pourquoi, même s’il n’est pas possible à l’heure actuelle de se prononcer sur le lien direct entre sensori-motricité et apprentissage, par le biais de l’utilisation coin sensori-moteur, il est quand même possible d’affirmer qu’il est nécessaire de proposer un espace qui met en jeu la globalité du corps, et de le mettre en lien avec d’autres propositions, pour répondre au développement global de l’enfant, c'est-à-dire cognitif, social, moteur et affectif.

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CONCLUSION

Le développement global est un enjeu de l’école, mis en évidence dans les programmes de cycle 1. Cependant, l’enseignement reste un domaine dans lequel le cerveau et le corps sont trop souvent scindés, amenant à favoriser principalement le développement cognitif, au travers des apprentissages. C’est pourquoi il semblait important de s’intéresser à la composante corporelle dans les apprentissages, et dans la classe, en pensant le corps comme premier réceptacle des situations vécues.

Les neurosciences (Bullinger, Gallese, Lakoff) ont validé l’étroite relation entre le système sensoriel du corps, qui comprend des sens intéroceptifs comme la proprioception, le tactile et le vestibulaire, et des sens extéroceptifs ; olfactif, auditif, visuel, et gustatif, et le système cognitif, dans lequel se trouve l’attention et la vigilance.

Cependant, il semble que ces recherches soient peu connues dans l’enseignement, car l’enquête menée sur les coins proposés en classe de maternelle montre que finalement, peu d’enseignants ont mis en place de tels espaces. Il en convient que tous n’ont pas l’espace favorable pour pouvoir mettre en place un coin dans lequel le mouvement puisse s’engager.

Mais si la question d’espace peut être résolue, l’enjeu de proposer un espace sensori- moteur reste considérable pour veiller au développement harmonieux de chaque enfant. Par conséquent, l’enfant doit pouvoir bénéficier d’un espace dans lequel il puisse enrichir son répertoire sensori-moteur, par le biais de stimulations, pour développer ses capacités cognitives, appui solide de ses apprentissages, recrutées tout le long de sa scolarité, et même au-delà.

Nous savons combien l’enfance est importante dans ces processus, c’est pourquoi, les jeunes enfants ont nécessairement besoin d’expériences variées. Cette proposition est donc une piste de travail qui reste à approfondir, mais qui parait malgré tout être indispensable pour répondre aux besoins de l’enfant. Finalement, comme le dit Ralph Wardo Emerson (1860), « Le secret de l’éduction réside dans le respect de l’élève ».

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BIBLIOGRAPHIE :

Article/Ouvrages en ligne :

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GARCION-VAUTOR, L. (2003) L’entrée dans l’étude à l’école maternelle, le rôle des

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BULLINGER, A. (2003). Place et rôle de l’équilibre sensoritonique chez l’enfant d’âge

scolaire.

THOMAS, N. (2002). Le développement psychomoteur de l’enfant. DOLY, A.M. (2013). Les coins jeux à l’école maternelle.

CHAVRET, C. (2019). La place du corps à l’école maternelle et dans les apprentissages. DUGAS, C., POINT, M. (2012). Portrait du développement moteur et de l'activité physique au Québec chez les enfants de 0 à 9 ans.

KURNIAWAT, N., MUSTAJI., SETYOWATI, S. (2018). Implentation Of

Neuroscience Learning To Develop Early Childhood’s Cognitive. Advancies in social science, education and humanities research, volume 212.

GALLESE, V., LAKOFF, G. (2005). The brain’s concepts : the role of the sensory-motor

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Ouvrages :

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50 POTEL, C. (2013). Etre psychomotricien. Erès.

Webographie :

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https://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=86940#ecole

Hoptoys. L’intégration neurosensorielle.

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ANNEXES :

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