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LE PROGRAMME INTERNATIONAL POUR L’ABOLITION DU TRAVAIL DES ENFANTS (IPEC)

L’IPEC a été conçu par l’OIT en vue d’assurer l’abolition progressive du travail des enfants par le renforcement de la capacité des différents pays à résoudre les problèmes afférents à ce fléau.

A cet égard, l’IPEC appuie de toute urgence les mesures visant à mettre fin à des situations intolérables, ses objectifs prioritaires étant:

– les enfants travaillant sous un régime de travail forcé et de servitude, – les enfants effectuant les travaux dangereux,

– les très jeunes enfants qui travaillent – le travail des petites filles.

L’approche progressive de ce programme vise essentiellement à mettre en œuvre une stratégie en vue de la cessation graduelle de certaines activités parce que jugée trop dangereuses à soutenir une action durable de lutte contre le travail des enfants et à faire intégrer le problème dans les politiques nationales.

Ce programme est devenu opérationnel depuis 1992, grâce aux dons de certains pays comme l’Allemagne, les Etats Unis, l’Australie, la France, la Norvège et plus récemment l’Espagne. Déjà, plusieurs pays en bénéficient à savoir le Brésil, l’Inde, l’Indonésie, le Kenya, la Thaïlande et la Turquie. Et depuis 1994 d’autres pays se sont joints au programme (IPEC) comme le Bengladesh, le Népal, le Pakistan, les Philippines et la Tanzanie. Ce programme semble déjà donner des résultats. Dans certains pays, il a pu faire libérer beaucoup d’enfants des travaux dangereux et avilissant. Ce qui est encore encourageant, c’est que beaucoup d’autres programmes sont actuellement menés par des ONG locales dans le monde entier.

Des expériences comme l’Escula Nuova qui, grâce à son système intégré et global d’élaboration de programmes, de formation d’enseignants, d’administration et de mobilisation de la communauté, a pu améliorer le paysage éducatif et la vie de milliers d’enfants oubliés dans les zones rurales de la Colombie.

Le programme Senaga du Kenya a pu soustraire beaucoup de petites filles au calvaire du travail domestique grâce à une formation professionnelle et une analphabétisation de base.

Pour sa part, le projet Axé du Brésil est aujourd’hui internationalement connu pour son travail éducatif novateur auprès des enfants des rues du Salvador.

La liste est encore longue, heureusement! C’est pourquoi, je me permettrai de terminer cette conférence sur une note d’espoir.

L’espoir de croire qu’à l’aube du troisième millénaire, l’humanité se réveille enfin et qu’elle

L’espoir de voir la communauté internationale adopter une nouvelle convention sur le travail

des enfants dans ses formes intolérables.

L’espoir que les états concernés directement ou indirectement par ce fléau, adoptent un

programme d’action assorti d’un calendrier, visant à abolir le travail des enfants.

L’espoir de voir l’humanité mettre immédiatement un terme aux formes extrêmes de travail des

enfants.

L’espoir de croire que les Etats peuvent interdire le travail des enfants de moins de 12 ans et

de prévoir une protection spéciale pour les filles.

L’espoir aussi de voir les Etats adopter une politique de prévention contre le travail des

enfants.

L’espoir encore de voir les crimes commis contre un enfant soient partout punis et reconnus

comme tels.

L’espoir que tous les Etats concrétisent leur intention de lutter contre le travail des enfants en

désignant une autorité responsable de la question.

L’espoir enfin de croire en la générosité de la communauté internationale et de la voir accroître

son aide financière pour combattre le travail des enfants.

Cet espoir ne serait pas mal placé envers cette humanité qui a réussi à créer de toutes pièces le phénomène le plus avilissant de son histoire qui est le travail des enfants.

Elle pourrait tout autant l’éliminer.

Tableau: Ratification des conventions de l’OIT sur l’âge minimum et le travail forcé ( au 15 août 1996 )

Convention Titre Total des ratifications2 5 Convention sur l’âge minimum (industrie), 1919 72 [23] 59 Convention (révisée) sur l’âge minimum (industrie), 1937 36 [17] 7 Convention sur l’âge minimum (travail maritime), 1920 53 [23] 58 Convention (révisée) sur l’âge minimum (travail maritime), 1936 52 [21] 10 Convention (révisée) sur l’âge minimum (agriculture), 1921 54 [23] 15 Convention sur l’âge minimum (soutiers et chauffeurs), 1921 70 [27] 33 Convention sur l’âge minimum (travaux non industriels ), 1932 25 [8] 60 Convention (révisée) sur l’âge minimum (travaux non industriels),1937 11 [10] 112 Convention sur l’âge minimum (pêcheurs), 1959 30 [17] 123 Convention sur l’âge minimum (travaux souterrains), 1965 42 [10] 138 Convention sur l’âge minimum, 1973 943

29 Convention sur le travail forcé, 1930 139 105 Convention sur l’abolition du travail forcé, 1957 1184

Notes

1 Voir les travaux de la Conférence d’Amsterdam: «Combattre les formes les plus intolérables du

travail des enfants: un défi universel»; Amsterdam le 26 et 27 février 1997.

2 Les chiffres entre crochets indiquent le nombre total de dénonciations faisant suite à la ratification

de conventions révisées. Dans la plupart des cas, la ratification d’une nouvelle convention implique la dénonciation automatique de la convention antérieure sur le même sujet.

3 Liste des pays ayant adopté un âge minimum déterminé:

[ 14 ] El Salvador, Guatemala, Guinée équatoriale, Honduras, Nicaragua, Niger, Rwanda, Togo, Venezuela (9 pays).

[ 15 ] Allemagne, Belgique, Bosnie-Herzégovine, Costa Rica, Croatie, Cuba, Dominique, Espagne, Finlande, Grèce, Iraq, Irlande, Islande, Israël, Italie, Jamahiriya arabe libyenne, Luxembourg, Maurice, Norvège, Pays Bas, Pologne, Slovénie, Suède, Uruguay, Yougoslavie, Zambie (25 pays ). [ 16 ] Algérie, Antigua- Barbuda, Azerbaïdjan, Bulgarie, France, Kenya, Kirghizistan, Malte, Roumanie, Fédération de Russie, Saint-Marin, Tadjikistan, Tunis, Ukraine (15 pays).

4 La Malaisie et Singapour ont dénoncé cette convention

BIBLIOGRAPHIE

– Le rapport de l’UNICEF: 1997; «La situation des enfants dans le monde».

– Le rapport du BIT; «Le travail des enfants; l’intolérable en point de mire» 1996.

Rapport du groupe de travail des formes contemporaines d’esclavage 22e session. Commission des droits de l’homme. Document E/CN. 4/Sub. 2/1997/13 du 11 Juillet 1997

– Organisation internationale du travail: «Halte au travail des enfants»

– Le travail des enfants aujourd’hui: faits et chiffres, Genève, le 10 juin 1996. – Action internationale: il faut renforcer les normes, Genève, le 10 juin 1996. – Le travail des enfants: que peut-on faire à l’échelle nationale?

Genève le 10 juin 1996.

– Rapport spécial sur la vente d’enfants, prostitution des enfants, et pornographie impliquant les enfants. Commission des droits de l’homme 50e session.

Document: E/CN. 4/1994/84 du 14 janvier 1994. – Additif au rapport spécial du 17 janvier 1994.

Document: E/CN.4/1994/84/ add 1 du 20-01-1994.

– Rapport du groupe du travail des formes contemporaines d’esclavage 21e session. Commission des droits de l’homme.

Sous-commission de la lutte contre les mesures discriminatoires et de la protection des minorités, 48e session.

– Les travaux de la Conférence d’Amsterdam sur le travail des enfants le 26 et 27 février 1997 «Combattre les formes les plus intolérables du travail des enfants: un défi universel». Document OIT Genève, janvier 1997.

– Dossier sur le programme international pour l’abolition du travail des enfants (IPEC) Genève 1995. – Le Code de protection de l’enfant tunisien, 1995.

– Le Code de travail tunisien 1959.

L’exemple de la World Federation of Sporting Goods