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Production, transformation et commercialisation  Les ressources halieutiques de cette wilaya

3-2-La pêche dans la wilaya de Mostaganem :

2- Production, transformation et commercialisation  Les ressources halieutiques de cette wilaya

D’après les réponses de nos enquêtés, la production de poisson est très diversifiée dans l'espace et dans le temps. La crevette rouge et blanche constituent les principales espèces ciblées par la palanza, pendant deux périodes de l’année, septembre- décembre et mars- avril. D’autres espèces accompagnent la crevette rouge et blanche, comme le calmar, l’Espadon, le Merlan et le rouget.

Par contre, Une multitude d’espèce est capturée par le trémail, car c’est un engin non sélectif. Cependant les armateurs peuvent cibler certaines espèces pendant des périodes bien définies de l’année, par exemple : la Sépia, le Calmar, la Raie et le mérou, le Bazougue. Les autres espèces pêchées tout au long de l’année et abondamment nous avons le Pageot, la poulpe, l’Allache, la sole, la bogue, la Sardine, la Saurel et le Brochet.

 Estimation de l’effort de pêche et de la capture

- L’effort de pêche est un paramètre important dans l’évaluation de l’activité. Il consiste dans le nombre de sorties de l’ensemble de la flottille. La durée de la marée varie selon le type et la saison de pêche. Cette durée est en moyenne de 6 jours mais varie de 1 heure à 15jours. Evidemment, en prenant en compte la période de repos biologique du 01 mais jusqu’au la fin d’aout.

- La capture : La crevette est l’espèce qui présente la plus grande valeur commerciale. Aussi, la quasi-totalité de la capture est destinée à l’exportation vers les marchés espagnols, pour plus de revenus. D’autres espèces sont également capturées d’une manière intense et peuvent présenter un intérêt économique pour les armateurs, il s’agit du : poulpe, merlan, bogue, sole et rouget. Le tableau III.13, présenté plus bas nous donne le détail des captures totales par espèce durant la période de l’étude et les captures moyennes mensuelles par barque au niveau de ce port.

D’après les armateurs, leur production de poisson en 2010 est fluctuante et d’après les services de la pêche, celle-ci a connu une nette amélioration avec un taux de croissance estimé à plus de 6%. Cette production d’après eux est exclusivement destinée à la consommation, comme le montre le tableau ci-dessous. Ceci peut être explicatif de la quasi-absence d’entreprises de transformation du poisson dans la wilaya à l’exception de l’entreprise

Chapitre III : Activité de la pêche et développement local : cas de la wilaya de Mostaganem

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CRISTAL14 qui fait du conditionnement de la crevette rouge pour l’exportation vers l’Espagne ou vers d’autres pays.

Part de la production destinée à la consommation et/ou la transformation

Réponse Nombre Pourcentage

La part destinée à la consommation 30 100%

La part destinée à la transformation 00 0%

total 30 100%

Source : Notre enquête

Par ailleurs, le non recours à la transformation locale de poisson, trouve d’après nous, son explication dans l’absence d’avantages comparatifs dans cette activité face aux importations de conserveries de poisson du Maroc, qui reviennent beaucoup moins chères par rapport aux produits locaux (c’est le principe de l’avantage comparatif).

Quant à la commercialisation, elle se fait par l’intermédiaire des mandataires locataires au prés de la société Dauphin qui gère la complexe pêcherie. En effet, l’opération de la commercialisation des produits maritimes se fait par le biais des agents locataire de l’entreprise DAUPHIN. Ils sont au nombre de 21 et chacun dispose d’un carrée de vente. Les armateurs avouent que la pénibilité de leur travail, les poussent à écouler leurs captures auprès des intermédiaires qui vont l’écouler auprès mareyeurs, qui sont eux au nombre de 280 et qui se présentent quotidiennement au niveau de cette halle.

Aussi, une certaine relation d’intérêt mutuel s’installe entre le mandataire et l’armateur sous forme d’un engagement verbal liant les deux partenaires et qui se base sur la vente exclusive des captures au mandataire. Rares sont les cas, où les pêcheurs vendent leurs produits à un autre mandataire, même s’il leur propose un meilleur prix.

La vente se fait après un accord entre l’armateur et le mandataire, ce dernier fixe le prix de vente en fonction du prix du marché de l’espèce et de sa taille. Généralement, avant de proposer un prix, le mandataire s’informe auprès des marchés avoisinants, sur l’état de l’offre et de la demande, pour assurer sa marge au préalable, à l’inverse du l’armateur, qui négocie, sans avoir cette information. Donc, c’est un système qui favorise à priori les mandataires plus que les armateurs.

Certains armateurs s’occupent personnellement de l’écoulement de la capture, en cas de malentendu avec le mandataire ou de l’absence de ce dernier. Dans certains cas, la relation entre le mandataire et l’armateur ne se limite pas à la vente des captures, il arrive que les mandataires apportent un soutien aux pêcheurs quant à l’approvisionnement en carburant ou pour l’entretien des moyens de production.

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Le graphe ci-dessous, illustre le cheminement de la production de poisson

Les réponses des enquêtés quant à la commercialisation de leur production confirme un peu cet état de fait. En effet, pour 80% d’entre eux, leur production en dehors de celle destinée à l’exportation (13%), à certains restaurateurs (5%) et à quelques particuliers (2%), passe par les mandataires pour sa commercialisation.

Figure.III.12 : Principaux circuits de commercialisation

Source : Notre enquête

Les produits de la pêche de cette wilaya commercialisés essentiellement par les mandataires ont pour destination principale les marchés de la région -Ouest (Oran, Mascara, Sidi Bel Abbes, Relizane…) pour 70% et accessoire le marché local pour 23%.

Le tableau suivant nous fournit les prix de vente de gros aux mandataires et le prix de détail sur le marché des espèces capturés en 2010.

Producteur (l’armateur) Mandataire Mareyeur Marchés de détail et Poissonneries Consommateur Revendeurs du port Restaurants

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Tableau III.13 :Principales espèces capturées et leur prix de vente DA/KG

Espèces Prix au Mois de Novembre 2010

Prix de Débarquement Prix de Commercialisation

Rouget 940 1000 Pageot 680 750 Merlan 1200 1300 Sole 1000 1100 Bazougue 300 370 Raie 520 600 Allache 140 190 Sardine 220 290 Saurel 130 180 Bogue 130 180 Brochet 400 480 Espadon 1000 1100 Crevette Rouge 1800 1900 Crevette Blanche 1000 1100 Poulpe 440 500 Sépia 470 540 Calmar 1150 1240

Source : L’entreprise SPA DAUPHIN, gestionnaire de la poissonnerie du port de Mostaganem

D’après les données du tableau, les marges entre le prix de débarquement et le prix de commercialisation ne sont pas exagérément élevées. Elles fluctuent entre 5 et 20%. Aussi, en termes d’exportation, durant cette année 2010 les exportations ont avoisiné les 180 tonnes dont 160 tonnes de poulpes et 20 tonnes de crevettes rouges. Elles sont destinées principalement à l’Espagne, ces opérations ont été assurées par cinq opérateurs privés.

Concernant cet aspect du prix du poisson, nos entretiens avec des armateurs ont été très instructifs. D’après eux, les prix du poisson, ne dépendent pas seulement de la disponibilité «Certes, la ressource halieutique est en baisse mais la première cause de la cherté du poisson

est due à la désorganisation qui règne sur le marché». Un marché du poisson qui,

poursuivent-ils, «ne fonctionne pas avec de vraies règles». Dans la mesure où la poissonnerie du port n’est pas un marché de gros mais plutôt un marché de première vente.

Pour ces professionnels, un vrai marché de gros permettra sans aucun doute de contrôler les prix et de mettre fin à la spéculation qui sévit actuellement sur cette place et par voie de conséquence assurer une transparence et garantir des conditions d’hygiène.

Le directeur de la seule poissonnerie du port de Mostaganem Mr BENHMAD Mohammed nous a livré ses impressions empruntes de nostalgie de l’époque où les Algériens en général et les mostaganemois en particulier consommaient du poisson à leur guise. «Il y a dix ans, la

flotte existante pêchait entre 30 à 40% de la ressource halieutique et les 60% restants arrivaient facilement à se régénérer. Aujourd’hui, nous pêchons entre 80 et 90%, ce qui ne

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permet pas la régénération du poisson», dit-il. Il appelle ainsi à réguler l’effort de pêche afin de

«préserver cette ressource qui est en danger », dit-il, avant de préciser que la Méditerranée est une mer où la pêche est qualitative et non pas quantitative. «Il ne peut pas y avoir de pêche

industrielle dans la Méditerranée», ajoute-il-t-il.