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PROCESSUS D’EMERGENCE DES SPIN-OFFS UNIVERSITAIRES

UNIVERSITAIRES

Introduction du chapitre 3

1- Le processus entrepreneurial

2- Théories utilisées pour expliquer la dynamique du processus de création des spin-offs universitaires

3- Les différentes tentatives de modélisation du processus d’émergence des spin-offs universitaires

3-1- Le modèle du processus de valorisation par spin-off de Ndonzuau et al. (2002) 3-2- Le modèle de Vohora et al. (2004)

3-3- Le modèle complexe de Yencken et Gillin (2002)

3-4- Le modèle d'évolution intégrée de Cleyn et Braet (2010)

3-5- Processus de génération des entreprises spin-offs de l’université de Valencia 4- Analyse critique et comparative des modèles

5- Processus entrepreneurial Vs barrières rencontrées Conclusion du chapitre 3

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Des chercheurs de plusieurs domaines: entreprenariat, innovation, politique scientifique, développement régional et transfert des technologies, etc., suggèrent que la création de nouvelles entreprises basées sur les connaissances universitaires est un phénomène très important. Les spin-offs universitaires sont jugés très robustes, avec un taux de survie nettement plus élevé que les autres start-ups (Mustar, 1997). Shane (2004) a constaté que les entreprises créées suite à l’exploitation des inventions du M.I.T étaient 257 fois plus susceptibles de s’introduire en bourse que les autres types d’entreprises. Les décideurs politiques voient les universités comme moteurs de croissance économique locale (Candell et Jaffe, 1999).

Les individus ont essayé de modéliser et décrire toutes sortes de réalités depuis plusieurs siècles. Le phénomène de transfert des résultats de recherche universitaire sous forme de spin-offs n'est pas une exception. Les efforts des chercheurs pour modéliser le processus d’émergence des spin-offs universitaires (Goldfarb et Henrekson, 2003; HEFCE, 2003; Pirnay et al, 2003), ont augmenté l’intérêt accordé au phénomène par les industriels et les universitaires.

Ce chapitre vise ainsi à fournir une vue d'ensemble sur les principaux modèles de recherche existants concernant l’émergence des spin-offs ainsi que les différences et les insuffisances qui peuvent y exister. Nous présenterons à la fin de ce chapitre une section qui regroupe la notion du processus avec celle des barrières qui peuvent entraver ce type de processus tout en mettant l’accent sur la spécificité de l’acte de création et du porteur de projet spin-off.

Chapitre 3. Processus d’émergence des spin-offs universitaires

Section 1 – Le processus entrepreneurial Section 2 – Théories utilisées pour expliquer la dynamique du processus de création des spin-offs universitaires Section 3 – Les différentes tentatives de modélisation du processus d’émergence des spin-offs universitaires Section 4 – Analyse Comparative des modèles Section 5 – Processus entrepreneurial Vs obstacles rencontrés

1. Le processus entrepre

Expliquer comment les nouve abordées dans les recherches e défini l'entrepreneuriat comme off universitaire est en effet un de nombreuses voies peuvent m Le résultat du processus est technologie menée à l'universit

Figure 9 . Processus en

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entrepreneurial de création d’une spin-off u (Source : Rasmussen, 2005 ; p.3)

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Résultat :

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développement (Bhave, 1994; Churchill et Lewis, 1983; Hansen, 1998; Kamm et Nurick, 1993; Scott et Bruce, 1987).

Le processus de création d’une spin-off universitaire s'effectue à l'intérieur d'une organisation universitaire qui influence officiellement et officieusement la formation de la spin-off. Le rôle de l'université dans le processus de spin-off se montre dans la diversité des mesures prises par l'université visant à soutenir les différentes phases du processus de commercialisation (Rasmussen et al. 2005).

Pour le cas des spin-offs universitaires, la recherche et les connaissances scientifiques constituent des ingrédients importants pour l’émergence de l'opportunité d'affaires. Ainsi, les connaissances de pourquoi, quand, et comment l'action des chercheurs universitaires conduit à la création d’opportunités sont indispensables afin de comprendre comment le processus de spin-off universitaire est lancé. En effet, Le processus de spin-off universitaire n'est pas statique, d'où une attention doit être dirigée vers la dynamique particulière émergente tout au long du processus de développement. Ce processus n’est susceptible de réussir qu’en assurant la présence d'opportunités qui peuvent se former à partir des concepts d'affaires viables, des personnes qui peuvent prendre le rôle d’entrepreneurs à travers les différentes phases de développement du projet, et un contexte favorable au sein de l’université (voir figure 9).

- Rôle de l’individu –chercheur (ou l’équipe) dans le processus entrepreneurial

L'identification des opportunités entrepreneuriales est un acte cognitif, d'où il est relié à des individus (Gaglio et Katz, 2001). Le lien entre les individus et les opportunités est au cœur de l'entrepreneuriat (Shane, 2003). Plusieurs études mettent l’accent sur le risque que les idées avancées à base de connaissances peuvent disparaître si l'idée est séparée du chercheur dont il a fait naissance (Henrekson et Rosenberg, 2001; Stankiewicz, 1986). L’engagement entrepreneurial de l’individu et la capacité de combiner ou de coordonner les ressources sont deux facteurs importants dans le processus entrepreneurial (Erikson et Nerdrum, 2001 ; Erikson, 2002)

Dans l'étude des spin-offs universitaires, Vohora, Wright et Lockett (2004:161 ) suggèrent que « sans la capacité de combiner les connaissances scientifiques avec une offre commerciale viable qui répond à un besoin du marché, les chercheurs universitaires ne seraient pas en mesure de procéder à la commercialisation de leurs technologies ».

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2. Théories utilisées pour expliquer la dynamique du processus de création des

spin-offs universitaires

Van de Van et Poole (1995) avancent quatre théories pour expliquer l’émergence des processus d’innovation. Ces cadres théoriques peuvent être combinés pour l’explication du phénomène d’émergence des spin-offs universitaires. Dans cette section nous allons fournir les fondements de chaque théorie.

2.1.La théorie téléologique

Les théories téléologiques permettent de développer des processus à partir de l'action constructive, où les individus fixent des objectifs et modifient leurs actions à travers un processus d'apprentissage adaptatif. La plupart des théories de gestion intègre la planification stratégique et la prise de décision pour décrire des procédés téléologiques (Poole et Van de Ven, 2004). Les processus téléologiques supposent qu'une entité modifie son comportement en fonction de ce qui est appris. Les objectifs et les comportements des personnes clés changent tout au long du processus et accumulent des connaissances qui les aident à atteindre leurs objectifs individuels (Van de Ven et al, 2000, Minniti et Bygrave, 2001).

La recherche a montré que les rôles, les motivations, l'expérience antérieure et les réseaux sociaux des individus (chercheurs) jouent un rôle particulièrement important dans les premières phases d'identification de l’opportunité et d'engagement entrepreneurial pour la commercialisation de la recherche universitaire. Ainsi, la théorie téléologique est la plus appropriée pour l’explication du phénomène entrepreneurial notamment dans les premières phases de développement de la spin-off.

2.2.La théorie dialectique

Les théories dialectiques expliquent les processus en faisant référence à l'équilibre des pouvoirs des entités en opposition (Poole et al, 2000). Dans notre recherche, les chercheurs universitaires sont intégrés dans un contexte particulier où les normes de la société (Bercovitz et Feldman, 2008), la culture universitaire (Franklin et al., 2001) et les politiques universitaires (Di Gregorio et Shane, 2003) affectent leurs comportements. Le passage d'un

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projet de recherche vers une spin-off est ainsi marqué par un ensemble de conflits entre les différentes parties influentes. Par conséquent, les théories dialectiques semblent avoir un rôle dans l'explication de cette phase particulière du processus de spin-off et comprendre comment ce passage se déroule dans la pratique.

2.3.La théorie évolutionniste

Les théories évolutionnistes peuvent être utilisées pour décrire les changements au niveau des organisations (Rasmussen, 2011 ; Fayolle, 2004). Les approches évolutionnistes offrent des possibilités riches pour créer de meilleures bases théoriques pour les études en entrepreneuriat (Aldrich et Martinez, 2001).

Pour le cas du processus d’émergence des spin-offs universitaires, un certain nombre d'événements imprévisibles, des changements environnementaux et des facteurs historiques ont des conséquences décisives sur ce processus. En effet, les études antérieures soulignent un certain nombre de facteurs macro-économiques qui influencent le processus spin-off, tels que l'emplacement géographique (Degroof et Roberts, 2004), la réglementation en vigueur (Rasmussen, 2008), les caractéristiques de l'université (Grandi et Grimaldi, 2005), etc. Ces facteurs sont souvent en dehors du contrôle des personnes impliquées ainsi que du milieu universitaire. Dans ce cas, la théorie de cycle de vie, les théories téléologiques et dialectiques ne permettent pas d’expliquer l’effet des évènements imprévisibles et des changements macro-économiques sur le processus spin-off (Rasmussen, 2011).

2.4.La théorie du cycle de vie

Dans la théorie du cycle de vie, le développement suit une démarche planifiée, qui va mener à travers des phases bien déterminées vers un résultat observé attendu. Hernandez (2001), souligne que les phases de développement d’une entreprise, en suivant la métaphore de croissance d’un organisme, sont: la génération, la gestation, la création, la croissance, le déclin et la disparition. En raison de sa simplicité, cette théorie semble la plus utilisée pour représenter le processus de formation d'une entreprise (Bhave, 1994; Hansen et Bird, 1997). Elle fait l’objet d’une utilisation normative généralisée.

En effet, Les théories du cycle de vie sont couramment utilisées pour expliquer la croissance des entreprises (Galbraith, 1982; Scott et Bruce, 1987), mais sont rarement utilisées pour

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expliquer le processus de création. Le point fort de ces modèles, c'est qu'ils fournissent un début et une fin au processus et sont pédagogiquement faciles à utiliser.

En ce qui concerne le processus d’émergence des spin-offs universitaires, la théorie du cycle de vie peut être mieux adaptée pour expliquer le développement du concept d’affaire, quand l’idée initiale a besoin d’être clairement articulée et testée avant d’engager les ressources (Rasmussen, 2011). Ainsi le modèle de cycle de vie peut être adapté pour la description du développement de la technologie et de la spin-off, ainsi que pour identifier les défis et les problèmes à traiter à des différents moments dans le processus.

Toutefois, les modèles de cycle de vie ne tiennent pas en compte l'existence de plusieurs façons pour atteindre le même objectif (Van de Ven et Engelmann, 2004). Ainsi, ils ont été critiqués pour leurs rigidités (Neergaard, 2003) et sont souvent ajustés avec des boucles de rétroaction et des chevauchements entre les étapes (Fayolle, 2003).

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Cycle de vie Téléologique Dialectique Evolutive

Rôle de la théorie dans l’explication du processus de création des spin-offs Comment le projet spin-off se développe Comment les actions des personnes clés influencent le processus Comment la transition du milieu universitaire au contexte de l'entreprise façonne le processus Comment l'histoire, les événements imprévisibles et l'environnement influencent le processus

Unité d'analyse L’opportunité

Le nouveau projet Individu (l’équipe) Chercheur vs. L’affaire (l’université vs. Projet spin-off) Processus

Points forts description des

caractéristiques typiques à des moments différents dans le processus *Plusieurs résultats possibles

Intègre les défis de la transition du milieu universitaire au milieu d'affaires *Intègre les résultats des autres théories *Prend en compte l'histoire, le hasard, et les événements imprévisibles Limites *Suppose un processus prévisible *N’explique pas comment le processus se déroule d'une étape à l'autre Suppose que les actions ont un objectif final Tend à surestimer les aspects négatifs de l'environnement de l'université Ne tient pas compte des cas uniques

Tableau 3. Tableau récapitulatif : Théories utilisées pour expliquer le processus d’émergence des spin-offs universitaires

3. Les différentes tentati offs universitaires

Les recherches sur Le proce nombreuses (Carayannis et al analyse de la littérature, nous des spin-offs universitaires: (1) et al. (2004), (3) le modèle com intégrée de Cleyn et Braet l’université de Valencia.

3.1.Le modèle du processu

Ndonzuau et al (2002) ont fou offs composé de quatre étap Développement et mise au poi (voir figure 10). Le point de d au sein de l’université. Figure 10. Le processus géné Idées Résultats de recherches Générer et évaluer 78

atives de modélisation du processus d’émerge

ocessus d’émergence des spin-offs universit al. 1998, Ndonzuau et al., 2002, , Vohora us a permis d’identifier cinq modèles de proce (1) le modèle de Ndonzuau et al. (2002), (2) le

complexe de Yencken et Gillin (2002), (4) Le m et (2010) et (5) le processus de génération

ssus de valorisation par spin-off de Ndonzua

fourni un modèle général et conceptuel sur l’é tapes successives, qui sont : Génération des oint des projets, Lancement de la spin-off et Cr démarrage du processus sont les résultats de

néral de valorisation des résultats de recherc selon Ndonzuau et al (2002)

Source : Pirnay et al. (2003)

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l’évolution des spin-des idées d’affaires, Création de la valeur de recherches menées

erches par spin-offs

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Cette vision du processus de création d’une nouvelle entreprise est semblable à celle avancée par Bruyat (1993) : « le processus de création d'entreprise comprend les phases de mise au point et de développement du projet, de lancement et de création au sens juridique du terme, ainsi que les deux ou trois premières années de la vie de la jeune entreprise »

L’étape « Génération des idées d’affaires » constitue le noyau original du processus : elle consiste principalement à générer au sein des chercheurs universitaires des idées de produits pour les exploiter commercialement sous forme des spin-offs. Dans cette étape se forgent les propositions servant de base à la formulation d’idées, dans l’objectif de proposer une solution à un problème particulier. L’étape de génération d’idées, est divisée en deux sous-étapes. La première consiste à la génération d’une variété d’idées d’une manière «sauvage» et sans aucune contrainte. Plus les propositions sont multiples, plus le choix sera étendu pour une sélection ultérieure. De plus, toute proposition, même si elle apparait illogique, peut déboucher sur une autre proposition qui sera pratiquement adéquate. Une deuxième sous-étape, a pour but d’évaluer toutes les idées proposées. Il est nécessaire pour cela de formuler et décrire les critères d’évaluation des idées afin de sélectionner l’idée possédant un potentiel de valorisation le plus important.

La deuxième étape du processus « Développement et mise au point des projets », a pour objectif de convertir une idée peu développée et possédant un fort potentiel de valorisation économique en une opportunité d’affaire exploitable. Cette conversion exprime le passage d’une idée produite par la recherche fondamentale vers une innovation commercialisable sur un marché.

La troisième étape « Lancement de la spin-off », suggère la prise en compte des variables clés suivantes : l’entrepreneur (ou l’équipe entrepreneuriale), l’accès aux ressources (humaines, matérielles et financières) et la relation avec l’université.

3.2.Le modèle de Vohora et al. (2004)

Vohora et al. (2004) identifient cinq étapes de développement de la spin-off sur la base d’une étude réalisée sur neuf entreprises au Royaume-Uni et offrent ainsi une perspective évolutive sur le développement des spin-offs universitaires (Djokovic et Souitaris, 2008). Le modèle

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proposé par Vohora et al. (2004) est marqué par l’existence des « feedbacks » et des « seuils critiques » à surmonter entre les différentes phases du processus.

- Seuil critique 1 : Identification de l’opportunité

L’identification de l'opportunité consiste à trouver la solution qui répond à un besoin non satisfait dans un marché (Bhave, 1994). Vankataramen (1997) souligne que l’activité de relier des connaissances scientifiques avec une opportunité commerciale nécessite un ensemble de connaissances, de compétences et d’aptitudes spécifiques. Toutefois, Vohora et al (2004) suggèrent que le problème qui se présente dans cette étape, est que les chercheurs universitaires n’ont pas une connaissance suffisante sur la façon de servir les marchés. Ainsi, sans le développement de la capacité de relier les connaissances scientifiques avec une offre commercialement viable qui répond à un besoin insatisfait dans un marché, les chercheurs universitaires ne seraient pas en mesure de procéder à la commercialisation de leur technologie.

- Phase 2 : Cadrage de l’opportunité

Dans cette phase, les personnes impliquées examineront si l’opportunité identifiée possède une valeur sous-jacente suffisante pour procéder à sa commercialisation. Ceci consiste à évaluer l’opportunité et de veiller à ce qu'il y ait suffisamment de preuves pour son application dans un environnement commercial.

Figure 11. Le déve

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- Seuil critique 2 : L’engagement entrepreneurial

L’engagement est nécessaire pour rendre le projet spin-off opérationnel, à partir d’une vision que le chercheur universitaire a créée mentalement (Vohora et al. 2004). Vohora et al. (2004) suggèrent que l’engagement entrepreneurial constitue un élément critique dans le processus d’émergence des spin-offs universitaires, et ce pour trois raisons. La première raison est la réticence des chercheurs universitaires à s'engager et explorer commercialement leurs découvertes scientifiques. Cette réticence est dûe au fait qu'ils doivent aller à l'encontre « des conventions » acceptées par le corps universitaire et renforcées par des incitations et des politiques de promotion prévues par les institutions (Vohora et al, 2004). La deuxième raison est que le capital social de la plupart des universitaires est généralement limité à des réseaux dans le milieu universitaire et ne s'étend pas au milieu des affaires. Enfin, la troisième raison est que les chercheurs scientifiques souffrent d'un manque d'expérience dans le monde des affaires ainsi qu’un manque de confiance dans leurs propres capacités à confronter un environnement commercial.

- Phase 3 : La phase de pré-organisation

Après avoir bien « cadré » l’opportunité, au cours de la phase de pré-organisation, l’entrepreneur (ou son équipe) commence à élaborer et mettre en œuvre des plans stratégiques de la nouvelle entreprise. Dans la recherche de Vohora et al. (2004), tous les cas étudiés (les 9 entreprises spin-offs) ont pris des décisions sur les ressources et les capacités existantes ainsi que les ressources et les connaissances à acquérir dans cette étape et dans l'avenir proche. Ces décisions ont un impact important et imprévisible sur la réussite future de la spin-off dans le future. Les erreurs commises dans cette phase peuvent avoir des conséquences négatives sur le succès futur de l’entreprise et peuvent aussi affecter sa capacité à atteindre les objectifs stratégiques déjà établis dans les phases de développement ultérieures.

- Seuil critique : crédibilité du produit

Ce moment critique est marqué par la capacité de l'entrepreneur à accéder et acquérir un stock initial de ressources nécessaires pour assurer un meilleur démarrage de l’entreprise. Toutefois, le manque de crédibilité limite la capacité de l'entrepreneur à accéder et acquérir les ressources clés : tels que les fonds d'amorçage et les ressources humaines nécessaires pour former l'équipe entrepreneuriale (Vohora et al, 2004). En effet, les investisseurs ont besoin de

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preuves sur la faisabilité du produit sur le marché et sur la capacité de l’entrepreneur de mener à bien l’affaire. La difficulté pour les chercheurs-entrepreneurs est que, hormis le savoir-faire scientifique, il y a très peu de choses à démontrer pour prouver la faisabilité du produit sur le marché.

- Phase 4 : phase de réorientation

Durant cette étape l’entrepreneur chercheur naissant essaie de générer des rendements en offrant un produit de valeur pour les clients. Dans la phase de réorientation, les équipes d'entrepreneurs sont confrontées aux défis d'identification, d'acquisition et d'intégration des ressources et ensuite de leurs reconfigurations (Teece et al. 1997). Des informations provenant des interactions avec les différents partenaires (clients, les concurrents et les fournisseurs, les investisseurs potentiels, etc.) provoquent beaucoup de changements. Par exemple, si les résultats d'une certaine catégorie de clients sont décevants, la stratégie sera réalignée pour cibler une nouvelle catégorie de clients.

- Seuil critique 4 : seuil de viabilité

L’entrepreneur chercheur (ou son équipe) doit relever le défi de la création d’un revenu viable