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Partie II : Principes physiques et fonctionnement de l’IRM en médecine équine

Chapitre 2 : L’IRM en orthopédie équine : Cas particulier du service d’imagerie du

C. Procédures d'un examen d'IRM

Avec un système haut champ, l’animal doit obligatoirement se trouver en position couchée. Une anesthésie générale est ainsi requise et cela implique de prendre certaines précautions avant d’entreprendre l’examen d’imagerie en lui-même.

Certaines précautions devant être prises (paragraphe III A), un questionnaire à propos de l’animal est à remplir et à signer par le propriétaire du cheval avant tout examen [Annexe 7].

1. Examen pré-anesthésique

Comme pour toute intervention réalisée sous anesthésie générale, le consentement éclairé du propriétaire est nécessaire et un examen pré-anesthésique est obligatoire. Il se déroule en général deux jours avant l’examen d’IRM au CHUV ou, au plus tard, la veille. Il inclut un examen clinique général avec pesée de l’animal et prise des paramètres vitaux classiques (fréquences cardiaque et respiratoire, température rectale) ainsi que des analyses hématologique (mesure de l’hématocrite, comptage des leucocytes) et biochimique (incluant le dosage des protéines totales, de la créatinine, de l’urée, du fibrinogène) (OLIVE et

D’ANJOU, 2008).

Si cet examen se révèle défavorable à la réalisation d’une anesthésie générale, les systèmes d’imagerie diagnostique à mettre en œuvre seront à adapter (simple sédation et utilisation d’un système bas champ debout par exemple).

2. Protocole anesthésique

Au CHUV de St-Hyacinthe, la prémédication des chevaux est réalisée à l’aide d’acépromazine, d’un alpha-2 agoniste (détomidine ou xylazine) et de butorphanol. L’induction est obtenue avec une association de diazépam et de kétamine. L’anesthésie volatile prend immédiatement le relai de l’induction. Un double drip (GGE et kétamine) ou triple drip (GGE, kétamine et alpha-2 agoniste) est utilisé si nécessaire.

138 3. Placement du patient au sein du système

L’animal est placé en décubitus latéral [Figure 83].

Figure 83 : Positionnement d’un cheval sur une table amagnétique pour l’examen d’un pied antérieur par un aimant de haut champ

(1.5 T, GE HDxe, Faculté de Médecine Vétérinaire de Montréal) (OLIVE, D’ANJOU, 2008)

La région d’intérêt doit se situer au plus proche possible de la portion centrale de l’aimant (isocentre) afin d’être dans une zone d’homogénéité de champ et d’optimiser le signal IRM perçu et donc avoir un diagnostic de qualité (OLIVE et D’ANJOU, 2008).

A St-Hyacinthe, deux animaliers s’assurent du bon positionnement de l’animal au sein du système. Lorsque l’affection est unilatérale, le cheval est placé en décubitus du côté atteint car le membre élevé est plus mobile et donc plus sujet aux artéfacts de mouvement et d’angle magique.

L’immobilisation du membre doit être la plus parfaite possible et peut être obtenue à l’aide de sac de sable. Afin de limiter au maximum les risques de myosites post- anesthésiques, le patient repose sur des coussins très rembourrés et une grande attention est donnée à la position des 4 membres [Figure 84] (LEECE,2011).

Il faut noter que contrairement à l’examen tomodensitométrique, le patient et la table restent stables durant l’examen (TUCKER et SANDE, 2001).

Figure 84 : Cheval sous anesthésie générale placé pour un examen d’IRM d’un antérieur

A. Laboratoire de recherche orthopédique, université du Colorado (WHITE et WERPY, 2005). B. Position des membres d’un cheval dans le tunnel d’un appareil d’IRM haut-champ

Le positionnement du patient est amélioré par la présence de cordes et de matelas fortement rembourrés (MURRAY,2011).

139 4. Suivi anesthésique

Comme lors de toute anesthésie, un suivi rapproché de l’animal est réalisé par deux personnes, au CHUV, et consiste en un anesthésiste/résident et une technicienne. Une perfusion per-anesthésique est réalisée à l’aide de soluté glucosé (2-3 ml/kg/h) et de Ringer Lactate.

Le matériel d’anesthésie est composé d’éléments amagnétiques (inox et aluminium), exceptée la cuve à isoflurane qui est en acier magnétique. Il n’y a apparemment pas d’effet de cette cuve sur la qualité des images obtenues (TAPPREST et al., 2003).

La table d’anesthésie est mobile ce qui permet le placement optimal de la zone à imager.

Afin d’assurer une qualité et une régularité d’anesthésie maximale, l’anesthésie gazeuse est obligatoirement mise en place. Le ventilateur est situé en dehors de la salle du fait de son alimentation électrique et des champs magnétiques de son moteur (TAPPREST et al.,

2003).

Le monitoring d’anesthésie est constitué d’un appareil fonctionnant sur batterie et situé à distance de l’aimant, en dehors de la cage de Faraday (OLIVE et D’ANJOU, 2008).

La surveillance de l’anesthésie est réalisée par un personnel qualifié soit dans la salle d’IRM soit à partir d’une salle de contrôle [Figure 85] (LEECE,2011).

Figure 85 : Équipement d’anesthésie

(LEECE,2011)

A. Patient anesthésié au sein de l’aimant et ensemble du matériel d’anesthésie nécessaire. B. Surveillance de l’anesthésie en dehors de la salle d’IRM, à partir d’une salle de contrôle.

Le risque de mortalité associé à un examen d’IRM dans l’espèce équine est de 0.6% (étude menée sur 350 chevaux), ce qui est similaire au taux observé lors de chirurgie (FRANCI

et al., 2006).

140 5. Temps d’examen

Un examen d’IRM en position couchée pour un seul membre dure environ 90 minutes dont environ 60 sont consacrées spécifiquement à l’imagerie, le reste du temps est alloué au

positionnement (UNIVERSITE DE L’ETAT DE CAROLINE DU NORD,

http://www.mrimyhorse.com).

A St-Hyacinthe, la durée moyenne de l’examen d’imagerie au sens strict des deux membres est de 1h39 pour les chevaux ayant été intégrés à ce travail (valeur obtenue en réalisant la moyenne de 5 durées disponibles: 1h45, 1h20, 1h45, 1h40, 1h45). La durée totale d’anesthésie est d’environ 2h18 (valeur obtenue en réalisant la moyenne de 5 durées disponibles : 2h30, 2h10, 2h20, 2h10, 2h20).

CONCLUSION DE LA PARTIE II

Une séquence d’acquisition IRM comporte une multitude de paramètres qu’il est indispensable de connaitre pour pouvoir faire un choix judicieux dans un contexte clinique donné ; la finalité étant d’obtenir le compromis idéal entre le meilleur rapport signal sur bruit, une résolution spatiale optimale et un temps d’acquisition le plus court possible (KASTLER et

VETTER, 2006). Avant de pouvoir interpréter des images lésionnelles, il est nécessaire de

connaître l’aspect sain en IRM des diverses structures du pied du cheval. Les éléments d’anatomie normale du pied vus en IRM sont présentés dans le chapitre suivant.

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