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Les singes ont été opérés à jeun, dans des conditions stériles. Afin de prévenir la douleur une injection im (intramusculaire) d’un analgésique non morphinique (Kétoprofène 2 mg/kg) a été réalisée en pré-opératoire. L’anesthésie a débuté par une tranquillisation par injection im de Kétamine/Xylasine (10mg/kg-1mg/Kg) (Imalgen®, Merial, Lyon, France ; Rompun®, Bayer Pharma, Puteau, France) et d’Atropine (0,05 mg/kg IM). Une oxygénothérapie (2 l/min par voie nasale) a été mise en place afin de prévenir d’éventuelles hypoxies. L’anesthésie a été induite par une injection initiale de Kétamine à 10mg/kg puis était maintenuee par une injection de Kétamine/Xylasine (10mg/kg-1mg/Kg par heure, renouvelée si nécessaire). Durant l’anesthésie, la saturation en O2 et la liberté des voies aériennes ont été constamment surveillées. Une perfusion de solution saline (NaCl 0.9%, Sigma-Aldrich, France) était posée au début de la chirurgie afin, d’éviter la déshydratation de l’animal et d’avoir un accès rapide pour d’éventuelles injections par voie veineuse.

En supplément, de la lidocaïne 1% (xylocaine 1%, Astra Zenica, Dunkerque, France) a éte utilisée pour une anesthésie locale des muscles et de la peau du crâne. L’animal était placé sur un cadre stéréotaxique (David Kopf Instrument, Tujunga, California, EU). Une fois le crâne entièrement dégagé et les repères stéréotaxiques visibles, un trocart rigide de 0,8 mm de diamètre, orienté de 70° par rapport à la ligne horizontale, était placé au niveau de la suture sagittale et décalé latéralement de 2mm. Ce trocart a permis l’injection de 2ml de produit de contraste (Iopamiron 200, iodine 200 mg/ml, Bracc, Italie) dans le ventricule droit. Les ventriculographies coronales et sagittales obtenues grâce à un appareil de radiographie nous ont permis de faire un repérage de la commissure antérieure (CA) et postérieure (CP) (figure 15.A). L’association de la localisation de cette ligne CA-CP avec l’atlas stéréotaxique de

Macaca faciscularis (Szabo and Cowan 1984) nous a permis de localiser le NST sur les vues

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Figure 15 : Repérage ventriculographique. A : représentation schématique de la commissure antérieure (CA) et postérieure (CP) (Percheron 1997); B : ventriculographie de primate, sur le carde de stéréotaxique, avec repérage de la ligne CA-CP et de la localisation du NST (marqué par une croix rouge) ; C : radiographie permettant de situer le NST par rapport au centre de la chambre d’enregistrements chronique (représenté par la ligne pleine). La colonne de gauche

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Afin de nous permettre d’enregistrer de façon régulière les structures profondes du cerveau nous avons opté pour la pose d’une chambre d’enregistrement chronique cylindrique de 16mm de diamètre (Crist instrument, Hagerstown, EU). La chambre était positionnée de manière à ce que son centre soit situé en regard du NST droit, soit 6mm en arrière de CA et au centre de CA-CP. Une craniotomie d’un diamètre légèrement inférieur à celui de la chambre a été réalisée à l’emplacement de la chambre. Des radiographies de contrôles faites avec la chambre d’enregistrement nous ont permis de calculer les coordonnées du NST par rapport au centre de la chambre (figure 15.C). Après vérification d’un positionnement idéal de la chambre, nous avons pu la fixer au crâne à l’aide de 2 vis plates inoxydables (Safix, Echirolles, France) et de ciment dentaire (Périgot, Grenoble, France). Cette chambre ainsi positionnée, nous permettait d’atteindre toutes les structures d’intérêt à l’aide des micro-électrodes lors des sessions d’enregistrement. Une tige métalique (Head holder, Crist instrument, Hagerstown, EU) a été fixée à l’arrière du crâne (figure 16), cet élément pouvait par la suite être relié à la chaise de contention et ainsi permettre le maintien fixe de la tête de l’animal.

La pose de canules d’injections

Dans le but de pouvoir induire des crises d’épilepsies motrices et prémotrices, par injection intracorticale de pénicilline, 2 canules d’injections ont été placées respectivement en regard du cortex moteur du bras et du cortex prémoteur. Afin de localiser la zone motrice du bras gauche une craniotomie a été réalisée au niveau du cortex moteur droit et une stimulation bipolaire a été appliquée directement sur la dure-mère (1µA, 5Hz, DS8000, WPI, Stevenage, Angleterre). La région commandant le bras gauche a été ainsi délimitée et une canule d’injection a été fixée à ce niveau à l’aide de ciment dentaire. La seconde canule était implantée en avant de la première au niveau du cortex prémoteur (figure 16). Ces canules étaient maintenues fermées par un bouchon à vis et sur lequel du ciment dentaire était appliquée (Périgot, Grenoble, France) afin d’en sécuriser la fermeture.

72 La pose de vis d’EEG

Afin d’enregistrer l’activité corticale, nous avons utilisé des vis en acier inoxydable de 2mm de diamètre (Safix, Echirolles, France). Les connexions électriques de ces vis ont été préparées au préalable de façon à pouvoir facilement les relier à un connecteur informatique servant d’interface avec la chaîne d’acquisition. Après leur stérilisation à froid (Stéranios, Anios, Liles-Hellemmes, France) les 9 vis furent implantées dans le crâne de l’animal de la façon suivante (Figure 16) :

- 2 bilatéralement dans le cortex préfrontal (1 et 2), - 2 bilatéralement dans le cortex temporal (3 et 4), - 1 au niveau du cortex moteur controlatéral (5),

- 3 autour des futurs foyers épileptogène : 2 à proximité de la première canule située en regard du cortex moteur (6 et 7) et 1 proche de la seconde canule (8),

- 1 de référence (9) sur la ligne médiane, au niveau postérieur.

Une fois que ces électrodes étaient fixées dans le crâne, elles étaient reliées au connecteur. Des vis supplémentaires d’ancrage (Safix, Echirolles, France) ont été disposées sur le crâne pour solidifier l’ensemble. Le tout était fixé au crâne de l’animal par du ciment dentaire (Périgot, Grenoble, France) formant ainsi ce qu’on appelle un « chapeau ».

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Figure 16 : Représentation schématique d’un cerveau de primate non humain avec les différents éléments implantés lors de la chirurgie.

Contrôle du réveil et médication post-opératoire

Une fois la chirurgie achevée, l’animal était surveillé et maintenu « au chaud » jusqu’à son réveil complet. Afin de prévenir l’apparition de douleurs, une injection im d’un analgésique non morphinique (Kétoprofène, 2-2,5 mg/kg/jour) a été réalisée durant les 4 jours suivant l’opération. En cas de douleur résistante, du Dolorex (butorphanol 0,2 à 0,4 mg/Kg iv) était injecté. Enfin une injéction d’antibiotique im, Clamoxyl LA (amoxycilline, 30 mg/kg) était faite en fin d’opération et était renouvelée à 48h d’intervalle.

Dès la fin de la surveillance post-opératoire, de 24 à 48H, l’animal pouvait réintégrer l’animalerie.

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