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La malnutrition est une insuffisance des apports caloriques et protéiniques entrainant des perturbations métaboliques et diminue la résistance à la maladie [21]. Elle est considérée comme l'une des principales causes de morbidité et de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans [22, 23]. La malnutrition a des effets à court et à long terme qui nuisent à la croissance et au développement des enfants [24, 25]. Par exemple, les enfants souffrant de malnutrition sont physiquement, émotionnellement et intellectuellement moins productifs que les enfants bien nourris et courent un risque accru de souffrir de maladies chroniques et de handicaps [26, 27].

La faim dans le monde a augmenté ces dernières années après une longue période de recul en passant de 647,3 millions en 2014 à 769,4 millions en 2017 [28]. Selon les estimations, le nombre absolu de personnes sous alimentées dans le monde est passé d'environ 804 millions en 2016 à près de 821 millions en 2017 [28]. Cette tendance indique clairement que l'Objectif du Développement Durable (ODD) [29] visant à éliminer la faim ne sera pas atteint d'ici 2030 si l’on ne redouble pas d’efforts [28]. Près de 151 millions d’enfants de moins de cinq ans (soit plus de 22 pour cent) présentaient un retard de croissance, 50 millions d’enfant de moins de cinq ans sont touchés par l’émaciation, des enfants chez qui on constate des taux de morbidité et de globale [31] est de 12,4%. Le Mali est donc largement au-dessus des seuils fixés par l’OMS [32, 33]. D’après les résultats par région, la situation nutritionnelle est jugée précaire dans toutes les régions enquêtées avec des prévalences situées entre 10% et 15%, sauf la région de Tombouctou dont la prévalence de la malnutrition aigüe globale 17,5% dépasse le seuil critique de 15%. Pour la malnutrition chronique (retard de croissance) et l’insuffisance pondérale, les prévalences nationales sont respectivement de 29,3 % et de 24,2% [31].

En dépit des efforts fournis dans le dépistage et la prise en charge des enfants malnutris, la situation de la malnutrition reste encore mitigée en Afrique en raison de la multitude des facteurs

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impliqués. Elle survient essentiellement à la suite d’un apport alimentaire insuffisant et de maladies. D’autres facteurs favorisent aussi sa survenue comme la faible diversité alimentaire, la mauvaise qualité des services de santé, le manque d’hygiène, l’existence d’antécédent (ATCD) de malnutrition maternelle, le niveau socio-économique de la famille [34]. Les infections à répétition, qui se développent le plus souvent dans des conditions environnementales déficientes sont fréquemment associées à un mauvais état nutritionnel chez les enfants [35]. La malnutrition est très souvent mentionnée aussi comme une cause sous-jacente de près de la moitié des décès d’enfants dus aux infections à répétitions dans les pays à faibles revenus. [13].

La malnutrition joue au moins un rôle dans la moitié des décès d’enfants dans le monde, ce qui est plus que n’importe quelle maladie infectieuse et pourtant elle n’est pas une infection [36]. Les trois quarts des enfants qui meurent de causes liées à la malnutrition sont atteints de formes modérées ou légères, qui ne s’accompagne d’aucun signe extérieur. Les famines, les guerres et autres catastrophes ne sont responsables que d’une petite partie de la malnutrition mondiale [36].

Sur près de 12millions de décès qui surviennent chaque année dans le monde en développement parmi les enfants de moins de cinq ans, principalement de cause évitables, 55% peuvent être attribués directement ou indirectement à la malnutrition. [36]. Au Mali, la mort de plus d’un enfant sur deux est liée directement ou indirectement à la malnutrition : le nombre d’enfants qui n’atteignent pas leur 5ème anniversaire est parmi les plus élevés au monde [17].

La prise en charge de la malnutrition aiguë a évolué ces dernières années avec le développement des aliments thérapeutique près à l’emploi, dont le plus connu est (aliment thérapeutique à base d’arachide) Plumpy’nut. Cette nouvelle génération de produits à haute valeur nutritionnel des enfants sévèrement malnutris. Elles permettent le traitement à domicile et évitent ainsi l’hospitalisation des cas complication médicale.

Pour combattre ce fléau plusieurs stratégies ont été développées par le gouvernement malien notamment avec l’appui de l’UNICEF et d’autres partenaires a mis en place un protocole de prise en charge de la malnutrition, qui a été révisé en 2011, qui reste le document de référence pour la prise en charge de la malnutrition à tous les niveaux (Communautaire, CSCom, CSRéf et hôpital) [37] ; la mise en place des groupes de soutien aux activités nutritionnelles (GSAN) qui font la promotion des bonnes pratiques nutritionnelles et la stratégie PB mère-enfant au niveau communautaire, etc.

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Malgré l’effort de l’Etat et ses partenaires dans le cadre de la lutte contre la malnutrition, la région de Tombouctou reste malheureusement l’une des régions les plus touchées par la malnutrition aigüe globale avec une tendance à la hausse passant de 14,3 en 2016 à 15,7% en 2017 [7]. La prévalence de la malnutrition chronique globale était de 21,4% et celle de l’insuffisance pondérale de 19% [7].

Cette situation nutritionnelle précaire associée aux aléas de la crise sécuritaire en cours ainsi que la conjoncture socioéconomique actuelle rend les populations encore plus vulnérables.

La région de Tombouctou, zone désertique et fortement touchée par la crise sécuritaire est la deuxième région la plus affectée par des chocs alimentaires (58% des ménages) [37] dont les habitants ont un mode de vie relativement pauvre selon ENSAN 2017. Elle est également une zone de précarité où les habitants vivent dans les conditions moins aisées.

C’est sur la base de toutes ces considérations suscitées que le choix de la zone a été opéré pour la réalisation de la présente étude portant sur l’évaluation du statut nutritionnel des enfants de 6 à 59 mois dans CSRéf de Niafunké.

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OBJECTIFS

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