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Chapitre II. Le modèle biologique Baillonella toxisperma

9- Problématique autour du Moabi

Les informations générales concernant l’écologie de B. toxisperma nous ont permis de retenir que le Moabi présente une régénération limitée et restreinte du fait de la forte prédation dont il fait l’objet, et du faible niveau d’ensoleillement dont il dispose lorsqu’il est dans le sous-bois.

Le rôle majeur de l’éléphant et de l’homme dans la dispersion efficace des rares graines ayant échappé à la prédation, à travers des sites favorables de la forêt, montre que la régénération de B. toxisperma est essentiellement tributaire de la présence d’un nombre réduit de frugivores.

La mise en pratique d’un diamètre minimum d’exploitation (D.M . E=100cm) fixé à un diamètre proche de son diamètre moyen de fructification (70cm) pourrait davantage contribuer à limiter sa régénération au travers d’un déséquilibre dans la structure démographique au sein des peuplements. L’exploitation sélective contribue également en la réduction additionnelle de la densité et de l’isolement spatial des adultes chez le Moabi. La réduction des effectifs en arbres fructifères dans certaines zones pourrait à court terme favoriser le déplacement des disséminateurs efficaces de ses graines vers des zones plus denses ou vers des espèces plus abondantes.

Par ailleurs, du fait de l’importance économique et curative que revêtent les produits forestiers non ligneux dérivés du Moabi, la raréfaction en Moabi pourrait aggraver les

problèmes de pauvreté et de santé rurale tout en encourageant la disparition de certains villages du fait d’un exode rural forcé.

Pour toutes ces raisons, l’avenir du Moabi est incertain. Il a donc été rajouté à la liste des espèces vulnérable par l’IUCN (White 1998) tout comme l’éléphant, son principal disséminateur.

La raréfaction de B. toxisperma pose donc des problèmes, de régénération, de reproduction, et de diversité génétique. Il pourrait représenter un modèle biologique adapté à nos questions scientifiques, et idéal, pour tester nos hypothèses de travail.

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