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Moniteur d ’ ’ anesth anesth é é sie siePatient

I.8 Problématique de la CHIP

La CHIP, comme nous l’avons déjà exposé, consiste à faire circuler un liquide chauffé dans l’abdomen du patient grâce à une pompe stérile permettant un débit réglable entre MIN et MAX. La chimiothérapie est ajoutée à ce liquide. Des sondes thermiques sur les drains d’entrée et de sortie ainsi que dans la cavité péritonéale sont connectées à un moniteur thermique afin de contrôler les transferts de chaleur durant la CHIP. Les détails de la procédure peuvent varier d’une équipe à l’autre (Detroz et al., 1994). La température d’entrée est généralement entre 46 et 48.7°C et ne doit pas entraîner des nécroses des cellules saines. Elle implique une température intra-péritonéale de l’ordre 42°C qu’on cherche à répartir

36 uniformément sur tout le volume de l’abdomen où circule le liquide afin de tuer les cellules tumorales sans affecter les cellules saines (figure I.13).

Or malgré les progrès et le développement progressif des outils des physiciens et des thermiciens, notamment ceux qui travaillent sur le transfert de chaleur, on est encore loin d’établir un modèle mathématique nous garantissant, suite à une action de contrôle ou commande, une homogénéité de la température dans la cavité abdominale au cours de la CHIP. En effet après certaines réunions avec nos partenaires médicaux, nous avons compris que l’efficacité de la CHIP se traduit par une circulation continue du liquide (chimiothérapie) dans la cavité abdominale avec une température homogène avoisinant les 42,5°C tout au long de l’intervention. Mais, en analysant les différentes données CHIP réalisées sur des patients au CHLS, nous avons remarqué, pour plusieurs cas, que les problèmes suivants persistent :

Figure I. 13 : Photographie du ‘‘ Procédé réel ’’.

• Température non homogène dans la cavité abdominale,

• Température intra-abdominale voulue non atteinte,

• L’équipe médicale, sur place, n’a pas l’accès à toutes les informations (mesures)

simultanément (matériels ne le permet pas), éventuellement ils n’ont pas l’accès à l’historique des données depuis le début de la CHIP.

I.9 Conclusion

Au siècle dernier, les progrès de l'anesthésie-réanimation ont rendu possibles des gestes chirurgicaux plus longs et plus invasifs. La chirurgie du cancer a cependant atteint ses limites dans l'extension et la durée des exérèses tumorales. Au XXIe siècle des technologies de pointe et des nouveaux traitements oncologiques viennent compléter cette chirurgie dans les stades avancés de la maladie et là encore l'anesthésie réanimation est amenée à jouer un rôle important. Parmi ces technologies, nous nous focalisons sur la CHIP qui vise à combiner les

Température de sortie Tout Température d’entrée Tout1 Température d’entrée Tout2 Température d’entrée Tin1 Température d’entrée Tin2 Température

d’entrée Gauche TinG

Température d’entrée Droite TinD

Température Hépatique TH Température Mésentère TM Température de Sortie Tout

37 effets thérapeutiques des médicaments cytotoxiques et de la chaleur (Elias et al.,1999). Son principe repose sur trois effets attribués à la chaleur (42,5°C) : effet cytotoxique direct, action potentialisante de l'efficacité de certains médicaments cytotoxiques et amélioration de la pénétration des cytotoxiques dans les cellules tumorales.

L’efficacité et la sécurité de la CHIP a été évaluée par le National Institute of Clinical Excellence pour le traitement de la carcinoses péritonéales (NICE 2005a, 2005b) et du pseudomyxome du péritoine (NICE 2005c, 2005d). Dans les deux cas, le National Institute of Clinical Excellence conclut qu’il y a trop peu de données probantes disponibles afin de statuer sur l’efficacité et la sécurité de la CHIP. Il est également mentionné dans ces deux guides de procédés d’intervention que le médecin traitant doit s’assurer que le patient comprend bien l’incertitude entourant cette procédure. Il est de plus indiqué que la sélection des patients est très importante, que cette procédure requiert une équipe multidisciplinaire et que les chirurgiens oncologues doivent avoir l’expérience de cette nouvelle technique.

Cette nouvelle technique s’avère efficace et complémentaire pour d’autres types d’intervention (exérèse, chimiothérapie) pour le traitement des tumeurs d’origines digestives. Les taux de survie important observés pour des patientes atteints d’une carcinose péritonéale ,font cependant de cette technique une alternative innovante non négligeable dans l’arsenal thérapeutique dirigé contre les carcinoses péritonéales, et dont les chimiothérapies systémiques ne constituent qu’un traitement palliatif. Ceci dit, la supervision de toutes ses composantes (développement d’un outil de supervision en temps réels de tout l’équipement dans un bloc opératoire pour CHIP) et l’optimisation in vivo de son déroulement, par une description mathématique qui peut fournir des informations aux médecins sur le type d’actions qu’ils doivent adopter pour un traitement efficace, peuvent rendre ce traitement plus efficace vis à vis les attentes des chirurgiens.

Chapitre II

Chapitre IIChapitre II

Chapitre II : : : : Constitution du Catalogue des données des Constitution du Catalogue des données des Constitution du Catalogue des données des Constitution du Catalogue des données des

CHIPs

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II.1 Introduction

Comme nous l’avons vu dans l’introduction générale, le but de la CHIP est de stabiliser les températures intra-abdominales entre 40 et 42 °C en cours d’opération, afin de favoriser la nécrose des cellules tumorales sans endommager les cellules saines, tout en tenant compte des actions effectuées par les médecins qui suivent de près le déroulement de la CHIP. Afin de mieux cerner les différents aspects des CHIP, nous avons analysé un ensemble significatif de données acquises au cours du déroulement de ces CHIP. Actuellement nous disposons des données des CHIP réalisées sur plus de 150 patients, et acquises sur l’appareil EFS CAVITHERM (Annexe 1) au cours des CHIP pratiquées essentiellement au Centre Hospitalier Lyon Sud CHLS, mais aussi au Centre Hospitalier Universitaire de Bellevue CHUB, au Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble CHUG et à l’Hôpital Cantonal de Genève HCG.