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279. Les organismes des Premières nations ont également reçu des fonds de l’Agence 

canadienne de développement international pour la diffusion de leurs connaissances sur  la scène internationale : 

 

 Diffusion du savoir sur la justice traditionnelle maya – Ce projet vise à mieux  faire connaître et comprendre les pratiques de justice des peuples autochtones  et mayas grâce à deux séries d’ateliers offerts au Guatemala et au Canada.

 Une nation n'est pas conquise – Ce projet, qui réunit l’Association des femmes  autochtones du Canada et deux organismes autochtones d’Amérique latine et  des Caraïbes, vise à développer les capacités des femmes autochtones à prendre  part au dialogue sur les politiques, particulièrement sur les sujets liés à l'égalité  des sexes et au développement durable.

 Partage de connaissances sur le modèle des coopératives – Ce projet favorise  l’échange de connaissances entre l’Association de coopératives des Inuits et la  Coopérative des Aymaras du Chili, afin d’améliorer la situation socioéconomique  de leurs collectivités.

 

280. En plus de leur collaboration avec des gouvernements et des organismes à travers le  Canada afin de diffuser leurs connaissances et de les intégrer dans les pratiques du  développement durable et l’éducation en vue du développement durable, les groupes  autochtones s’efforcent, au sein même de leurs organismes, d’approfondir les questions  relatives au développement durable et de protéger les droits des peuples et des 

communautés autochtones. 

   

Problèmes et obstacles 

 

281. Jusqu’à présent, le présent rapport a mis en relief un éventail considérable et varié de  sujets, de prestataires, d’approches, de ressources et de recherches dans le domaine de  l’éducation en vue du développement durable mais, comme nous l’avons souvent  indiqué, cet éventail est loin d’être complet. En dépit de la quantité et de la qualité  impressionnantes des initiatives pour l’éducation en vue du développement durable, il  reste à la fois des problèmes et des obstacles, en particulier en ce qui a trait à 

l’intégration véritable de l’éducation en vue du développement durable dans l’éducation  à tous les niveaux. Même si on a fait des progrès considérables dans ce domaine, une  bonne partie de ce qu’on appelle l’EDD reste encore limitée à des modules dans des  programmes, éparpillés dans le programme d’études. Par conséquent, on ne dispose  pas de l’énorme capacité de changement qui pourrait être canalisée par la pleine 

intégration de l’éducation en vue du développement durable. Dans le domaine éducatif,  le changement est un processus lent et délibéré, et les progrès accomplis doivent donc  être célébrés en même temps que les obstacles et les défis sont identifiés.  

 

282. Les défis présentés ci‐dessous émanent des nombreuses sources que nous avons  consultées lors de la préparation de ce document, de nos discussions avec des expertes  et experts en éducation en vue du développement durable et de notre discussion avec  le Groupe de travail sur l’éducation en vue du développement durable du CMEC. Nous  avons organisé les problèmes sous les catégories suivantes : terminologie; priorités en  éducation; responsabilité; processus de changement; intégration; et financement. 

 

283. Terminologie – L’éducation en vue du développement durable est confrontée à de  grandes difficultés lorsqu’il s’agit d’atteindre une compréhension commune de ce  qu’elle signifie et de ce qu’elle inclut. L’une des difficultés particulières est la confusion  entre l’éducation en vue du développement durable et l’éducation environnementale. 

Dans sa définition la plus large, l’EDD représente un changement fondamental dans le  contenu, le déroulement et l’organisation de l’éducation et joue un rôle primordial à la  fois pour garantir l’accès à une éducation de qualité et pour retenir les apprenantes et  apprenants dans des programmes d’éducation de qualité. L’EDD est également souvent  considérée principalement sous l’angle des aspects environnementaux d’une éducation  de qualité et non sous celui des facteurs sociaux et économiques. Lorsqu’on examine  l’éducation sous un angle collectif, on constate que tous les aspects du développement  durable se retrouvent souvent dans le contenu et dans le déroulement des 

programmes, mais qu’ils sont rarement traités en tant que concept unifié. Même les  personnes qui sont impliquées dans l’EDD ont des interprétations différentes de la  portée et des conséquences de l’EDD. Cette confusion fait qu’il est difficile de  progresser, parce qu’on passe trop de temps à s’entendre sur une interprétation  commune du concept.  

 

284. Priorités en éducation – Les éducatrices et éducateurs et les administratrices et  administrateurs sont souvent conscients de l’importance de l’éducation en vue du  développement durable, mais les priorités restent la littératie, la numératie, les 

sciences, les compétences pour l’emploi et d’autres composantes du système. Les cours,  que ce soit au primaire, au secondaire, au postsecondaire ou dans l’éducation des  adultes, ont déjà des programmes très chargés et il est donc difficile d’introduire de  nouveaux éléments de contenu, de nouvelles perspectives et de nouvelles approches. 

Les changements à la direction des ministères (ministres et sous‐ministres) créent  d’autres problèmes, parce que les nouveaux fonctionnaires risquent d’avoir des  priorités différentes et qu’il faut alors recommencer le travail d’introduction et de  défense de l’EDD. 

 

285. Responsabilité – En ce qui concerne les écoles, bon nombre des décisions pertinentes à  l’EDD et au DD ne sont pas prises dans les établissements eux‐mêmes, mais au niveau  des conseils, des commissions ou des divisions scolaires ou même au niveau du  ministère ou du gouvernement. Ceci peut freiner l’adoption d’une approche globale à  l’ensemble de l’établissement, même si de nombreux ministères sont aujourd’hui d’un  plus grand soutien envers l’EDD dans leurs propres politiques et dans leurs propres 

compliquer par la portée de l’éducation en vue du développement durable, qui 

transcende le cloisonnement des responsabilités sur le plan des matières, des politiques  et de l’administration, de sorte que l’on ne sait pas toujours clairement qui est le 

principal responsable de l’EDD. Dans certains cas, on décide que l’EDD est une  responsabilité qu’il faut se partager entre départements ou entre disciplines. 

 

286. Processus de changement – L’échelle des changements qu’implique l’éducation en vue  du développement durable dans le domaine éducatif, avec la réorientation des modèles,  des valeurs et de l’éthique en éducation, constitue un problème difficile à surmonter. 

Pour pouvoir apporter le moindre changement au système éducatif public, il faut  également obtenir des changements correspondants au niveau postsecondaire, en  particulier dans les établissements de formation à l’enseignement. Les responsables de  la formation des enseignantes et enseignants doivent modifier ce qu’ils enseignent et  leur approche de leur propre enseignement pour bien préparer les futurs enseignantes  et enseignants au travail dans la salle de classe. Les enseignantes et enseignants qui  exercent déjà dans la salle de classe ont besoin à la fois de formation et de soutien pour  leur école et pour leur division. 

 

287. Intégration – Ce qui manque souvent à l’EDD, c’est une approche, une stratégie et un  cadre stratégique cohésifs puisque l’EDD est multdiciplinaire. Ceci rend difficile la  création de résultats d’apprentissage spécifiques pour l’EDD et, du fait, la mesure des  progrès accomplis. La journée d’école et le programme d’études au postsecondaire sont  organisés selon des blocs de temps séparés pour les différentes matières, ce qui soulève  la question de savoir où insérer le développement durable. On se demande comment  relier l’EDD aux autres initiatives de façon à ce que l’élargissement de l’éducation soit  plus facile à accomplir, comme par exemple avec l’intégration d’un contenu et de  perspectives autochtones et l’apprentissage par l’intermédiaire des arts.  

 

288. Financement – L’obtention d’un financement adéquat pour l’EDD est toujours un  problème, en particulier pour les organisations non gouvernementales. Sans mandat  défini pour l’éducation en vue du développement durable et sans conception claire de  l’EDD, il est difficile d’obtenir un soutien financier, en particulier en période de récession  économique. 

 

289. Les expertes et experts de l’Université de Calgary ont soulevé un problème 

supplémentaire lié à l’éducation en vue du développement durable, qui est l’intégration  des populations vulnérables. Cette préoccupation concerne de nombreux groupes,  comme les femmes, les personnes défavorisées sur le plan économique, les collectivités  rurales et d’autres encore, et certains de leurs problèmes sont abordés dans les 

programmes d’EDD. Mais l’un des groupes qu’on ne retrouve pas dans les publications  et les projets sur l’éducation en vue du développement durable est celui des personnes  handicapées. Ce groupe n’a pas été pris en compte, lorsqu’il s’agit d’examiner les  impacts spécifiques du développement durable que ces personnes sont susceptibles de  rencontrer ou les efforts déployés pour les faire participer aux initiatives d’EDD. Les 

personnes handicapées forment, au sein d’une population diverse sur le plan culturel,  un groupe qui est souvent victime de pauvreté, d’inégalités et de problèmes de santé  qui ont un impact dans la portée du développement durable. Ces personnes pourraient  donc profiter de l’EDD non seulement en tant qu’étudiantes et étudiants, mais aussi en  tant que fournisseurs de connaissances et d’engagement et comme participantes et  participants à des recherches et initiatives.  

 

290. Les problèmes mentionnés ci‐dessus peuvent être intimidants et limiter l’adoption de  l’EDD dans l’éducation. Cependant, comme le montre le présent rapport, des 

changements sont en cours au Canada et des efforts concertés se poursuivent avec un  succès considérable pour relever ces défis.