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- La structure recouvre les composantes physiques d’un type d’habitat. Il s’agira souvent d’espèces vivantes ou non, comme par exemple les coraux de certaines formes de récifs, mais cela peut aussi inclure des structures abiotiques comme le gravier dans les frayères.

- La fonction (au sens fonctionnement) recouvre les processus écologiques (flux de matière) prenant place à différentes échelles spatiales et temporelles, et variant selon les habitats. Par exemple, la régénération des arbres et le cycle des nutriments sont des fonctions importantes dans les habitats forestiers.

L’atteinte du bon état de conservation à l’échelle du site Natura 2000 (et à l’échelle biogéographique) passe par le maintien de la structure et des fonctionnalités écologiques des habitats notamment les fonctions de nourricerie, d’alimentation, de frayère, de zone de migration ou de repos, de production primaire…Ces fonctionnalités peuvent être liées à des assemblages d’habitats qu’il faut alors préserver. La prise en compte de ces fonctionnalités nécessite de considérer des espèces non annexées aux directives notamment les espèces de poissons ou d’invertébrés se reproduisant au sein des habitats, les espèces « fourrage », les espèces migratrices et les espèces structurantes.

Exemple de la sole (Solea solea) :

Cette espèce n’est pas listée à la DHFF et ne peut faire l’objet d’actions spécifiques dans le cadre du DOCOB. Toutefois, elle constitue une espèce typique des vasières estuariennes et côtières, notamment l’habitat 1160-1 « Vasières infralittorales (façade atlantique) », et dépend directement de sa fonction de nourricerie pour les juvéniles. En ce sens, l’atteinte du bon état de conservation de cet habitat impose que cette espèce puisse «s’exprimer et assurer son cycle biologique » et des mesures peuvent être proposées pour garantir la fonction de nourricerie de l’habitat. (Le Pape, 2005).

Pour aborder ces questions l’opérateur pourra bénéficier de démarches nationales en cours ou à venir : - Etat des lieux des zones fonctionnelles halieutiques (prévu pour 2014-15)

- Travaux sur la qualité des eaux (partie III.E)

- Travaux sur les poissons migrateurs : PLAGEPOMI, plans d’action nationaux, stratégie nationale.

1. Les zones fonctionnelles halieutiques

Les zones fonctionnelles halieutiques (ZFH) sont les espaces indispensables au développement et au renouvellement des ressources halieutiques comme les nourriceries, les frayères… Le bon état écologique de ces zones influe directement sur la capacité reproductive des stocks halieutiques. Aucune approche éco-systémique ne sera complète sans leur porter un intérêt particulier. Elles contribuent au maintien des ressources et à leur capacité d’adaptation et de résilience face aux pressions qu’elles subissent. Ce sont des habitats essentiels sans lesquels la pérennité des ressources ne peut être assurée (Parc naturel marin de Mayotte, 2013).

Etat des lieux des espèces et habitats Natura 2000 dans la sous-région marine golfe de Gascogne Page 81

par l’assemblée nationale en première lecture le 24 mars 2015.

Article L. 924-1. Une zone de conservation halieutique est un espace maritime et, le cas échéant, fluvial pouvant s’étendre jusqu’à la limite des eaux territoriales qui présente un intérêt particulier pour la reproduction, la croissance jusqu’à maturité, ou l’alimentation d’une ressource halieutique et dont il convient de préserver ou restaurer les fonctionnalités afin d’améliorer l’état de conservation des ressources concernées.

Article L. 924-2. Le périmètre de la zone de conservation halieutique est délimité compte tenu des objectifs d’amélioration des stocks concernés. La zone est constituée des substrats nécessaires à l’espèce en cause, de la colonne d’eau surjacente ou, le cas échéant, de ces deux compartiments. Les substrats peuvent être des éléments du domaine public maritime naturel mentionnés au 1° et 2° de l’article L. 2111-4 du code général de la propriété des personnes publiques et du domaine public fluvial naturel défini à l’article L. 2111-7 du même code jusqu’à la limite de la salure des eaux.

2. Connectivité du réseau

La taille et la forme des sites sont induites par l’originalité des caractéristiques du milieu marin et par sa dynamique particulière liée aux courants et à la stratification verticale notamment. Cela entraîne des conséquences sur toutes les biocénoses marines. Par exemple, les limites spatio-temporelles des habitats de type sableux sont très variables. Pour les espèces, l’importance des populations et leur distribution varient dans le temps et dans l’espace. La taille des sites peut varier et certains habitats sont mouvants (Vaudin et al, 2008).

Le réseau Natura 2000 doit prendre en compte cette notion de connectivité pour assurer le maintien des espèces benthiques mobiles (Figure 38). Les zones nodales sont des habitats ou ensembles d’habitats dont la superficie et les ressources permettent l’accomplissement du cycle biologique d’un individu (alimentation, reproduction, survie). Elles présentent les meilleures caractéristiques en termes de qualité et de quantité de l’habitat. Ce sont les cœurs de sites Natura 2000. Les corridors, continus ou discontinus, relient les zones nodales entre-elles afin de permettre l’accès aux zones vitales pour les espèces. Ils sont visés par l’article 10 de la DHFF. Les zones tampons protègent les zones nodales et les corridors des influences extérieures potentiellement néfastes.

Figure 38: Schéma de base d'un réseau écologique (D’après Bennett, 1998 in Girault, 2005)

Un réseau écologique correspond donc à un ensemble de secteurs qui répondent à 4 critères. D’abord, la variété d’habitats et l’existence d’espèces remarquables doit être suffisante. Le volume/la surface du réseau doit être suffisant pour assurer la survie des populations/habitats et la fonctionnalité d’un système mais aussi pour résister aux fluctuations. Des liaisons doivent exister entre les secteurs pour permettre le maintien des échanges faunistiques et floristiques. Enfin, le réseau doit fonctionner à différentes échelles spatiales et temporelles. Le réseau est considéré comme :

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Inadéquat si la surface relative d’un habitat représente moins de 20% de la superficie totale de cet habitat dans l’ensemble de l’Etat membre

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Normalement suffisant si la surface relative de l’habitat est supérieure à 60%

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Dépendant du dire d’experts si la surface est comprise entre 20 et 60%

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La DHFF défini également des habitats d’espèces dont fait partie l’habitat naturel « estuaire » car c’est une zone de convergence pour les amphihalins.

Définition INPN :

Un habitat d’espèce correspond au milieu de vie de l’espèce (zone de reproduction, zone d’alimentation, zone de chasse ...). Il peut comprendre plusieurs habitats naturels.

D. Le réseau de surveillance de la faune et de la flore de la zone de balancement des marées (REBENT)

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