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DEUXIÈME PARTIE : DISCUSSION

A. Traitements non médicamenteux

1. Prise en charge au C.P.N

a) Les référents

Les variations du nombre de référents (de 1 à 78 par patient) s’expliquent par le fait que certains patients ont bénéficié d’une prise en charge en groupe, en Centre Médico-Psychologique (CMP), en HJ/CATTP avec différents intervenants. Le nombre moyen et médian de trois référents peut être considéré comme faible au vu de la situation la plus fréquente : un médecin + un psychologue pour un bilan psychologique + une autre intervenant qui peut être un infirmier dans un groupe, un rééducateur, ou bien encore un changement de thérapeute du fait d’un déménagement, du départ d’un professionnel,…

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On peut donc affirmer que la prise en charge de notre population est relativement stable dans le temps, d’un point de vue des professionnels (87% des patients ont moins de 6 référents sur l’ensemble de leur prise en charge).

Il n’y a pas de différence statistique entre nos deux sous-populations, elles sont prises en charge de façon similaire quant au nombre de référents, que les patients aient été ou non traités par psychostimulant.

b) Actes ambulatoires

 Nombre d’actes ambulatoires total, la première année de

suivi et en 2008 au CPN

La grande amplitude du nombre d’actes ambulatoires s’explique, là aussi, par les prises en charge en groupe.

On constate que les statistiques sont à peu près semblables entre la première année de suivi des patients au CPN et en 2008, ce qui montre une stabilité du nombre d’actes ambulatoires pour cette pathologie, à travers les années (selon les patients, entre 0 et 13 ans de recul depuis le début de la prise en charge, la moyenne étant de 3 ans).

Là encore, nos deux sous-populations sont prises en charge de façon similaires quant au nombre d’actes ambulatoires (totaux, la première année de suivi et en 2008).

 Actes médicaux.

94% des patients de notre étude ont bénéficié au moins d’une consultation médicale au cours de la prise en charge. On peut émettre l’hypothèse de la nécessité d’au moins une consultation médicale pour tout patient dont le diagnostic de TDA/H est évoqué, afin d’établir la stratégie thérapeutique (et notamment l’indication d’un traitement médicamenteux), puis de potentielles réévaluations régulières selon l’évolution du trouble.

Il y a une différence significative entre nos deux sous-populations, le groupe ayant été traité par psychostimulant a davantage bénéficié d’entretiens médicaux (une moyenne de 16 entretiens médicaux contre 9 pour le groupe non traité par psychostimulant). Cette différence peut s’expliquer par la nécessité d’un suivi médical lors d’un traitement par psychostimulant

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(les recommandations actuelles font état d’au moins une consultation médicale annuelle). Il

est à noter qu’il s’agit de la seule différence dans notre étude en ce qui concerne la prise en charge de nos deux sous-populations.

A propos de la disparité de la participation médicale suivant les patients, nous pouvons faire l’hypothèse que cela dépend essentiellement du psychothérapeute qui suit l’enfant, à savoir si le médecin intervient de façon ponctuelle pour réévaluer la pharmacothérapie ou s’il se charge lui-même de la psychothérapie de l’enfant.

 Actes des infirmiers, des psychologues, des rééducateurs

et des éducateurs

Un peu plus de la moitié de notre population a bénéficié au moins d’un acte avec un psychologue, 40% avec un infirmier, 20% avec un éducateur et 15% un réeducateur.

Les actes infirmiers de notre recueil, en ambulatoire, sont essentiellement des prises en charge en groupe et des psychothérapies individuelles ou familiales.

L’amplitude assez large du nombre d’actes de psychologues par patient dépend de la participation des psychologues aux groupes thérapeutiques, des bilans psychologiques et des prises en charge en psychothérapie individuelle.

Les rééducateurs sont essentiellement, au CPN en pédopsychiatrie, des orthophonistes et des psychomotriciens, ils se chargent des bilans et des suivis de rééducation.

La majorité des éducateurs qui travaillent en pédopsychiatrie au CPN interviennent dans les prises en charge en groupe, rarement certains d’entre eux s’occupent de psychothérapie individuelle.

La médiane à 1 du recueil des actes de psychologues met probablement en évidence la consultation de « bilan psychologique », fréquemment prescrite.

L’amplitude très importante des actes des infirmiers, des psychologues et des éducateurs s’explique amplement suivant la participation des patients à un groupe.

Il n’est constaté aucune différence de prise en charge entre nos deux sous-populations concernant le nombre d’actes des infirmiers, des psychologues, des rééducateurs ou des éducateurs.

147 c) Prise en charge en Hôpital de Jour ou en Centre d’Accueil Thérapeutique à Temps Partiel (HJ/CATTP)

37% des patients ont bénéficié d’une prise en charge en Hôpital de Jour ou en CATTP. De nouveau, nous ne constatons pas de différence dans la prise en charge de nos deux sous-populations, en ce qui concerne les prises en charge en HJ/CATTP.

d) Hospitalisations à temps complet

Seulement six patients ont été hospitalisés dans une unité de pédopsychiatrie à temps complet. Il n’y a pas de différence significative entre nos deux sous-populations.

Les deux services qui ont reçu ces patients sont le service de pédopsychiatrie de l’Hôpital d’Enfants de Brabois et le service Horizon du CPN.

De une à 5 hospitalisations par patient, d’une durée de 2 à 26 jours.

De par notre recueil, nous ne connaissons pas le motif de ces hospitalisations, on ne peut que constater qu’elles sont rares dans notre population et non liées à la prescription de psychostimulant.

e) Premier contact « avec la psychiatrie »

 Date

Le premier contact avec un consultant de psychiatrie remonte entre 0 et 13 ans selon les patients de notre étude, la moyenne étant de 3 ans.

Il existe une différence significative entre nos deux sous-populations, le groupe ayant été traité par psychostimulant est suivi depuis plus longtemps (moyenne de 4.2 ans versus 2.5 ans).

Comme nous l’avons vu précédemment, la sous-population ayant été traitée par psychostimulant est plus âgée, ce qui peut être un élément d’explication à cette différence.

Avec le logiciel informatique CIMAISE, nous n’avons pas de difficulté à dater la première consultation du patient au CPN mais il existe cependant un biais non négligeable : théoriquement lors de la première consultation, on demande la date du premier suivi

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psychiatrique (que ce soit au CPN ou non) mais encore faut il que les parents ou le patient osent mentionner s’ils ont consulté un autre professionnel « non CPN » et que cela soit bien retranscrit par le soignant.

 Âge

Dans notre population, la moyenne d’âge au premier contact avec la psychiatrie est de six ans, tout comme la médiane. Ce qui est tout à fait dans les normes de la littérature : entrée au Cours Préparatoire (C.P) , dans les apprentissages scolaires, moment opportun du diagnostic de TDA/H.

L’amplitude de l’âge au premier contact avec la psychiatrie, dans notre étude, s’étend de 0 à 15 ans, on peut alors s’interroger :

- lors du suivi mère-enfant à la première année de vie, quels étaient les facteurs de risque d’un TDA/H ? Y a-t-il eu des prodromes, permettant éventuellement de parler de « proto-TDAH » ? Quelle a été la prise en charge de cet enfant jusqu’au diagnostic de TDA/H ?

- pourquoi un diagnostic de TDA/H tardif (l’apparition des premiers symptômes avant l’âge de 7 ans est un critère pour poser le diagnostic selon le DSM IV) ? Est-ce une forme à prédominance inattentive ?

Malheureusement notre recueil global ne permet pas d’y répondre.

Il existe une différence significative entre nos deux sous-populations : le groupe qui a été traité par psychostimulant consulte la première fois en pédopsychiatrie plus tardivement que le groupe non traité par psychostimulant ( en moyenne 6,4 ans versus 5,6 ans). Cette différence reste cependant faible (9.6 mois), nous ne nous permettrons donc pas de formuler d’hypothèses.