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Prise en charge à l’officine !

Dans le document Prise en charge du toxicomane à l'officine (Page 45-47)

C/ Le syndrome de sevrage

II. La prise en charge du toxicomane à l'officine : les traitements de substitution et les autres rôles du pharmacien

II.2. Prise en charge à l’officine !

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II.2.1. Introduction

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Le métier de pharmacien implique de travailler avec de nombreux professionnels (ville, hôpital, institutions, associations, etc.) et sur des thématiques de santé globale. Ceci est d’autant plus vrai sur la thématique des addictions. Pour améliorer la prise en charge et la qualité de vie des patients, le pharmacien est amené à collaborer avec les secteurs sanitaire et médico-social. La notion d’interface a ainsi un sens très large et

correspond aux interactions entre le pharmacien d’officine et les autres professionnels du parcours de soin. Elle peut prendre la forme de collaborations ou d’échanges formalisés (protocoles de soins, réunions de concertation pluridisciplinaire, intervisions, etc.), d’expérimentations (réseau de santé, actions territoriales ou régionales, etc.) ou de collaborations informelles (souvent au sein d’un groupe de professionnels qui se connaissent, formés ensemble et sur un territoire donné).

La BHD est délivrée en ville par les pharmaciens depuis de nombreuses années, ils ont ainsi acquis une expérience dans la gestion des TSO. Le pharmacien est le professionnel de premier recours pour le patient car facilement accessible (pas de rendez vous, horaires d’ouverture étendus, répartition homogène des pharmacies sur le territoire) (49). Il fait partie de la triangulaire patient-médecin prescripteur-pharmacien délivrant indispensable à l’émergence d’une alliance thérapeutique pour obtenir un TSO efficace. Son rôle est une délivrance de qualité respectant la législation mais aussi un rôle auprès du malade d’écoute, d’éducation thérapeutique et d’accompagnement global. Son rôle est également de repérer les situations à risque de mésusage ou trafic. La formation initiale et continue des pharmaciens est nécessaire.

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II.2.2.Objectifs spécifiques des TSO, liés à la dispensation en officine

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L’intérêt du contexte officinal repose sur la proximité, les nombreux contacts des pharmaciens avec la population. La répartition homogène des pharmacies sur le territoire fait du pharmacien le professionnel de premier recours le plus directement accessible. Il reçoit par ailleurs sans rendez- vous et le travail en équipe permet une disponibilité importante, sans stigmatisation et en toute confidentialité. Son implication dans les actions de réduction des risques est par ailleurs de faible coût puisqu’elle n’est pas rémunérée.

Dans la perspective des objectifs généraux des TSO et à partir de ses compétences spécifiques, l’objectif principal pour le pharmacien d’officine, sera de veiller à la qualité de la dispensation pour :

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favoriser le bon usage du médicament et ainsi garantir la qualité de la thérapeutique, la sécurité du patient, de son entourage, lutter, par l’information du patient, contre les mésusages et le trafic.

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participer à l’inscription ou au maintien du patient dans un processus thérapeutique et à la pérennité de la prise en charge par l’instauration d’un lien de confiance, d’un accueil et d’une écoute de qualité.

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II.2.3. Instauration du traitement et pré-requis à la délivrance

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Le médecin doit obligatoirement indiquer le nom du pharmacien sur l’ordonnance et, dans cette logique, la bonne pratique voudrait, même si cela ne constitue pas une obligation réglementaire, qu’il le contacte avant toute prescription. Des contacts fréquents entre le médecin et le pharmacien seront particulièrement nécessaires en début de traitement et jusqu’à obtention de la posologie d’entretien, en cas de chevauchement, d’augmentation de la posologie ou de changement dans le traitement, de même qu’en période de déstabilisation éventuelle du traitement.

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II.2.3.1. Notion d’espace de confidentialité

Pour délivrer et suivre les TSO dans de bonnes conditions, il est idéal que l’officine dispose d’un espace de confidentialité, tel que défini par l’article 8 de la Convention Nationale organisant les rapports entre les pharmaciens titulaires d’officine et l’Assurance Maladie :

« Le pharmacien prévoit dans son officine un espace de confidentialité où il peut recevoir isolément les patients. Cet espace est réputé adapté dès lors qu’il permet un dialogue entre le pharmacien et le patient en toute confidentialité ».

Pour éviter la stigmatisation et dans la mesure où il peut être utilisé pour exercer d’autres missions (premiers soins, orthopédie, entretien pharmaceutique, etc.) cet espace et sa signalétique peuvent être pensé de telle sorte que sa fréquentation ne permette pas la distinction de tel ou tel patient. L’espace peut se concrétiser de différentes manières. Il pourra, par exemple, prendre la forme d’un lieu semi-ouvert, aménagé avec une table, une console ou un bureau et des chaises, une isolation phonique et accessibilité au patient et au pharmacien sans accès aux médicaments.

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II.2.3.2. Préparation de l’instauration de traitement

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Le contact médecin-pharmacien est recommandé, en présence du patient. Il faut :

1°/ se faire présenter le patient par le médecin (contexte, femme enceinte, âge, consommation, etc.)

2°/ connaître les demandes du patient (gestion du manque, préparation au sevrage, etc.) 3°/connaître les objectifs de cette première ordonnance (essai posologique, prise en charge, etc.)

4°/ définir le mode de communication avec le médecin (téléphone, mail, rendez-vous téléphonique, etc.)

5°/ définir le mode de délivrance (journalier, hebdomadaire, délivrance de toutes les doses ou non, préparé à l’avance et empaqueté de manière confidentielle (sac opaque), …). Lorsque la prise de médicament au sein de l’officine par le patient est indispensable, les objectifs sont :

- favoriser le bon usage du médicament en limitant le risque (particulièrement élevé durant cette période) de surdose pour le patient ou d’intoxication grave de l’entourage, notamment dans le cas de la méthadone

6°/ définir la date d’instauration

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II.2.4. Délivrance à l’officine

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II.2.4.1. Délivrance des MSO

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