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CHAPITRE 1 L’HABITAT ET LES LEÇONS DU PASSÉ

1.6 Quand l’enveloppe devient active

1.6.2 La maison bioclimatique

1.6.2.1 Principes d’application des stratégies bioclimatiques

Ces derniers reposent sur deux stratégies : • stratégie du chaud en hiver

Après s’être correctement protégé du vent, définir la forme du bâtiment bénéficiant de l’apport solaire par :

• captage du rayonnement solaire à travers les fenêtres ;

• stockage de la chaleur ou de la fraîcheur par le choix des matériaux qui ont une forte masse thermique ;

• conservation de la chaleur par l’utilisation des matériaux isolants ;

• distribution de la chaleur stockée par rayonnement au moment nécessaire.

Figure 1.3 Illustration de stratégies du chaud, les principes du confort d’hiver Tirée de Liébard et Herde (2005, p. 31)

• stratégie du froid en été

L’objectif est d’apporter des solutions à la production de froid sans utilisation de systèmes actifs. Une configuration optimale permettant de tirer parti de l’environnement, pour une ventilation naturelle pouvant permettre, par des surventilations nocturnes, une diminution de la température intérieure et ce, par :

• se protéger du rayonnement solaire et des surchauffes par les brise-soleils, les masques, les arbres caducs ;

• éviter le transfert de chaleur à travers les parois par le choix des matériaux isolants ; • rafraîchir. Il s’agit, par un dispositif naturel, d’apporter la fraîcheur dans l’habitat, et

ce, par la présence de l’eau (bassin, fontaine, etc.), ou par un puits canadien ;

• dissiper. Il s’agit de dissiper l’air chaud rentré dans l’habitat pendant la journée ou produit par les activités à l’extérieur de la bâtisse par la ventilation nocturne.

Figure 1.4 Illustration de stratégies du froid, les principes du confort d’été Tirée de Liébard et Herde (2005, p. 32)

Figure 1.5 Illustration de conditions nécessaire pour un refroidissement passif efficace

Tirée de Roulet (2008, p. 172)

Une autre méthode permettant de diminuer les besoins de chauffage est celle de zone- tampon. Une zone telle qu’un garage, placée du côté Nord, permet de diminuer les pertes du bâtiment vers l’extérieur. Une autre zone, telle qu’une véranda, placée au Sud, bien conçue, peut également jouer un rôle de zone-tampon, et peut même permettre de préchauffer de l’air. D’autres zones de tampon peuvent permettre le rafraîchissement d’air grâce à la ventilation naturelle.

Le bâtiment peut s’enrichir d’une gamme de dispositifs et d’espaces tampons très riches conçus en tenant compte du climat, dont la multiplicité et l’adéquation finissent par produire un confort relatif. Ces espaces de prolongement contribuent à enrichir la relation spéciale privilégiée et climatique entre l’espace intérieur et extérieur, composant la façade et jouant un rôle actif dans le comportement thermique de l’enveloppe comme l’iwan, le porche, la loggia et le balcon. Ces derniers sont des éléments saillants qui apportent leur ombre sur la façade en jouant un rôle important de protection solaire.

Ces espaces demeurent dans l’ombre tout au long de la journée et donc, présentent des températures plus basses que celles de l’extérieur. On distingue parmi eux «Les loggias jouent un rôle beaucoup plus important de brise-soleil » (Alexandroff et Alexandroff, 1982, p. 45) .

Illustrations

Cela nous permettra de présenter quelques exemples des réalisations adoptant ces stratégies bioclimatiques encore trop peu connues et qui soient représentatifs des diverses démarches de conception face aux différents types de climats :

La figure 1.6 illustre la protection contre le rayonnement solaire par des choix architecturaux, comme à Kairouan, Tunisie.

Figure 1.6 Illustration d’intégration d’un dispositif architectural Comme une protection solaire et un refroidissement passif efficace

Tirée de Izard et Guyot (1979, p. 93)

Un deuxième exemple figure 1.7 illustre le traitement des façades liées au soleil. C’est le cas de Couvent de la Tourette, dont Le Corbusier fut l’architecte et où les façades Sud-Est et Sud-Ouest sont équipées de loggias. C’est aussi le cas de reconstructions des façades du Vieux- Port à Marseille par F. Pouillon, où de profondes loggias exposées plein Sud, permettent la pénétration solaire d’hiver, tout en l’empêchant l’été.

Figure 1.7 Illustration d’intégration d’un dispositif architectural tel que la loggia, ayant comme rôle une protection solaire

et un refroidissement passif efficace Tirée de Izard et Guyot (1979, p. 95)

Un troisième exemple, figure 1.8 où le Groupe ABC à, lui aussi, mis en œuvre les principales bioclimatiques dans une maison construite à Lascours. Un équilibre a été recherché entre le bas profil énergétique, la récupération du rayonnement solaire et la satisfaction des exigences du confort d’été.

Figure 1.8 Illustration d’une réussite de l’architecture bioclimatique Tirée de Izard et Guyot (1979, p. 95)

«Les balcons – loggias de l’immeuble de la rue des Amiraux (Paris, 18e ), constituent l’un des

compromis les plus brillants entre problèmes d’ensoleillement et intimité urbaine» (Alexandroff et Alexandroff, 1982, p. 159).

Pour en terminer avec les illustrations, il faut évoquer les réalisations du M’zab, selon André Ravéreau. Le M’Zab est une des réussites architecturales traditionnelles les plus parfaites, relevant du bioclimatisme, ou du moins, s’en réclamant. L’organisation intérieure et son utilisation constituent une autre leçon d’adaptation au climat. Le patio, qui constitue le principal intermédiaire entre l’intérieur et l’extérieur, a deux fonctions : celle de puits à lumière et celle de régulateur thermique figure 1.9.

Figure 1.9 Illustration d’une réussite de l’architecture du M’Zab Tirée de Picon, Potié et Baudouï (2003, p. 145)

La conception bioclimatique se décline donc sous forme de stratégies pour lesquelles le défi à relever consiste à trouver un consensus entre des procédés qui peuvent semblé contradictoires (capter et se protéger du soleil !) et une protection contre le vent à la façon dont on peut tirer parti de la ventilation naturelle. Ces dispositifs architecturaux, permettant de respecter ces stratégies et feront l’objet des prochains chapitres.

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