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Principaux résultats : thèmes et messages

La principale partie des groupes de discussion a porté sur l’évaluation de l’impact de 22 messages préventifs. Ces messages abordaient différents thèmes, ainsi que différents types de drogues. L’objectif de la discussion était de relever les points les plus convaincants et les moins convaincants des communications. Les participants ont regardé les messages un à la fois, puis ils ont discuté de l’impact de chacun des messages sur leur point de vue quant à la consommation de drogues.

• Drogues évaluées : Marijuana/Cocaïne/Ecstasy/Champignons magiques/Méthamphétamine/Toutes les drogues

L’efficacité de différents thèmes des messages dépend fortement du type de drogue auquel ils font référence. Pour certaines substances, précisément celles qui sont perçues comme posant le plus de risques, plusieurs des thèmes ont été jugés efficaces. Pour la marijuana, deux ou trois thèmes se sont démarqués de par leur efficacité, mais dans plusieurs groupes, même ces thèmes n’ont pas vraiment fait écho, la marijuana étant une substance que les participants ne considèrent pas comme étant aussi porteuse de risques.

Néanmoins, certains aspects précis des différents thèmes sont généralement plus puissants que d’autres. Par exemple, pour les messages qui touchent la santé, ceux qui expliquent l’effet des drogues sur le cerveau suscitent de grandes préoccupations par rapport à presque toutes les drogues. Toutefois, d’autres risques pour la santé bien qu’importants pour certains, ne sont généralement pas perçus comme étant importants. En d’autres termes, si certains thèmes liés à la santé semblent fonctionner, ce n’est pas le cas de tous. Il en va de même pour toutes les catégories de thèmes : certains messages au sein de la catégorie ont fonctionné, certains messages indubitablement mieux que d’autres. Mais il importe de reconnaître que la sélection du bon thème n’est qu’une partie de la bataille.

Un facteur important qui a constamment mis en corrélation le niveau de persuasion et les différents messages était l’expérience personnelle ou la connaissance d’une situation vécue par d’autres jeunes. Par exemple, un des participants de Toronto a décrit une situation où un ami a été surpris en train de consommer de la drogue et a expliqué la honte qui a rejailli sur cet ami et sur son père. Il est clair que cet événement a contribué à ce qu’il demeure un usager éventuel et l’a empêché de commencer à consommer de la drogue. Dans un autre groupe, une jeune femme a raconté l’histoire d’une amie qui a perdu contact avec sa mère après avoir été appréhendée en possession de drogues. Courir le risque de ne plus pouvoir communiquer

avec sa propre mère a clairement contribué à faire en sorte qu’elle demeure elle aussi une usagère éventuelle.

En bref, les thèmes qui ont fonctionné dans les communications sont les suivants :

• Les messages crédibles qui présentent les effets sérieux des drogues sur la santé. Plus les participants ont vu les effets précis d’une drogue sur la santé ou en ont entendu parler (même dans le cadre d’émissions de télévision comme « Intervention »), plus le message est crédible.

o « L’usage de meth (méthamphétamine) peut mener à des dommages irréversibles au cerveau. »

• Les messages qui font le lien entre l’effet sur la santé et une drogue en particulier. Puisque le risque perçu varie grandement d’une drogue à l’autre, les messages qui portent sur « toutes les drogues » ne fonctionnent pas très bien, ainsi que ceux sur la

« marijuana ».

o « L’usage d’ecstasy peut être attribué à certains effets secondaires graves pouvant mener à un ACV (accident cérébro-vasculaire) et à l’insuffisance cardiaque. »

o « L’usage de la cocaïne peut causer une crise ou une insuffisance cardiaque, même chez une personne en santé. »

• Les messages qui véhiculent un effet négatif sur la famille ou les relations parentales. L’idée d’attirer la honte sur leur famille, de décevoir leurs parents ou de briser leur relation avec eux a rendu plusieurs de ces jeunes mal à l’aise. L’élément important ici est que l’on doit attraper le jeune sur le fait pour que la déception survienne.

o « Les parents peuvent ressentir de la frustration, de la peur et de la honte face à l’utilisation de drogue par leurs jeunes. »

• Un ton sérieux. L’enjeu est sérieux et les participants ont clairement indiqué qu’il fallait un message sérieux (mais pas excessif). Plusieurs thèmes seraient améliorés s’ils s’appuyaient sur des faits éloquents.

o « L’usage de la cocaïne peut causer une crise ou une insuffisance cardiaque, même chez une personne en santé. »

Deux autres approches semblent également présenter un certain potentiel, même si les messages évalués ne véhiculent pas directement ces idées :

• Les messages qui portent sur les effets à long terme de la consommation de drogues ont le potentiel d’avoir un impact sur les jeunes. Ceci est particulièrement vrai pour les effets sur la santé, mais aussi d’un point de vue judiciaire, par exemple l’impossibilité pour une personne de se trouver du travail ou d’entrer dans un autre pays parce qu’elle a été reconnue coupable d’une infraction en matière de drogues.

• Les messages qui expliquent comment une personne passe du désir de consommer à un problème de consommation. Les participants comprennent que la plupart des gens ne commencent pas à consommer avec l’intention de développer un problème et ils souhaitent connaître les variables susceptibles d’augmenter leur vulnérabilité à cet égard afin de faire des choix différents. En ce sens, il serait intéressant de connaître le profil « avant » et « après » d’une personne qui tout comme eux a un jour songé à consommer et qui, contre toute attente, s’est retrouvée dans une situation difficile.