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WEIGHT-BEARING AND EFFORT DISTRIBUTIONS AT THE LOWER LIMBS DURING THE FIVE-REPETITION SIT-TO-STAND TEST IN HEMIPARETIC

6.1 Principaux résultats de recherche

Cette étude a évalué, chez deux groupes de sujets (hémiparétiques et en santé), la distribution de MEC et d’efforts aux genoux lors du PAD exécuté spontanément ainsi que dans différentes positions de pieds. Les perceptions de MEC et d’efforts aux genoux ont également été quantifiées afin de déterminer si les individus hémiparétiques sont conscients de la façon dont ils réalisent les différentes tâches du PAD. Il a été démontré que la distribution des efforts aux genoux lors du PAD spontané a tendance à suivre la distribution de MEC chez les sujets hémiparétiques en moyenne. Cependant, chez ceux présentant une asymétrie de force musculaire sévère, cette distribution des efforts tend à se symétriser malgré une asymétrie de MEC toujours présente. De plus, cette étude a permis d’établir que les sujets hémiparétiques perçoivent mieux leur distribution de MEC que leur distribution d’efforts aux genoux mais que leurs erreurs de perception de MEC sont plus grandes que celles des sujets sains. Enfin, les résultats de l’analyse des distributions de MEC et d’efforts aux genoux du test clinique (« 5R-STS » test) par rapport au transfert spontané ont permis de dévoiler l’existence, chez les individus hémiparétiques, d’une planification motrice différente en fonction du nombre de PAD à effectuer.

6.1.1 Caractéristiques des participants de l’étude en comparaison avec les études antérieures

Dans l’ensemble, les participants hémiparétiques chroniques du présent projet s’apparentent à ceux des études précédentes. Par exemple, en ce qui a trait aux niveaux d’incapacités motrices, les valeurs moyennes obtenues au « Chedoke McMaster Stroke Assessment » (Gowland et al., 1993) de 5,2/7 à la jambe sont semblables à celles rapportées dans les études de Roy et collaborateurs ((2007) ; moyenne de 5/7) et de Milot et collaborateurs ((2006); moyenne de 5.4) pour des groupes respectifs de 12 et 17 adultes hémiparétiques âgés de près de 60 ans. De même, le ratio de force du côté parétique par rapport au côté non parétique de 0,67 pour les extenseurs du genou est comparable à celui estimé à partir des valeurs moyennes de force de Roy et collaborateurs ((2007); 0,60) ou de Davies et collaborateurs ((1996); 0,73). À noter que ce dernier groupe d’auteurs a utilisé un protocole très similaire à celui préconisé dans la présente étude (force statique à 60° de flexion du genou avec un appareil isocinétique).

En termes de mobilité, les participants au projet ont aussi obtenu des résultats proches des autres études. Les valeurs de vitesse moyenne de marche (0,77 m/s) et de variabilité (écart-type : 0,24 m/s) sont semblables à celles rapportées dans les études précédentes de Milot et collaborateurs ((2006); 0,73 ± 0,27 m/s), De Bujanda et collaborateurs ((2004); 0,62 ± 0,20 m/s) et Teixeira et collaborateurs ((2001); 0,60 ± 0,39 m/s). Leur temps moyen d’exécution au « 5R-STS » test (19,0 ± 5,4 secondes) était aussi près de celui obtenu dans l’étude de Mong et collaborateurs (2010) chez 12 sujets hémiparétiques d’âge moyen comparable (60,0 ± 4,8 ans) et ayant un temps post-AVC similaire. En ce qui a trait à l’équilibre, leur score moyen de Berg (52,2/56) s’est avéré très près de ceux rapportés dans les études de Lecours et collaborateurs (2008), Roy et collaborateurs (2007) et Duclos et collaborateurs (2008) chez des sujets hémiparétiques chroniques comparables. Notre groupe

de sujets hémiparétiques peut donc être considéré comme représentatif de cette population d’individus.

De plus, en moyenne, notre groupe contrôle était bien apparié avec les personnes hémiparétiques au niveau des caractéristiques physiques. Les valeurs d’âge, de grandeur, de poids et d’indices de masse corporelle des sujets de ce groupe se sont avérées non significativement différentes de celles du groupe de participants hémiparétiques. Ces sujets ont donc constitué un groupe contrôle approprié. Contrairement au groupe de sujets hémiparétiques, aucune asymétrie de force musculaire n’a été identifiée chez ce groupe et leurs valeurs moyennes de force des extenseurs des genoux sont similaires à celles obtenues pour le groupe contrôle dans l’étude de Davies et collaborateurs (1996).

Un des aspects surprenant lié au déficit de force de nos sujets hémiparétiques est, qu’en moyenne, leur force à la jambe non parétique était supérieure à celle des sujets sains. Ceci est contraire à ce qui est rapporté dans la littérature où la force moyenne des sujets hémiparétiques est habituellement jugée inférieure à celle des sujets en santé. La chronicité de l’hémiparésie pourrait, en partie, expliquer ce fait. En effet, l’étude longitudinale de Marque et collaborateurs (1997) montre que le déficit de force du côté ipsilatéral à la lésion s’estompe et même se résorbe complètement avec le temps. Par ailleurs, chez le groupe de sujets hémiparétiques, la force plus élevée du côté non parétique aurait pu également être attribuable à la proportion d’hommes plus élevée dans ce groupe par rapport à celle du groupe contrôle (79% vs 44%). Or, une moyenne pondérée à été recalculée sur ces mesures de force afin de considérer cette différence et suite à cet ajustement pour le nombre d’hommes et de femmes, la force des sujets hémiparétiques du côté non parétique ne différait plus de celle du groupe contrôle (154,8 Nm vs 158,1 Nm).

6.1.2 Distribution de la MEC lors du PAD

L’évaluation de la distribution de la MEC lors du PAD, ayant déjà fait l’objet de plusieurs études dans la littérature (Engardt et Olsson, 1992; Engardt, 1994a; Cheng et al., 1998; Hirschfeld et al., 1999; Lomaglio et Eng, 2005; Roy et al., 2006; Lecours et al., 2008), n’était donc pas un des principaux objectifs de la présente thèse. Néanmoins, les résultats obtenus concordent avec ceux rapportés dans la littérature. En effet, tout comme dans les études de Lecours et collaborateurs (2008) de même que Cheng et collaborateurs (1998), les sujets hémiparétiques se sont avérés plus asymétriques que les sujets sains lors de l’exécution spontanée du PAD (cf. Article 1). De plus, les différentes positions des pieds ont fait varier leur distribution de MEC lors du PAD (cf. Articles 1 et 3) de la même façon que chez les sujets hémiparétiques évalués par Roy et collaborateurs (2006) dans des conditions identiques de position de pieds. Ainsi, la position pied non parétique en arrière s’est avérée la plus asymétrique suivie des positions spontanée et symétrique (presque à égalité). Quant à la position pied parétique en arrière, ce fût la position où l’asymétrie de MEC était la moindre. L’étude de l’association entre l’asymétrie de force musculaire maximale des extenseurs du genou et l’asymétrie de MEC lors du PAD a montré de bonnes corrélations entre les variables pour les positions de pieds spontanées (r = 0.75, P<0.01) et symétrique (r = 0.71, P<0.01) (cf. Article 1). Ceci appuie les résultats de l’étude de Roy et collaborateurs (2007) qui ont montré un lien entre la force maximale et l’asymétrie des moments aux genoux lors du PAD. Les résultats de la présente étude et ceux de Roy et collaborateurs (2007) suggèrent que la force musculaire des genoux aurait un rôle à jouer dans la stratégie de distribution de MEC. Ainsi, une stratégie basée sur le sens de l’effort où, en présence d’une différence de force entre les membres inférieurs, des commandes centrales descendantes similaires s’exprimeraient par une asymétrie de MEC, était une hypothèse plausible à formuler dans le deuxième article de la thèse.

6.1.3 Distribution des efforts aux genoux lors du PAD : résultats pour l’ensemble du groupe de participants hémiparétiques

À notre connaissance, aucune étude n’avait encore évalué la distribution des efforts aux genoux lors du PAD chez les sujets sains et hémiparétiques. Dans cette étude, la distribution des efforts a été modifiée en utilisant différentes positions des pieds (symétrique vs asymétrique ; pied parétique derrière, pied parétique devant). Les résultats des études de Roy et collaborateurs (2007) et Lecours et collaborateurs (2008) sur l’asymétrie des pieds montraient que celle- ci pouvait altérer la distribution de la demande mécanique aux genoux lors du PAD. Toutefois, ces auteurs n’avaient pas tenté, tel que l’ont fait Milot et collaborateurs (2006), de relier ces différences d’exigences aux valeurs maximales des patients dans le but d’inférer sur la distribution des efforts. De façon générale, chez les deux groupes de participants, les résultats ont révélé que la distribution des efforts aux genoux lors du PAD variait dans le même sens que la MEC; une plus grande MEC à droite révélant des efforts aux genoux plus importants à droite. Toutefois, cette association s’est avérée beaucoup moins élevée chez les sujets hémiparétiques que chez les sujets contrôles (r = 0.44; P>0.05 versus r = 0.86, P<0.001) (cf. Article 2).

L’hypothèse générale proposée dans cette thèse était que les efforts aux genoux allaient être comparables et donc symétriques chez les deux groupes de sujets lors de l’exécution spontanée du PAD. Pour les sujets contrôles, ceci s’expliquerait par une symétrie de MEC, une symétrie des EMG des extenseurs aux genoux durant la tâche et une symétrie de l’EMG max lors des tests de forces en extension du genou. Cette partie de l’hypothèse générale est confirmée (cf. Article 2). Chez les participants hémiparétiques, la symétrie des efforts était aussi attendue mais pour une raison différente. Il était présumé que l’asymétrie spontanée de MEC, observée par plusieurs auteurs (Engardt et Olsson, 1992; Cheng et al., 1998; Hesse et al., 1998; Roy et al., 2006; Lecours et al., 2008) chez cette clientèle, serait la conséquence d’une stratégie voulant symétriser les efforts aux genoux. Ceci afin d’éviter que le membre inférieur

parétique ait à produire de plus grands efforts que le membre non parétique en raison de la faiblesse musculaire. Donc, en présence d’asymétrie de force des extenseurs des genoux, il était attendu que la distribution des efforts aux genoux soit similaire et la distribution de MEC différente. L’analyse des 19 sujets à l’étude n’a pas permis de confirmer cette hypothèse d’efforts similaires (cf. Article 2). En moyenne, le groupe a présenté des stratégies motrices différentes de celles de l’appariement des efforts proposé par le modèle de coordination bilatérale (Bertrand, 2004). Rappelons que ce modèle et les résultats de Milot et collaborateurs (2006) montrant des efforts semblables aux membres inférieurs lors de la marche ont été à la base de la formulation de notre hypothèse.

Les résultats d’efforts pour l’ensemble du groupe de patients n’ont donc pas reproduit ceux de Milot et collaborateurs (2006) et ceux rapportés par Simon et collaborateurs (2009) aux membres inférieurs chez des sujets hémiparétiques. Ces derniers ont montré que lors de tâches d’appariement bilatérales de forces isométriques sur un appareil de type presse à quadriceps « leg press », les sujets hémiparétiques produisent des forces plus élevées du côté non parétique mais leurs efforts (forces appariées relatives à leurs forces maximales volontaires) sont égaux. À prime abord, le type d’exercices, nécessitant une position différente du sujet pourrait expliquer en partie cette divergence de résultats entre notre étude et celle de Simon et collaborateurs (2009). Leurs sujets ont été évalués en position stable, soit en décubitus dorsal, sans avoir à contrôler les segments tête-tronc et bras alors que les sujets de notre étude réalisaient le transfert de la position assise à debout en devant se préoccuper des contraintes (exemple, demeurer dans la même position de pieds) et des exigences (exemple, contrôler l’équilibre dynamique) du test (Hesse et al., 1994; Cheng et al., 1998; Goulart et Valls-Solé, 1999; Hirschfeld et al., 1999). Tel que décrit dans la recension des écrits de cette thèse, le PAD est un mouvement complexe durant lequel le système nerveux central doit contrôler à la fois le mouvement de tout le corps ainsi que l’équilibre du corps