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PARTIE 1 : LES ENFANTS NES PREMATURES ET LEUR DEVENIR

1. ENQUETE AUPRES DES MEDECINS GENERALISTES

1.4 A NALYSE ET DISCUSSION

1.4.2 Principaux résultats

Notre étude démontre en premier lieu une implication relativement forte des médecins généralistes dans le suivi des enfants prématurés (52.5%).

Cependant, ils sont plus nombreux à prendre en charge les enfants les moins prématurés, ce qui semble logique du fait de la plus grande fréquence d’hospitalisation en service de réanimation ou de néonatologie pour les enfants d’âge gestationnel les plus bas, et donc plus susceptibles d’être suivis de façon précoce par les pédiatres. Ceci s’explique également par le plus grand nombre d’enfants prématurés modérés ou tardifs.

Pour les praticiens acceptant de réaliser ce suivi, nous sommes surpris par le caractère « exceptionnel » mentionné de façon majoritaire (52.9%). Il est étonnant de constater que pour seulement 39.2% d’entre eux cela relève de la mission normale du médecin de famille.

Nous nous attendions de façon empirique à retrouver un profil particulier de médecins assurant ce suivi, plus féminin, plus jeune, exerçant en cabinet de groupe ou en milieu rural du fait de l’éloignement des spécialistes. Or notre étude démontre que le profil des médecins suivant cette catégorie d’enfants n’est pas significativement différent de ceux ne le faisant pas.

Des résultats comparables ont été retrouvés par L. Olivié dans son travail de thèse sur l’implication des médecins généralistes de l’Ariège dans l’HAD physiologique. Dans son étude, il n’y avait pas non plus de profil différent pour les médecins acceptant de rédiger le certificats du 8ème jour de ceux le refusant [61].

Notre travail montre que dans 85.2% des cas, la prématurité des enfants examinés entraine chez le praticien une vigilance particulière lors des consultations et ce en premier lieu devant l’expression d’inquiétudes parentales plus que médicales. L’importance du

64 dépistage précoce des anomalies cliniques est tout de même mentionnée dans 67.4% des cas.

Cependant, probablement en raison du faible nombre d’enfants suivis dans la pratique quotidienne, les médecins semblent manquer de repères simples mais précis pour évaluer le développement psycho-moteur de ceux-ci.

Comme le souligne Burguet et al, près de la moitié des enfants prématurés sont suivis « naturellement » à l’âge d’un an par leur médecin généraliste. Il en découle la nécessité de fournir aux praticiens généralistes des outils diagnostics simples de l’infirmité motrice cérébrale tel le strabisme, des indicateurs de facteurs de risque de handicap mais aussi des marqueurs de situations où l’examen clinique risque d’être pris à défaut. Tout ceci ayant pour but d’apporter à l’examinateur des arguments pour justifier une demande d’avis spécialisé adéquat, et ce en gardant à l’idée la nécessité du développement d’un suivi multidisciplinaire [62].

Seuls 38.8% des médecins utilisent l’âge gestationnel de manière appropriée, c'est-à-dire jusqu'à 2 ans d’âge corrigé, 16.3% n’utilisant que l’âge civil de ces enfants.

Une énorme majorité (74%) se contente de la grille proposée dans le carnet de santé. Celle-ci n’est que sucCelle-cincte, même si elle se révèle très utile pour un premier dépistage.

Il serait intéressant par ailleurs d’estimer le remplissage effectif de chacun des items en réalité. Les tests réalisés en « supplément » concernent principalement l’évaluation du langage, de l’audition, et de la vision.

En cas de découverte d’anomalies lors de l’examen clinique, les enfants sont majoritairement orientés vers le service de pédiatrie (avec une priorité locale pour le CHG à 70.6%). Les pédiatres libéraux ne sont que peu mentionnés 15.7%, probablement en raison de leur très petit nombre sur le département (2).

65 Il est également surprenant de constater que les médecins orientent très peu les enfants vers les professionnels paramédicaux pourtant indispensables dans la prise en charge des enfants prématurés.

Les psychomotriciens ne sont cités que par 4 médecins (soit 8%), et les kinésithérapeutes que par 7 praticiens (soit 13.7%). Cependant, notre questionnaire ne nous permet pas de savoir si les enfants présentant ces anomalies cliniques sont suivis ou non de manière conjointe par le réseau, un pédiatre, ou le CAMSP, auxquels cas les prescriptions de rééducations sont elle réalisées par ces derniers ?

Ces enfants sont adressés au CAMSP par 21.6% des répondants. Le fait de disposer en ces lieux d’une action de diagnostic mais également d’une prise en charge spécifique et donc plus globale, peut encourager les médecins à aller en ce sens.

Enfin notre étude démontre la mauvaise connaissance générale par les médecins du réseau P’TIT MIP. La question portait sur les critères d’inclusion que seul 1 médecin déclarait connaitre soit 1.7% (et ce malgré le fait qu’ils soient détaillés dans le courrier explicatif accompagnant le questionnaire). Sans doute aurait-il fallu une question supplémentaire relative à la notion même de connaissance du réseau.

Dans l’étude à propos de l’intégration des généralistes au sein du réseau de santé de périnatalité d’auvergne, un tiers des répondants avaient connaissance de ce dernier [60]. Du fait de cet effectif, il nous a donc été tout a fait impossible, de détailler le profil des médecins connaissant le réseau ou suivant des enfants inclus au sein de celui-ci.

Seuls 3 enfants suivis seraient pris en charge par les médecins généralistes répondants, ce chiffre semble tout à fait surprenant. En effet pour la période de 2009 à 2011, nous avons recensé 69 enfants dans le département, et un total de 157depuis la création du réseau. Soit les médecins prenant en charge ces enfants n’ont pas répondu au questionnaire (bien que par définition impliqués dans le suivi de ce type de patients), soit les médecins ignorent qu’ils suivent des enfants inclus.

Il semble ainsi tout à fait nécessaire de mener une campagne d’information relative au réseau et à ses objectifs auprès des généralistes libéraux du département.

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