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- Plusieurs enseignements peuvent être tirés de ces différentes expériences de gestion des fluctuations des prix :

4. PRINCIPALES CONTRAINTES AU DÉVELOPPEMENT DES MARCHÉS AGRICOLES

173. Les principales conclusions tirées des études de filières présentées dans ce rapport ont généré une masse d'informations à partir de laquelle les principales contraintes pesant sur l'organisation et la performance des marchés agricoles à Madagascar ont pu être identifiées. En toute logique, ces obstacles doivent être surmontés pour augmenter la productivité et rétablir la compétitivité de l'agriculture malgache.

Faible productivité des exploitations agricoles

174. Pour la plupart des productions agricoles de base, la productivité des exploitations agricoles demeure faible à Madagascar. Les producteurs dégagent ainsi difficilement un surplus commercialisable. Cette situation aboutit à une faible compétitivité des matières premières locales par rapport aux importations. Plusieurs faits sont à l'origine de cette faible productivité, dont les plus marquantes sont :

175. Les pratiques de culture et d'élevage rudimentaires utilisées au niveau des exploitations. Les exploitants ne disposent en effet pas des connaissances suffisantes en matière de technologie améliorée et la faiblesse des services de vulgarisation et de formation aggrave encore la situation. L'expérience au niveau international a démontré qu'en matière de services de conseils agricoles, la mise en place d'un système pluraliste auquel participent des organismes gouvernementaux, le secteur privé et les organisations de la société civile peut être la manière la plus efficace pour produire des résultats positifs. Un tel système n'existe pas à Madagascar. En l'absence d'un service public efficace, des projets de développement financés par les bailleurs de fonds ont sollicité la participation des ONG et de sociétés privées pour la prestation de services en conseil agricole mais cette approche a toutefois échoué. Aujourd'hui, les services disponibles sont limités en termes de couverture géographique et variables en termes de qualité. Plus de la moitié des ménages ruraux n'ont ainsi aucun accès à un service de conseil agricole (SSA, 2009).

176. La disponibilité limitée et le coût élevé des intrants améliorés (surtout les semences et les engrais). Cette situation résulte du faible développement des systèmes de distribution d'intrants, du niveau élevé des coûts de transport et de la faiblesse du secteur privé. À Madagascar, l'utilisation de variétés modernes ne concerne que 1 % des superficies cultivées en riz (Recensement Agricole 2004-05), un taux d'adoption largement inférieur à celui des pays asiatiques et latino-américains ou d'autres pays qui ont connu une révolution verte. L’utilisation d'engrais à Madagascar (à raison de 5 kg par hectare) reste également très faible par rapport à la moyenne des pays en développement (FAOSTAT, 2009).

177. La faible utilisation du crédit pour la production engendrée par le manque de demande effective de financement bancaire et par une offre de services financiers inappropriés. De nombreux producteurs agricoles ne disposent ni des connaissances ni des compétences nécessaires pour recourir au financement du secteur du crédit formel ; ceux qui en sont dotés n'intéressent pas les banques parce qu'ils ne peuvent fournir que peu de garanties et parce qu'ils proposent d'investir sur des activités jugées trop risquées. En l'absence de demande

pour prêter dans le secteur agricole, si bien que le taux de pénétration des institutions financières n'atteint que 20 % dans les communes rurales, et seulement 10 % des ménages ruraux ont accès au crédit pour le financement des activités de production agricole.

178. La déficience des infrastructures de production, notamment des infrastructures d'irrigation, de séchage et des installations de stockage. Une des causes majeures de la faible productivité du riz réside dans la mauvaise maîtrise de l'eau. La proportion des terres cultivées et irriguées peut paraître relativement grande par rapport à la moyenne mondiale (31 % en 2005) mais il faut noter que presque trois-quarts de ces terres font partie de micro-périmètres à faible maîtrise de l'eau (INSTAT, 2008).

179. L'insécurité foncière. Cette situation décourage les investissements visant l'amélioration de la productivité au niveau des exploitations, surtout ceux dont les retours ne seront pas visibles à court terme (comme l’irrigation, la construction de terrasses, les machines agricoles, les installations pour le séchage et le stockage). Dans tout le pays, les systèmes traditionnels d'allocation et d'administration des terres perdurent, fragilisant la sécurité foncière et rendant les exploitations agricoles commerciales vulnérables aux expropriations foncières et aux pertes des capitaux investis. Bien que 86 % des terres utilisées pour l'agriculture soient classés propriété privée, seuls 8 % des chefs de ménage détiennent un titre formel de propriété pour leurs terres (INSTAT, 2008).

180. Le faible capital humain. Les ressources humaines disponibles pour l'agriculture souffrent d'une diminution de leur capacité physique (résultant d'une mauvaise nutrition, de l'insuffisance des services ruraux de santé, de la prévalence des maladies chroniques invalidantes), d'illettrisme et d'une faible base de compétences (attribuable au manque d'accès à l'éducation des populations rurales, notamment à la formation professionnelle). Ces points faibles sont exacerbés par la faiblesse des structures organisationnelles, reflétant l'absence d'une tradition de collaboration formelle et informelle. D'après l'INSTAT, 23 % de la main-d'œuvre agricole n'a jamais fréquenté l'école et 63 % n'a pas poursuivi au-delà de l'école primaire.

181. La dégradation des ressources naturelles due aux pratiques agricoles non viables et nuisibles à l'environnement, notamment la culture sur brûlis et l'agriculture itinérante.

Conséquences de la faible productivité

182. Bien que la compétitivité des productions locales soit altérée par la faiblesse de la productivité des exploitations, cela ne signifie pas que ces productions ne peuvent pas être compétitives au niveau international. Le Graphique 31 montre les rendements et les coûts unitaires de production de riz suivant le système de riziculture intensif (SRI) et le système de riziculture amélioré (SRA) à Madagascar comparés à d'autres pays africains et à la Thaïlande, principal exportateur. Les rendements obtenus à Madagascar et dans les pays africains sont nettement inférieurs à ceux obtenus par la Thaïlande ; par contre, pour les coûts unitaires de production, les niveaux thaïlandais sont plus élevés. Comme les autres pays du continent africain, Madagascar produit à des coûts unitaires faibles parce que la production utilise relativement peu d'intrants achetés, notamment les engrais, et que la main-d'œuvre n'est pas coûteuse. Ces faibles coûts rendent le riz malgache plus compétitif face au riz étranger. Ces

facteurs qui déterminent les niveaux assez faibles des coûts de production ne sont toutefois pas réjouissants : un faible taux d'application d'engrais signifie que l'agriculture se trouve dans un schéma d'appauvrissement des sols en éléments nutritifs et une main-d'œuvre à bas coût signifie que les travailleurs agricoles sont mal rémunérés. Même si le riz malgache est donc compétitif face au riz de l'extérieur, la riziculture telle qu'elle est pratiquée n'est probablement pas durable et ne permettra pas à la majorité des ménages ruraux de sortir de la pauvreté.

Graphique 31. Rendement (tonnes de paddy/ha) et coûts de production du riz (USD/tonne)

Source: FAOSTAT et Banque mondiale 2009

Coûts de transport élevés

183. Faible densité routière. La faible densité démographique à l'échelle nationale, le relief accidenté ainsi que les conditions climatiques sont autant de facteurs qui rendent difficiles la mise en place d'infrastructures et de services de transport, tant en termes d'investissement que de maintenance. Le réseau routier national est sous-développé : à titre de comparaison, la densité des routes en Afrique Sub-saharienne est estimée à 31 km de routes revêtues par millier de km² (134 pour la moyenne des pays à faibles revenus dans le monde) alors que la valeur de cet indicateur est de 9,7 km par millier de km² seulement pour Madagascar. Le réseau de routes primaires et secondaires qui relie uniquement les plus grands centres urbains entre eux s'étale sur 11 746 km, dont environ 5 700 km sont revêtus (Carte 14). Le réseau rural compte 30 000 km de pistes et semble à première vue bien couvrir le territoire. Malheureusement, ce réseau n'enregistre pas d'utilisation intensive. Le trafic se limite en moyenne à 30 véhicules par jour, notamment sur les routes rurales.

184. Coûts d'entretien routier élevés. La valeur du réseau routier national dépasse 30 % du PIB. Ce chiffre plus élevé que la moyenne pour les pays en développement suppose que Madagascar doit supporter des charges plus lourdes pour l'entretien des routes (d'autant plus que 44 % des routes nationales sont jugés en mauvais état). Dans un sens, Madagascar n'a donc pas les moyens correspondant à son réseau routier, cependant encore en deçà du réseau capable de répondre aux besoins de la majorité de la population. Le gouvernement doit donc faire face au défi de la pérennisation de l'entretien du réseau routier.

185. Praticabilité saisonnière. Le transport constitue un des principaux points faibles dans la majeure partie du pays. Peu de routes sont praticables toute l'année et la saison des pluies a de nombreuses conséquences négatives sur le mouvement des biens et des personnes, beaucoup de routes devenant difficilement praticables. De plus, la vulnérabilité de beaucoup de tronçons aux perturbations climatiques (orages fréquents et cyclones tropicaux) entraîne des coûts élevés de l'entretien routier pour le pays.

186. Faible accessibilité. La durée des trajets vers les centres urbains est souvent élevée. Seuls 22% de la population rurale se trouve à moins de 2 km d'une route praticable toute l'année, soit un taux inférieur d'un tiers à la moyenne africaine de 33 %1. Une telle situation où près de 4/5ème de la population de Madagascar n'a pas d'accès à une route praticable en toutes saisons marque encore plus l'isolement des villages et communautés rurales et freine leur développement.

Carte 14. Réseau routier national deMadagascar Carte 15. Durée du trajet jusqu’au centre urbain de 50 000 habitants le plus proche

Source: DEC, Banque Mondiale.

1 Doubler ce taux peut s'avérer très coûteux, à hauteur de 1 % du PIB par an pendant une décennie (Africa’s Infrastructure, A Time for Transformation, 2010).

187. Longs trajets. En raison de l'immensité du pays et de la dispersion géographique de la population, la durée des trajets vers les centres urbains varie considérablement (Carte 15). La grande variabilité intrarégionale des temps de trajet semble plus surprenante. Sur la base d'une enquête auprès de 1 761 ménages ruraux localisés sur une zone de 50 km² dans le sud-est d'Antsirabe sur les Hautes Terres centrales, Jacoby et Minten (2008) ont montré la grande variabilité des coûts de transport jusqu'au marché d'Antsirabe (Graphique 32). Certains ménages ruraux doivent faire face à des coûts de transport quatre fois plus élevés que ceux acquittés par les ménages habitant les localités les mieux connectées au réseau routier. Moins compétitifs, les ménages les plus isolés n'ont ainsi aucune incitation à produire pour dégager un surplus commercialisable.

Graphique 32. Distribution de l’échantillon de ménages en fonction des coûts de transport

Source: Jacoby et Minten, 2008

188. Impacts de l’éloignement. Le lien fort qui existe entre productivité et éloignement a été confirmé par de nombreuses études microéconomiques : les incitations à investir dans l'augmentation de la productivité agricole manquent cruellement pour les ménages les plus isolés. Les ménages dans les zones les plus accessibles affichent par conséquent des niveaux de productivité nettement plus élevés que ceux des régions les plus enclavées (Graphique 33). Avec l'éloignement et les coûts de transport plus élevés, l'accès aux marchés des intrants et aux débouchés est plus problématique. L'utilisation des intrants améliorés tels que les semences et les engrais baisse en même temps que l'utilisation de crédit institutionnel. Les surplus commercialisés baissent aussi, réduisant les revenus tirés des activités agricoles.

Graphique 33. Rendement rizicole en fonction de l’éloignement à Madagascar, 2001

Source: Stifel et Minten, 2002

189. Impacts sur la productivité. L'expérience dans plusieurs autres pays en développement a démontré les impacts d'une réduction des temps de trajet sur la productivité et la production agricole. En Colombie, une amélioration du réseau routier rural dans les zones difficilement accessibles en voiture a réduit la durée des trajets et les coûts de transport de 80 %. En réponse, les producteurs ont augmenté leur production destinée au marché, notamment les denrées périssables, de 50 à 200 % (Evans, 1990). En Guinée, les districts ayant bénéficié de nouvelles routes ont enregistré un doublement des superficies cultivées et un quadruplement du surplus commercialisé. Dans les districts non concernés par les nouvelles routes, les ménages ont été contraints de garder leurs systèmes de production traditionnels de subsistance (République de Guinée, Ministère des Transports, 2005).

190. Effet catalyseur des routes. Le rôle de catalyseur joué par la construction de nouvelles routes en milieu rural a été observé non seulement dans les autres pays mais à Madagascar également. Les entretiens réalisés avec les acteurs des marchés dans la région Sava, dans le nord-est de Madagascar, ont mis en exergue les changements significatifs intervenus au niveau des marchés agricoles locaux depuis que la route reliant les villes côtières de Vohémar, Sambava et Antalaha à la région productive d'Andapa, plus à l'intérieur des terres, a été ouverte. Si auparavant les consommateurs de Vohémar, Sambava et Antalaha devaient acheter du riz pakistanais transitant à partir du port de Toamasina, leur choix s'est actuellement élargi avec du riz local de bonne qualité venant d'Andapa. Pour leur part, les producteurs de riz d'Andapa ne dépendent plus du petit nombre de collecteurs qui peinent à arriver chez eux depuis la côte parce qu'ils peuvent aller jusqu'à Sambava pour vendre leur production, éliminant ainsi au moins un intermédiaire et bénéficiant de prix plus attractifs. Les productions locales tels que noix de coco, banane et ananas se sont également développées : en améliorant l'accès aux villes côtières de Vohémar, Sambava et Antalaha, la réduction des coûts de

transport a en effet ouvert la voie vers de nouveaux marchés accessibles par voie maritime comme la ville d'Antsiranana dans le nord ou plus loin encore avec les Comores.

191. Coût élevé des nouvelles routes. S'il est clair que la construction de nouvelles routes rurales peut permettre d'accroître la productivité et la production agricole, de developer la commercialisation des produits agricoles et d'augmenter les revenus des ménages ruraux, il n'en reste pas moins qu'une telle entreprise se révèle coûteuse. Fan et Rosegrant (2008) ont estimé que pour atteindre les Objectifs du Millénaire, 26 % des investissements doivent être consacrés aux routes rurales au niveau mondial. Dans le cas de l'Afrique Sub-saharienne dont le réseau routier est encore peu développé, les coûts sont encore plus élevés : près de la moitié des investissements nécessaires pour atteindre les Objectifs du Millénaire doivent être alloués aux routes rurales.

Dysfonctionnement des chaînes de commercialisation Des conditions peu incitatives pour la commercialisation

192. L’importance de l’autoconsommation. L’autoconsommation reste centrale dans les stratégies des ménages agricoles. Les produits vivriers sont destinés avant tout à couvrir les besoins alimentaires de la famille. D'après les données du Recensement agricole de 2004/05, seuls 20 % de la production de riz ont été destinés à la vente. Même dans les « greniers à riz» (Lac Alaotra, Marovoay, Bongolava) et les zones le plus orientées vers le marché comme l’Itasy et quelques districts d’Atsimo Andrefana, la part destinée à la vente ne représente que 25 à 50 % de la production. Malgré son image d’aliment de soudure, la part du manioc commercialisé avec 22 % de mise en marché est similaire à celle du riz (les ventes sont concentrées dans quelques districts du Sud, des Hautes Terres et de la région Alaotra). Quant au maïs, si le produit semble plus nettement orienté vers le marché avec une commercialisation de 36 % de la production totale, les volumes mis sur en marché restent econre minimes (en 2004, les ventes totales ont dépassé 5 000 tonnes dans seulement six districts sur les 103 où elles ont été enregistrées).

193. L’atomicité de l’offre commerciale. La taille très réduite des exploitations (familiales) et la faible densité de population dans une très grande partie du pays contribue au contexte peu incitatif pour la collecte. Les collecteurs potentiels doivent en effet traiter avec une multitude de petits producteurs, spatialement très dispersés, pour pouvoir rassembler des volumes plus conséquents de produits.

194. Le manque d’infrastructures de transport. Comme il a été évoqué plus haut, la faible densité du réseau routier et l’état de dégradation du réseau de pistes rallongent le temps de transport et en alourdissent le coût. Le problème de l’accessibilité reste l’une des contraintes majeures même pour certains des greniers comme le Lac Alaotra et le bassin de Bealalana-Befandriana.

195. L’insécurité rurale. Les collecteurs travaillent souvent dans un climat d’insécurité. En zone rurale, les camions qui font la collecte de produits agricoles constituent une des cibles privilégiées des malfaiteurs en raison des fonds qu’ils transportent pour payer les producteurs.

Cette situation décourage fortement les collecteurs à couvrir certaines régions réputées plus dangereuses ou les oblige à restreindre leurs activités dans la journée uniquement.

196. La faible concurrence au sein des réseaux de collecte. Les principales zones de production attirent habituellement un grand nombre de collecteurs, offrant ainsi aux producteurs plusieurs alternatives de débouchés à des prix compétitifs. Dans les autres régions par contre, les collecteurs vont jusqu’à se répartir les espaces d’intervention, réduisant la concurrence à néant. Dans de tels cas, les producteurs désireux de vendre leurs produits doivent se contenter des prix pratiqués par ces collecteurs en situation de monopsone de fait. 197. Le faible développement du marché du crédit. En l’absence d’un marché du crédit plus développé (sources formelles de financement insuffisantes, taux d’intérêt exorbitants pour les crédits informels), les producteurs vendent aux prix les plus bas de l’après-récolte pour répondre à des besoins immédiats de trésorerie quand ils n’ont ni les moyens financiers ni les moyens de transports nécessaires pour vendre ailleurs que sur l’exploitation ou à proximité. Ainsi les résultats du Recensement agricole de 2004/05 font ressortir que 73 % du riz, 62 % du maïs et 72 % du manioc mis en marché sont vendus sur place ou à moins de 30 minutes de l’exploitation. Les vendeurs n’ont pour ainsi dire pas d’alternative entre plusieurs acheteurs ; ils ne connaissent généralement pas l’état du marché et les prix dans les centres de consommation.

Performances de marché inégales selon les produits

198. Les dysfonctionnements du marché ne sont pas de la même ampleur pour tous les produits ni dans toutes les zones. Concernant les produits vivriers, les variations de prix au détail dans les principaux centres de consommation urbains reflètent des différences de niveau d’intégration des marchés. Au cours des 10 dernières années, alors que le prix du riz au consommateur a évolué de façon assez similaire dans toutes les grandes villes, les fluctuations sont apparues nettement moins synchronisées pour le maïs (Graphique 16) et totalement erratiques pour le manioc (Graphique 22).

Graphique 34. Prix du riz au détail (2001-2010)

Source: Observatoire du Riz

199. La différence de performance entre les marchés du riz, du maïs et du manioc se traduit également en termes d’instabilité à très court terme (Tableau 7). Cette instabilité qui se manifeste dans de fortes variations des prix n’est que le reflet de la capacité des acteurs de la commercialisation à gérer les irrégularités de l’offre. La filière riz est la mieux à même de réguler la variabilité de l’offre, du moins à court terme : la forte variabilité souvent enregistrée au niveau des prix au producteur ne se répercute pas forcément sur le niveau des prix au consommateur. Ceci dénote d’un important lissage des prix du riz entre les marchés de production et les marchés urbains à travers la gestion des stocks et le recours aux importations. L’instabilité des prix au consommateur reste par contre forte pour le maïs et très forte pour le manioc.

Tableau 7. Coefficients de variation des prix hebdomadaires du riz, du maïs et du manioc Marchés urbains Marchés ruraux de zones de

production Riz / Paddy a 5-11 (maximum = 25% à Antsiranana) (n = 9) 24-26 (maximum = 43% à Mahabo) (n = 7) Maïs 11-12 (n = 8) 19-25 (maximum = 42% à Ambato-Boeny) (n = 9) Manioc 21-36 (n = 8) 6-43 (n = 7) a Riz (vary gasy) pour les marchés urbains et paddy pour les marchés ruraux

Source: Calcul sur les séries de prix hebdomadaires 2009 de l’Observatoire du Riz,

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