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Preuve du théorème

3 .3 Estimer le nombre maximum de circuits arêtes- arêtes-disjoints

3.4 Preuve du théorème

(a) b+m (b) a

Fig. 3.5 – b-circuit + m-circuit = a circuit

3.4 Preuve du théorème

Dans cette section, nous prouvons le théorème3.1. Nous commençons par traiter le cas spécifique des graphes plongeables et eulériens.

Lemme 3.1

Soit le graphe G, union disjointe de deux graphes connexes eulériens H et K. Si G admet une représentation sur la bouteille de Klein telle que les sous-représentations associées à H et K sont des plongements qui se croisent, alors il existe une autre représentation de G sur la bouteille de Klein avec strictement moins de croisements et telle que les sous-représentations associées à H et K ne se croisent pas.

Démonstration. Soit Ψ une représentation de G sur la bouteille de Klein telle que les restrictions ΨH à H et ΨK à K sont des plongements.

Pour prouver le lemme 3.1, il suffit de trouver deux représentations ΨH et Ψ

K de H et K sur deux sous-surfaces disjointes de la bouteille de Klein, telles que la somme des nombres de croisements de Ψ

H et de Ψ

K

est strictement inférieure au nombre de croisement de Ψ. En effet, si nous trouvons de telles représentations, il suffit de considérer Ψ la représenta-tion de G sur la bouteille de Klein obtenue par l’union des représentareprésenta-tions ΨH et Ψ

K. Le nombre de croisements de Ψ est exactement la somme des nombres de croisements de Ψ

H et de Ψ

K, et ces deux restrictions ne se croisent pas.

Pour des raisons de lisibilité, nous posons ha = cr([a], ΨH), hb =

cr([b], ΨH) et hm = cr([m], ΨH). Les notations ka, kb et km sont définies de façon similaire pour le sous-graphe K.

D’après la proposition3.3, il existe une décomposition de ΨH en une famille de circuits deux à deux arêtes-disjoints composée de min{hm, ha+ hb} circuits non-orientables et (ha +hb−min{hm, ha+hb})/2 m-circuits. D’après la définition de ka et kb, chacun de ces circuits non-orientable croise la représentation de ΨK au moins min{ka, kb}fois. De plus, chaque

m-circuit de cette décomposition croise ΨK au moins km fois. Nous en déduisons une borne inférieure sur le nombre de croisements entre ΨH et ΨK, et par extension de Ψ.

cr(Ψ) ≥ min{hm, ha+hb} ×min{ka, kb}

+12(ha+hb−min{hm, ha+hb}) ×km. (3.2) En échangeant les rôles de H et K, nous obtenons

cr(Ψ) ≥ min{km, ka+kb} ×min{ha, hb}

+12(ka+kb−min{km, ka+kb}) ×hm. (3.3) Par ailleurs, d’après la proposition 3.4, il existe min{ka, km} a-circuits arêtes-disjoints dans ΨK. Chacun d’eux croise ΨH au moins ha fois, ainsi

cr(Ψ) ≥min{ka, km} ×ha. (3.4) De façon similaire en considérant les b-circuits, nous avons

cr(Ψ) ≥min{kb, km} ×hb. (3.5) Cette dernière inégalité peut être obtenue de la même manière en in-versant les rôles de H et K,

cr(Ψ) ≥min{hb, hm} ×kb. (3.6) Notons m1m2m3m4 l’ordre des nombre ha, hb, ka et kb. Nous distinguons alors les cas suivants.

(Cas 1) Si kmm2, alors nous appliquons la transformation de la propo-sition3.1sur le graphe concerné par m1, puis nous appliquons cette même transformation sur le graphe concerné par m2. Nous obtenons deux nou-velles représentations Ψ

H et Ψ

K sur des sous-surfaces disjointes de la bouteille de Klein et telles que

cr(ΨH) +cr(ΨK) = 12m1× (m1−1) +12m2× (m2−1) < m2×m2.

Quelque soit l’ordre des mi, et comme kmm2, nous pouvons affirmer que

m2×m2≤max{min{ka, km} ×ha, min{kb, km} ×hb}.

En effet, les mi sont tous utilisés dans cette formule, il suffit de vérifier qu’au moins un des deux produits est supérieur à m2×m2.

Il reste alors à invoquer les inégalités (3.4) et (3.5) pour conclure que cr(ΨH) +cr(ΨK) <cr(Ψ).

3.4. Preuve du théorème 67

(Cas 2) Si km <m2et hm <m2, alors

hm <m1+m2ha+hb. L’inégalité (3.2) devient donc

cr(Ψ) ≥hm×min{ka, kb} +1

2(ha+hbhm) ×km. (3.7) De même, km < m1+m2ka+kb, et nous pouvons supposer que

hahbl’inégalité (3.3) se transforme en cr(Ψ) ≥km×ha+ 1

2(ka+kbkm) ×hm. (3.8) Supposons sans perte de généralité que kmhm.

(Cas 2.1) Si hmka+kbkm, alors d’après la proposition3.2, il existe une représentation Ψ

H de H sur le plan euclidien telle que cr(ΨH) =hm×ha+ 1 2hm× (hm1). D’après l’inégalité (3.8), cr(ΨH) +cr(ΨK) = hm×ha+ 12hm× (hm−1) ≤ hm×ha+ 12(ka+kbkm) × (hm−1) ≤ km×ha+12(ka+kbkm) × (hm−1) car kmhm < km×ha+12(ka+kbkm) ×hm car ka+kbkm >0 < cr(Ψ) par (3.8).

(Cas 2.2) Si hm >ka+kbkm, alors, sachant que km <m2, nous pouvons en déduire que

hm+max{ka, kb} ≥hm+km >ka+kb.

Alors hm > min{ka, kb} = mi. Comme hm < m2, nous en déduisons que i =1. Alors forcément, ha, hbm2 >km

(Cas 2.2.1) Si min{ka, kb} < km/2, alors km ≥ 1 ; nous appliquons la transformation adéquate décrite dans la proposition3.2 sur le graphe K. Nous obtenons une représentation Ψ

K de ce dernier sur le plan euclidien telle que

cr(ΨK) =km×min{ka, kb} +1

2km× (km1). Nous concluons grâce aux inégalités suivantes,

cr(ΨH) +cr(ΨK) = km×min{ka, kb} +12km× (km−1) ≤ hm×min{ka, kb} +(kmhm) ×min{ka, kb} +12km× (km−1) < hm×min{ka, kb} +(kmhm) ×min{ka, kb} +12km×km car km ≥ 1 < hm×min{ka, kb} +(2kmhm) ×12km car min{ka, kb} <km/2 < hm×min{ka, kb} +12(ha+hbhm) ×km car ha, hbkm < cr(Ψ) d’après (3.7).

(Cas 2.2.2) Si min{ka, kb} ≥ km/2 et m2 < 2km, alors nous transformons les représentations de H et de K comme indiqué dans la proposition3.1

en considérant les crosscaps et les graphes impliqués par m1 et m2. Nous rappelons que min{ka, kb} =m1. Nous obtenons deux représentations Ψ

H

et Ψ

K sur deux sous-surfaces disjointes de la bouteille de Klein telles que cr(ΨH) +cr(ΨK) = 1

2m1× (m11) + 1

2m2× (m21). Or nous savons que

m1 <hm, m2> km, m2ha et m1+m2ka+kb. Nous pouvons alors conclure

cr(ΨH) +cr(ΨK) = 12m1× (m1−1) +12m2× (m2−1) < 1 2m1× (hm−1) +12m2×2km car 2kmm2 < 1 2(m1+m2km) ×hm+ha×km < 1 2(ka+kbkm) ×hm+ha×km < cr(Ψ) d’après (3.8).

(Cas 2.2.3) Si min{ka, kb} ≥ km/2 et m22km, nous transformons le graphe K comme dans la proposition3.2. Nous obtenons une représenta-tion Ψ

K de K sur le plan euclidien telle que

cr(ΨK) = km×min{ka, kb} +12km× (km−1) < km× m1+ 12km

< km×2m1 < m1×m2.

Nous pouvons supposer que m1 = ka. Ainsi nous savons que m1 < hm, kbm2 et bien entendu hbm2. Nous obtenons alors en utilisant l’inégalité3.6,

cr(ΨK) < m1×m2

< min(hb, hm) ×kb < cr(Ψ).

3.4. Preuve du théorème 69

Ceci conclut la preuve du lemme3.1.

Il ne reste plus qu’à généraliser ce lemme au cas général pour obtenir le théorème.

Preuve du théorème 3.1. Soit G l’union disjointe de deux graphes con-nexes H et K. Soit Ψ une représentation optimale de G sur la bouteille de Klein.

Pour une démonstrations par l’absurde, supposons que les restrictions de Ψ à H et K se croisent.

Tout d’abord, supposons que les restrictions de Ψ à H et K sont des plongements. Doublons chaque arête de G et notons G, H et K les graphes eulériens ainsi obtenus. La représentation Ψ possède 4cr(Ψ)

croisements. Comme G, H, et K sont eulériens, nous pouvons appliquer le lemme 3.1 et obtenir une représentation Ψ′′ de G admettant stricte-ment moins de 4cr(Ψ) croisements, et telle que les restrictions à H et K ne se croisent pas. De plus, nous pouvons supposer que chaque arête et sa parallèle sont représentées suffisamment proches l’une de l’autre pour avoir les mêmes croisements. Ainsi, chaque couple de paire d’arêtes par-allèles se croise 0 ou 4 fois. En retirant une arête de chacune de ces paires, nous obtenons une nouvelle représentation de G avec strictement moins de cr(Ψ) croisements et telle que les restrictions à H et K ne se croisent pas. C’est absurde car Ψ est optimale par hypothèse.

Enfin, si les restrictions de Ψ à H et K ne sont pas des plongements (alors il existe des croisements internes), nous pouvons considérer les graphes H′′ et K′′ obtenus en ajoutant un sommet à chaque croisement de Ψ. Nous avons alors des plongements dans la bouteille de Klein. Le para-graphe précédent nous permet de trouver une meilleure représentation de

H′′ et K′′. Nous remplaçons alors les sommets ajoutés par les croisements initiaux et le théorème3.1est prouvé.

Conclusion du chapitre

Dans ce chapitre, nous avons abordé la notion de plongement d’un graphe d’un point de vue topologique. De plus, nous avons utilisé les outils de la topologie des surfaces pour répondre partiellement à une question soulevée par Matt DeVos et coll. [28].

Malheureusement, notre approche fait un usage très important du fait qu’un circuit essentiel de la bouteille de Klein appartient à une des quatre familles présentées. Dès que l’on passe au tore, le nombre de ces familles devient infini (il est alors en bijections avec N2, selon le nombre de tours effectués sur l’axe des abscisses et le nombre de tours effectués sur l’axe des ordonnées). Une idée neuve s’impose donc. Il est à noter que le groupe de Simon Fraser University a prouvé le cas spécifique du tore récemment. À notre connaissance, les autres surfaces demeurent des problèmes ou-verts. Nous rappelons donc la question principale de ce chapitre toujours à l’ordre du jour.

Problème 3.1

Soit G le graphe union de deux graphes connexes G1et G2 et Σ une surface (différente de S0, S1, ˜S1et ˜S2). Est-il vrai que toute représentation optimale de G sur Σ laisse les sous-représentations de G1et G2 disjointes ?

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