• Aucun résultat trouvé

A- Etat des lieux

8- Pressions

Tableau 5 : Evaluation des pressions rencontrées sur les îlets Kahouanne, Tête à l’Anglais et Pigeon

Menaces naturelles

Aléas climatiques

Les cyclones et ouragans ont un rôle important dans la détérioration de la végétation, en particulier celle du littoral. Les trouées résultantes favorisent l’installation d’espèces

Kahouanne Tête à l'Anglais Pigeon

+++ +++ +

+++ ++

Rattus rattus ++ ? +++

Capra hircus +++

Iguana iguana et hybride +++

Streptopelia decaocto + Cactoblastis cactorum ++ +++ Paratrechina longicornis +++ +++ Fidicina mannifera + Xyloccopa brasilianorum +++ Periplaneta americana ++ Holopothrips tabebuia + + + +++ +++ +++ +++ + + +++ +++

Coupe et prélèvement de bois, feu Fréquentation du site Menaces anthropiques Menaces naturelles Ilets Braconnage E sp è ce s e x o ti q u e s e n v a h is sa n te s Aléas climatiques Espèces végétales bloquant la dynamique végétale spontannée

Déchets Macrodéchets

31 pionnières, au détriment des autres. Ces dommages affaiblissent considérablement les plantes qui deviennent très sensibles aux attaques des xylophages parasites. A long terme, « la forte récurrence des ouragans peut conduire à la disparition d’espèces non pionnières, rares, sensibles aux traumatismes, et à faible pouvoir de dissémination » (Imbert et al., 1998).

Espèces végétales réorientant ou bloquant la dynamique végétale spontanée

Certaines espèces lianescentes (Heteropterys purpurea) ou de fourrés (Randia

aculeata Rauvolfia viridis, Clerodendrum, Eupatorium) peuvent bloquer la dynamique

végétale naturelle sur de longues périodes et entrer en concurrence pour l’espace et les ressources avec les autres espèces autochtones. Ils ne permettent ni l’établissement, ni la croissance des espèces ligneuses de plus grandes dimensions (Rousteau, 1995).

Espèces exotiques envahissantes

Ces espèces opportunistes à régime alimentaire large peuvent proliférer, jusqu’à devenir envahissantes et apporter de profonds dérèglements de l’équilibre de l’écosystème.

Rat noir (Rattus rattus)

Arboricole, il a un impact très négatif sur l’avifaune, ses proies de prédilection étant les œufs de poussins, mais il peut aussi se nourrir d’oiseaux, reptiles terrestres et tortues marines à l'émergence.

Cabri (Capra hircus)

Les cabris sauvages peuvent considérablement transformer la structure de la végétation en en limitant la régénération naturelle. La contre sélection de certaines espèces végétales produit des modifications de compositions floristiques : certains taxons se multiplient (Croton flavens, Clerodendrum, Rauvolfia, Hipomane, ..) tandis que d’autres voir leur potentialités de développement et d’expansion réduites (Laguncularia, Oplonia

microphylla, Eugenia ligustrina, Citharexylum spinosum, Croton coryfolius, Brassavola Cucullata…).

La présence de cabris pourrait aussi avoir une certaine incidence sur l’entomofaune, réduisant les ressources trophiques des insectes phytophages et xylophages, ainsi que de celles de certains oiseaux et pourrait ainsi impacter l’ensemble de la chaîne alimentaire.

Iguane vert (Iguana iguana) et hybride (Iguana iguana x delicatissima)

Bien que protégé par arrêté ministériel du 17 février 1982, l’iguane vert contribue à la disparition de l’iguane des Petites Antilles (Iguana delicatissima). Opportuniste dans ces

32 choix alimentaires, il a aussi un succès reproductif supérieur, et est ainsi un fort compétiteur de l’iguane des Petites Antilles. L’hypothèse de l’hybridation entre ces deux espèces a été validée par la communauté herpétologique internationale (Plan national d’actions de l’iguane des petites Antilles, 2010-2015).

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto) : peut rentrée en compétition avec la

Tourterelle à queue carrée -dont la population est pour l’instant assez abondante- et lui transmettre une maladie parasitaire, la Trichomonose (Trichomonas columbae).

Cactus Moth (Cactoblastis cactorum) : quelque soit son stade (papillon ou chenille),

ce lépidoptère se nourrit de cactus de la famille des Opuntia.

Fourmi folle (Paratrechina longicornis) : c’est l’une des huit fourmis les plus

dangereuses à l’échelle mondiale. Omnivore, elle fait le vide partout où elle passe, et élève en masse les aphidiens (pucerons et cochenilles) pour en extraire les miellats, au détriment des plantes hôtes.

Abeille charpentière (Xyloccopa brasilianorum) : revêt un caractère inquiétant par

l’abondance des galeries qu’elle creuse dans les troncs. Elle pourrait avoir une incidence en matière de préservation des forêts.

Cigale invasive (Fidicina mannifera) Blatte américaine (Periplaneta americana)

Trips du poirier pays (Holopothrips tabebuia) : il est peu pathogène pour l'arbre.

Menaces anthropiques

Déchets et macrodéchets

Les fortes houles et les conditions météorologiques sont génératrices de l’arrivée de macro déchets, polluant l’environnement. Les déchets de plastique en constituent l'essentiel. De provenances diverses (abandons sur le littoral par des touristes irresponsable, décharges sauvages, navires de passage et de plaisance, résidus de matériel de pêche, origine naturelle), les nuisances écologiques résultantes sont conséquentes sur les espèces marines (poissons, tortues et oiseaux) qui peuvent être victimes d'étouffement. Des déchets organiques peuvent augmenter la prolifération de rats et d’autres nuisibles (blatte américaine,..). Les écosystèmes s’en trouvent parfois gravement modifiés.

33

Exploitation de carrière de sable

Les prélèvements de sable résultant de la carrière située au Nord des îlets Kahouanne et Tête à l’Anglais peuvent avoir un rôle important dans la dégradation du cordon littoral. Modifiant les courants marins, les exports et imports naturels de sables s’en trouvent eux aussi changés. La progressive disparition de la plage de Cluny pourrait en être un signe avant coureur.

Fréquentation du site

Des conséquences comme l’accélération de l’érosion par le piétinement, l’introduction et le prélèvement d’espèces, le dépôt sauvage d’ordures, l’installation d’occupation illégale (cahute, campement), les dégradations générales des milieux sont inhérentes à la fréquentation d’un site par l’homme.

Coupe et prélèvement de bois, feu

Le défrichement intempestif est préjudiciable au maintien des sols et des cordons sableux et favorise l’érosion, ainsi que la destruction de certains habitats. La végétation primaire peut être substituée à des formations secondaires floristiques. De telles pratiques sont aussi préjudiciables pour la faune, notamment pour les tortues marines, dont certaines ont besoin, pour pondre, que la plage soit bordée d’une végétation plus ou moins dense, mais aussi pour toutes les espèces de sous-bois (avifaune, reptiles,…). Le prélèvement d’arbres mort est dommageable pour de nombreuses espèces qui y trouvent refuge (chiroptères, reptiles). Le risque d'incendie est une menace pour les forêts sèches qui en période de carême sont très exposées à ce risque.

Braconnage

Le braconnage sur les œufs de tortue est toujours pratiqué. L’isolement de certains sites en facilite l’action.

Documents relatifs