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PREMIERS EXPLOITS SOUS-MARINS

Dans le document LA GUERRE SOUS LES MERS 1 (Page 26-30)

On peut donc concevoir la joie et l'orgueil, qui gonflèrent le cœur des marins et du public allemands, quand ils apprirent la nouvelle des premiers grands succès de ces petits bâtiments.

Après la première sortie d'ensemble qui fut, nous l'avons vu, un échec, les sous-marins ne furent plus envoyés qu'en missions individuelles. Un des meilleurs sous-mariniers allemands, Her- sing, reprit la mer sur l'U-21, au début de septem- bre.

Il s'avança jusqu'au Firth of Forth, y péné- tra sans révéler sa présence, mais ne trouva pas debâtiments à attaquer. Il rencontra pourtant, le 5, le conducteur d'une flottille de destroyers britanniques, le Pathfinder, en tête de sa file de petits bâtiments. Il lui lança une torpille, qui l'at- teignit sous la cheminée avant. L'étrave du na- vire fut bientôt enveloppée de flammes; il plongea brusquement, entraînant deux cent cin- quante-neuf hommes dans les profondeurs; le clapotis n'avait pas permis de distinguer le moindre sillage. L'exploit de Hersing accrut le prestige du sous-marin.

En Angleterre, il sema une véritable pani- que. La Grande Flotte, qui dans le plus grand mystère, s'était rendue à Scapa Flow, pour s'y créer un mouillage, d'où elle sortirait pour atta- quer en mer du Nord, vécut désormais, au milieu d'alarmes continuelles; l'Amirauté constitua une nouvelle base de charbonnage à Loch Ewe, sur la côte ouest de l'Ecosse.

Cependant, aucun sous-marin ne parvint ja- mais à forcer le repaire de la flotte britanni- que.

Les sous-marins allemands n'allaient pas tarder à porter un coup terrible à leurs adver- saires. Ce fut dans le Sud de l'Angleterre. De- puis le passage du corps expéditionnaire an- glais, une patrouille de vieux bâtiments cuiras- sés, la septième escadre, croisait au sud du Dog- ger Bank, pour couvrir la patrouille de Douvres, et pour soutenir les flottilles de Harwich : les Anglais l'avaient baptisée « l'escadre d'amor- çage ».

A partir du 17 septembre, le mauvais temps sévit, et les torpilleurs du commodore Tyrwhitt ne purent appareiller de Harwich que le 22, pour protéger les grands navires. Les très an- ciens croiseurs cuirassés Aboukir, Cressy, Ho- gue, se croyaient en sûreté, et, grâce à la grosse mer, à l'abri des sous-marins. Ils s'avançaient, en ligne de file, paresseusement, à dix nœuds.

A l'aube du 22 septembre, le temps était de- venu plus clair. Une violente explosion éclata soudain sur l' Aboukir, Le navire donna de la bande; vingt-cinq minutes plus tard, il chavira, laissant la plus grande partie de son équipage se débattre au milieu des épaves. Le Hogue, dont le commandant crut à la présence d'une mine, accourut à son secours. Deux torpilles le

frappèrent; il disparut en dix minutes. Le Cressy eut le même sort, et coula en un quart d'heure.

La plupart de ses marins périrent, car les em- barcations avaient été mises à l'eau et envoyées au repêchage des marins des deux autres navires.

Huit cent trente-sept officiers et matelots furent sauvés par des vapeurs de commerce; mais soixante-deux officiers et mille soixante-treize hommes périrent.

L'auteur de cette catastrophe était un sous- marin minuscule, le U-9, commandé par un tout jeune officier, Otto Weddingen, manœuvrier consommé, audacieux et froid.

Son bateau n'inspirait pourtant guère con- fiance. C'était un des plus petits de toute la flotte allemande.

La vie à son bord était atroce. Tout à fait à l'avant, dans la coque épaisse, deux torpilles de réserve, un poste des maîtres, avec une couchette pour deux, la chambre du commandant, — une couchette et une armoire. Il fallait l'évacuer, quand on introduisait une torpille dans le tube;

le malheureux ne pouvait même pas s'allonger complètement, ni lever les genoux, car, au-des- sus de l'extrémité de la couchette, se trouvait la caisse des plombs de sûreté. Le milieu du carré servait de passage, et le poste des hommes, de cuisine; quelques-uns seulement dormaient dans des couchettes; aucun revêtement en bois ne protégeait contre l'humidité.

Derrière le poste de l'équipage, le poste cen- tral, séparé des w.-c. par un simple rideau.

Quatre moteurs étaient à pétrole, pour la navi- gation en surface; deux, électriques, assuraient celle en plongée. Celle-ci durait plus de cinq mi- nutes. Dans le kiosque, en tenue de plongée, rien ne protégeait contre les coups de mer.

ACHEVÉ D'IMPRIMER SUR LES PRESSES DE L'IMPRIMERIE MODERNE, 177, ROUTE DE CHATILLON, A MONTROUGE (SEINE), LE VINGT-QUATRE JANVIER MIL NEUF CENT

TRENTE-QUATRE.

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