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INTRODUCTION DE LA PREMIÈRE PARTIE

La construction d’un grand périmètre irrigué et la collectivisation ont modifié en une dizaine d’années les conditions de production sur ce plateau semi-aride où l’agriculture était extensive et les exploitations familiales. La révolution recherchée était à la fois spatiale et sociale94. D’une part, c’est principalement sur les ressources foncières et hydrologiques et plus généralement l’environnement des habitants que l’intervention publique s’est concentrée. D’autre part, la mise en place d’une ferme d’État, en confisquant les droits fonciers de tous, engendrait une modification des sources de production de notabilité et avait donc pour but de renverser l’ordre social ancien. La naissance de l’Établissement Al-Assad constitue donc une rupture : il y a un avant et un après. Pour reprendre les mots de A. Bensa et É. Fassin, cet évènement est « à la fois révélateur et catalyseur (…), la manifestation d’un basculement social, d’une rupture d’intelligibilité. Il s’agit bien d’une ligne de partage immatérielle, ou “incorporelle“, et non d’un simple accident»95.

Cette première partie vise à comprendre ce que cette rupture a laissé dans la mémoire des habitants de l’Établissement Al-Assad. Le premier chapitre s’intéresse à l’influence de l’existence du périmètre irrigué sur ce que les habitants disent aujourd’hui de la période précédant les aménagements hydrauliques. « Rupture d’intelligibilité », la naissance de l’Établissement Al-Assad a eu des conséquences sur la façon dont les habitants se représentent l’époque qui lui préexistait. Ainsi, « l’évidence habituelle de la compréhension est soudain suspendue : à un moment donné, littéralement, on ne se comprend plus, on ne s’entend plus. Le sens devient incertain. Loin d’interpréter comme nous le faisons quotidiennement, sans y songer ou presque, tout à coup, nous ne sommes plus assurés de nos grilles de lecture »96. En renouvelant de nombreuses clés de compréhension que les habitants se faisaient du monde qui les entoure, la naissance de l’Établissement Al-Assad a modifié en même temps la perception qu’ils se font de l’espace qu’ils habitaient sans les aménagements. En rendant possible des nouvelles conditions de production, jusqu’alors inconcevables, c’est la conception même du monde et des systèmes de valeurs qui lui sont associés qui changent.

94 Pour P. Garcia, « avec ou indépendamment des révolutionnaires, les sociétés contemporaines ont effectivement connu et connaissent des révolutions, c'est-à-dire des sauts qualitatifs et quantitatifs décisifs. Il s’agirait alors de dissocier le concept de révolution politique stato-centrée pour analyser, sous un regard neuf, les voies du changement et les ruptures qui sont intervenues et qui continuent d’advenir» (GARCIA Philippe, 2003, « Révolution », in LÉVY Jacques, LUSSAULT Michel (dir.), Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés, Paris, Belin, p. 802).

95 BENSA Alban, FASSIN Éric, 2002, « Les sciences sociales face à l’événement », Terrain, n° 38, URL : http://terrain.revues.org/1888, consulté le 22 août 2013

Ils portent alors un jugement nouveau, qu’ils ne portaient probablement pas auparavant, sur le monde qui existait à l’époque où il n’y avait pas d’aménagements hydrauliques.

Le second chapitre se focalise sur le moment précis où tout a changé, sur l’évènement de la naissance de l’Établissement Al-Assad et donc sur la révolution. D’une part, il s’agit d’analyser, dans une perspective d’histoire orale, comment la collectivisation et la construction du périmètre irrigué ont été vécues par les habitants de la région. D’autre part, l’objectif est de saisir ce qui subsiste de cet évènement dans la mémoire collective afin de mieux comprendre les revendications actuelles des uns et des autres pour légitimer une appropriation de l’espace. L’analyse de cette période est d’autant plus importante qu’il s’agit d’un point de départ pour le périmètre irrigué. En collectivisant les terres et en finançant la construction de grands aménagements hydrauliques, l’État prend une place qu’il n’avait pas jusqu’alors dans la région. À un niveau individuel, l’arrivée de nombreux nouveaux-venus pour travailler dans la ferme d’État et s’installer dans les villages-modèles est à l’origine de nombreux conflits actuels pour l’appropriation de l’espace et la légitimité d’y habiter et de s’y sentir chez soi.

Pour donner du sens à la rupture d’intelligibilité, se focaliser sur le discours des habitants ne suffit pas car cette méthode ne permet pas de situer les intentions et le contexte qui ont conduit à ces changements. Il faut donc également confronter cette mémoire locale à d’autres sources qui émanent généralement d’ailleurs. Analyser comment certains documents de communication officielle et rapports d’étude et de conception présentent les changements visés permet de mieux comprendre les visées modernistes et progressistes des changements. Faire le lien entre la construction de l’Établissement Al-Assad, et plus généralement du Projet de l’Euphrate, et le processus national de construction étatique dans les années 1960 et 1970 est également indispensable pour saisir les enjeux politiques qui ont conduit à libérer autant d’argent public pour cet aménagement.

Parler de rupture, de révolution et de changements radicaux ne signifie pas l’absence de permanences, notamment dans les structures sociales. Au contraire, comme les seconde et troisième parties de cette thèse le montrent, les changements provoqués par la grande hydraulique, la collectivisation et, plus tard, la décollectivisation sont à relativiser. Néanmoins, dans cette première partie, c’est la perception de la révolution visant à modifier l’espace et la société sur laquelle il s’agit de se focaliser, que cette révolution ait rempli ses objectifs ou pas. En effet, il existe dans les discours des habitants une ambivalence à propos de la période précédant les aménagements et du moment de la construction du périmètre irrigué. D’une part beaucoup d’individus originaires de villages existant avant l’Établissement

Al-Assad ressentent un sentiment de dépossession de leurs terres lié à la collectivisation. D’autre part, la perspective moderniste, notamment liée à la fourniture de quantités importantes d’eau sur ce plateau semi-aride, semble s’être diffusée dans toutes les couches de la société.

Comme les périodes évoquées sont assez lointaines, plusieurs dizaines d’années nous en séparant, il est assez difficile de déterminer à quelles catégories sociales les familles des personnes interrogées appartenaient avant ou pendant la territorialisation de l’Établissement Al-Assad. Occasionnellement, lorsqu’il s’agit de la famille d’une élite locale, notamment des chefs de tribus ou des lignages prestigieux, il est possible d’en déduire la catégorie sociale. Mais le plus souvent, à la question sur la profession des parents ou des grands-parents, les interlocuteurs répondent dans la presque totalité des cas « paysan »97, sans autre qualificatif permettant de les différencier. De même, sauf pour quelques cas particuliers d’anciens grands propriétaires fonciers, les superficies détenues avant la collectivisation n’ont pas été une information suffisante pour en déduire la catégorie sociale des uns et des autres.

Chapitre 1 : Avant les aménagements hydrauliques : souvenirs flous

d’appropriations « originelles » de l’espace

Qu’y avait-il avant les aménagements hydrauliques ? Beaucoup d’habitants répondent spontanément : « Avant, il n’y avait rien, c’était le désert »98. Pourtant, parfois dans la phrase suivante, ils insistent sur les droits de propriété et d’usufruit que leurs familles détenaient et les villages qu’elles habitaient dans ce « désert ». La mémoire collective que les habitants ont conservée de l’époque précédant les aménagements hydrauliques est donc contradictoire : « il n’y avait rien » mais ils y vivaient et s’étaient approprié ce « rien ».

Ce premier chapitre porte sur la perception actuelle que les habitants ont d’une époque révolue, lorsque les aménagements hydrauliques n’avaient pas encore bouleversé les paysages de la région. Cette période prend fin au tournant des années 1970 lorsque la construction du barrage de l’Euphrate a marqué le début d’une ère hydraulicienne pour les habitants qui vécurent la mise en eau du lac Al-Assad et la mise en place du grand périmètre irrigué et de la ferme d’État. Le point de départ de cette période d’avant les aménagements hydrauliques est difficile à fixer dans la mesure où tous les habitants du plateau ne s’y sont pas approprié des portions d’espace au même moment. Il semble qu’il faille remonter à la fin du 19ème siècle pour retrouver les traces des premières appropriations agraires ; les appropriations nomades, liées aux parcours des caravaniers et des pasteurs, datent de périodes plus reculées encore.

C’est à l’aune des aménagements hydrauliques qu’ils connaissent depuis plus de trente ans que les habitants perçoivent aujourd’hui le passé. Les interlocuteurs ont ainsi parfois du mal à parler de cette période lointaine et la décrivent souvent en effectuant des comparaisons avec ce qu’ils perçoivent de la situation actuelle. Des phrases comme « ce n’était pas comme maintenant » ou « c’était différent d’aujourd’hui » reviennent à plusieurs reprises dans les discours des interlocuteurs. Un bon moyen de les faire parler de ce passé est d’ailleurs de leur demander « quelles sont les différences entre aujourd’hui et avant ». Les descriptions de la période précédant les aménagements présentées dans ce chapitre sont donc autant des indicateurs de ce que les habitants vivaient dans le passé que des indices sur la perception qu’ils ont du présent. Se pencher sur le point de vue que les individus adoptent aujourd’hui lorsqu’ils parlent du passé est donc particulièrement important pour comprendre le rapport qu’ils entretiennent avec l’espace qu’ils habitent actuellement.

Ces mémoires qui ont été récoltées dans le cadre d’entretiens seront recoupées avec des sources historiques telles que des récits de voyage, des archives officielles ou des travaux scientifiques. Ainsi, certaines dates pourront être précisées et les propos des habitants seront mieux compris puisque certains évènements évoqués seront replacés dans leur contexte historique. Le passé lointain est souvent flou pour eux, comme pour tout un chacun. Lorsque les interlocuteurs n’ont pas vécu les évènements qu’ils évoquent et qu’ils ne sont pas bien informés, le temps qu’ils perçoivent n’est pas toujours linéaire mais constitue plutôt un amalgame de faits mal ordonnés.

I) Les limites de la mémoire collective

Ce premier sous-chapitre vise à poser les limites des témoignages récoltés sur les décennies précédant les aménagements. En effet, pour que la mémoire collective présentée dans ce chapitre ait un intérêt, il faut que ceux qui l’ont véhiculée soient précisément recensés. En outre, ce sous-chapitre vise à lever d’autres limites, spatiales cette fois-ci : les frontières qui ont été créées lors de la construction du périmètre irrigué et qui, si on n’y prend pas garde, risquent de mettre des œillères à celui qui observe le passé.

A. Des mémoires collectives mais pas une histoire orale

Comme cette période est lointaine et étendue dans le temps (commençant au plus tard en 1880 et s’achevant en 1970), les mémoires collectives sont plus faites d’expériences transmises que d’expériences vécues. Plus les interlocuteurs sont âgés, plus loin leurs souvenirs personnels remontent dans le temps. Néanmoins, comme cette période ne constitue pas le cœur de cette thèse ni des entretiens réalisés, le corpus n’est pas suffisant pour permettre de faire une véritable histoire orale, notamment pour les périodes antérieures aux années 1960. En outre, il a été évidemment impossible de récupérer des témoignages de personnes ayant vécu les premières appropriations agraires de l’espace dans les années 1880.

Lorsque les interlocuteurs ont vécu les évènements dont ils parlent, ils sont parfois capables de reconstituer des diachronies même s’ils ne peuvent pas les dater. Les individus interrogés doivent donc être divisés en plusieurs catégories en fonction de leur âge (tableau 2). Ceux qui sont nés avant 1945 sont ceux qui avaient au moins quinze dans les années 1960 et qui peuvent donc parler de toute cette décennie, la dernière avant les aménagements hydrauliques, avec une certaine fiabilité. Ceux nés entre 1945 et 1955 avaient entre vingt et trente ans à l’époque où les premiers canaux ont été construits sur le plateau et étaient donc

largement en âge de participer aux travaux agricoles et pastoraux avant les aménagements hydrauliques ; ils peuvent donc évoquer ces activités et les paysages de la région, même si des éléments de l’histoire foncière leur échappe souvent. Ceux nés entre 1955 et 1960 avaient quinze à vingt ans avant la construction des premiers canaux, avaient donc pu travailler entre un et cinq ans dans l’agriculture et ont encore quelques souvenirs d’enfants de la décennie 1960.

Parmi ceux nés après 1960, même si quelques uns sont bien informés, beaucoup expliquent qu’ils n’ont pas connu ces années et qu’ils ne savent pas ce qu’il y avait avant les aménagements. Pour autant, leurs propos sont également intéressants dans la mesure où les quelques éléments qui leur ont été transmis de ce passé sont sans doute les plus significatifs du sens qu’ils accordent à cette période. En outre, même lorsqu’ils n’ont pas d’avis, ils sont généralement informés des éventuels droits fonciers que détenaient leurs parents ou grands-parents dans ou autour de l’Établissement Al-Assad.

Les discours récoltés permettent de pointer les traces du passé qui ont été conservées, et celles qui tendent à s’effacer des mémoires collectives. Ainsi, ce chapitre cherche à apporter des éléments d’explication au paradoxal mélange entre l’oubli collectif d’une agriculture, voire d’une occupation du sol, sur le plateau et le souvenir collectif d’une appropriation ancienne des terres. Pour expliquer cette contradiction, il est indispensable de garder à l’esprit que les terres ont été confisquées pour être collectivisées dans les années 1970, au moment de la construction du périmètre irrigué, et qu’elles sont redistribuées depuis le début des années 2000 à des ayants-droits dont les anciens détenteurs de droits fonciers font partie. Il est également utile de s’imaginer les changements considérables issus de la construction d’un grand périmètre irrigué dans une région soumise à une aridité chronique. Les représentations que les habitants de la région se font de leur passé ne peuvent être comprises qu’à la lumière de ce qu’ils ont vécu ces quarante dernières années. Comme le dit Paul Ricœur, l’oubli doit être traité comme « l’envers d’ombre de la région éclairée de la mémoire »99. Ce qui est oublié peut donc être considéré comme ce qui n’est pas important. Au contraire, « la région éclairée de la mémoire » peut correspondre à ce qui est utile pour construire sa propre identité et son histoire.

B. La nécessité de sortir des frontières de l’Établissement Al-Assad

Avant les aménagements hydrauliques, les frontières de l’Établissement Al-Assad n’avaient aucun sens pour les habitants de la région, elles n’existaient pas. C’est la mise en place du périmètre irrigué qui a fabriqué les limites que nous connaissons actuellement. Sur l’image satellite panchromatique (figure 3) montrant la région en novembre 1973, il n’y avait pas de coupure paysagère entre les terres situées dans le périmètre et celles qui sont à l’extérieur.

Certes les couleurs plus sombres à droite (est) sur l’image indiquent des terres plus fertiles, alors qu’à gauche (ouest), les tâches claires révèlent des zones rocheuses plus importantes. Mais les longues bandes qui représentent les parcelles agricoles sont distinguables jusqu’au lac Jabbūl à gauche (ouest) de l’image, même si elles sont moins nombreuses que dans la moitié droite. Les limites de l’Établissement Al-Assad qui recoupent certaines parcelles agricoles (c’est particulièrement net à droite de l’image) est une autre preuve de la non existence de ces limites avant la construction des aménagements hydrauliques. D’ailleurs, dans les espaces qui n’apparaissent pas sur l’image satellite, au nord et à l’est, les modes d’occupation du sol étaient également semblables d’après plusieurs interlocuteurs.

Figure 4 : Les limites du périmètre irrigué qui ne suivent pas les anciens découpages100

Même en l’absence de cadastre101, plusieurs indices démontrent également que ces limites ne respectaient pas les découpages administratifs de l’époque. La position de la frontière en plein milieu de certaines parcelles révèle que le territoire de plusieurs villages a sans doute été coupé en deux. En outre, un interlocuteur (E81) explique qu’une partie seulement des terres de son village avait été confisquée pour réaliser l’Établissement Al-Assad. Des archives de la direction de la propriété d’État102 confirment ce témoignage pour plusieurs villages.

100 L’image satellite présentée dans les figures1.1 et 1.2 a été prise par un capteur MSS 186/035 le 20 novembre 1973. Cette image a été acquise dans le cadre du programme de recherche "Marges arides du Croissant Fertile" mené par la Maison de l'Orient et de la Méditerranée (MOM), l'Institut Universitaire d'Etude du Développement de Genève (IUED), le Centre International des Recherches pour le Développement des Zones Arides (ICARDA), et l'Institut de Géographie et d'Aménagement de l'Université de Nantes (IRAGUN). Pour des informations sur la méthode utilisée pour le traçage des limites, voir la section I.A du chapitre 2.

101 Ces cadastres existent et ont été réalisés par les français en 1936 (SERVICES FONCIERS ET CADASTRE, 1937, Rapport relatif aux travaux du cadastre et d’amélioration foncière effectués en 1936, République syrienne, p. 71 (Centres des archives diplomatiques de Nantes. Archives du Haut-Commissariat de la République en Syrie et au Liban ; Fond Cabinet politique ; Série Dossiers de principe 1926-1941 ; Carton BEY 388)). Ils sont entreposés à la direction de la propriété d’État. Je n’y ai néanmoins pas eu accès.

Pour comprendre comment le plateau s’organisait avant la construction des aménagements, il faut donc sortir des limites du périmètre irrigué pour s’intéresser à un espace aux frontières plus floues : le plateau dans et autour de l’Établissement Al-Assad. Certains villages riverains de l’Euphrate doivent également être intégrés à l’analyse (villages n° 3, 4 et 5 sur la figure 5). Leurs habitants détenaient des droits fonciers sur des terres situées dans les frontières de l’Établissement Al-Assad où ils sont définitivement montés pour s’installer lors de la mise en eau lac Al-Assad.

Figure 5 : Les interlocuteurs originaires du plateau et de l'Euphrate : des trajectoires variées103

Pour autant, la construction du périmètre irrigué et la mise en place d’une ferme d’État ont provoqué de réelles différences en termes d’appropriation de l’espace entre ceux qui détenaient des terres dans les frontières de l’Établissement Al-Assad et les autres, résidant dans la région mais un peu plus loin. Les premiers se sont vus confisquer leurs droits fonciers alors que les seconds ont conservé leurs biens et ne sont venus dans la ferme d’État qu’après sa construction pour y travailler et vivre dans un village-modèle (sous-chapitres II et V du

103 Sur cette carte, seuls les villages d’où étaient issus un ou plusieurs de mes interlocuteurs ont été tracés. Il en existait d’autres dans la région mais ils n’apparaissent pas car les informations dont je dispose ne me permettent pas de les placer avec certitude.

chapitre 2). Il faudra donc différencier ceux dont tout ou partie des droits fonciers ont été confisqués lors de la collectivisation et ceux qui sont originaires de la région mais ont conservé leurs terres car elles ne se situaient pas dans les frontières du périmètre irrigué.

Les interlocuteurs interrogés sont majoritairement originaires de villages comprenant tout ou partie de leurs terres dans les frontières de l’Établissement Al-Assad, mais ceux qui viennent des lieux environnants n’en ont pas été exclus (villages 1, 1bis, 2, 2bis, 6, 6bis, 7, 7bis, 8, 8bis sur la figure 5). Les propos de ces derniers n’ont néanmoins été utilisés que

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