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Pratiques dans le but de réduire la violence

3. Cadre théorique

3.2 Les pratiques de gestion de classe

3.2.3 Pratiques dans le but de réduire la violence

Lorsque l’acte violent a eu lieu, plusieurs réactions sont possibles, en fonction de la situation, afin de rétablir un climat de classe favorable. Nous avons sélectionné quelques exemples proposés par Debarbieux (1990).

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Le premier concerne le soutien à travers des intervenants externes. Il peut s’agir d’un soutien individuel propre à l’élève tel que la psychothérapie. Les collègues peuvent également être un soutien pour l’enseignant. Par exemple, le fait de confronter leurs expériences, de pouvoir parler et réfléchir ensemble permet à l’enseignant concerné de ne pas se sentir seul. Cela peut diminuer son angoisse et sa culpabilité, même si la solution n’est pas trouvée. Nous pouvons mettre en lien cet auteur avec Blin et Gallais- Deulofeu (2001) qui décrivent le travail en équipe5.

Parfois, il y a certaines situations qui nécessitent une intervention en présence du groupe. Lorsque l’ensemble de la classe est touché par la situation conflictuelle, une aide externe peut être sollicitée. Cet intervenant peut sensibiliser et prévenir les élèves à la problématique de la violence. Ce soutien en classe au maître et aux élèves peut être mené par les médiateurs scolaires.

Une autre piste citée par Debarbieux (1990) est la discussion. Celle-ci peut avoir lieu en dehors des heures de classe et entretenir l’enseignant et l’élève concerné. Le maître donnera la possibilité à l’enfant de passer par la parole pour expliquer son ou ses gestes. L’enseignant peut dédramatiser la situation, en sollicitant par exemple l’humour. Nous avons relevé un exemple concernant le premier cycle (1ère à 4ème Harmos) : "un grand garçon comme toi ne va pas se battre parce qu’on a touché à sa chaise." (pp.120-121) La discussion peut concerner toute la classe et avoir lieu par exemple lors d’un conseil de classe, si c’est une pratique courante. Cette discussion peut servir à mener une réflexion sur les règles de vie de la classe et peut-être les modifier.

Enfin, nous avons relevé comme dernière piste pouvant permettre de rétablir un climat favorable, celle concernant la réparation des dégâts commis par son auteur. Il s’agit de la phase de réparation de l’auteur dans le traitement de la violence. De cette manière, l’enseignant évite le phénomène de revanche et de surenchère.

Une autre auteure, Bovay (2007, p.67) a émis plusieurs activités pour réduire la violence faite à l’école. Nous avons retenu deux activités concernant le premier cycle (1ère

à 4ème Harmos).

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La première concerne les émotions et vise trois objectifs :

1. Apprendre aux élèves à mieux exprimer leurs émotions, à oser dire et se dire. 2. Apprendre aux élèves à voir les choses plus positivement.

3. Participer à ce que la peur soit remplacée par une relation d’être et d’êtres et se rendre compte que cela peut amener des solutions.

Cette activité consiste à évoquer des situations en lien avec la violence et leur position. Chaque élève devra rédiger sur une feuille cinq d’entre elles dans lesquelles il a joué différent rôles. Par exemple des situations où il a été la victime, l’auteur, le spectateur de scènes virtuelles (télévision, ordinateur, cinéma…), le témoin avec ou sans intervention de sa part. Pour chacune de ces situations, l’élève notera la date (ou une approximation s’il ne s’en souvient pas), les émotions qu’il a ressenties et qui l’ont empêché de réagir et celles qui l’ont encouragé. Pour aider les élèves à évoquer leurs sentiments, l’enseignant peut remettre à chacun la liste de deux cents émotions6. Pour conclure l’activité, l’enseignant pourra par exemple poser les questions "Qu’avez-vous appris de nouveau en faisant ce petit jeu ?" et "En faisant cette activité, qu’avez-vous vécu de plaisant, de déplaisant ?" (Bovay, 2007, p.67). Pour adapter cette activité aux premiers degrés, nous pensons que celle-ci peut être faite en collectif. De cette manière, les élèves pourraient confronter leurs expériences, car tous n’ont peut-être pas connu des situations de violence. Cette activité peut être mise en lien avec les propos émis par Goddet (2006) concernant les compétences relationnelles et personnelles et plus précisément sur la manière de gérer ses émotions7.

Bovay (2007, p.65) nous montre l’importance des élèves témoins "selon les travaux d’une spécialiste de l’Université York à Toronto, quand un jeune a le courage d’intervenir et de s’opposer à des gestes de harcèlement dont est victime un autre enfant, les gestes cessent dans les 10 secondes dans 57% des cas. Pour Debra Pepler, « ceux qui regardent jouent un rôle très important dans la promotion du harcèlement. Quand les autres élèves regardent un jeune victime d’intimidation, le degré d’agressivité et d’excitation de l’agresseur augmente. Si on arrivait à enlever les jeunes tout autour, il serait possible d’intervenir et plus on intervient tôt, plus l’intervention est efficace ». Selon Mme Pepler, les élèves interviennent plus souvent que

6 Annexe 3: liste des émotions

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les professeurs, soit dans 11% des cas contre 4% à 9% des cas." A partir de cet extrait, et si un élève adopte cette position, il serait intéressant de travailler sur l’influence qu’elle peut jouer. La seconde activité de Bovay (2007) que nous avons sélectionnée consiste à réfléchir sur les éléments déclencheurs de la violence. Certaines situations qui pourraient être à l’origine d’actes violents seront identifiées. Par exemple, un camarade qui tient des propos grossiers, l’exclusion d’un groupe, des problèmes personnels etc. En mettant ces déclencheurs sur papier, certaines pistes d’action pourraient être relevées. Les élèves ainsi que l’enseignant pourraient alors s’y référer ou compléter la liste lors de situations problématiques.

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