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4.2 Les données disponibles pour le modèle

4.2.2 Les pratiques agricoles : la base de données de l’Orgeval

d’une base de données établie pour l’ensemble du bassin versant.

4.2.2.1 L’élaboration de la base de données

La base de données a été réalisée dans le cadre du programme CNRS Phyt’Oracle et du PIREN Seine afin de renseigner le modèle STICS sur les pratiques agricoles passées à l’échelle du bassin versant de l’Orgeval. La base de données APOCA (Agricultural Practices of the Orgeval Catchment Area) regroupe les données sur les pratiques agraires en général et plus particulièrement les traitements phytosa-nitaires entre 1990 et 2009 [Nicola et al., 2011, Nicola et al., 2012]. Elle est consti-tuée de pratiques agricoles réelles recueillies auprès des agriculteurs du bassin.

La base de données a été réalisée à partir des carnets de plaine des agriculteurs et des données issues des déclarations des surfaces cultivées dans le cadre de la PAC (Politique Agricole Commune). Les carnets de plaine correspondent aux do-cuments dans lesquels les agriculteurs enregistrent les opérations techniques qu’ils ont réalisées sur les différentes cultures de leur exploitation.

Ces enquêtes ont permis de regrouper les informations sur l’itinéraire technique et l’assolement (figure 4.2.2) qui recouvrent 25 et 50% de la SAU (Surface Agricole Utile) du bassin respectivement.

La base de données est constituée d’un ensemble de tables regroupées en trois niveaux d’informations :

— la structure spatio-temporelle de l’occupation des parcelles ; — les pratiques agricoles générales ;

— les pratiques phytosanitaires.

Le détail de la méthodologie mise en œuvre pour décrire la variabilité de l’assole-ment et des rotations ne sera pas détaillé dans le manuscrit.

La structure spatio-temporelle définie dans la base de données s’appuie sur un maillage spatial en îlots de cultures basé sur le RPG (Registre Graphique Parcel-laire) dont l’année 2007 nous a servi de référence. Il s’agit de la forme sous laquelle les déclarations PAC des agriculteurs sont numérisées pour être diffusées ensuite au

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Figure 4.2.2 – Localisation des îlots enquêtés sur le bassin de l’Orgeval

4.2 Les données disponibles pour le modèle grand public depuis 2006 pour représenter les principales cultures présentes. L’îlot de culture est l’unité de base du RPG et représente un regroupement de parcelles contiguës appartenant au même exploitant. Comme l’assolement et les pratiques agricoles ont été acquis à l’échelle de la parcelle agricole, il a fallu ensuite attribuer à chaque îlot une ou plusieurs parcelles représentées par un pourcentage de surface dans l’îlot et une culture définie (quand cela était possible) pour chaque année de la période d’étude. C’est grâce à cette information que l’on peut reconstituer l’assolement annuel à l’échelle du bassin versant.

4.2.2.2 Les pratiques agricoles générales

La base regroupe 37 cultures différentes caractérisées par un assolement, un précédent cultural et un itinéraire technique. Les pratiques agricoles ont été défi-nies pour l’essentiel à partir des carnets de plaine de 19 exploitations du bassin représentant l’équivalent de 31% de la SAU du bassin (mais les îlots enquêtés réel-lement inclus dans le bassin représentent 22% de la SAU du bassin). Les pratiques « générales »

— le travail du sol ; — le semis ;

— la récolte ;

— la fertilisation minérale azotée ; — les amendements organiques.

Ces informations sont renseignées par culture et par année en fonction du précé-dent cultural. Il s’agit de pratiques moyennées à partir de l’ensemble des données recueillies, afin de préserver la confidentialité des données. Cependant, concer-nant les dates de certains descripteurs, comme la fertilisation, le travail du sol ou l’application de produits phytosanitaires, une date moyenne pouvant parfois ne correspondre à aucune réalité, il a été prévu de proposer différentes dates de pas-sage probables en affectant à chacune un % d’occurence et un jour moyen exprimé en jour julien.

La table inter culture comprend : — les dates et densité de semis ; — les dates de récoltes ;

— les rendements moyens.

La table de fertilisation intègre les renseignements concernant les apports en en-grais :

— la quantité totale apportée en unité d’azote1 par hectare ; — le fractionnement des apports.

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Le fractionnement des apports est caractérisé à la fois par le nombre de passages, le numéro de passage, la date d’apport et le pourcentage de la dose totale appliquée. Les informations en lien avec les travaux du sol sont compilées dans une table qui comporte :

— les dates de passage de labour ;

— les dates des travaux de préparation de semis ; — le nombre de passages sur les travaux superficiels.

Le niveau d’organisation de l’ensemble des ces informations facilite par la suite l’exploitation des données pour l’application du modèle STICS.

4.2.2.3 Les pratiques phytosanitaires

Les pratiques phytosanitaires sont au cœur de la base de données APOCA. La base recense 253 matières actives appartenant à 84 familles chimiques et leurs adjuvants associés. Ce raffinement permet d’approcher au mieux la composition des solutions commerciales utilisées par les agriculteurs. L’information est organisée à partir de :

— la table des matières actives ; — la table des adjuvants ; — la table des pesticides.

La table des matières actives recense les différentes molécules retrouvées dans les carnets de plaine en fonction de leur mode d’action et de leur famille chimique. Les champs d’action répertoriés correspondent aux insecticides, aux herbicides, aux fongicides et aux régulateurs de croissance.

En raison d’un souci de confidentialité, les données fournies par les agriculteurs sur les applications en pesticides ne sont donc pas disponibles à l’échelle de l’îlot de culture. Les doses appliquées renseignées dans la base correspondent à des doses moyennes de matière active pour l’ensemble du bassin versant. Elles sont exprimées en kg/culture/an.

Cette dose moyenne est calculée sur la base des enquêtes réalisées auprès des agriculteurs en tenant compte de l’assolement annuel sur l’ensemble de la SAU du bassin versant.

De la même manière que pour les pratiques générales, les dates de traitement en phytosanitaires sont définies à partir de périodes homogènes. Une période ho-mogène correspond à une période de l’année où un traitement peut avoir lieu.

Elle est constituée au maximum de 30 jours. La période homogène est définie par une date de début de fin de période et une date moyenne. Un champ renseigne également sur le nombre de périodes homogènes par an.

Cette base de données donne des informations seulement sur les pratiques agri-coles, les caractéristiques physico-chimiques étant déterminées à partir de données

4.2 Les données disponibles pour le modèle de terrain, de la base de données des propriétés des pesticides (PPDB,[PPDB, 2013]) ou issues d’articles scientifiques.

Dans le cadre de notre étude nous nous intéressons plus particulièrement aux herbicides. Le tableau 4.3 présente les quantités appliquées cumulées pour l’en-semble du bassin de l’Orgeval sur la période 1990-2009. Les résultats du tableaux indiquent que l’isoproturon le chlortoluron et l’atrazine font partie des principaux herbicides utilisés sur le bassin.

Matières actives Quantité appliquée cumulée pour l’ensemble du bassin de l’Orgeval (kg) isoproturon 39202 chlortoluron 19000 methabenzthiazuron 17000 atrazine 15000 aclonifen 14800 glyphosate 14500 bentazone 14000 metamitrone 13000 pendimethaline 12000 néburon 10000 dichlorprop 6000 trifluraline 5000 terbutryne 4000 tebutame 3900 pyridate 3000 simazine 2500 2,4-MCPA 2200 mecoprop-D 2100 sulcotrione 2000 métolachlore + S-metolachlore 1950 mecoprop-P 1000

Table 4.3 – Quantité cumulées des principaux herbicides appliqués sur le bassin de 1990 à 2012

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4.3 Choix des données pour l’application du modèle