• Aucun résultat trouvé

Document 2 : Les 17 objectifs de développement durable (source ONU) 43

4.6. Pratique de l’EDD

Comme vu précédemment, l’EDD est complexe et peut être abordé sous différents angles.

Graphique 22 : Thèmes liés au DD abordés par les enseignants (question 14)

On remarque, sur le graphique 22, que de nombreux thèmes ont déjà été travaillés par les enseignants interrogés, mais plusieurs d’entre eux ressortent largement alors que d’autres sont peu traités. Le thème le plus abordé est « déchets » avec 65.2 % des enseignants qui l’ont travaillé, s’en suivent « eau » avec 58 % et « environnement » avec 43.5 %. A noter que le terme d’environnement peut être trompeur car il regroupe beaucoup de d’éléments. Pour éviter les confusions, il aurait été plus judicieux d’utiliser le terme « écosystèmes ». Les cinq enseignants ayant coché « autre » ont précisé « non ». Ce sont des PES qui n’ont traité aucun de ces sujets pendant leurs stages.

42

La question 14bis demandait aux enseignants de préciser un projet qui leur tenait à cœur. Parmi les réponses proposées on retrouve très souvent la mise en place de poubelles de tri dans la classe ou dans l’école

Graphique 23 : Temps consacré aux thèmes de l’EDD (question 15)

Le graphique 23 nous indique que pour travailler sur les thèmes liés au DD, la majorité des enseignants sondés ayant répondu à la question (56,1 %) y consacre entre 5h et 15h. Seulement 15,2 % pratiquent plus de 15h par an ce qui est relativement faible si l’on considère l’accent mis sur l’EDD par les institutions. Sept enseignants n’ont pas répondu à la question, peut-être parce qu’ils n’ont pas du tout pratiqué. Il aurait été pertinent de rajouter une case « non pratiquée ».

Graphique 24 : Question 16 sur le manque de temps pour faire de l’EDD

Les réponses, visibles sur le graphiques 24, sont relativement partagées puisque 40 % des sondés répondent « oui » et 37,1 % répondent « non », il n’est donc pas possible de faire ressortir une tendance. Le reste n’a « pas d’opinion » ou a répondu « autre » (avec pour précision que cela dépendait du projet de l’année).

Si l’on s’intéresse d’un peu plus près à ceux qui ont répondu « oui » grâce à la question 16 bis on observe qu’une tendance très nette se dégage : la densité des programmes et les autres disciplines à enseigner sont mises en cause.

43

Voici quelques réponses données (la syntaxe et les fautes d’orthographe ont été conservées) - La répartition des horaires annuels obligatoires.

- Parce qu’il y a déjà tellement à faire si l'on veut faire le programme en différenciant le travail des élèves dont le niveau est déjà très bas.

- Un programme lourd parfois à tenir vis-à-vis du niveau de la classe laissant peu ou pas assez de temps pour l'EDD qui devrait être plus présent.

- Autres domaines

- Programmes trop copieux

- Programmes autres très chargés

- Trop de chose aux programmes

- BO chargé

- Programme dense

- Beaucoup d'autres disciplines à enseigner

- Densité du programme

- Beaucoup d'autres matières importantes également

- Autres disciplines prioritaires

Au vu de ces résultats nous pouvons plus ou moins valider l’Hypothèse 2 mais sans être entièrement affirmatif : L’EDD peine à se développer faute de temps durant l’année scolaire et ne prend pas une place importante dans l’enseignement. Ceci explique donc partiellement les difficultés du développement de l’EDD.

Il y a en effet une petite majorité d’enseignants qui trouve ne pas avoir assez de temps et que les programmes sont très denses. On remarque également que le temps consacré chaque année n’est pas très important comparé à d’autres domaines. Enfin faute de temps et pour une question de praticité et de priorité, ce sont toujours un peu les mêmes domaines qui sont travaillés.

Ayant beaucoup de PES parmi les personnes enquêtées, il peut être intéressant de vérifier si le temps consacré à l’EDD varie énormément en fonction de l’expérience avec deux nouvelles hypothèses secondaires.

Hypothèse 2a : Le temps consacré à l’EDD dépend de l’expérience des enseignants.

Hypothèse 2b : L’impression de manquer de temps pour faire de l’EDD dépend de

44

• Pour vérifier l’hypothèse 2a, il faut croiser les résultats des questions 15 et 19 (cf. tableau 6) et réaliser un test du Khi² ou de Fisher selon les effectifs théoriques.

Tableau 6 : Croisement des résultats de la question 15 et 19 Réponses à la question 19 Réponses à la question 13 PES PE moins de 5 ans PE plus de 5 ans Moins de 5h 24 5 0 Entre 5h et 15h 19 8 9 Plus de 15h 3 2 5

Avec au moins un des effectifs théoriques inférieur à 5, un test de Fisher a été réalisé. Le résultat du test nous donne une probabilité p = 0.0009 soit 0.09 %. Etant largement en-dessous du seuil de 5 % nous pouvons en déduire que les deux variables sont liées et ainsi valider

l’hypothèse 2a. Au vu des résultats de l’enquête nous pouvons affirmer que plus l’enseignant

est expérimenté, plus il consacre de temps à l’EDD.

• Pour vérifier l’hypothèse 2b, il faut croiser les résultats des questions 16 et 19 (cf. tableau 7) et réaliser un test du Khi² ou de Fisher selon les effectifs théoriques.

Tableau 7 : Croisement des résultats de la question 16 et 19 Réponses à la question 19 Réponses à la question 13 PES + PE moins de 5 ans PE plus de 5 ans Oui 24 4 Non 20 6

Avec au moins un des effectifs théoriques inférieur à 5, un test de Fisher a été réalisé. Le résultat du test nous donne une probabilité p = 0.49 soit 49 %. Etant largement au-dessus du seuil de 5 % nous pouvons en déduire que les deux variables sont indépendantes et ainsi

rejeter l’hypothèse 2a. Juger ne pas avoir assez de temps ne dépend pas de l’ancienneté dans

45

5. Conclusion de la deuxième partie

Cette enquête a permis de mettre en évidence que le plus gros frein au développement de l’EDD à l’école primaire est le manque de formation des enseignants sur le sujet (savoirs et outils). Il faut également noter que la densité des programmes rebute certains enseignants qui n’ont pas le temps de tout traiter, faisant ainsi passer l’EDD après d’autres domaines.

En revanche, la pluridisciplinarité de l’EDD ne semble pas poser de problème aux enseignants.

A noter qu’il faut aussi réussir à sortir de l’éducation à l’environnement pure pour ne pas mettre de côté le domaine social et le domaine économique.

Enfin je terminerai cette partie sur un point positif : pour une grande majorité d’enseignants, le développement durable et son éducation sont fondamentaux et font bien partie des missions de l’école. L’EDD est donc sur le bon chemin.

46

Partie 3 : Ma pratique de l’EDD en classe

1. Mon profil

Pour se remettre dans le contexte de la deuxième partie je pense qu’il est intéressant de voir où je me situe par rapport aux collègues interrogés.

Je fais partie des PES qui sont en reconversion professionnelle, dans la tranche d’âge 30 – 45 ans. Concernant mon ancienneté en tant qu’enseignant, je ne suis pas tout à fait un débutant puisque j’enseigne depuis 2013 comme professeur de SVT contractuel ou professeur des écoles contractuel. J’ai également de nombreuses années de pratique dans l’animation scientifique et pédagogique au sein de différentes structures.

Pour ce qui est de mes connaissances sur le développement durable, j’ai une formation initiale en environnement et ai même été formateur en développement durable à la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Guadeloupe. J’ai donc les connaissances théoriques sur le sujet mais ma pratique de l’EDD se limite à ce que j’ai pu faire en tant que professeur de SVT contractuel. Je n’avais pas eu encore l’occasion de pratiquer en école primaire avant cette année.

2. Stage en Cycle 1

Documents relatifs