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Dès l’antiquité, les Hommes ont essayé de repousser les moustiques avec des substances naturelles, végétales et minérales comme l’arsenic ou la fleur de chrysanthème. Jean de la Quintinie constatât les qualités insecticides de la quinine dans les années 1680. C’est au milieu du XXème siècle, grâce aux progrès de la chimie organique, qu’on a vu apparaître la synthèse des premiers insecticides. Ils sont plus efficaces et rémanents que les produits naturels mais également plus toxiques pour l’environnement et a fortiori l’Homme. (68)

La lutte antivectorielle ou LAV est l’affaire de tous, de chaque individu comme des instances publiques. Elle regroupe la lutte et la protection contre les arthropodes hématophages ainsi que leur surveillance. Elle comprend la lutte chimique et/ou biologique, l’action sur l’environnement, l’éducation sanitaire, les actions sociales et l’évaluation continue de toutes ces méthodes. Chacun à son échelle peut aider à diminuer l’expansion de ces nuisibles.

1 - Protections individuelles, conseils du pharmacien

a - Protection physique

La protection la plus efficace est l’éviction du contact humain-moustique, comme cela le diptère ne peut pas venir nous embêter et nous faisons barrière à la contamination.

La moustiquaire est une bonne protection car elle empêche le contact étroit avec le diptère. Pour qu’elle soit efficace, il faut s’assurer de son bon état, elle doit être intacte et dépourvue de trou pouvant laisser passer l’agresseur. Il est essentiel également de bien la positionner en évitant de toucher la peau, sinon les moustiques peuvent prendre leur repas. C’est un très bon système notamment pour la nuit. En journée, si on reste à l’intérieur d’un habitat, il existe aussi des moustiquaires à poser au niveau des ouvertures comme les portes et fenêtres.

En revanche à l’extérieur cela ne convient pas, il est recommandé de porter des vêtements clairs amples et longs qui couvrent les chevilles, avec des chaussures

49 fermées pour diminuer les surfaces atteignables par les moustiques. Pour une meilleure efficacité, on peut imprégner les vêtements ou moustiquaires avec un pyréthrinoïde. La perméthrine est un pyréthrinoïde à effet rémanent stable : l’imprégnation de vêtements conserve un effet répulsif pendant 2 mois après 4 à 6 lavages. Pour les moustiquaires, l’imprégnation est durable pendant 3 ans.

Afin de limiter le contact avec les moustiques, il est préférable de rester à l’intérieur des habitations sur la période de la journée où les moustiques sont les plus actifs. La climatisation ou les ventilateurs dans les zones d’habitation peuvent gêner le vol des moustiques et les tenir éloignés.

b - Répulsifs cutanés : protection chimique

Dans le cadre de la protection personnelle antivectorielle, un répulsif est une substance qui présente une propriété répulsive vis-à-vis des arthropodes hématophages. Repoussant le vecteur potentiel, elle limite le contact homme-vecteur. (69)

Les 10 caractéristiques idéales d’un répulsif sont :

- une efficacité prolongée sur un large spectre d’arthropodes ; - l’absence d’effet irritant sur la peau ;

- l’absence d’odeur ou une odeur agréable ;

- l’absence d’altération des fibres textiles lors de l’application vestimentaire ; - l’absence de résidu gras sur la peau ainsi qu’une résistance au lavage et à

l’abrasion ;

- l’absence d’effet sur les plastiques usuels ; - une stabilité chimique ;

- un coût raisonnable pour un usage large ; - l’absence de toxicité ;

- une rémanence suffisante. (70)

Les répulsifs cutanés appliqués sur les parties découvertes du corps permettent d’éloigner les insectes sans pour autant les tuer. Pour une utilisation optimale, ils doivent être appliqués lorsque les insectes sont les plus actifs dans la journée. La durée de protection varie en fonction des molécules, de leur concentration et de leur

50 utilisation. Baignades, transpiration, vent la diminuent. La durée de protection est en moyenne de 4 à 8 heures. Il faut toujours se référer au fabricant pour le mode d’emploi, l’âge conseillé, et le nombre d’applications. Plusieurs formes sont disponibles sur le marché : aérosol, crème, lotion ou bâton applicateur, chacun pourra y trouver son bonheur.

En cas d’utilisation concomitante de crème solaire, il faut bien veiller à mettre cette dernière au moins 20 minutes avant le répulsif pour éviter d’augmenter la pénétration cutanée du répulsif. (71)

La Haute Autorité de Santé ou HAS recommande fortement d’utiliser les substances actives faisant l’objet d’une évaluation de leur innocuité (toxicité animale et humaine, génotoxicité, écotoxicité) et efficacité dans le cadre de la réglementation européenne biocide (directive 98/8/CE). Il faut également respecter les précautions d’utilisation fournies par le fabricant. En annexe 3, on retrouve les recommandations du HCSP de 2015, concernant les répulsifs commercialisés en France, à utiliser contre les moustiques.

Les substances actives commercialisées répondant à ces critères sont : le DEET, la picaridine (icaridine ou KBR3023), l’IR3535 et le PMD. (69)

Pour se protéger des Anophèles, Aedes et Culex dans les régions à risque de maladies à transmission vectorielle, il est conseillé d’utiliser les produits avec des concentrations efficaces pendant au moins 4 heures, qui sont :

- DEET (N,N-diethyl-m-toluamide) : 35-50% - IR3535® : 20-35%

- picaridine : 20-30%

- PMD (p-menthane-3,8-diol) : 20-30%

DEET : N,N-diéthyl-m-toluamide

Le DEET a été mis au point en 1946 pour l’armée aux Etats-Unis. C’est la molécule la plus ancienne et encore également la plus utilisée étant donné son efficacité. Elle réduit la capacité des moustiques à localiser les humains. Le DEET est un répulsif efficace contre les moustiques, les tiques et autres arthropodes lorsqu'il est utilisé sur la peau ou les vêtements.

Appliqué sur la peau il apporte une protection variant de 3 à 7 heures selon la concentration du produit. On utilise des produits avec une concentration de 50% au

51 maximum.

Il n’altère pas le coton, la laine et le nylon mais peut faire fondre le plastique. Il possède une odeur désagréable et une consistance huileuse qui ne rend pas forcément agréable son utilisation. Avec une application correcte le bilan sécurité du DEET est très bon. On note tout de même quelques effets indésirables comme des irritations oculaires et cutanées. Il expose aussi à des réactions allergiques voir des effets indésirables neurologiques et cardiovasculaires lors d’applications cutanées prolongées et étendues. (69) (72) (73)

Les produits commercialisés en France contenant du DEET sont répertoriés dans l’annexe 3. Ceci est valable pour les molécules répulsives présentées ci-dessous. IR 3535® ou N-acétyl-N-butyl-ß-alaninate

Synthétisé en Allemagne en 1969, l’IR3535® est un composé synthétique approuvé par la FDA en 1999. Ce répulsif a été conçu pour cibler les moustiques, les tiques, les poux et les mouches piqueuses.

On suppose que son efficacité est due à des activités inhibitrices et excitatrices sur les neurones olfactifs des insectes. A une concentration de 25%, son temps d’efficacité est estimé à 4 heures. Il peut entrainer une irritation oculaire et une altération d’habits ou de plastiques mais génère tout de même moins d’effets indésirables que le DEET. L'IR3535® est incolore, presque inodore et biodégradable. (69)

La picaridine, icaridine, KBR 3023 ou carboxylate de sec-butyl-2-(2-hydroxyéthyl)-1- pipéridine

Introduite sur le marché dans les années 1990, la picaridine présente de nombreuses caractéristiques du répulsif idéal. Elle est inodore et sans consistance huileuse comme le DEET. De plus elle est moins susceptible d'irriter la peau. Peu d’effets indésirables graves ont été relevés et elle n'endommage pas les plastiques ni les tissus.

A une concentration de 20 à 25% la molécule a une efficacité répulsive similaire au DEET, à 50% elle présente une efficacité qui dure jusqu’à 10 heures contre les mouches, moustiques et tiques. (74)

Le mécanisme d'action de la picaridine est inconnu, mais on pense qu'elle constitue une barrière de vapeur qui dissuade l'insecte de piquer. (69)

52 Le PMD est un dérivé d’eucalyptus citronné (Corymbia citriodora) obtenu après distillation des feuilles. C’est un composé solide blanc avec une légère odeur de menthe. La première utilisation documentée a eu lieu dans les années 1960 en médecine traditionnelle chinoise. (75)

Le PMDRBO (PMD Rich Botanical Oil) que l’on retrouve sur le marché est un mélange de cis- et trans-p-menthane-3,8-diol connu sous le nom de marque Citriodiol®.

La toxicité de cette molécule est faible pour l’humain, dans le respect des indications données par le fabricant bien sûr. On note toutefois une irritation oculaire. Elle ne semble pas toxique pour l’environnement. (69)

Attention, l'utilisation de produits répulsifs chez les enfants et les femmes enceintes exige des précautions. Les femmes qui allaitent doivent être attentives à ne pas appliquer de produit au niveau du sein et à se laver les mains avant chaque tétée.

Un résumé est présenté dans le tableau 1. La substance active, les concentrations des molécules répulsives entrant dans la composition des répulsifs admis sur le marché français, l’âge à partir duquel il est possible d’utiliser ce produit ainsi que le nombre d’application maximale par jour y sont indiqués.

53 Tableau 1 : Concentration des molécules répulsives entrant dans la composition des

produits mis sur le marché (71)

c - Répulsifs en aromathérapie

Les huiles essentielles sont des liquides concentrés et hydrophobes de composés aromatiques volatils d’une plante. Elles offrent l’avantage d’être plus biodégradables que les produits de synthèse.

L'huile essentielle de citronnelle (Cymbopogon nardus), découverte en 1901, était le répulsif le plus largement utilisé avant les années 1940. Elle est encore utilisée aujourd'hui dans de nombreuses formulations malgré son efficacité inférieure à celle des produits plus récents. (72) Les autres huiles essentielles présentes sur le marché les plus communément utilisées sont celles d’eucalyptus citronné (C. citriodora), de

54 géranium rosat (Pelargonium graveolens), et de margousier ou neem (Azadirachta indica). (69) (74) L’annexe 5 regroupe les principales plantes utilisées pour leur huiles essentielles avec les molécules actives et leurs spectres d’action.

L’inconvénient des huiles essentielles est qu’elles sont très volatiles et donc ont souvent une durée d’action limitée. Selon une étude sur les moustiques réalisée en 2002, l’activité répulsive des molécules d’origine naturelle comparée au DEET ne dépasserait pas 3 à 20 minutes, excepté le PMD (p-menthane-3,8-diol) extrait d’eucalyptus citronné (C. citriodora) qui, a une concentration de 50%, peut atteindre 7 heures de protection. (76)

Étant donné leur efficacité en général inferieure à une vingtaine de minutes vis-à-vis des principaux vecteurs et des risques allergiques et de photosensibilisation la HAS déconseille l’utilisation des huiles essentielles comme répulsif cutané.

Certains utilisateurs sont gênés par l’odeur que dégagent ces composés et la sensation huileuse lors de l’application cutanée. De nouvelles formulations pourraient augmenter la durée d’action ainsi que l’acceptabilité des utilisateurs.

Les recherches sur les répulsifs à base de plantes sont un domaine en constante augmentation depuis que les consommateurs demandent des moyens de protection « naturels » contre les vecteurs de maladies des arthropodes. Il s'agit de trouver un produit sûr, agréable et respectueux de l'environnement.

d - Insecticides

A la différence des répulsifs, les insecticides provoquent la mort de l’insecte. Certains peuvent avoir un effet répulsif en plus de l’effet insecticide. Cependant, leur utilisation doit être limitée au strict nécessaire pour ne pas détruire d’autres espèces d’insectes essentiels.

La perméthrine

Commercialisée en 1973, la perméthrine est un pyréthrinoïde. C’est un dérivé de pyréthrine naturelle extraite de fleurs de chrysanthèmes. La perméthrine agit comme un répulsif et un insecticide très efficace contre les tiques, les moustiques et autres arthropodes.

55 Une forte excitation du système nerveux de l'insecte et le blocage du mouvement du sodium dans les cellules entraînent la paralysie.

La perméthrine est souvent utilisée sur les vêtements, les chaussures, les moustiquaires et le matériel de camping. Pour être efficace, elle doit être réappliquée tous les cinq lavages. C’est l’insecticide majeur sur le marché.

Les pyréthrinoïdes sont peu volatils. En faible quantité, ils semblent peu toxiques. Ils sont peu absorbés par la peau et sont rapidement métabolisés en dérivés non toxiques. Quelques effets secondaires peuvent apparaitre : des démangeaisons, des irritations nasales ou oculaires et de la peau. Des effets sur la reproduction, la mutagénicité et des altérations du système immunitaire sont possibles. (73)

Autres insecticides

D’autres insecticides sont disponibles sur le marché, ils font également partie de la famille des pyréthrinoïdes et ont une action neurotoxique. On peut citer la deltaméthrine utilisée pour imprégner les vêtements ou moustiquaires. (77) (78)

e - Autres techniques pour repousser les moustiques

La HAS considère que l’on peut utiliser d’autres méthodes pour repousser les moustiques mais en complément de celles vues précédemment. Elle a recensé : les aérosols pour utilisation ponctuelle, les insecticides à diffusion continue sous formes de plaquettes chauffantes (prises électriques) ou sous forme de liquide (diffuseurs électriques) pour l’intérieur. Les serpentins fumigènes doivent être réservés à un usage extérieur et de courte durée.

Certains des produits cités précédemment sont potentiellement efficaces mais manquent cependant d’information sur les doses délivrées de données techniques, ce qui empêche une évaluation avec rigueur par les comités scientifiques. Il s’agit des produits aérosols ou spray pour l’environnement, diffuseurs électriques à recharges liquides, serpentins fumigènes, bougies, bracelets, pièges lumineux ou avec produits attractants.

D’autres produits sont utilisés mais cependant il n’existe pas d’étude probante montrant leur efficacité comme les appareils à ultrasons, la vitamine B1, l’homéopathie, les raquettes électriques, les rubans ou papiers autocollants gluants sans insecticide. (69)

56 Il serait judicieux de mettre en place des études scientifiques afin de confirmer leur efficacité.

Figure 16. Efficacité des moyens de prévention disponibles contre les piqûres de moustiques d'après le Haut Conseil de la Santé Publique 2019 (79)

f - Pistes de recherche

Les programmes de lutte contre les moustiques reposent souvent sur l’utilisation d’insecticides chimiques qui entrainent souvent l’apparition de résistances chez les vecteurs ainsi que d’autres problèmes tels que la pollution de l’environnement et la bioaccumulation au sein de la chaine alimentaire. Ce phénomène engendre une altération de la santé des populations humaines et animales dans le monde entier, ainsi qu’une perte de biodiversité de manière plus générale. C’est pourquoi il est impératif de développer de nouvelles stratégies de lutte, comme de nouveaux insecticides respectueux de l’environnement. (80)

Protéines de liaison olfactive

Les protéines de liaison olfactive (OBP pour « odorant-binding proteins ») peuvent constituer une piste de recherche, tout comme les récepteurs des odeurs (OR pour

57 « odorant receptors »). Situées dans les antennes des insectes, les protéines de liaison olfactive seraient impliquées dans le transport des substances odorantes vers les récepteurs des odeurs. Cela permettrait la transmission de signaux spécifiques odorants agissant sur le plan comportemental.

Cette approche visant à interférer dans la voie olfactive des moustiques offre d’excellentes cibles dans la lutte antiparasitaire. L’insecte ne pouvant plus localiser sa proie, cela entrainerait une diminution du nombre de piqûres.

Toujours en phase de recherche pour concevoir des molécules de liaison spécifique, ce nouvel outil permettrait de réaliser des antagonistes forts afin d'améliorer les réponses comportementales souhaitées des insectes nuisibles. On pourrait également réduire l'utilisation d'insecticides et la résistance à ces produits qui en découle. (81)

Phytothérapie

L’utilisation de certaines plantes, grâce à une partie de leurs composés, a permis l’obtention de résultats positifs quant à leur potentiel larvicide. On peut citer par exemple la menthe sylvestre (Mentha longifolia) (oxide de pipériténone), le cumin (Cuminum cyminum) (ρ-cymène, β-pinène, cuminaldéhyde), la camomille sauvage (Matricaria recutita) (α-bisabolol) ou encore la coriandre (Coriandrum sativum) (linalool, 2,6-octadién-1-ol). Les résultats concernant le potentiel larvicide de ces composés végétaux ont été obtenus in vitro en laboratoire. L’efficacité in vivo, soit « en vie réelle », n’est pas garantie au vue du manque de connaissances scientifiques actuelles.

Ces produits présentent les avantages d'être bon marché, respectueux de l'environnement, biodégradables et sans danger pour les organismes non ciblés. Des efforts collectifs sont désormais nécessaires pour tirer parti des connaissances accumulées sur l'action phytochimique contre les moustiques. Il est de plus en plus évident que la combinaison de produits botaniques et de biopesticides entraînera une meilleure activité par rapport aux produits phytochimiques isolés.

A terme, on espère pouvoir les utiliser dans les programmes de lutte intégrée contre les parasites. (80)

Nouvelles formulations galéniques

La formulation de chaque molécule active est aussi très importante car elle permet de libérer un produit avec une concentration idéale et qui dure dans le temps. Les

58 nouvelles formulations de répulsifs pour insectes sont basées sur la libération de systèmes tels que les micro et nanocapsules polymériques, les micro et les nanoparticules, les nanoémulsions/microémulsions, les liposomes, les hydrogels et les cyclodextrines (Figure 17). Les nouvelles formulations sont composées de matériaux tels que des polymères ou des lipides. En fonction des matériaux, diverses propriétés sont mises à profit : libération prolongée des actifs, augmentation de la sécurité de la formulation avec une meilleure stabilité du produit, meilleure tolérance cutanée avec diminution du passage systémique, faible coût, biodégradabilité… (74)

Figure 17. Systèmes de libération des molécules actives.

Nanoparticules lipidiques solides (noyau composé de matière lipidique solide et enveloppée d'une monocouche de tensioactif), nanoémulsions et microémulsions (noyau composé d'un matériau lipidique liquide enveloppé par une monocouche de tensioactif), polymère en micro ou nanocapsules (noyau pouvant être un matériau liquide enveloppé par une paroi polymère), liposome (noyau aqueux impliqué par une bicouche phospholipidique), gel micellaire nanostructuré (micelles formées par un tensioactif polymère avec des groupements micellaires gel formation de la structure) et cyclodextrines (cage moléculaire d’origine naturelle qui permet d’encapsuler diverses molécules) (74)

59 2 - Protection collective

a - Action sur l’environnement

Pour éviter l’éclosion de nouveaux moustiques, il est important de commencer par supprimer autant que faire se peut les gites larvaires. Cette phase larvaire est courte, elle dure entre 4 et 6 jours après l’éclosion des œufs. Toute réserve d’eau stagnante à l’extérieur comme au sein des domiciles peut servir de lieu de ponte : soucoupes de pots de fleur, égouttoirs à vaisselle, récipients abandonnés, pneus, … L’urbanisation procure des points d’entrées pour les espèces urbaines de moustiques : travaux, dépôts sauvages, mauvais écoulements d’eau pluviale, cimetières, … La nature offre également des gites larvaires. Le creux d’un rocher ou une feuille permet la rétention d’un petit volume d’eau mais suffisant. En effet, peu d’eau permet à l’œuf de moustique de se développer.

Il est impossible de tout contrôler, cependant il est important de rester vigilent et d’appliquer quelques simples recommandations afin de limiter les gites larvaires :

- éliminer les réserves d’eau stagnante : déchets divers, pneus usagés, vases, coupelles et autres en veillant à verser l’eau sur un sol absorbant de façon à éviter la poursuite du cycle de l’insecte dans un endroit humide ;

- laver les récipients vidés d’eau stagnante pour y décoller les éventuels œufs restants ;

- changer l’eau des pots de fleur une fois par semaine, remplir les soucoupes de sable, cela permettra un maintien de l’humidité en évitant la stagnation d’eau ; - vérifier le bon écoulement des eaux de pluie ou usagées, nettoyer régulièrement

les gouttières et caniveaux ;

- protéger les réservoirs d’eau en les couvrant avec un tissu par exemple. (82) Pour exemple la Figure 18 illustre la répartition des lieux de ponte d’A. albopictus.

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Figure 18. Répartition des lieux de ponte d'Aedes albopictus (83)

Les gîtes de reproduction d’A. albopictus sont en majorité fabriqués par l’Homme et se trouvent souvent au sein des habitations ou sur le domaine public. Il est impossible de les recenser tous, d’autant que beaucoup sont temporaires, aléatoires ou difficiles d’accès. C’est un moustique qui se déplace peu, allant jusqu’à une centaine de mètres autour du lieu de ponte.

La façon la plus efficace et radicale de se protéger des nuisances d’A. albopictus reste de supprimer, autant que possible, physiquement ces gîtes. (84)

b - Education sanitaire

L’éducation sanitaire est la clé de la prévention des maladies. Ici l’adhésion et l’implication de la population est primordiale car l’action de chacun a une répercussion sur la santé de tous. D’autant plus qu’on sait que la majorité des gîtes larvaires sont présents chez les particuliers. Pour convaincre chacun de l’intérêt d’agir, plusieurs actions et outils sont mis en place : articles de presse, sites web,

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