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Problématique et hypothèses de travail :

1. Présentation du test « EVIP »

L’échelle de vocabulaire en images Peabody (EVIP) créée par Dunn et coll parue en 1993 est à la fois un test psychométrique et psychopédagogique, adapté en français du « Peabody Picture Vocabulary Test (PPVT) ». Il permet d’étudier le stock lexical passif de sujets âgés de 2 ans 6 mois à 18 ans, à condition que ces derniers disposent d’une vision et d’une audition satisfaisante. Ils doivent également accéder à une compréhension efficiente de la langue française.

L’EVIP propose 170 items en tout, classés par difficulté croissante. Chaque planche présentée est composée de quatre images en noir et blanc. Le sujet doit alors désigner l’image qui correspond au mot stimulus énoncé par l’examinateur. La durée de passation de l’épreuve est variable. Elle se situe en moyenne entre 8 et 2O minutes.

Les auteurs ont recueilli l’échantillonnage de ce test au Canada, grâce à la participation de 2038 jeunes ayant pour langue maternelle le Français.

Le matériel à disposition

Le test EVIP est composé de deux formes, la forme A, et la forme B pour éviter l’effet re-test. Trois éléments composent le matériel qui permet l’application du test.

 Tout d’abord, le manuel de présentation de l’échelle et des consignes. L’examinateur

trouve des renseignements généraux mais aussi techniques sur les spécificités de la cotation notamment.

 Ensuite, les séries de planches de dessins. Deux séries de planches sont proposées, toutes deux se rapportant respectivement à la forme A et à la forme B de l’échelle. Chaque planche est constituée de quatre images en noir et blanc, disposées à l’identique au fil des pages. 5 planches d’entraînement précédent les 170 items du test.

56  Enfin, une feuille de notation est proposée pour chaque forme. Sur ces feuilles de réponses, on retrouve la liste des 170 mots proposés au sujet. Chaque mot est associé à une clef qui permet de repérer les réponses justes et ainsi de procéder directement à la notation.

Les objectifs du test

L’EVIP a deux grands objectifs :

- Apprécier l’étendue du vocabulaire acquis par le sujet jusqu’au moment de la passation du test.

- Dépister d’éventuelles difficultés concernant les aptitudes scolaires en fonction du niveau scolaire.

Il possède de nombreuses qualités mais aussi quelques « limites ».

Les limites reconnues du test

L’EVIP est une échelle de dépistage qui recueille les performances du sujet concernant son vocabulaire d’écoute. Il apporte à l’examinateur des réponses concernant les connaissances lexicales du sujet et permet de mesurer en partie les aptitudes scolaires (habiletés verbales) chez des sujets qui répondent au critère suivant: l’enfant évolue dans un milieu où la langue maternelle et la langue d’usage sont le Français, la langue employée à l’école.

Ainsi, si « le test de vocabulaire s’avère de loin le meilleur indice de succès dans les études » (Dunn et coll, 1993), il ne faut néanmoins pas le confondre avec des tests qui mesurent plus précisément l’intelligence en général et qui comportent notamment des épreuves de vocabulaire. Il faut donc éviter une trop grande généralisation de ce test, qui est considéré comme un examen de dépistage et non comme un test d’intelligence à part entière.

Les qualités reconnues du test

Le test EVIP possède de nombreux atouts :

- Le lexique utilisé est connu dans tous les pays ayant pour langue maternelle le Français.

57 - Les images sont nettement dessinées et permettent une reconnaissance aisée.

- L’échelle s’adresse à des sujets de tous les âges, de la petite enfance jusqu’à l’âge adulte.

- La passation est rapide et ne demande pas de capacités attentionnelles trop importantes.

- Le test n’est pas chronométré, il évalue ainsi les compétences propres et non la rapidité.

- Les items sont proposés par ordre de difficulté ascendante. - Le système de notation est rapide et précis.

- Le test permet une passation individuelle.

- Les épreuves ne requièrent pas de lecture ni d’écriture de la part du sujet, ce qui permet aussi aux sujets analphabètes et dyslexiques de participer à la passation.

- Seule une petite réponse motrice peut suffire. Les personnes handicapées peuvent ainsi être évaluées par cette échelle, qu’il s’agisse par exemple d’un handicap moteur ou d’un déficit langagier sévère.

- L’administration du test ne nécessite pas de formation particulière.

- Il peut servir à apprécier le développement d’âge préscolaire, « puisque dès l’âge de trois ans le vocabulaire s’avère un indice majeur de développement intellectuel » (Dunn et coll, 1993).

- Les aptitudes scolaires des enfants peuvent être évaluées et les résultats obtenus permettent ainsi des orientations pédagogiques stratégiques.

En conclusion, ce test de désignation d’images présente de nombreux avantages. La rapidité de son administration, la facilité de cotation et la clarté des consignes permettent un usage aisé et un aperçu rapide des compétences du sujet concernant le stock lexical passif dont il dispose.

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Les modalités d’usage

Les modalités d’usage sont diverses et variées. Dans les cas où l’EVIP est employé comme outil de mesure de rendement quant au vocabulaire ou comme indice d’aptitude scolaire ou habileté verbale, en voici quelques exemples d’utilisation:

- Lors d’un examen psychométrique complet, il peut être judicieux d’introduire l’échelle EVIP en premier lieu. En effet, son aspect attrayant et peu coûteux sur le plan oral permet de favoriser l’installation d’un climat chaleureux et décontracté.

- L’EVIP et sa version anglaise (le PPVT) peuvent être proposés conjointement afin de recueillir des informations concernant le vocabulaire d’un sujet bilingue français-anglais.

- Les étudiants anglophones inscrits dans des universités où le français est la langue d’instruction pourront être soumis au test afin d’évaluer le niveau d’écoute et ainsi envisager un perfectionnement de la langue.

- L’échelle EVIP peut également être utilisée comme outil de recherche, notamment dans les études concernant le bilinguisme.

- Le test permet d’évaluer régulièrement l’enfant afin de prendre connaissance de ses progrès, grâce à la forme B notamment (re-test).

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