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5.2.1 Lien avec la question de recherche

A la suite de cette revue de littérature, les auteures ont la possibilité

d’inventorier différentes interventions. L’objectif étant de savoir si des effets

positifs, ainsi que des actions efficaces existent vis-à-vis de la question de

recherche amené par le groupe : « Quelles sont les interventions de soins

probantes pouvant être proposées par les infirmières et les proches aidants pour

diminuer les douleurs et la fatigue ainsi que pour améliorer la qualité de vie des

personnes atteintes de sclérose en plaques ? ».

La première intervention proposée concerne la réflexologie ; de manière

générale, les résultats sont significativement positifs. En effet, les membres du

groupe peuvent répertorier trois articles qui évaluent cette intervention. Selon

Hughes, Smyth et Lowe-Strong (2009), la douleur est diminuée par la réflexologie

qui agit sur d’autres symptômes tels que la qualité de vie et la fatigue. Cette

étude démontre qu’une réflexologie simulée (placebo) est aussi efficace qu’une

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réflexologie de précision. D’après Nazari, Soheili, Hosseini et Shaygannejad

(2016), la réflexologie est plus efficace que la relaxation pour soulager la douleur

chez les femmes atteintes de SEP. Cependant, ces deux thérapies peuvent être

recommandées comme des techniques efficaces. Dans une troisième étude

menée par Miller, McIntee et Mattison (2012), la réflexologie n’a démontré aucun

résultat significatif sur les différents symptômes évalués. Toutefois, les auteurs

soulignent que c’est une thérapie facilement réalisable qui n’engendre aucun effet

secondaire.

La massothérapie, quant à elle, améliore la douleur, l’équilibre et la vitesse

de marche comme le démontre l’étude de Negahban, Rezaie et Goharpey (2013).

Toujours selon ces auteurs, la massothérapie est plus efficace que la thérapie

combinée (massothérapie et thérapie par l’exercice) elle-même plus efficiente

que la thérapie par l’exercice. Schroeder, Doig et Premkumar (2014) affirment

que la massothérapie a un effet bénéfique sur la santé globale malgré des

résultats non significatifs concernant le test de marche de six minutes (6MWT)

ainsi que le questionnaire de la qualité de vie de Hambourg (HAQUAMS). De plus,

il s’agit d’un traitement sans risque, non invasif aidant à gérer les crises

symptomatiques des patients.

Une étude sur la méditation met en évidence une amélioration de la qualité

de vie et une réduction de la douleur après deux mois de thérapie. (Tavee et al.,

2011)

A propos de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), certains auteurs

tels que Calandri, Graziano, Borghi et Bonino (2016) affirment qu’elle modifie de

manière positive la santé mentale et diminue les affects négatifs tels que la

présence d’émotions négatives ainsi que la limitation des rôles sociaux en raison

de problèmes émotionnels. Selon ces auteurs, la TCC favorise, donc, la qualité

de vie et le bien-être psychologique à long terme. D’après l’étude de Van Kessel

et al. (2008), la TCC, ayant plus d’efficacité que l’entraînement à la relaxation,

est un traitement clinique reconnu contre la fatigue. Toutefois, la thérapie

combinée reste la meilleure option. L’effet est maintenu pendant la période de

suivi de six mois avec ces deux thérapies.

Concernant la revue systématique de Wendebourg et al. (2017), les auteurs

mettent en évidence une plus grande diminution de la fatigue avec le programme

éducatif ayant une approche basée sur la TCC par rapport à un enseignement au

patient pour la gestion de la fatigue au quotidien. Cette revue démontre

également que les approches individuelles réduisent la fatigue plus efficacement

que les approches de groupes. Néanmoins, selon trois articles, les thérapies de

groupes apportent des effets bénéfiques. L’étude menée par Wendebourg et al.

(2016), au sujet d’une intervention de groupe cognitivo-comportementale basée

sur les principes de la TCC et d’information pour les patients à l’aide de données

probantes lors d’entrevues ou de groupe de paroles, révèle que l’auto-efficacité

de l’adaptation à la maladie s’améliore et peut, ultérieurement, réduire la fatigue.

Selon Boosman, Visser-Meily, Mejer, Elsing et Post (2011), une intervention

éducative de groupe engendre un effet positif sur la qualité de vie sans

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augmenter la fatigue. Dans une autre étude, une intervention psychologique en

groupe vise à favoriser l’adaptation des patients à leur maladie. (Borghi et al.,

2017) Par la suite, l’ouverture au changement s’est graduellement stabilisée

démontrant un effet positif de la thérapie. (Borghi et al., 2017)

Dans cette étude, un groupe d’éducation auto-dirigée est comparé à une

consultation téléphonique associée à une surveillance à domicile. (Turner et al.,

2016) Les personnes ayant reçu les consultations téléphoniques et la surveillance

à domicile ont pu voir une amélioration significative de la fatigue, de la dépression

et une meilleure condition physique. (Turner et al., 2016) Les auteurs prouvent

que ces interventions réduisent les coûts et le temps de déplacement ainsi que

la charge dans les centres médicaux.

Enfin, les deux études basées sur le Mindfulness mettent en évidence certains

résultats communs tels que l’amélioration de la fatigue et la diminution de

l’anxiété. Respectivement, l’étude menée par Grossman et al. (2010) démontre,

en plus, une amélioration de la qualité de vie et du bien-être. L’intervention basée

sur la pleine conscience indique la faisabilité, l’acception, la satisfaction et

l’adhésion à un programme de formation de pleine conscience. La dernière étude

atteste l’efficacité d’une vidéoconférence concernant la réduction de la douleur,

de la dépression et de l’impact psychologique de cette maladie. (Bogosian et al.,

2015) Cette dernière intervention est accessible, réalisable et a un impact sur les

coûts de prestations.

5.2.2 Biais rencontrés et recommandation pour la recherche

Les membres du groupe considèrent qu’il est important de présenter les

limites rencontrées et les recommandations futures à la suite des quinze articles

sélectionnés.

Les biais le plus fréquemment relevés par les auteurs sont les

échantillonnages trop restreints, des écart-types trop grands et une absence

d’évaluation à long terme. A la suite de cela, s’ajoute un manque de

randomisation des participants, un manque de rigueur dans l’expérimentation,

une durée des interventions trop courte, des thérapies effectuées par un seul

professionnel pour le groupe d’intervention et témoin, une impossibilité de

généraliser les résultats aux patients atteints de SEP sévère ainsi que des

résultats basés sur des mesures auto-évaluées.

Par conséquent, pour la recherche future, diverses recommandations sont

proposées par la majorité des auteurs. Parmi celles-ci, les auteurs préconisent un

échantillonnage plus important, une répartition aléatoire des participants ainsi

qu’un suivi sur le long terme (> 6 mois). Une méthodologie plus rigoureuse serait

également nécessaire pour confirmer les résultats. Dans plusieurs articles, le

mécanisme d’action n’était pas clairement explicité, les auteurs recommandent

alors des études plus approfondies. Selon Wendebourg et al. (2017), il faudrait

des recherches supplémentaires pour examiner comment différencier les

éléments d’intervention et de soutien pouvant être combinés pour optimiser les

effets d’interventions ciblant la fatigue. Concernant la massothérapie, des études

complémentaires seraient appropriées pour identifier les effets de cette

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intervention sur les individus avec une gravité de SEP variable. De plus, les

participants ne devraient pas avoir effectué des thérapies de massages six mois

avant le début de l’étude. (Schroeder et al., 2014) Par rapport aux études sur la

thérapie cognitivo-comportementale (TCC), les auteurs recommandent de se

concentrer davantage sur les stratégies visant à accroître la participation des

patients. (Calandri et al., 2016) Outre cela, il serait approprié de déterminer quels

aspects de la TCC sont les plus efficaces pour les patients atteints de SEP ainsi

que d’effectuer une analyse coûts / avantages de la TCC par rapport à

l’entraînement à la relaxation. (Van Kessel et al., 2008) En ce qui concerne la

méditation, les auteurs préconisent la possession d’une documentation pratique

à domicile dans le but de soutenir davantage les preuves croissantes indiquant

que la méditation peut être utile chez ces patients. (Tavee et al., 2011) Par

rapport à la thérapie de pleine conscience, les auteurs recommandent l’utilisation

d’indices de bien-être plus objectifs et ciblés sur chaque patient individuellement.

(Grossman et al., 2010) A propos de la réflexologie, il serait bénéfique d’inclure

des massages sans contact direct avec le pied pour le groupe témoin ou même,

que ce groupe ne reçoive aucune thérapie cutanée. Cela permettrait donc une

distinction plus claire entre les effets de la réflexologie et une réponse au placebo.

(Miller et al., 2012) Pour terminer, des études futures pourraient mettre en

évidence des facteurs contribuant à des résultats positifs ; en particulier pour qui,

et dans quelles circonstances l’intervention est la plus efficace et la mieux

indiquée pour les consultations par téléphone. (Turner et al., 2016)

5.2.3 Lien avec le cadre théorique

Dans ce point, les auteures mettent en lien leur travail avec le cadre théorique

référé. Le Quality Caring Model est facilement applicable dans la pratique car

cette théorie se fonde, d’une part, sur des messages non verbaux que font

régulièrement les infirmières sans forcément s’en rendre compte, tels que

maintenir un contact visuel, sourire ou se positionner en face du patient lors de

discussions. Les professionnels peuvent également bénéficier de ces apports car

la théorie de Duffy (2013) insiste sur la prise en charge des patients mais

également des soignants dans le but de prodiguer des soins de qualité. Selon

Duffy, si les professionnels prennent également soin d’eux, se sentent bien dans

une équipe ou ont des interactions positives entre collègues, une amélioration

des résultats de santé chez les patients est perceptible en générant un sentiment

de cared for. En effet, lorsque ce sentiment est engendré chez les patients, ces

derniers sont plus disposés à se centrer sur des nouveaux apprentissages, ce qui

peut être intéressant dans le cadre des interventions proposées précédemment

par les membres du groupe. Le patient devient alors expert de sa maladie et de

la gestion de ses symptômes et parvient, au travers d’une relation de caring, à

influencer sa qualité de vie. (Duffy, 2013) De plus, le cadre théorique considère

le patient comme étant unique, ce qui est approprié dans ce travail autour de la

SEP car les symptômes sont variables et imprévisibles d’un individu à l’autre. De

ce fait, les soignants doivent individualiser leurs soins en fonction du patient.

(Duffy, 2013)

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