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4. ANALYSE COMPARATIVE DES SCENARII DE GESTION OPTIMISÉE DES DÉCHETS

4.2 Présentation des résultats et analyse

Grâce à l’analyse menée sur les trois scenarii proposés, les caractéristiques de chacun peuvent être comparées, afin de guider le choix de la direction de TTA, dans le scénario à sélectionner pour le nouveau marché.

4.2.1 Présentation des résultats

La figure 4.1 illustre visuellement les résultats de l’analyse sur un diagramme-araignée. La grille d’évaluation détaillée est consultable en annexe 5. Selon la méthode d’évaluation, plus la note est faible, moins le scénario est performant sur ce critère. Ceci se traduit sur le diagramme par le fait que plus la toile est étalée et donc moins proche du centre, plus le scénario est optimal selon les critères évalués.

Figure 4.1 Comparatif de la performance des scenarii

Le scénario de base diffère peu de la gestion actuelle. Les DND ne sont pas triés, mais une mise en conformité réglementaire est opérée grâce à la mise en place d’une gestion collective des DD. Associée à cela, la construction d’un Point-Vert offre un réel « plus » en termes de service aux usagers. Ce scénario répond également à la problématique des dépôts sauvages grâce aux bennes qui peuvent d’être fermées. Toutefois, les usagers sont en demande du tri et ce scénario ne comble

plan environnemental. Par contre, le scénario de base se démarque par son côté économique en termes d’investissements et de coût estimé du marché. En effet, à part le Point-Vert, les modalités de gestion restent les mêmes. Ce scénario relève alors d’une gestion actuelle optimisée, qui est relativement facile à mettre en place à court terme.

Le scénario intermédiaire a les avantages de représenter une avancée significative en proposant un niveau de tri, sans pour autant engendrer un changement profond pour les usagers et le ST. Il nécessite toutefois que les entreprises adhèrent rapidement aux nouvelles modalités de gestion, car des investissements de stockage sont nécessaires. Le volume des contenants est d’ailleurs calibré pour les tonnages générés. Sur le plan environnemental, il permettrait de dévier de l’enfouissement jusqu’à 26 % des déchets de la plateforme. Un suivi du service technique en amont et au début du marché est cependant inévitable pour favoriser la bonne mise en œuvre du nouveau marché.

D’un point de vue environnemental, le scénario optimal est le plus performant, car le tri d’un grand nombre de matières est proposé et des démarches de réduction sont mises en place. Cependant, il n’existe actuellement aucune réglementation emballage et très peu de filières de recyclage sont en places en NC. À court terme, ce scénario est donc difficilement envisageable ce qui explique ses piètres performances d’un point de vue technique et de délais de mise en œuvre. Des concertations reprendront d’ici septembre 2017 sur l’implantation d’une réglementation. Si celle-ci voit le jour, des filières se mettraient « naturellement » en place, appuyant la légitimité de ce scénario. Ceci va de pair avec le poids économique de celui-ci. En effet, la quasi-totalité des matières recyclables récupérées en Calédonie est exportée en Nouvelle-Zélande ou Australie. Pour certains déchets, il est donc plus économique de les enfouir.

4.2.2 Analyse et discussion

Pour l’ensemble de ces scenarii, différents éléments sont à discuter afin de les replacer dans le contexte insulaire et aéroportuaire. Il faut par exemple tenir compte du fait que l’isolement du territoire et principalement l’éloignement par rapport à la métropole induit des délais de livraison de matériel allongés en comparaison à l’Europe. Plus le scenario nécessite l’utilisation d’équipements précis ou faisant appel à une technologie « moins classique », plus les délais de réponse à l’appel d’offres doivent être grands. Dans les milieux insulaires à caractère isolé, les prétentions de technologies applicables au territoire doivent être mesurées en cohérence avec les capacités techniques. Par exemple, une machine comme un compacteur peut être importée, mais la disponibilité des pièces de rechange ou la formation des techniciens sur place doivent être considérées. Ceci va de pair avec la capacité des entreprises locales à répondre à l’appel d’offres. Plus le cahier des charges est strict, moindre sera le nombre d’entreprises locales en capacité de répondre. La taille du territoire limite également la taille d’offreurs potentiels, ce qui peut aussi se répercuter sur la compétitivité en termes de coûts des offres proposées.

L’économie d’un territoire insulaire reste plus fragile qu’un vaste espace, surtout lorsqu’une partie de son organisation est soumise à des échanges extérieurs. En effet, il est d’autant plus menacé par des

économiques chez les pays partenaires. Cette insularité va souvent de pair avec un gisement plus restreint si l’on considère le domaine des déchets. Cet effet de taille est aussi limitant lorsqu’une grande partie des options de traitement et de valorisation des déchets se trouvent à l’étranger. À titre d’exemple, l’organisme Trecodec, s’est vu refuser le traitement de certains déchets en Chine, car le gisement calédonien n’était pas assez conséquent et donc intéressant économiquement pour eux (B. Creugnet, conversation orale, novembre 2017). Les options et les marges de manœuvre en termes de coûts sont de ce fait plus limitées.

Outre ces éléments techniques, un important effort de communication et de sensibilisation est nécessaire pour les trois scenarii. Bien que le scenario de mise en conformité soit calqué sur la gestion actuelle, certaines modalités de stockage (benne à vidanger) et de collecte sont modifiées. Les usagers doivent être concertés afin qu’ils intègrent rapidement ces nouveaux changements. De plus, la mise en place d’une collecte mutualisée des DD et la mise à disposition d’un espace où déposer les déchets REP suppose un encadrement plus strict des usagers dans leur tri. Une justification de « non-connaissance réglementaire » et d’une gestion interne des DD entraînait une sorte de laxisme à ce sujet chez les usagers. Il en va de même pour les deux autres scenarii. La direction aéroportuaire devra se placer comme organe coercitif vis-à-vis des usagers en cas de non- respect de la réglementation de la plateforme. Ce durcissement directionnel peut toutefois questionner, car les usagers sont aussi des « clients » de la CCI-NC. Cet élément est d’autant plus palpable du fait qu’une compagnie aérienne dispose du monopole en NC. Son pouvoir et son influence sur le fonctionnement de TTA doivent être d’autant plus considérés, car son activité est une des principales sources de revenus de l’aéroport.

Dans un contexte plus global, la réglementation emballage qui doit d’être prochainement instaurée en NC est un des principaux leviers à moyen terme qui risque d’inverser cette dualité controversée entre l’enfouissement des déchets ou l’exportation pour recyclage à plusieurs milliers de kilomètres. De concert, il serait intéressant que les instances publiques se placent comme moteur de démarches de réduction amont plutôt que de tenter de juguler les flux aval. En effet, le recyclage est le troisième échelon de la hiérarchie des 3RV-E ce qui induit que cette modalité de gestion ne doit pas être priorisée. Des politiques de réduction, de réemploi ou encore des démarches d’écologie industrielle sont des éléments qui devraient être systématiquement étudiés en corrélation avec des initiatives d’amélioration de la gestion des déchets.

Cette analyse comparative a donc permis de mettre en lumière les forces et les faiblesses de chaque scénario sur le plan : des services aux usagers, environnemental, économique, et technique. Il a aussi été question du nuancer ces scenarii et de les rapporter dans des éléments de contexte plus concret que sont la NC et les défis des milieux insulaires et aéroportuaires.

5. ASSITANCE A LA MAÎTRISE D’OUVRAGE ET ACCOMPAGNEMENT DES USAGERS :

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