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Présentation du modèle éléments finis ALE 2D de la coupe orthogonale

Chapitre 3 : Résultats et discussions

3.3 Présentation du modèle éléments finis ALE 2D de la coupe orthogonale

géométriquement trois parties : la pièce, l’outil et le copeau. Les nœuds qui sont à l’intérieur des domaines pièce et copeau sont des nœuds ALE. Ils ont une vitesse particulière qui diffère de celle de la matière. Dans leurs mouvements ils n’ont pas l’obligation de suivre la matière. C’est ce comportement cinématique imposé à ces nœuds qui permet de limiter les problèmes de distorsion sévère du maillage rencontrés souvent dans la simulation des procédés en grande déformation. La vitesse des nœuds ALE n’est pas fixe ; elle dépend des conditions cinématiques à chaque incrément du temps. Sur le contour de la pièce et du copeau, les surfaces sont eulériennes ou du type ‘sliding surface’, Figure 3-1. Les nœuds des surfaces eulériennes sont fixes. Les nœuds des ‘sliding surface’ ont un comportement double. Ils sont eulériens dans la direction tangentielle et lagrangiens dans la direction normale. Ce qui permet au maillage de suivre la matière dans la direction normale. Les nœuds de l’outil de coupe sont purement lagrangiens. Contrairement aux modèles lagrangiens où l’outil de coupe se déplace dans la direction d’écoulement de la matière pour arracher la matière et former le copeau,

-71-

dans ce modèle ALE, l’outil de coupe est fixe et la matière s’écoule autour de l’arête de coupe.

Figure 3-1 : Coupe orthogonale : présentation du modèle ALE.

Contrairement aux modèles lagrangiens où l’outil de coupe se déplace dans la direction d’écoulement de la matière pour arracher la matière et former le copeau, dans ce modèle ALE, l’outil de coupe est fixe et la matière s’écoule autour de l’arête de coupe. On fait rentrer la matière avec la vitesse de coupe V par une surface eulérienne. Elle ressort avec la même vitesse par une autre surface eulérienne, Figure 3-1. La formation du copeau se fait dans la zone de cisaillement primaire qui représente une zone d’accommodation où la vitesse des particules de matière passe progressivement de la vitesse de vitesse de coupe à la vitesse du copeau. Ceci se traduit par une déformation plastique intense dans la zone de cisaillement primaire. Ainsi à partir d’une géométrie initiale donnée au copeau, l’approche permet une augmentation ou diminution de la longueur de contact et de l’épaisseur du copeau en fonction des conditions de coupe et des conditions tribologiques du contact pour converger vers une solution quasi-stationnaire.

La loi de comportement de Johnson-Cook donnée par l’équation (2.19) est utilisée pour modéliser le comportement thermo-viscoplastique isotrope du matériau de la pièce. L’outil de coupe est supposé rigide. Le modèle éléments finis est basé sur une approche thermomécanique couplée donnée par la résolution de l’équation du mouvement et de l’équation de la chaleur :

-72- ɺɺ

v

div

σ

- f =ρu (3.1)

σ

désigne les contraintes de Cauchy, fv les forces de volume,

ρ

la masse volumique,uɺɺ

l’accélération.

− = v

cT k T q

ρ ɺ ∆ ɺ (3.2)

avec c la chaleur spécifique, k la conductivité thermique,

qɺ

v une source de chaleur volumique. Compte tenu du fait que les contraintes dépendent de la température via la loi de comportement, on a un problème fortement couplé. Par ailleurs, dans l'équation de la chaleur (3.2), la source de chaleur volumique est due à la déformation plastique, qui est fonction de la contrainte, la déformation, la vitesse de déformation et de la température. L'intégration temporelle explicite est mieux appropriée pour calculer simultanément à chaque incrément de temps l'interdépendance de la variation des paramètres thermomécaniques (contrainte, déformation, vitesse de déformation et de température). Ainsi, la solution du problème thermomécanique est basée sur un algorithme dynamique explicite où les déplacements et les vitesses sont calculés en fonction des quantités qui sont connues à l'incrément précédent.

Le frottement local à l'interface outil-copeau est modélisé par la loi de frottement de Coulomb modifiée, où la contrainte de frottement est limitée par la contrainte d'écoulement en cisaillement du matériau usiné :

min ( , ) =

f sl n

τ τ µ σ (3.3)

τ f est la contrainte de frottement,

σ

n la contrainte normale,

µ

sl le coefficient de frottement local et τ = σ 3 la contrainte d’écoulement en cisaillement du matériau. L’échange de chaleur à l'interface outil-copeau est dû à deux sources de chaleur : (i) la chaleur due au frottement et (ii) le flux de chaleur à travers l'interface qui dépend de la résistance thermique de contact et qui est causé par le gradient thermique de part et d’autre de la surface de contact. Ainsi le flux de chaleur qui va vers l’outil de coupe et celui qui va vers le copeau sont définies par :

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( )

(

1

) ( )

outil p copeau outil

copeau p outil copeau

s f th s f th q T T R q β T T R β ητ ν ητ ν = + − = + − (3.4)

qoutil et qoutil sont les densités de flux de chaleur entrant dans l'outil et dans le copeau,

respectivement, vs est la vitesse de glissement (dans la zone de glissement), τf la contrainte de frottement, η le coefficient qui définit la fraction du travail par frottement converti en chaleur. Le paramètre β p est le coefficient de partage de la source de chaleur par frottement entre l’outil et le copeau. Ce coefficient peut dépendre de plusieurs paramètres comme évoqué

dans le chapitre 1. Tcopeau et Toutil sont respectivement la température dans le copeau et dans

l’outil de part et d’autre de la face de coupe et Rth représente la résistance thermique du

contact. La partie thermique du contact est alors définie dans le code de calcul

Abaqus-Explicite par la conductance hint =1 Rth et les coefficients βp et η.

Figure 3-2 : Conditions aux limites mécaniques et thermiques.

Les conditions aux limites mécaniques et thermiques du problème présentées sur la Figure 3-2 sont les suivantes :

- L’outil de coupe est encastré.

- Une contrainte en déplacement est imposée sur les maillages des surfaces eulériennes entré et sortie matière. Cette contrainte interdit leurs déplacements suivant la direction d’écoulement de la matière (Ux=0).

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- Une contrainte en déplacement suivant la direction y est imposée sur le maillage de la surface eulérienne à la sortie du copeau (Uy=0). Ceci suppose donc que la géométrie initiale du copeau doit prendre en compte le fait qu’il faut que la hauteur du copeau soit suffisamment grande pour obtenir la longueur de contact.

- Un transfert de chaleur existe par conduction à travers les surfaces du contact outil-copeau.

- Pas d’échange de chaleur avec le milieu environnant.

Pièce (AA2024-T351) Outil (WC-CO)

Densité [ 3

Kg m ] 2780 15000

Module de Young E [Gpa ] 73 630

Coefficient de Poisson 0.33 0.23 Chaleur spécifique c [ 1 1 g J K K ] 856 240 Conductivité thermique k [W m K1 1] 120 100 Tm [K] 775 T0 [K] 293 293

Tableau 3-1 : Propriétés thermiques et mécaniques des matériaux de la pièce et de l’outil, Atlati et Al. [54].

3.4 Simulation EF et identification des paramètres du modèle hybride

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