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L’Institut Philippe-Pinel de Montréal (IPPM), un hôpital psychiatrique à sécurité maximale, a ouvert ses portes en 1970. Depuis, les différentes clientèles qui relèvent de la psychiatrie légale y reçoivent des services multiples et surspécialisés puisque l’établissement en est un de troisième ligne. À l’IPPM, des équipes multidisciplinaires sont attitrées aux soins et aux traitements des patients aux prises avec des problèmes de santé mentale lourds et persistants ainsi qu’une problématique de violence. Les patients provenant de partout au Québec y bénéficient de programmes spécifiques d’évaluation, d’encadrement et de traitement. La réinsertion sociale de ces patients est au cœur de la mission de l’Institut, d’où le nombre important d’activités de réadaptation. Dans cette lignée, l’IPPM offre également des services à l’externe afin de créer des conditions favorables à un retour en communauté. Y figurent, entre autres, « des services d'évaluation, d'expertise pour les tribunaux et de traitement spécialisé à une clientèle présentant un profil de psychiatrie légale » (IPPM, 2012). Il est à noter que les services externes bénéficient de partenariats précieux avec différentes ressources de la santé. Les services externes et internes sont assurés par des équipes multidisciplinaires composées de psychiatres, d’infirmiers cliniciens, de psychologues, de criminologues, de sexologues et d’une agente de probation. La Postcure et le Centre de psychiatrie légale de Montréal (CPLM) représentent les deux points de services externes de l’IPPM (IPPM, 2012). Leur clientèle provient notamment des tribunaux, des services de probation, des cliniques externes de psychiatrie générale, des Centres jeunesse ainsi que des unités internes de l’IPPM.

2.2 Le Centre de psychiatrie légale de Montréal

Notre stage de 80 jours s’est déroulé au Centre de psychiatrie légale de Montréal (CPLM). Créé en 1988, plusieurs programmes y sont offerts : psychiatrie légale adulte, agresseurs sexuels adultes, agresseurs sexuels adolescents, clinique pédopsychiatrique des problèmes de comportement complexes (Clinique Réseau jeunesse). Notre stage s’est effectué dans le cadre du programme de psychiatrie légale adulte. Celui-ci prévoit « des services d'expertise pour les tribunaux, d'évaluation, de prise en charge et de suivi psychiatrique à des personnes adultes nécessitant des services spécialisés pour leur fonctionnement dans la société » (IPPM, 2012).

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Le programme de psychiatrie légale adulte s’adresse à la clientèle externe de l’IPPM ainsi qu’à celle référée par diverses cliniques de psychiatrie générale (en vertu d’ententes de service temporaires). La réinsertion sociale est un enjeu de premier plan au CPLM, tout comme la prévention de la violence et le bien-être des patients (IPPM, 2012).

2.3 La déontologie

Les professionnels œuvrant au CPLM doivent se soumettre aux règles déontologiques formulées dans le Code éthique de l’IPPM, qui s’adresse aussi bien aux employés qu’aux patients. Autrement dit, nous retrouvons dans ce code des valeurs et règles fondamentales auxquelles tous doivent se conformer. L’encadrement de la pratique professionnelle à l’IPPM (et dans les ressources externes) tend à garantir le respect des droits de chacun. Ainsi, les employés de l’Institut doivent traiter tous les patients avec équité, dignité, respect et empathie, sans porter de jugement quant à leurs croyances, leur sexe, leur origine ethnique, leur âge, leur statut social de même que leur problématique spécifique. Le personnel doit considérer les patients tout comme il le ferait si l’un de ses proches (ou lui-même) était placé dans une situation équivalente. L’IPPM se propose de tout mettre en œuvre afin d’offrir des soins et traitements optimaux à chaque patient. L’épanouissement, l’estime de soi, le développement de l’autonomie de même que la réintégration dans la communauté sont des objectifs importants et qui doivent être poursuivis par l’Institut.

Le patient (ou son représentant) doit recevoir les informations permettant de prendre des décisions éclairées concernant le traitement ainsi que les soins et services disponibles à l’IPPM. Le Code éthique met donc de l’avant l’obligation du personnel d’inclure le patient à toutes les phases du traitement. Celui-ci a le droit de consulter son dossier clinique (à moins que cela ne crée un préjudice pour son intégrité physique et psychologique) et il est encouragé à faire valoir ses opinions lors des discussions cliniques le concernant. L’obligation des patients à recevoir les services du CPLM dépend du statut légal de ces derniers. Lorsqu’ils sont sous mandat de la Commission d’examen des troubles mentaux, ils doivent impérativement être suivis par l’IPPM, et ce, jusqu’au moment où leur médecin traitant les réfère à un autre hôpital. Dans le cas où les patients sous mandat décident de leur propre chef de mettre fin au suivi, ils risquent d’être hospitalisés à l’Institut par une délégation de pouvoir

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ou par l’entremise de la Commission d’examen des troubles mentaux (révision des conditions et du statut légal) s’ils ne démontrent pas un danger à court terme pour la société. Pour ce qui est des patients représentant un risque à court terme pour lesquels l’Institut ne possède pas de délégation de pouvoir, les policiers sont en droit de les faire revenir à l’IPPM. Enfin, ceux qui ne sont pas sous mandat sont suivis par le CPLM sur une base volontaire (IPPM, 2012).

Étant donné que l’Institut relève du domaine de la psychiatrie légale, les professionnels doivent, dans le cadre de leur pratique, respecter toutes dispositions législatives et réglementaires s’appliquant au statut de chaque patient. Par exemple, l’Institut prête assistance lorsqu’un patient désire entamer des démarches législatives ou administratives (IPPM, 2012). Enfin, le respect de la confidentialité des renseignements personnels des patients et du personnel est un principe d’une grande importance. Certaines situations exigent néanmoins la divulgation d’informations à propos d’un patient (ex.: un risque élevé de passage à l'acte, la vie d'une tierce personne ou celle du patient est menacée). En de tels cas, le souci d’en protéger le caractère confidentiel est présent (IPPM, 2012).

2.4 Le criminologue travaillant à l’Institut Philippe Pinel de Montréal

Le Service de criminologie à l’Institut propose différents services spécialisés en lien avec des programmes cliniques internes et externes variés. Les tâches qu’occupent les criminologues, multiples et diversifiées, incluent les suivantes (IPPM, 2012) :

• Clarifier le statut légal et informer le patient ou l'équipe des modalités de fonctionnement du système de justice.

• Procéder à l'évaluation criminologique, des facteurs de risques de violence et de rechute, selon les normes reconnues dans la profession. Rédiger un rapport écrit selon les critères et les normes définis par l'Institut (CPLM).

• Intervenir de façon à favoriser la reconnaissance des facteurs de risques de violence et la prévention de la rechute ou de la récidive. Animer les interventions de groupe requises par les besoins de la clientèle.

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• Rencontrer la famille, le conjoint, l'ami (e) ou toute autre personne significative pouvant contribuer à l'évaluation, au traitement interne, à la réinsertion et au maintien de l'usager dans son milieu ou dans une ressource.

• Prévoir, concevoir et concrétiser la réinsertion sociale des patients ou des clients. Analyser les besoins, les capacités et les limites adaptatives des patients ou des clients afin de fournir à ceux-ci les meilleures possibilités de réussir un retour social

comportant le moins de risques pour lui-même et la société et la meilleure qualité de vie possible. Assumer les tâches et les démarches liées à ce rôle à l'interne comme à l'externe.

• Collaborer à l'enseignement clinique universitaire par la supervision de stagiaires de différents cycles académiques.

Chapitre III. Activités réalisées pendant le stage

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