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Présentation du service volontaire européen

• Le service volontaire européen, le programme de l’Union européenne, par Jean-Claude Richez,

coordonnateur de la mission observation et évaluation de l’INJEP

« L’Union européenne (UE) a, dès les années 1990, mesuré l’opportunité en matière d’insertion sociale et d’accès à la citoyenneté que représentent les activités de volontariat pour les jeunes Européens. Aussi, pour compléter les dispositifs d’échanges existants au bénéfice des étudiants (Erasmus, Leonardo…) et offrir aux jeunes (quel que soit leur niveau de formation) un accès démocratique à la mobilité, l’UE a lancé en 1996 le service volontaire européen (SVE). Après une période pilote, le SVE est devenu une des actions plébiscitées du programme Jeunesse 2000-2006. Depuis 2007, il est un des volets du programme européen Jeunesse en action (PEJA).

Labellisé service civique par la loi du 10 mars 2010, le service volontaire européen s’adresse à tous les jeunes de 18 à 30 ans. Il est développé dans les 27 États-membres ainsi que dans un grand nombre de pays partenaires de l’UE. Durant 2 à 12 mois, le jeune volontaire participe aux activités d’une organisation à but non lucratif (association, collectivité locale…) d’un autre pays, dans divers domaines : animation socio-culturelle, protection du patrimoine, information des jeunes, aide aux personnes en difficulté...

Pour les jeunes les plus en difficulté (« jeunes avec moins d’opportunités » dans la nomenclature du programme européen Jeunesse en action), il existe une formule spécifique de projet allant de 2 semaines à 2 mois assorti d’un tutorat renforcé.

Un encadrement pédagogique personnalisé est mis en place avant, pendant et après le projet SVE par les organisations et l’agence nationale, garantissant ainsi la qualité du projet. Le jeune reçoit de l’argent de poche et bénéficie d’une protection sociale prise en charge par la Commission européenne. Les autres frais liés au projet (voyage, hébergement, restauration, soutien linguistique…) sont financés par le programme européen Jeunesse en action (8600 euros en moyenne pour un projet de 9 mois) et les organisations impliquées.

L’expérience peut être validée par la délivrance du certificat Youthpass fondé sur l’évaluation de 8 compétences- clés déterminées dans la stratégie de Lisbonne.

Aujourd’hui les États membres sont de plus en plus convaincus qu’il faut prioriser la reconnaissance des acquis de la mobilité comme un levier vers une meilleure employabilité des jeunes.

Chaque année, 6000 jeunes participent au SVE dont 900 jeunes Français qui partent dans d’autres pays (Grèce, Pologne Allemagne, Italie, Espagne…).

Il faut noter que 700 organisations françaises concourent activement à la mise en œuvre de ces volontariats. Au vu des résultats encourageants de cette action, la Commission européenne se donne pour objectif d’augmenter le nombre de bénéficiaires.

En France, c’est l’Agence française du programme européen jeunesse en action (AFPEJA – www.jeunesseenaction.fr), implantée à l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP), qui est chargée, au nom de la Commission européenne, de la mise en œuvre du programme européen Jeunesse en action (PEJA) en France. »

Jean-Claude Richez, Panorama des différentes formes de volontariat et de service civique en Europe, Rapport d’étude, INJEP, février 2011, p. 9.

• Jeunes ayant moins d’opportunités (JAMO), par la Commission européenne

« L’une des principales priorités de l’Union européenne est de donner accès au programme Jeunesse en action à tous lesjeunes, y compris ceux qui ont moins d’opportunités.

Les jeunes ayant moins d’opportunités sont ceux qui se trouvent dans une situation défavorisée par rapport à leurs pairs, parce qu’ils sont confrontés à une ou plusieurs des situations et obstacles mentionnés dans la liste non exhaustive ci-dessous. Dans certains contextes, ces situations ou obstacles ne permettent pas aux jeunes d’accéder de façon satisfaisante à l’éducation formelle et non formelle, à la mobilité transnationale et à la participation, la citoyenneté active, l’épanouissement personnel et l’intégration dans la société dans son ensemble.

• Obstacles sociaux: jeunes confrontés à une discrimination à cause de leur genre, religion, orientation sexuelle, handicap, etc.; jeunes ayant des compétences sociales restreintes, des comportements antisociaux ou sexuellement à risques; des jeunes dans une situation précaire; jeunes incarcérés (ou l’ayant été), dépendant de la drogue ou de l’alcool (ou l’ayant été); jeunes parents ou parents célibataires; orphelins, jeunes provenant de familles « déchirées ».

• Obstacles économiques: jeunes aux moyens de subsistance réduits, avec des sources de revenus réduits, dépendant du système des allocations sociales, au chômage longue durée ou en situation de précarité; jeunes sans domicile fixe, jeunes endettés ou avec des problèmes financiers.

• Handicap: jeunes présentant des dysfonctionnements mentaux (intellectuels, cognitifs, d’apprentissage), des infirmités physiques, des déficits sensoriels ou autres.

• Difficultés éducatives: jeunes ayant des difficultés d’apprentissage, jeunes ayant quitté l’école prématurément; jeunes peu qualifiés, jeunes avec des résultats scolaires insuffisants.

• Différences culturelles: jeunes immigrés ou issus de familles d’immigrés ou de réfugiés; jeunes appartenant à une minorité nationale ou ethnique; jeunes ayant des difficultés d’adaptation linguistique ou d’intégration culturelle.

• Problèmes de santé: jeunes ayant des problèmes de santé chroniques, des maladies ou des états psychiatriques sévères; jeunes ayant des problèmes de santé mentale.

• Obstacles géographiques: jeunes issus des zones rurales ou isolées; jeunes vivant sur de petites îles ou dans les régions périphériques; jeunes habitant dans des zones aux services limités (transports en commun limités, peu d’équipements, villages abandonnés).

Les groupes et les organisations de jeunesses sont invités à prendre les mesures adéquates pour éviter l’exclusion de ces groupes cibles spécifiques. Cependant, il est possible que des jeunes confrontés à une situation ou à un obstacle spécifique soient défavorisés par rapport à leurs pairs dans leur propre pays ou région, mais pas dans un autre pays ou région.

Le programme Jeunesse en action s’adresse à tous, c’est pourquoi il faut travailler à intégrer les jeunes ayant des besoins spécifiques. Au-delà de l’accessibilité pour tous, le but du programme Jeunesse en action est de servir d’outil pour améliorer l’inclusion sociale, la citoyenneté active, l’emploi des jeunes ayant moins d’opportunités et de contribuer à la cohésion sociale dans son ensemble.

Une stratégie «d’inclusion» a été rédigée pour le programme Jeunesse en action et sert de cadre commun pour soutenir les actions et les efforts mis en place par la Commission, les États membres, les agences exécutives et nationales, afin de faire de l’inclusion une priorité dans leur travail. »

Commission européenne, Guide du programme européen Jeunesse en action, valable à partir du 1er janvier 2011, pp 7-8.

• Nombre de jeunes touchés par le SVE en France

Total de volontaires envoyés et accueillis entre 2001 et 2010

Année 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Total

Envoi 419 467 320 458 442 567 434 604 831 920 5462

Accueil 247 307 242 257 267 384 298 395 545 398 3340

Total 666 774 562 715 709 951 732 999 1376 1318 8802

Références

Bibliographie

Bardot Elaine, Le volontariat européen dans le parcours d’insertion des jeunes : expérience de

mobilité au cœur d’un projet, mémoire de master 2 Anthropologie, université Lyon-II, AFPEJA,

INJEP, 2010/2011, 113 p.

Bouchaud Nicolas, Les obstacles à l’accès aux jeunes au service volontaire européen, mémoire de

master 2 sociologie, université catholique de l’Ouest, AFPEJA, INJEP, 2010-2011.

Cohen Delphine, « Service volontaire européen : le public, les apports du programme », Agora

débats/jeunesses, n

o

47, mai 2008, pp. 70-83.

Commission européenne, Guide du programme européen Jeunesse en action, valable à partir du