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V.2 Illustration de la démarche proposée

V.2.1 Présentation du cas d’utilisation

V.2.1.1 Problématique et modèle métier

Le cas d’utilisation proposé dans cette section est un exemple fictif de collaboration entre deux entreprises agroalimentaires : Chaponral qui propose des produits alimen- taires élaborés à base de volailles et Wrap’it qui conditionne des produits alimentaires (emballage et étiquetage). Ces deux sociétés souhaitent industrialiser la fabrication et le conditionnement de dindes farcies pour le marché anglais.

La recette à réaliser est simple :

1. La dinde est pesée et on en estime la teneur en eau de sa viande afin d’en déterminer la qualité. Les dindes de mauvaise qualité (dont le taux d’eau dépasse un certain seuil) seront congelées après préparation alors que les autres seront proposées en tant que produits frais.

2. On prépare en parallèle la farce (dont la quantité dépend du poids de la dinde) et la dinde qui doit être bardée (i.e. entourée de lard) et bridée (i.e. les pattes doivent être ficelées).

3. On farci alors la dinde avec la préparation réalisée à l’étape précédente.

4. Le produit (dinde et farce) peut alors être cuit et, dans la foulée, préparé pour être conservé en produit frais (+4◦C) ou directement congelé (−18◦C) en fonction de l’indicateur donné par la première étape.

5. On emballe alors le produit puis on lui appose l’étiquette contenant son prix, le poids de chaque ingrédient et la date de péremption.

La société française Chaponral est en charge des quatre premières étapes alors que l’emballage et l’étiquetage est réalisé par la compagnie anglaise Wrap’it. Cette dernière utilise les formats et mesures anglo-saxones (e.g. masses en livres) alors que Chaponral se base sur les normes et standards français, ce qui pose un problème d’interopérabilité. Exemple funky (Manuscrit)

Mé d ia te u r Médiateur Tester la dinde Préparer la farce Barder et brider la dinde Farcir la dinde Cuire

le produit Taux d'eau dans la viande Congeler le produit Préparer le produit frais Em pacter le produit Étiqueter le produit Chaponral Wrap'it > 30%

Figure V.10 – Processus métier du cas Chaponral/Wrap’it

Chapitre V. Implémentation et illustration

L’utilisation de méthodes classiques de modélisation de processus nous amènent au résultat présenté en Figure V.10. On y retrouve les étapes de réalisation de la dinde farcie répartie entre les deux partenaires en fonction de leur savoir faire. On retrouve les étapes de préparation de la farce et du bardage de la dinde parallélisées et les étapes de préparation en produits frais et de congélation placées dans des branches conditionnelles.

V.2.1.2 Les ontologies

Chacun des partenaires dispose de son ontologie de domaine couvrant ses principales activités, produits et données métier.

Figure V.11 – Ontologie de domaine de Chaponral

La Figure V.11 représente l’ontologie de domaine de l’entreprise Chaponral (dis- ponible en grand format en Annexe G, Figure G.3). On y retrouve tout d’abord les différents produits alimentaires que l’entreprise est amenée à utiliser, classés par type (viande, poisson, fruits, etc.), ainsi que les activités que l’entreprise maitrise ou néces- site, en termes de préparation, conservation, conditionnement, etc. L’entreprise utilisant cette ontologie principalement en interne, tous les concepts ont été modélisés en fran- çais. On remarque la présence de relations d’équivalences, représentés par des flèches plus épaisses. Cela signifie que les concepts #Marron et #Chataîgne sont équivalents (puis- qu’ils font référence à un même fruit) tout comme les activités de bardage (#Barder) et de lardage (#Entourer_de_lard) qui sont synonymes. Cela permettra donc l’utilisation des ces concepts sans distinction ou presque (légère variation dans la note) dans les an- notations des modèles. C’est ce même principes que nous appliquerons par la suite pour rapprocher les ontologies des deux partenaires.

Figure V.12 – Ontologie de domaine de Wrap’it

La Figure V.12 représente quant à elle l’ontologie de domaine de la société Wrap’it (disponible en grand format en Annexe G, Figure G.2). Cette société n’étant pas spécia- lisée dans le traitement de produits alimentaires mais uniquement son conditionnement, son ontologie diffère dans sa modélisation, son centre d’intérêt n’étant pas le même. Ainsi, on ne distinguera ici que deux types de produits à traiter : les produits frais et les produits congelés, en lieu et place de la hiérarchie détaillée de l’ontologie précédente. Du point de vue des activités modélisées, la société n’a représenté que les compétences qui lui sont propres. On retrouve donc uniquement les activités de conditionnement mais cette fois-ci plus détaillées. La réglementation étant identique dans toute l’union européenne, les données concernant les produits sont proches dans les deux ontologies.

Les deux partenaires disposant chacun de leur ontologie distincte, une étape de rap- prochement des ontologies a été nécessaire avant toute collaboration. Il existe un certain nombre d’outils dédiés au rapprochement semi-automatique des concepts qui se basent sur l’étude de la syntaxe, des liens entre les concepts, etc. Ces outils, parmi lesquels on peut citer AgreementMaker3, Aroma4 et LogMap5, sont évalués annuellement lors de l’OAEI (pour Ontology Alignment Evaluation Initiative [Euzenat et al., 2011]). Cepen- dant, étant donné la taille réduite des ontologies des deux partenaires, nous avons réalisé l’opération manuellement.

La Figure V.13, aussi disponible en Figure G.4 (Annexe G), montre les différents liens d’équivalence entre concepts qui ont été introduits. Les concepts de la société Wrap’it sont représentés sur la gauche des équivalences (en anglais) alors que ceux de Chaponral sont sur la droite. On y retrouve principalement les liens entre les concepts identiques exprimés dans des langues différentes (e.g. #Date_péremption et #Use-by_date). Ce rapprochement est aussi l’occasion de mettre en avant les disparités de structure dans

3. http ://agreementmaker.org/

4. http ://gforge.inria.fr/projects/aroma/

Chapitre V. Implémentation et illustration

Figure V.13 – Définition des liens d’équivalence entre les ontologies

les ontologies (e.g. le concept #Produit chez Chaponral qui regroupe les produits ali- mentaires n’est équivalent qu’à un sous concept de #Product chez Wrap’it). Le rappro- chement des deux ontologies permet alors la création d’une ontologie commune aux deux partenaires, qui nous servira de base pour la réconciliation de services. La méthodologie peut alors être appliquée autant de fois que nécessaire pour chacune des collaborations entre ces deux partenaires. Seule une évolution des ontologies pourra nécessiter une mise à jour des liens entre les concepts.

Concernant l’ontologie technique, nécessaire au bon déroulement de la réconciliation de messages, nous utiliserons l’ontologie proposée dans le cadre de ces travaux (présentée en Section IV.2.2 et disponible en Annexe E). Elle contient en effet nativement les références aux unités et formats utilisés par les services de part et d’autre.

V.2.1.3 Les services Web

Chacun des partenaires dispose d’un ensemble de services Web, couvrant une partie ou la totalité de leur savoir-faire. Ces services ont été annotés sémantiquement en amont par chaque collaborateur à l’aide de leurs ontologies respectives et du standard SAWSDL.

choosePacka geSize bundleAnd TagProduct tagProduct generate Label carryProduct cuireProduit congeler Produit peserProduit preparer Saucisse facturerClient melanger Ingredients refroidirCons ommable farcirDinde testerTeneur Eau mettreAJour Stock

Figure V.14 – Représentation des services disponibles

La Figure V.14 représente un sous-ensemble des différents services mis à disposition par les deux partenaires (Chaponral à gauche, Wrap’it à droite). Pour des raisons de visibilité, seuls les noms des services (volontairement explicites) ont été représentés. On

remarque que la couverture fonctionnelle de ces services semble aller au delà des besoins attendus dans le cadre de cette collaboration, e.g. le service preparerSaucisse chez Chaponral ne devrait pas nous être utile pour la préparation de dindes farcies. Les entrées/sorties de chacun de ces services, bien que non représentées ici, sont définies dans les descriptions XML Schema et annotées sémantiquement à l’aide des concepts des ontologies de domaine et technique.