• Aucun résultat trouvé

5.   La pratique bordelaise 75

5.2. Deuxième phase du traitement 81

5.2.2. Préparation des microsphères 82

La préparation doit être effectuée dans une enceinte blindée haute énergie, après s’être assuré auprès du bloc de radiologie interventionnelle que l’injection aura lieu. Pour protéger le personnel des rayonnements émis, les microsphères marquées à l'Yttrium-90 sont contenues dans une protection en plexiglas ou en plomb (en fonction du fournisseur). Cette première protection est ensuite placée dans une boîte d’administration en plexiglas (boîte spécifique dédiée pour chaque industriel).

5.2.2.1. Préparation des SIR-Spheres®

Une procédure de préparation des SIR-Spheres® établie par les équipes de la radiopharmacie doit être appliquée. Des documents de préparation et de calcul spécifiques au CHU de Bordeaux sont remplis tout au long de la procédure en parallèle de la traçabilité informatique sur le logiciel Venus. La seringue préparée sera attribuée informatiquement à un patient.

Les microsphères sont livrées dans un flacon d’expédition en suspension dans de l’eau PPI, lui-même placé dans une protection en plomb. Les étapes de préparation suivantes sont réalisées en utilisant une technique aseptique et des moyens de radioprotection standards :

-­‐ Retourner plusieurs fois le pot en plomb pour remettre les microsphères en suspension qui ont sédimenté lors du transport.

SIR-Spheres®

-­‐ Retirer le flacon d’expédition avec des pinces et le placer dans l’activimètre de l’enceinte plombée. Mesurer l'activité totale dans l’activimètre et vérifier que l’activité est conforme (± 10%) à la valeur attendue en fonction de l’heure de mesure.

-­‐ Le « flacon en V » est desserti de sa capsule d’aluminium, il est placé dans son protège- flacon en plexiglas. Une aiguille de prise d’air est implantée dans le septum du flacon. -­‐ Le volume de SIR-Spheres® à prélever est déterminé pour administrer la dose

nécessaire au patient.

-­‐ Une seringue de 5 ml (protégée par un protège-seringue en plexiglas fourni par SIRTeX) est implantée dans le septum du flacon d’expédition. En prélevant/expulsant vigoureusement au moins 6 fois, les microsphères sont remises en suspension.

-­‐ Le volume déterminé est prélevé rapidement. Le capuchon est remis sur son aiguille, et celle-ci est mise de côté.

-­‐ Pour vérifier que l’activité prélevée est correcte, le flacon d’expédition est mis dans l’activimètre. La différence avec la mesure précédente lorsque le flacon était plein, correspond à l’activité mise en seringue. Les étapes précédentes peuvent être reproduites si l’activité n’est pas conforme.

-­‐ Le volume prélevé dans la seringue protégée doit être au moins de 4 mL, si ce n’est pas le cas, il est possible de compléter avec de l’eau stérile (EPPI).

-­‐ Le contenu de la seringue est injecté dans le « flacon en V ». Cette étape ne doit être réalisée qu’une seule fois. Retirer l’aiguille de prise d’air du « flacon en V ». Le flacon d’expédition est remis dans son pot en plomb.

-­‐ En fin de préparation, la seringue de préparation est éliminée dans la poubelle radioprotégée de l’enceinte. Le protège seringue en plexiglas sera ensuite nettoyé ainsi que le plateau de préparation à l’aide de détergent 3D.

-­‐ Coller les étiquettes du set de matériel de préparation utilisé au dos de la fiche de préparation. Coller une étiquette Venus de la dose préparée sur la fiche de préparation et faire une photocopie pour le bloc de radiologie interventionnelle.

-­‐ Coller une étiquette patient de la dose délivrée sur l’ordonnance.

La préparation des SIR-Spheres® expose donc le radiopharmacien qui réalise l’ensemble de ces étapes. Il est à noter que des repères sont positionnés sur le flacon V, l’un pour placer l’aiguille de prise d’air et l’autre pour introduire l’aiguille de prélèvement, afin de ne pas utiliser ces emplacements lors de la phase d’administration.

[Photographie 5.17] – « Flacon en V » dans son porte flacon et SIR-Spheres® en solution dans de l’eau PPI avec une coloration orangée et opalescente.

5.2.2.2. Préparation des TheraSphere®

Aucune préparation particulière n’est nécessaire pour les TheraSphere®, seule une réception informatique dans Venus et un contrôle de l’activité dans l’activimètre de l’enceinte blindée haute énergie de la salle de préparation sont nécessaires. Le flacon de TheraSphere® est ensuite sorti de sa protection plombée mais maintenu dans sa protection plastique pour être mesuré à 30 cm à l’aide d’un débitmètre LB123 et d’un patron de mesure fourni par BTG (mesure du débit de dose).

[Photographie 5.18] – Débitmètre LB213 pour la mesure à 30 cm du flacon des TheraSphere®.

Ces seuls contrôles d’activité signifient que le radiopharmacien est moins exposé avec Therasphere® qu’avec SIR-Spheres®. Une fois ces mesures effectuées, les microsphères sont

repositionnées dans leur protège-flacon en tungstène, lui-même déposé dans la boîte d’administration radioprotégée en plexiglas. Les documents de traçabilité sont remplis (les différentes mesures et étiquettes y sont indiquées et collées). Ces documents de traçabilité et la « check-list » relative aux modalités d’administration sont mis à disposition sur le chariot de transport afin d’être remplis et de guider le personnel de médecine nucléaire lors des différentes étapes du traitement.

5.2.2.3. Transport des microsphères

Comme précédemment pour la première phase du traitement et les MAA technétiés, un chariot de transport spécifique est préparé en radiopharmacie afin d’assurer le transfert des microsphères du bâtiment de médecine nucléaire vers le bâtiment Magellan de Haut-Lévêque où sont situés les blocs d’imagerie interventionnelle [Annexes 12 et 13]. Des champs stériles sont installés sur le chariot afin de maintenir des conditions d’hygiènes optimales lors du transport. Les microsphères sont placées dans leur protège-flacon, lui-même déposé dans une boîte radioprotégée en plexiglas. La boîte est ensuite recouverte d’une charlotte de protection. Le set stérile d'injection (tubulures sous blister) est joint à cet ensemble, et transporté enroulé dans un champ stérile sur le chariot. De même sont acheminés au bloc : un autre kit de tubulures complet de secours, nettoyé, un détecteur de radioactivité surfacique pour la vérification de non-contamination à l'issue de l'intervention et un flacon de Détergent- désinfectant-décontaminant (3D) pour permettre une réaction rapide en cas de contamination du bloc. Des documents de contrôle de non-contamination sont apportés afin d’assurer la traçabilité de l’absence de contamination du bloc et du personnel. Le transport est effectué par un médecin nucléaire ou un radiopharmacien.

[Photographie 5.19] – Détecteur surfacique Berthold LB124.