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Problèmes de santé rencontrés

Les avis des différents acteurs du secours en montagne étaient très différents en ce qui

concernait le type de pathologies rencontrées au refuge et leur fréquence. Certains

pensaient que les appels provenant des refuges étaient très fréquents, et ce d’autant plus

pour les refuges de haute montagne. Pour les refuges de moyenne montagne, il semblait

que les pathologies rencontrées étaient moins fréquentes et plutôt bénignes.

« vu la masse de pratiquants qu’il y a ici, on se rend compte que c’est essentiellement des

petits bobos qu’on doit soigner » (G5).

En revanche, la notion d’un événement dramatique à l’origine d’une modification des

pratiques a été citée spontanément plusieurs fois. Ceux qui n’avaient pas vécu de

secours difficile « touchaient du bois » (G13), parfois par manque de préparation.

« De toute façon, les gens, quand ils ont été confrontés une fois à un truc, après, ben ils

vont se bouger » (M6).

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Pré-requis pour être gardien

Les gestionnaires attachaient beaucoup d’importance à la formation initiale de gardien de

refuge lors d’un recrutement. Ce DU de l’université de Toulouse était « un gage de

sécurité sur le candidat » qu’ils choisissaient (Ge2). A l’inverse, les quelques gardiens qui

avaient effectué cette formation initiale ne la valorisaient pas : « Ca sert à rien. Ils

demandent le niveau bac pour garder un refuge, mais honnêtement, il y a pas besoin

quoi. On a besoin de gens qui savent tout faire, qui savent se débrouiller par eux-mêmes,

et honnêtement pour ça, y’a pas besoin d’avoir le bac… » (G5).

Formation

La formation des gardiens n’étant pas uniformisée, elle était mal connue des médecins,

secouristes, et même des gestionnaires. Tous s’accordaient pour dire qu’une formation

minimale aux premiers secours, réactualisée régulièrement, était « indispensable ». Cela

aurait relevé d’un devoir « civique » pour certains.

Les gardiens trouvaient rassurant d’avoir un minimum de connaissances théoriques. « Je

me sentirais bien plus inquiet si je savais pas faire de massage cardiaque » (G4).

Plusieurs intervenants avaient évoqué une « formation un peu plus spécifique à leur

milieu », « basique pour eux » (S3). Les gardiens en étaient demandeurs.

Trousse à pharmacie

La présence d’une trousse à pharmacie minimale semblait « indispensable » à tous les

intervenants interrogés.

Elle relevait même du « service public » (G8) pour certains.

Beaucoup auraient apprécié qu’elle soit standardisée entre les refuges, afin de faciliter le

travail du médecin régulateur et d’améliorer les prises en charge.

Sa présence dans un refuge semblait rassurante, tant pour le gardien que pour les

usagers « et psychologiquement, juste le fait d’arriver avec la trousse, les gens, ils se

sentent déjà mieux » (G9).

Elle pouvait aussi permettre de temporiser un secours, et ainsi améliorer la sécurité des

secouristes en leur évitant de partir dans des conditions météo risquées. « Alors que si on

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avait eu simplement un petit médicament, on aurait pu soulager la personne jusqu’au

lendemain » (G9).

Les trousses proposées par les associations (type Pharefuge) étaient globalement très

appréciées par les gardiens qui en disposaient. Ceux qui n’en bénéficiaient pas les

trouvaient parfois trop complètes.

Elles résolvaient les problèmes d’obtention de médicaments délivrables uniquement sur

ordonnance et de péremption. « L’entretien d’une trousse comme ça c’est quand même

chiant. Je veux dire, les dates de péremption, gérer le stock... Y’a des médicaments que

tu

peux

pas

avoir

comme

ça,

il

faut

des

ordonnances… »

(G10).

Le financement de la trousse restait problématique, parfois un frein à sa bonne gestion.

Les solutions avancées étaient variées, mais tous les intervenants directs du secours

s’accordaient pour dire qu’elle ne devait pas être à la charge du gardien.

Les gardiens notaient que parfois, les usagers abusaient de la trousse à pharmacie, en se

servant largement pour compenser leur manque d’anticipation.

DEA

Concernant l’utilité d’un défibrillateur au refuge, les avis divergeaient entre les différents

acteurs du secours en montagne. Certains se positionnaient en sa faveur, sans

restriction. D’autres étaient plus modérés, souvent dans l’indécision. Quelques rares

participants jugeaient cette acquisition inutile. Le coût engendré était au cœur du débat.

Les associations

Les associations type Pharefuge ou Ifremmont étaient très appréciées. Elles fédéraient

les gardiens, facilitaient leur formation aux secours. La satisfaction semblait générale

parmi les différents interlocuteurs, qui y trouvaient tous un intérêt professionnel dans leurs

fonctions respectives.

Rôle du gestionnaire

Dans l’organisation en amont des problématiques de santé, il ressortait que le

gestionnaire avait un rôle à jouer, par exemple en créant un lien entre certains gardiens et

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des associations : « on les soutient [les gardiens] par la promotion, par l’organisation du

forum des gardiens de refuges, on a demandé à Pharefuge de venir présenter

l’opération » (Ge3). Le gestionnaire était parfois perçu comme un frein à l’obtention de

matériel, par manque de financement. Mais il était apprécié quand il était facilitateur pour

l’équipement médical du refuge ou la formation des gardiens. Lorsque le gestionnaire était

le gardien lui-même, ou un privé, les gardiens semblaient plus isolés et souvent plus

démunis que ceux qui étaient fédérés par le CAF ou autre organisme.

La relation avec le gestionnaire était soumise à la hiérarchie. Le bilan santé n’était pas

abordé lors du bilan annuel entre gardiens et gestionnaires. Ces derniers étaient mis au

courant uniquement en cas de gros accident.

Enfin, pour certains, la gestion d’un refuge devait « rester une affaire de montagnards, de

médecins montagnards, mais pas du ministère de la santé à Paris » (Ge1). La crainte de

l’obligation légale était présente.

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