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Préoccupation excessive à l’égard du poids

2. Revue de la littérature

2.3 Facteurs comportementaux

2.3.3 Préoccupation excessive à l’égard du poids

La préoccupation « d’être mince et de ne pas prendre de poids » chez les adolescents a été identifiée lors de groupes de discussions auprès d’adolescents comme facteur pouvant influencer les choix alimentaires. Ce facteur a été classé comme un facteur de 3e ordre pour certains (facteur perçu comme moins important), mais pouvant également être un facteur de 1er ordre pour d’autres (facteur principal) (54). Considérant que ce facteur puisse être un facteur de premier ordre, la préoccupation excessive à l’égard du poids est un facteur d’influence dont la contribution n’est sans doute pas à négliger. Dans cette même étude, les « bénéfices perçus » secondaires aux choix alimentaires est un facteur qui est ressorti comme un facteur de 2e niveau d’importance. Parmi les bénéfices recensés par les adolescents, les bénéfices rattachés à une composition corporelle satisfaisante ont été évoqués (54).

Chez les athlètes, la composition corporelle est un facteur connu pour influencer les choix alimentaires. En effet, maintenir un poids corporel satisfaisant pour le jeu se trouve à être l’objectif principal du processus décisionnel des choix alimentaires nommé par des joueurs de football américains de niveau universitaire (57). De plus, chez des athlètes américaines pratiquant le cross-country au niveau universitaire, le volet qualitatif d’une étude a permis de déterminer que le thème « apparence physique et problème de poids» est ressorti en 3e position dans une question ouverte concernant les choix alimentaires (44). Dans cette même étude, le témoignage des athlètes témoigne d’une association entre le poids corporel, c’est-à-dire, la minceur, et la performance (44). Enfin, une étude menée par entrevue chez 10 adolescentes pratiquant l’athlétisme ou le cross-country au sein d’équipes scolaires de niveau secondaire a permis de relever que le contrôle du poids était un facteur considéré par les jeunes filles au moment d’effectuer leurs choix alimentaires (37). Malgré tout, les notions de plaisir de manger et de variété étaient également des facteurs qui encadraient les choix alimentaires de certaines athlètes. Sur 10 athlètes, uniquement deux d’entre elles disaient être ouvertes à tous les aliments et accordaient une importance particulière au goût des aliments (37).

2.3.3.1 Symbolique et signification de l’alimentation

Chez les adolescentes en général et les adolescentes athlètes, des comportements de restriction alimentaire sont ressortis dans des études qui s’intéressaient à connaître la symbolique et la conceptualisation de l’alimentation par les jeunes. Une étude qualitative canadienne a mis en évidence une classification des aliments qui démontre une dichotomie des aliments en deux groupes, soit les aliments « junk » ou « junk foods » (malbouffe) et les aliments « santé ». La consommation de « junk foods » était rattachée à des thèmes tels que le gain de poids, le plaisir, les amis, l’indépendance et la culpabilité, alors que la consommation d’aliments « santé » était plutôt rattachée à des thèmes tels que la perte de poids, la famille, les repas et le fait d’être à la maison (68). De plus, les adolescentes ont également rapporté que le fait d’apprécier les aliments « santé » était perçu par les autres comme un comportement étrange et qu’une faible consommation de « junk foods » était quant à elle associée au contrôle de soi (68). Ainsi, la description de la symbolique des aliments, particulièrement les situations et les sentiments rattachés aux deux groupes d’aliments, font ressortir des dilemmes probablement vécus par certaines adolescentes au moment d’effectuer leurs choix alimentaires. Pour ces adolescentes, des difficultés dans la gestion des choix alimentaires au quotidien sont donc prévisibles alors que selon leur perception de l’alimentation, leurs différents besoins les incitent dans deux directions opposées. Dans le cadre de cette étude, le niveau d’activité physique des participantes n’était pas documenté.

Chez les athlètes, des études ont également observé une vision dichotomique des aliments (15,26,37). Les athlètes se voient établir des règles alimentaires en fonction de la nature des aliments (15,37). Une étude américaine effectuée auprès de joueurs de hockey de niveau universitaire rapporte que l’appréciation du repas et le plaisir de manger sont rattachés au goût de l’aliment, mais bien qu’associés à la notion de plaisir, ces aliments ne sont pas considérés par les joueurs comme des aliments « santé » (15). On retrouve parmi ceux-ci la pizza, les hamburgers, les pommes de terre frites, la crème glacée et les gâteaux. Pendant la saison, la consommation de ces aliments est rattachée à la notion de récompense (ex. après un entraînement intense) alors que pendant la saison estivale, la majorité des joueurs s’accorde une plus grande liberté puisque durant cette période de l’année, la consommation de ces aliments est perçue pour ne pas avoir d’impact direct sur les performances à venir (15). Chez

des adolescentes pratiquant l’athlétisme et le cross-country, on déduit la présence de cette notion de « bons » et de « mauvais » aliments (37). En effet, parmi les pratiques alimentaires adoptées, plusieurs ont une nature restrictive telles que « pas de viande rouge », « pas de boissons gazeuses », « pas de boissons pour sportifs », « pas de fast food », « pas d’aliments riches en gras », « pas de mayonnaise » et/ou « limiter le sucre ». Parmi les pratiques alimentaires de nature permissive on compte : « boire de l’eau », « avoir suffisamment de produits laitiers », « avoir suffisamment de protéines » (37). Dans une autre étude, l’analyse par thèmes d’entrevues individuelles chez un échantillon mixte d’adolescents coureurs de fond a fait ressortir des thèmes tels que : « moins » (moins grande quantité), « éviter » (fuir) et « aliments santé » (26). En ce qui concerne le thème « aliments santé », les auteurs précisent que ce thème inclut l’utilisation d’expression comme « bons aliments ». Cependant, on ne peut interpréter de manière objective ces expressions puisque les auteurs ne fournissent pas d’exemples de mise en contexte. Enfin, pour certains joueurs de football (57), tout comme pour les joueurs de hockey étudiés par Smart et Bisogni (15), une alimentation santé était associée à une alimentation où on évitait les aliments riches en gras tel que le fast food.

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