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Précautions d'emploi de l'aromathérapie

IV. Emplois à l'officine de l'huile essentielle de C zeylanicum

IV. 1. Précautions d'emploi de l'aromathérapie

Les huiles essentielles sont très actives car elles sont constituées d'un concentré de molécules terpéniques lipophiles passant très bien toutes les barrières (intestinales, cutanées, pulmonaires …). Elles atteignent très rapidement la circulation sanguine d'où leur rapidité d'action. De même, les dérivés terpéniques peuvent jouer le rôle d'agent d'accélération de pénétration de certains principes actifs (Couic-Marinier et Lobstein, 2013). Mal employées, elles peuvent être responsables d'effets secondaires importants (Lamassiaude-Peyramaure, 2008). C'est pourquoi il existe des précautions d'utilisation à bien respecter pour un usage en toute sécurité. Le conseil de votre pharmacien est indispensable en cas de doute (Couic-marinier et Lobstein, 2013).

IV.1.1. Précautions générales d'utilisation des huiles essentielles

Les huiles essentielles ne s'utilisent jamais chez les femmes enceintes ou allaitantes. Chez les enfants de moins de 7 ans, un avis médical est nécessaire (sachant que certaines huiles essentielles peuvent être utilisées dès 30 mois). Aussi, ne laisser jamais un flacon à la portée des enfants. Certaines marques commercialisent d'ailleurs des flacons avec un bouchon sécurisé. L'usage des huiles essentielles est strictement contre-indiqué chez les épileptiques car les molécules terpéniques peuvent provoquer des convulsions. Aussi, les asthmatiques doivent éviter toutes les huiles contenant du 1,8-cinéole. Tout antécédent d'allergies liées à des composants aromatiques, déconseille fortement l'utilisation d'huiles essentielles. De même, avant d'utiliser une huile essentielle, il faut tenir compte de l'âge, des pathologies associées et des traitements en cours du patient (atelier de formation Phytosun®, 2013).

Une huile essentielle ne doit jamais être appliquée dans les yeux, sur les muqueuses, sur les paupières ou dans le conduit auditif (risque de crevaison du tympan). Une utilisation en continu n'est pas recommandée (3 semaines de traitement maximum avec une fenêtre thérapeutique de 5 à 10 jours). Il est préférable de faire des pauses thérapeutiques pour une meilleure efficacité (Couic- marinier et Lobstein, 2013) (Lamassiaude-Peyramaure, 2008). La voie intraveineuse ou intramusculaire est proscrite. L'exposition solaire n'est pas recommandée après l'application d'une huile essentielle pour éviter une réaction de photosensibilisation.

En cas d'absorption accidentelle, il faut diluer l'estomac avec une huile végétale et appeler les urgences car il y a des risques de convulsions selon la quantité ingérée. Si une huile essentielle est mise en contact avec les yeux, il faut rincer avec une compresse d'huile végétale (huile d'olive par exemple), puis rincer à l'eau dans un second temps. Par la suite, une consultation médicale est nécessaire en urgence (atelier de formation Phytosun®, 2013). De plus, le respect des voies d'administration, des doses et des contre-indications propres à chaque huile est indispensable (Lamassiaude-Peyramaure, 2008).

Une huile essentielle se conserve en flacon opaque, protégée de la chaleur et de la lumière. Le flacon doit être soigneusement refermé après chaque usage. La conservation d'une huile

IV.1.2. Le cas de l'huile essentielle de Cinnamomum zeylanicum

Les précautions générales ci-dessus, doivent être respectées mais des contre-indications supplémentaires s'appliquent à l'huile essentielle de cannelle de Ceylan. Cette huile est réservée aux adultes mais certains livres d'aromathérapie la conseillent à partir de 12 ans. Elle ne doit pas être utilisée en cas d'insuffisance hépatique, de cirrhose, d'antécédent de reflux gastro-œsophagien, de gastrite, d'ulcère gastrique ou d'hépatites B, C ou D.

IV.1.3. Choix du chémotype

Choisir une huile essentielle chémotypée ou chimiotypée est indispensable. Le chémotype ou type chimique de la plante correspond à une identité botanique et indique le composant biochimique majoritaire et distinctif (Couic-Marinier et Lobstein, 2013). Nous pouvons dire que le chémotype est un profil chimique particulier. La composition chimique qualitative et quantitative exacte des différentes molécules est déterminée par une chromatographie en phase gaz couplée à la spectrométrie de masse. Elle dépend des conditions climatiques, des méthodes d'obtention, de l'origine géographique, de la période de récolte et de la conservation. Mais cette variabilité est avant tout d'ordre génétique. Une même plante aromatique synthétisera une essence qui sera biochimiquement différente en fonction du biotope, c'est à dire que pour une même espèce, il existe plusieurs races chimiques différentes. Le chémotype permet de distinguer les différentes huiles essentielles (compositions chimiques différentes) extraites d'une même espèce. Par exemple, le thym (Thymus vulgaris) possède en France au minimum 7 chémotypes. Le nom du chémotype est en fonction du constituant principal de l'huile essentielle. Les sept chémotypes présents en France, du thym vulgaire sont : thymol, linalol, carvacrol, géraniol, para-cymene, α-terpinéol, trans-4- thyuanol (Couic-Marinier et Lobstein, 2013).

Toutes les huiles essentielles vendues en pharmacie sont chémotypées, ce qui n'est pas souvent le cas de celles vendues dans les magasins. Ce point est très important à souligner, une utilisation thérapeutique des huiles essentielles nécessite une certaine qualité et un cahier des charges suivi. Ceci explique aussi la différence de prix qu'il peut exister entre les pharmacies et les magasins. En pharmacie, les laboratoires peuvent fournir les bulletins d'analyse en fonction du numéro de lot de l'huile essentielle.

IV.1.4. Comment choisir son huile essentielle?

Tout d'abord, une huile essentielle de qualité est toujours protégée dans un flacon en verre teinté, car pour rester intact l'huile essentielle doit être préservée à l'abri de la lumière et de la chaleur. Sur l'emballage (Fig.39), il doit figurer plusieurs mentions comme son nom latin binomial pour éviter toute confusion avec une autre huile. L'origine géographique doit être présente car elle influe sur la composition de l'huile et sa qualité. La partie de la plante utilisée pour obtenir l'huile essentielle doit être mentionnée sur l'étiquette, ainsi que son mode d'extraction. Enfin, nous devons aussi y retrouver le spécificité biochimique, correspondant à la carte d'identité de l'huile essentielle. Cela regroupe les principales molécules actives (constituants caractéristiques) retrouvées dans l'huile essentielle. Un label de qualité délivré par le Ministère de l'agriculture existe. Il s'agit du label «H.E.B.B.D.» signifiant Huile Essentielle Botaniquement et Biochimiquement Définie. Toutes les huiles essentielles vendues en pharmacie devraient répondre à ces critères (Couic-Marinier et Lobstein, 2013).

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