• Aucun résultat trouvé

S YNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE

TABLEAU 1 AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DES DIFFÉRENTS OUTILS DE MESURE DE L'OBSERVANCE, ADAPTÉ DE [16] ET [17]

2.5 CONSÉQUENCES DE LA MAUVAISE OBSERVANCE

3.2.4 POSO’NET

L’écriture des posologies sur les boîtes est une tâche que le pharmacien d’officine connaît bien puisqu’il réalise cette tâche simple lors de la plupart des dispensations. Cette technique peut paraître désuète, mais elle a montré une augmentation de la prise des médicaments de 11% dans une analyse Cochrane de 2011 (49).

Poso’net® est un logiciel (intégré dans certains logiciels de gestion d’officine), permettant l’édition d’étiquettes de posologie personnalisées pour le patient, à coller sur les boites qui lui sont délivrées (50). Les étiquettes éditées permettent d’améliorer la lisibilité par rapport à l’écriture manuscrite. Elles permettent également d’ajouter des informations supplémentaires comme le nom de la pharmacie, la spécialité substituée, le nom du patient et la posologie. Ces étiquettes permettent d’éviter des erreurs d’interprétation de l’écriture manuscrite, tout en personnalisant la délivrance mais n’apportent pas de conseils supplémentaires au patient.

4 P

LACE DES PLANS DE PRISE DANS L

ADHÉSION THÉRAPEUTIQUE

4.1 ORGANISATION DU TRAITEMENT

Le retour à domicile après une hospitalisation est une période de flottement, avec un changement de traitement, une latence quant à la reprise d’une autonomie (puisque à l’hôpital les infirmières donnent le traitement). Les initiations ou les changements de traitement peuvent entrainer une insécurité ou une erreur (51). La mise à disposition de carte de traitement ou de plan de prise permettrait au patient sortant de l’hôpital, d’avoir une base d’informations sur son traitement et d’améliorer l’observance à long terme.

En cas de polymédication et/ou quand les horaires de prise sont multiples, le pharmacien peut proposer des aides simples visant à optimiser la gestion des médicaments par le patient, comme un pilulier ou un plan de prise regroupant tous ses traitements (4)(13). Lors de la réalisation du plan de prise, le pharmacien doit prendre en compte le quotidien du patient. En effet, la prise du midi pour un patient jeune et actif peut être contraignante : avoir ses traitements sur lui, difficilement dissimulable… Au contraire, chez une personne âgée, une prise de plusieurs médicaments avant le petit déjeuner avec beaucoup d’eau deviendra un

le lever, horaires réguliers tous les jours, sans s'allonger après) ou par rapport au repas (prise à jeun, en dehors du repas, une heure avant le repas, deux heures après) sont des facteurs de non-observance.

4.2 CHRONOPHARMACOLOGIE

La chronopharmacologie est une branche de la pharmacologie qui étudie les variations d’efficacité et de toxicité d’un médicament en fonction de son moment de prise. La chronopharmacologie se développe actuellement vers la chronothérapie, application des rythmes biologiques à la prise des traitements, afin d’en maximiser l’efficacité tout en diminuant leur toxicité. En effet, on peut définir un rythme biologique comme une variable physiologique variant de manière régulière et prévisible au cours du temps, entre des valeurs minimales et maximales (52).

La pharmacocinétique d’un médicament peut varier selon différents facteurs : physiologiques (âge, sexe, etc.), pathologiques (insuffisance rénale, hépatique, etc.), pharmacologiques (interactions médicamenteuses, etc.) et environnementaux (alimentation, alcool, tabac, etc.). La chronopharmacologie permet d’atténuer nombreux de ses facteurs en optimisant la prise. Ceci est primordial lors d’un médicament à marge thérapeutique étroite par exemple. Ainsi, pour un médicament dont l’absorption est diminuée par la prise concomitante d’aliments, on conseillera une prise à jeun afin d’en augmenter l’absorption et donc l’efficacité. De même, un médicament provoquant habituellement des cauchemars sera pris de préférence le matin pour en diminuer l’effet indésirable.

4.3 UNE MISSION DU PHARMACIEN

La réalisation de plans de prise par le pharmacien s’inscrit dans ses missions d’éducation thérapeutique du patient. Cette mission est notamment encadrée dans l’avenant n°5 à la convention nationale des pharmaciens d’officine de la sécurité sociale (53), qui précise que l’honoraire de dispensation pour ordonnance complexe (pour les ordonnances de plus de 5 lignes) est conditionné à la proposition systématique par le pharmacien au patient, d’un plan de prise, pour que ce dernier ait une meilleure compréhension de son traitement. Le Conseil National de l’Ordre des pharmaciens reprend d’ailleurs cette notion à travers les recommandations sur l’accueil des patients à l’officine (54), en conseillant le développement

d’un plan de prise et la rédaction d’une fiche de « Résumé Écrit des Préconisations Officinales » afin de conserver une trace écrite des conseils du pharmacien. De plus, le plan de prise correspond à un intervention pratique et rapide à mettre en œuvre à l’officine, visant à optimiser la gestion des médicaments par le patient, au même titre que les piluliers et autres aide-mémoires (13). La réalisation de plans de prise à la sortie de l’hôpital a par ailleurs montré une augmentation de l’observance thérapeutique à court terme et une meilleure compréhension du traitement, des objectifs et de ses effets indésirables (51).

4.4 ÉLABORER UN PLAN DE PRISE À L’OFFICINE

Les données de chronothérapie ne doivent pas desservir l’observance. Les horaires de prise doivent correspondre à l’aboutissement d’une négociation entre les données théoriques de chronothérapie et le mode de vie du patient car les oublis sont plus fréquents si l’horaire de prise ne convient pas au patient ou ne correspond pas à ses croyances (13). Cela peut également être délétère si un patient modifie ses habitudes de traitement, ayant pour conséquence de déséquilibrer un traitement jusqu’alors équilibré. Ainsi, conseiller à un patient de prendre la Lévothyroxine à jeun alors que son traitement est équilibré en fonction d’une dose en cours de repas peut conduire à une modification des résultats biologiques. C’est pour cela qu’un plan de prise doit d’abord être réalisé avec le patient, pour prendre en compte ses habitudes. 4.4.1 COMMENT RÉALISER UN PLAN DE PRISE ? La réalisation d’un plan de prise nécessite tout un travail de synthèse du pharmacien, qui adaptera le rythme de prise, en fonction de différents facteurs : données de chronopharmacologie, paramètres pharmacocinétiques et physico-chimiques (demi-vie, temps d’apparition des pics plasmatiques, interactions avec l’alimentation), les caractéristiques galéniques des médicaments, les effets indésirables des médicaments (ulcération gastrique, somnolence, cauchemars, effet diurétique), la physiopathologie de la maladie et les habitudes alimentaires et le rythme de vie du patient. Le plan de prise est le document résumant tout le travail que le pharmacien a réalisé silencieusement pendant la dispensation. C’est un rappel, une trace écrite des informations communiquées au patient.

Dans l’idéal, la réalisation d’un plan de prise s’effectue en collaboration avec les différents éléments de l’équipe de soins (pharmaciens, médecins, infirmiers).

Le médecin généraliste, auteur de la prescription, effectue également un travail de synthèse entre les différentes ordonnances rédigées par les médecins spécialistes consultés par le patient. Son ordonnance est généralement rédigée pour coller au mieux au mode de vie du patient, mais elle n’est en général pas rédigée en concertation avec le patient. Toutefois, le médecin doit avoir connaissance du plan de prise et si possible le valider.

Sur le même plan, l’infirmière est directement impliquée dans le processus d’administration puisqu’elle peut être responsable de l’administration de certains médicaments ou de la réalisation de piluliers. Le plan de prise personnalisé peut ainsi être perçu comme une contrainte.

Documents relatifs