3.2 Démonstration du théorème principal
3.2.1 Position du problème
Hs+1/2
Néanmoins, on peut monter que :
∂
tkw
R(x, t)k
2 ˙ Hs uloc≤Ckw
Rk
2 Hs uloc+kw
Rk
4 ˙ Hs uloc+C
Ce qui implique un contrôle local de la solution. Plus précisément, on démontre
le théorème d’existence locale suivant :
Théorème 5. Supposons que 0≤s <1/4, et θ
0∈Λ
s( ˙H
ulocs)∩L
∞, alors l’équation
(SQG) possède au moins une solution faible locale θ vérifiant pour tout
T < C(kθ
0k
∞1 +kw
0,Rk
2 ˙ Hsulocon a :
θ∈(L
∞([0, T], L
2))
uloc∩(L
2t([0, T],H˙
1/2))
ulocet
w∈(L
∞([0, T],H˙
s))
uloc∩(L
2t([0, T],H˙
s+1/2))
uloc.
De plus, pour tout t≤T, la solution w vérifie l’inégalité d’énergie :
kw
R(x, T)k
2 ˙ Hs uloc≤ kw
0k
2 ˙ Hs uloc+C
Z
T 0kwk
2 Hs uloc+kwk
4 ˙ Hs uloc+C ds
où C > 0 est une constante qui ne dépend que de kθ
0k
L∞(R2)et kw
0k
H˙s uloc(R2).
3.2 Démonstration du théorème principal
3.2.1 Position du problème
Avant de commencer la démonstration du théorème principal, rappelons que
l’espace H
ulocs(R
2) est défini par la norme
sup
φ∈BφZ
φ|Λ
sθ(x, t)|
22 +φ
|θ(x, t)|
22 dx ≡ sup
φ∈BφAφ(θ)
Nous utiliserons aussi (une seule fois) la norme équivalente suivante
kθk
2 ˙ Hs uloc= sup
k∈Z2Z
|Λ
s(φ
0(x−k)θ(x, t))|
2dx
CHAPITRE 3 Démonstration du théorème principal
Nous reprenons le modèle tronqué avec données initiales tronquées et régularisées
suivant
(SQG)
R,ε:
∂twR, = Λ
−s∇
· Λ
swR, R
⊥Λ
swR,−ΛwR,
∇. R
⊥Λ
sw
R,= 0
θ
0,R,ε= Λ
s(w
0χ
R)∗ρ
εOù χR est une fonction positive de classeC
∞(R
2) telle que, pour R >0,
(
χ
R(x) = 1 si|x| ≤R
χ
R(x) = 0 si|x| ≥2R
Et la solution tronquée θ
Rest définie par
θ
R= Λ
sw
R= Λ
s(wχ
R)
La condition sur la donnée initiale est la même qu’au chapitre 1, c’est-à-dire :
θ
0,R,= Λ
s(wχ
R)∈Λ
s(H
s(R
2))∩L
∞(R
2)⊂L
2(R
2)∩L
∞(R
2)
donc la donnée initiale tronquée et régularisée vérifie
θ
0,R,ε∈ \
k≥0
H
k⊂H
2⊂B˙
0∞,1(R
2)
Remarque 8.Dans la suite, nous allons utiliser une méthode d’énergie pour
démon-trer notre résultat d’existence locale, nous avons déjà obtenu des bornes uniformes
pour la donnée initiale, celle-ci sont valables pour tout 0 < s < 1, ces bornes
uni-formes fournissent la compacité nécessaire à un passage à la limite faible lorsque
R → et → 0. Nous ne traiterons donc pas les bornes uniformes pour la donnée
initiale.
Comme précédemment, le résultat d’existence globale obtenu par Abidi et Hmidi
[AH] et le théorème de Resnick [Res] permettent d’affirmer qu’il existe au moins une
solution faible w
Rde l’équation tronquée et régularisée (SQG)
R,εvérifiant
θ
R∈ C(R+; ˙B
∞0 ,1)∩L
1loc(R+; ˙B
∞1,1)∩L
∞([0, T], L
2)∩L
2([0, T], H
1/2), ∀T >0
Nous avons vu que l’équation a bien un sens dans l’espacew∈L
∞([0, T],H˙
ulocs(R
2))
et Λ
sw ∈ L
∞([0, T], L
∞(R
2)) où T > 0. Nous reprenons le calcul de ∂
tA
φ(w
R,)
ef-fectué au chapitre précédent :
CHAPITRE 3 Démonstration du théorème principal
∂
tA
φ(w
R,) +
Z
φΛ
sw
R,Λ
s+1w
R,dx=−
Z
w
R,φΛ
−s∇.(uΛ
sw
R,) dx
−
Z
φΛ
sw
R,∇.(u
R,Λ
sw
R,)dx−
Z
w
R,φΛw
R,dx
Les deux derniers termes apparaissant à droite de la dernière égalité se contrôlent
tous par Ckw
R,k
2H˙suloc(R2)
. Concernant le premier terme de droite, on fait une
inté-gration par parties
−
Z
w
R,φΛ
−s∇.(uΛ
sw
R,) dx=−
Z
Λ
−s∇(w
R,φ)u
R,Λ
sw
R,dx
Dans le cas où 1/4≤ s ≤ 1, on introduit une fonction positive ψ ∈ D valant 1 sur
un voisinage du support deφ et 0 sursuppφ+ 2(cette fonctionψ sera utilisée dans
tout ce chapitre), l’inégalité de Hölder permet d’écrire
−
Z
Λ
−s∇(w
R,φ)ψu
R,Λ
sw
R,dx≤ kφw
R,k
H˙1−skθ
Rk
L∞kψu
Rk
L2Malheureusement, on ne peut clairement pas écrire cela si 0< s <1/4 étant donné
que l’on contrôle φw
Rqu’en norme L
2H˙
s/1/2et que l’on dérive (1−s) fois.
Clas-siquement, il est naturel de vouloir partager les dérivées en donnant à chacun des
termes le nombre de dérivées souhaitées. Dans notre cas, on aimerait donner moins
de dérivées au terme w
R,φ du fait que w
R,φ ∈ L
2H˙
s+1/2. L’idéal serait donc de
pouvoir écrire
−
Z
wR,φΛ
−s∇.(ψuΛ
swR,)dx=−
Z
Λ
s+12(wR,φ)Λ
12−2s(ψuΛ
swR,)dx
Et ensuite utiliser l’inégalité suivante (où ψ =ψ
21) :
kψu
R,θ
R,k
H12−2s
.kψ
1u
R,k
L∞kψ
1θ
R,k
H12−2s
+kψ
1θ
R,k
L∞kψ
1u
R,k
H12−2s
(3.1)
Remarque 9. Comme nous allons le voir plus bas, le terme restant (i.e celui en
1−ψ) se traite facilement et ne pose aucun probleme. Ceci est dû au fait que le
noyau de ∇Λ
sest intégrable loin de l’origine.
Il est facile de voir que l’inégalité (3.1) est inexploitable si l’on souhaite obtenir
des estimations indépendantes de R, étant donné que les transformées de Riesz ne
sont pas bornées dans L
∞. Cependant, on va montrer que l’on peut quand même
contrôler le produit φu
Rθ
Rdans un espace de Sobolev de régularité positive en
utilisant une variante de l’inégalité (3.1). En fait, on peut montrer que φu
Rθ
Rse
contrôle dans un espace de Sobolev de régularité positive à condition de perdre un
peu sur le contrôle de φu
R. L’idée consiste à remplacer la norme L
∞de φu
Rpar
la norme d’espace de Besov B
−∞δ,∞deφu
R, où δ > 0. Pour cela, il faudrait d’abord
commencer par montrer qu’il existe δ > 0 tel que φu
R∈ B
∞−δ,∞. C’est l’objet du
prochain lemme,
CHAPITRE 3 Démonstration du théorème principal
Lemme 12. Pour tout φ ∈B
φ, il existe δ >0 tel que φu
R∈B˙
∞−δ,∞.
Preuve. Comme φu
R∈ H˙
1/2alors par Bernstein φu
R∈ B˙
2−,∞1/2en utilisant une
nouvelle fois Bernstein on aB˙
2−,∞1/2⊂B˙
∞−1,∞/2. D’autre part, commeφu
R∈B
∞0 ,∞alors
par interpolationφu
R∈B˙
∞−δ,∞pour tout0< δ <1/2.
On divise ensuite l’intégrale en deux parties
−
Z
Λ
−s∇(w
R,φ)u
R,Λ
sw
R,dx = −
Z
Λ
−s∇(w
R,φ)(1−ψ)u
R,Λ
sw
R,dx
−
Z
Λ
−s∇(w
R,φ)ψu
R,Λ
sw
R,dx
Pour la première intégrale, on intégre par parties puis on utilise le contrôle L
2ulocde uR associé à l’intégrabilité du noyau de convolution l’opérateur Λ
−s∇ loin de
l’origine et enfin le fait queθ ∈L
∞pour obtenir que
−
Z
Λ
−s∇(w
R,φ)(1−ψ)u
R,Λ
sw
R,dx = −
Z
w
R,φΛ
−s∇((1−ψ)u
R,Λ
sw
R,)dx
≤ kθ
0k
L∞kw
R,φk
2 L2Le contrôle de la seconde intégrale est plus technique, on commence par écrire
ce terme de la façon suivante, il existeσ > 0:
−
Z
Λ
−s∇(w
R,φ)ψu
R,Λ
sw
R,dx = −
Z
w
R,φΛ
σ(ψ
1u
R,ψ
1Λ
sw
R,) dx
≤ CkwR,φk
L2kψuRθR,k
HσAfin d’alléger les expressions, nous omettrons d’écrire la dépendance en dans
la suite. L’inégalité dont on fera usage en section 2 est la suivante, elle permettra
d’estimer le terme de la dernière inégalité ci-dessus, elle sera donc centrale dans
l’obtention de l’inégalité d’énergie :
Lemme 13. Pour toutσ >0 etδ >0vérifiant σ+δ ≤1/2, on aψ
1θR∈H˙
σ+δ∩L
∞etψ
1u
R∈H˙
σ∩B
∞−δ,∞. De plus, le produit vérifie ψu
Rθ ∈H˙
σainsi que l’estimation :
kψu
Rθ
Rk
Hσ≤ kψ
1u
Rk
B−δ∞,∞
kψ
1θ
Rk
Hσ+δ+kψ
1θ
Rk
L∞kψ
1θ
Rk
H˙σPreuve.Le premier point n’est rien d’autre que le lemme 11. La démonstration de la
deuxième partie du lemma repose sur la décomposition de Littlewood Paley pour les
distributions ayant une régularité Sobolev positive. D’après le théorème 4.1 p. 34 de
[PGLR], siE un espace de Banach de distributions dont la norme est invariante par
translation (au sens de la définition 4.1 p. 31, [PGLR] ) alors pour tout 1≤q ≤ ∞,
pour tout couple (σ, τ)vérifiant −σ < τ <0 et σ >0 l’opérateur de multiplication
CHAPITRE 3 L’inégalité d’énergie
ponctuelle est un opérateur bilinéaire borné de l’espace(B
q,Eκ∩B
∞τ ,∞)×(B
q,Eκ∩B
τ∞,∞)
dans l’espace B
q,Eκ+τoù, pour tout κ
0< κ < κ
1et σ = (1−η)κ
0+ηκ
1pour tout
η ∈(0,1), l’espace B
q,Eκ+τest défini par interpolation complexe
B
q,Es= [H
κ0E
, H
κ1E
]
θ,qoù l’espace H
Eκest l’espace (Id−∆)
−κ2E muni de la norme
kfk
HκE
=k(Id−∆)
κ2fk
EAutrement dit, pour tout couple de fonction (f, g) ∈ (B
q,Eκ∩B
∞τ ,∞)
2et pour tout
1≤q≤ ∞ on a
kf gk
Bκ+τ q,E≤ kfk
Bκ q,Ekgk
Bτ ∞,∞+kfk
Bτ ∞,∞kgk
Bκ q,EEn particulier, pour E = L
2et q = 2 et en remarquant que kfk
B−τ∞,∞
≤ kfk
L∞on
en déduit le lemme en prenant κ=σ+δ etτ =−δ.
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Etude de la régularité des solutions faibles d’énergie infinie d’une équation de transport non locale
(Page 55-59)