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e) Position des dents et agencement

La forme de l’arcade dentaire va nous renseigner sur le positionnement des dents. On note 3 formes d’arcade :

- Ovale (en U) - Carrée

- Triangulaire (en V)

Si l’arcade est ovale, les dents sont alignées suivant la courbe osseuse.

Si l’arcade est plutôt carrée, les dents sont en ligne et les canines situées aux angles.

Enfin, si l’arcade est triangulaire, on observe souvent des chevauchements et des rotations (36). S’il y a eu des extractions, que les incisives sont absentes, on doit se fier à la papille incisive. On prendra comme mesure, 10 mm entre cette papille et la face vestibulaire de l’incisive centrale maxillaire à restaurer (82).

C’est un point de référence fiable pour redéfinir la situation correcte des dents antérieures (1). S’il y a des encombrements, seule l’incisive latérale peut être modifiée (taille, rotation) (1).

Cette dent est donc un élément clé d’une composition dentaire optimale, du fait de sa flexibilité (1). Concernant les diastèmes, il est possible de fermer prophétiquement l’espace, en respectant les proportions des dents (une augmentation de largeur induit une augmentation de hauteur) (1).

Conclusion :

Avant toute réhabilitation prothétique antérieure, il est primordial de : - Rétablir la dominance de l’incisive centrale

- Rétablir les proportions correctes des incisives centrales

- Rétablir une progression des surfaces de contacts plus apicale de l’incisive centrale à la canine

- Elargir progressivement les angles inter-incisifs de l’incisive centrale à la canine - Restaurer l’inclinaison distale des apex

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III.5) Analyse des dents

Le praticien va se focaliser désormais sur les dents elles mêmes. Il devra réaliser un schéma dentaire en notant les dents absentes, abrasées, colorées, restaurées et traitées endodontiquement.

a) Typologie

On distingue 3 formes fondamentales : les dents carrées, ovoïdes (ovales) ou triangulaires (coniques) (1) (3).

Les dents carrées ont un pourtour rectiligne avec des lignes de transition et des lobes marqués et parallèles.

Les dents ovoïdes ont un pourtour arrondi avec des lignes de transition douces et convergeant en incisif et au collet.

Et les dents triangulaires ont un pourtour rectiligne avec des lignes de transition et des lobes marqués et convergeant au collet (4).

Des dents carrées symbolisent la force, l’énergie, la puissance et la virilité ; celles ovoïdes sont plus féminines et symbolisent la douceur, la sensibilité, le charme ; tandis que les dents triangulaires sont associées à la vie intellectuelle, la vivacité, l’imagination, l’esprit critique (3).

Cependant, certains auteurs ont démontré qu’il n’y avait pas forcément de lien entre le sexe du patient et la forme des dents (72).

La forme basique des dents peut évoluer au cours de la vie d’un individu (degré d’éruption, usure). En effet, les dents jeunes sont souvent plus carrées ou ovoïdes, et les dents âgées plus triangulaires (42).

D’après une étude d’Oliveira and coll, on peut noter une relation entre la forme du visage et la forme des dents, mais pas d’association entre l’apparence plaisante du sourire et la forme des dents. On

Figure 28 : Différentes formes de dents (Fradeani, 2006)

28 peut donc obtenir un sourire « esthétique », aussi bien avec des dents carrées, qu’avec des dents triangulaires ou ovales (13).

Pour déterminer la forme de la future prothèse, on pourra prendre comme référence les dents naturelles adjacentes, des anciennes photographies, l’architecture gingivale ou le biotype parodontal (1).

b) Couleur

La couleur d’une dent résulte de trois paramètres : la luminosité, la teinte et la saturation. On peut y ajouter les dimensions propres à la dent, l’environnement et les caractérisations (3).

La luminosité est la quantité de lumière réfléchie par un objet (3). Au niveau dentaire, elle représente la quantité de gris dans la dent (1). C’est la composante la plus importante de la couleur (49).

La saturation est la quantité de pigments contenue dans une couleur (3). Au niveau dentaire, cette saturation est due à la dentine, dont la visibilité dépend de l’épaisseur et de la translucidité de l’émail (3).

La teinte, ou tonalité chromatique, est dépendante de la longueur d’onde de la lumière réfléchie par un objet. Il existe différentes familles de teinte (rouge, vert, bleu…) (3). Elle représente la couleur de base de la dent (1).

Ces trois dimensions fondamentales (teinte, saturation et luminosité) découlent de modèles universels, comme le diagramme de Munsell.

Munsell A a mis au point une méthode de classification des couleurs (1909), dans un réseau cylindrique, selon 3 critères : la teinte, la saturation et la luminosité.

Le modèle TSL (Teinte Saturation Luminosité) reprend les mêmes principes que ceux de Munsell (114).

Figure 29 : Réseau cylindrique de Munsell (Teinte, Saturation et Luminosité)

29 Les dimensions propres à la dent sont : la translucidité, la fluorescence et l’opalescence (3).

La translucidité est la propriété d’un corps à laisser passer la lumière. L’épaisseur et la luminosité de l’émail sont à l’origine de la variation de cette translucidité (37).

La fluorescence est la propriété de la dentine à transformer la lumière reçue en radiations visibles de plus grande longueur d’onde (3). En vieillissant, la dentine perd sa fluorescence du fait de son hyperminéralisation (38).

L’opalescence est la propriété de l’émail à exalter la réflexion des ondes courtes, produisant ainsi un reflet caractéristique bleu-gris, surtout dans la partie incisale (39).

La perception de la couleur d’une dent va aussi dépendre de son environnement ; c’est-à-dire de l’environnement lumineux, ainsi que la couleur des structures voisines (gencive, lèvres…) (3).

Bords libres translucides des incisives centrales, cas clinique du Dr Oudin

30 Vanini a établit une classification pour les pigmentations et les caractérisations des dents (41).

Il va y avoir des variations de couleur au sein d’un même sourire. En effet, les canines seront souvent plus saturées que les incisives ou les prémolaires (3).

D’après Morley, les incisives centrales sont les plus lumineuses, les canines les moins lumineuses, et les incisives latérales et les prémolaires se situent entre les deux (19).

Il y a donc une progression chromatique des incisives centrales aux canines (1).

De plus, les dents inférieures sont plus saturées que les dents supérieures, leur émail étant moins épais (3).

L’âge est un facteur important sur la couleur des dents.

Les dents jeunes sont plus lumineuses, l’émail est épais et peu translucide (sauf au niveau du tiers incisif), et la dentine est opaque.

Inversement, les dents âgées ont un émail plus fin (ceci est dû au phénomène d’abrasion) et vitreux, la dentine est donc plus visible et les dents plus saturées (3) (1).

Lors de réhabilitation prothétique, il faudra donc reproduire un bord libre translucide et donner une teinte particulièrement lumineuse chez un patient jeune.

Tandis que chez un patient âgé, il faudra lui expliquer le changement normal de teinte lié à l’âge, mais prendre aussi en compte ses attentes si celui-ci veut des dents moins saturées (1).

Figure 30 : Caractérisations d’après Vanini (Fradeani, 2006)

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