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Portrait des organisations à l’étude : champs d’intervention et missions, sources de

Chapitre 2 : Cadre d’analyse et méthodologie

2.5 Outil de collecte de l’information

2.5.3 Portrait des organisations à l’étude : champs d’intervention et missions, sources de

Premièrement, nous proposons un aperçu des champs d’intervention ainsi que des sources de financement et des missions des organismes communautaires rencontrés. Le tableau qui suit permet d’observer les différentes missions énoncées par les organisations. Les informations suivantes ont été recueillies dans les rapports annuels d’activités des organisations à l’étude. Les extraits choisis ne sont pas nécessairement les énoncés les plus récents, mais plutôt ceux répétés année après année.

Tableau 2.2 : Champs d’intervention et missions des organisations communautaires participantes24

Champ

d’intervention

Mission

Revitalisation « […] sa mission et ses valeurs, soit : développement durable, économie sociale, emploi local et préservation du patrimoine […] » Économie « […] stimuler et soutenir le développement économique de

Rosemont - La Petite-Patrie en se basant sur des valeurs d’innovation, d’équité et d’engagement citoyen. »

Aînés « […] mission d’intégration et de socialisation pour les personnes à autonomie réduite, en incluant les aînés issus des communautés culturelles. »

Sécurité alimentaire

« Favoriser l’autonomie alimentaire de la population du quartier de Rosemont »

24 Comme mentionné dans ce chapitre, toutes les organisations rencontrées n’ont pas l’habitude de produire des

rapports d’activités. Les sites web des organisations ont été consultés en tant que sources complémentaires, lorsque c’était possible.

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Défense de

droits

« […] défendre et promouvoir les droits des locataires du quartier […] »

« […] promouvoir et de soutenir le développement du logement social dans le quartier Rosemont. »

Insertion « Notre mission est d’offrir aux jeunes adultes en difficulté, vivant sous le seuil de la pauvreté, âgés de 16 à 30 ans, un parcours d’intégration personnelle, sociale et professionnelle. »

Histoire « […] a pour mission principale de rassembler, conserver et partager l’histoire et le patrimoine du quartier. »

Femmes « [...] la mission est de venir en aide aux femmes en difficulté. » Environnement *« […] développe des projets environnementaux à forte dimension

sociale. » (site web)

Enfants -

Culture *« […] mettre en œuvre des actions visant à améliorer la pratique artistique professionnelle et la vie culturelle dans l’arrondissement. » (site web)

Les missions présentées font parfois référence au développement local (notion d’empowerment, d’économie sociale, d’emploi local), d’autres fois elles font référence à une relation d’aide, ou à la défense des droits individuels et collectifs. D’un côté, certaines des missions présentées mentionnent des valeurs, tandis que de l’autre, ce sont des verbes qui sont utilisés. Les organisations à l’étude s’inscrivent donc dans l’action (« offrir », venir en aide, promouvoir, soutenir, favoriser, etc.) qui se fait selon des notions et des principes plus larges, telles que des valeurs d’équité, de préservation du patrimoine ou d’économie sociale.

Lorsqu’on s’intéresse à la question du financement des organisations communautaires, l’analyse documentaire révèle une diversité de sources desquelles les organisations obtiennent des fonds. Certaines sont soutenues par le Gouvernement du Québec, à travers le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) du Ministère de la Santé et des Services Sociaux (MSSS) ou le Secrétariat à l’Action Communautaire Autonome à Initiative Sociale (SACAIS). Il existe aussi quelques programmes orientés vers un groupe de la population en particulier, mentionnons par exemple le Programme Du cœur à l’action pour les aînés du Québec (du ministère de la Famille et des Aînés) ou encore le Programme d’aide en loisir pour les personnes vivant avec une incapacité physique (fonds géré par AlterGo, provenant de la Ville de Montréal et du Ministère de l’Éducation du Loisir et du Sport). Le financement du milieu communautaire montréalais se fait aussi dans le cadre d’un programme conjoint entre la Ville de Montréal et le Gouvernement du Québec. Ce programme se nomme l’Entente administrative de

développement social et de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Quelques-unes des organisations ont fait la mention de cette Entente, mais certains interlocuteurs ont mentionné la Ville de Montréal dans leurs sources de financement, sans toutefois préciser si c’était de ces fonds dont il était question. Le financement provenant du Gouvernement fédéral est moins fréquent, et est souvent obtenu dans le cadre de programmes sectoriels, c’est-à-dire un programme pour les aînés, en économie, pour les enfants, ou encore pour la lutte contre l’itinérance. Plusieurs organisations ont reçu des fonds dans le cadre des subventions salariales d’Emploi Québec et du Programme Emploi d’été Canada de Services Canada. L’Arrondissement de Rosemont – La Petite-Patrie a aussi été mentionné dans les sources de financement pour certaines organisations, sans que le programme spécifique soit spécifié (à l’exception du programme Éco-quartier).

Les organisations à l’étude font aussi appel à différentes fondations privées pour se financer. Toutes n’y ont pas recours, mais certaines reçoivent des dons de plusieurs d’entre elles. Les donneurs les plus souvent mentionnés sont la Caisse Desjardins (soit la succursale ou encore la Caisse d’économie sociale), et Centraide du Grand Montréal. Une autre façon de se financer mentionnée est l’autofinancement. Le plus souvent, cet apport financier prend seulement la forme d’une cotisation des membres. D’autres fois, il y a l’organisation d’activités de financement, tels un cyclothon, la vente de calendrier, ou un défilé de mode. Une organisation a mentionné avoir un volet en économie sociale, et ce qui permet un financement par l’offre de services. Enfin, certaines organisations communautaires se trouvent à gérer des enveloppes de fonds, qui sont ensuite distribués à d’autres organismes. Mentionnons comme exemple la CDEC qui est gestionnaire de l’enveloppe Budget d’Initiatives Locales d’Emploi Québec.

À la lumière des documents étudiés, on note qu’une grande partie des actions relève de l’échelle locale. Il s’agit parfois de l’échelle micro-locale, où il est question de certains lots, représentant quelques coins de rue. Le plus souvent, il est fait mention du quartier25. Pour

plusieurs autres organisations, le territoire d’intervention est celui de l’Arrondissement. La grande majorité des organisations étudiées œuvraient à l’échelle du quartier ou de l’Arrondissement. Par ailleurs, pour les acteurs rencontrés, le quartier Rosemont correspondait principalement au secteur du Vieux-Rosemont, et dans une moindre mesure au secteur de Rosemont Nord et du secteur Angus. Ce territoire correspondant au quartier Rosemont était mis

25 Ce qui correspond généralement au territoire du CLSC de Rosemont, comme mentionné dans la section

précédente. Toutefois, les entretiens révèlent que l’appellation de Rosemont réfère, dans plusieurs cas, à un territoire plus restreint, autour de la rue Masson et du secteur du Vieux-Rosemont. Certains acteurs ont opposé « ici » (Rosemont) à « là-bas » la partie Est de Rosemont.

57 en opposition avec l’est de Rosemont, souvent présenté comme « là-bas ». Ce territoire entourant le Vieux-Rosemont est aussi là où se regroupent les organisations communautaires du quartier.

Par ailleurs, quelques organisations font partie de regroupements sectoriels à l’échelle municipale. On peut penser au Comité d’économie sociale de l’Île de Montréal ou encore à la TROVEP de Montréal (Table Régionale des Organisations Volontaires d’Éducation Populaire). Aussi, certaines organisations ont mentionné participer lors de consultations publiques. L’une des consultations auxquelles les organisations en présence ont participé est celle portant sur le Plan de développement urbain, économique et social, sur l’avenir des secteurs Marconi- Alexandra, Atlantic, Beaumont, De Castelnau (PDUES). Par ailleurs, il arrive quelques fois que les activités des organisations rayonnent au-delà des limites de leur territoire d’intervention, dans les quartiers limitrophes ou même à l’échelle de la ville. Pour ce qui est des actions menées à l’échelle provinciale et fédérale, il s’agit là surtout d’action de représentation, et de mobilisation, pour la défense de droits collectifs notamment. Les actions à cette échelle sont moins fréquentes.

La plupart des organisations étudiées possèdent un nombre important de partenaires. En effet, la plupart des organisations communautaires travaillent ensemble pour l’organisation d’activités contribuant à l’animation du quartier. Ces activités énumérées dans les rapports d’activités sont en grande partie organisées de pair avec la CDC et ses membres. Pensons d’abord à la Fête de la famille, au Mois de la nutrition, au Magasin-Partage ou encore au Forum social de Rosemont. Le développement de partenariat entre organisations peut aussi servir à la diversification des activités adressées aux membres. Ce type de partenariat sert à la fois à rejoindre de nouvelles personnes, et à diversifier l’offre de services. Par exemple, un Centre de femmes qui travaillerait de pair avec un Comité Logement pour offrir une formation sur les problèmes de logement spécifiques aux femmes, ou encore, un organisme œuvrant avec les personnes âgées, qui développe un partenariat avec un organisme en sécurité alimentaire pour l’organisation de cuisines collectives. Notons la présence de partenariat pour répondre à certains besoins qu’ont les organisations, comme dans la mise sur pied d’un Comité Conseil, un support offert dans la recherche de financement, une aide dans l’organisation d’activité, l’évaluation d’une politique mise en place à l’interne, un soutien dans la mise en œuvre de pratiques de compost et de recyclage, et une expertise pour la construction d’un bâtiment LEED. Par ailleurs, on note que le développement d’un partenariat peut permettre un accès à des terrains pour jardiner, à des salles communautaires (pour les cuisines collectives par exemple) et à des lieux de diffusion.

Dans d’autres cas, un partenariat se développe afin de réunir différents acteurs autour d’un enjeu. Par exemple, dans le cas d’une campagne de réduction des GES qui a mis à contribution la SODER, Enviroscope, le Fonds d’action en développement durable et la Société de Développement Angus. On peut aussi mentionner la Table d’insertion économique, le Comité Accessibilité de Rosemont, ou la table Vivre et vieillir à Rosemont. Cette façon de faire, en concertation, sert aussi dans la planification territoriale. Ainsi, des partenariats parfois plus ciblés se font pour travailler sur différents plans ou stratégies. Mentionnons le Plan concerté CSDM- CDEC, le Plan d’action local pour l’économie et l’emploi, le Comité de revitalisation du secteur Bellechasse ou le Plan de développement durable Angus, auxquels un ou plusieurs des organisations à l’étude ont participé. On note aussi, de façon moins répandue, un partenariat entre organismes communautaires et institutions universitaires, qui prennent souvent la forme de stage (l’organisme est le lieu de stage pour des étudiants) et parfois de recherche partenariale (collaboration entre chercheurs et organismes communautaires dans la recherche).