• Aucun résultat trouvé

2 Méthode

2.4 Population d’étude

Le calcul du nombre de sujets nécessaires à notre étude a été basé sur le raisonnement suivant. Suite à l’enquête préliminaire décrite précédemment (cf. 2.2) nous avons trouvé une prévalence proche de 20% pour les troubles mentaux liés au travail parmi les patients des médecins qui ont répondu à l’enquête (n=23). Même si aucune autre étude n’a estimé la prévalence des troubles mentaux liés au travail en médecine générale, la prévalence retrouvée dans l’étude préliminaire était du même ordre de grandeur que celles retrouvées dans d’autres études travaillant sur des populations différentes.

Afin d’obtenir des estimations de notre indicateur avec une précision à 10%, nous avons calculé avoir besoin d’inclure 2000 sujets dans notre étude. Pour avoir 2000 sujets inclus sur l’ensemble de l’étude et en sachant que chaque médecin participant devra inclure 24 sujets au cours de l’étude, nous avons estimé à au moins 83 le nombre de médecins participant de manière régulière (médecins qui incluent tous 24 patients au cours de l’étude).

En prévoyant qu’en moyenne les médecins participeront une semaine sur deux et que 60% des médecins acceptant de participer, participeront réellement à l’enquête (estimation établie à partir de la participation des MG à d’autres enquêtes), nous avons estimé avoir besoin d’environ 300 médecins acceptant de participer afin d’avoir un équivalent d’au moins 83 médecins participant sur l’ensemble de la période d’étude.

45

2.4.2 Sélection des médecins généralistes

L’étude a été proposée par courriel aux médecins du réseau Sentinelles et aux médecins du collège des généralistes enseignants de la région Nord - Pas-de-Calais. Etant donné que le nombre de médecins souhaitant participer était insuffisant (44 réponses positives sur 117 envois), nous nous sommes rapprochés de l’Union Régionale des Professionnels de Santé (URPS) médecins libéraux, représenté dans le comité scientifique afin de pouvoir faire un mailing postal plus large. Grâce à l’URPS, nous avons pu envoyer un appel à participation à N=1000 MG exerçant dans la région. Certains médecins nous ont répondu être prêts à participer mais leur nombre étant toujours insuffisant nous avons rappelé l’ensemble des médecins contacté. L’ensemble des 1000 médecins ayant reçu l’appel à participation ont été appelé avec en moyenne 2 à 3 appels téléphoniques avant de réussir à joindre le médecin. Les appels ont été réalisés par moi-même avec l’aide de deux internes (un en médecine générale et un en médecine du travail). Afin d’avoir une représentativité de l’ensemble du territoire, les médecins ont été sélectionnés afin d’avoir la même répartition dans chaque zone de proximité de la région (Annexe 4). Une formation téléphonique d’une dizaine de minutes a été effectuée avec l’ensemble des médecins investigateurs avant le début de la phase de recueil des données.

2.4.3 Sélection des sujets

 Critères d’inclusion

Le MG enquêteur devait inclure les patients qui répondent aux critères suivants : • être âgé de 18 ans à 65 ans

• être en activité professionnelle. L’activité professionnelle a été définie par un seuil minimum correspondant à au moins un mi-temps durant les 12 derniers mois (y compris les mi-temps thérapeutiques). Ce seuil a été défini de la manière suivante :

 Nombre de mois travaillé dans les 12 derniers mois (M)  Temps de travail le plus fréquent (T)

46

• venir en consultation de médecine générale en région Nord - Pas-de-Calais pendant la période d’étude

• comprendre la langue française • accepter de participer à l’étude

 Critères d’exclusion

• Etre étudiant (sauf s’il est par ailleurs salarié, dans les conditions définies dans les critères d’inclusion). Les étudiants en stage, même indemnisé, ont été exclus de l’étude

• Etre à la recherche d’un emploi

Les chercheurs d’emploi et les étudiants n’étaient pas inclus dans l’étude en raison du lien spécifique entre ces situations et les troubles mentaux (Ford et al., 2010; Delara and Woodgate, 2015; Milanovic et al., 2015).

2.4.4 Définition des cas de souffrance psychique en lien avec le travail

Parmi les patients inclus dans l’étude, les cas souffrant de troubles mentaux ont été définis comme suit :

• Cas objectivés : avoir au moins une entité diagnostique du MINI (MINI International Neuropsychiatric Interview) parmi les troubles mentaux choisis (épisode dépressif majeur (15 derniers jours), anxiété généralisée (6 derniers mois), abus/dépendance alcool (12 derniers mois), risque suicidaire (mois précédent et vie entière)) positive (Sheehan et al., 1998) ; • Cas connus et/ou diagnostiqués : avoir des troubles mentaux diagnostiqués par le MG lors de

la consultation ou dans les 12 derniers mois ;

• Cas de souffrance ressentie : souffrance psychique actuellement ressentie par le patient Pour les cas objectivés et diagnostiqués par le médecin, le lien entre les troubles et le travail était fait par le médecin, pour les cas de souffrance ressentie ce lien était fait par le patient

47

2.4.5 Modalités d’inclusion des patients

Chaque médecin devait inclure 24 patients (nombre jugé raisonnable pour avoir une bonne participation des médecins et permettant d’atteindre le nombre de sujets nécessaire) sur l’ensemble de la période d’étude. Afin de minimiser les biais de sélection des sujets (Kleinbaum et al., 1981) (par exemple, sélection d’uniquement les patients du lundi), nous avons élaboré une grille d’inclusion des sujets indiquant au médecin les créneaux dans lesquels il devait inclure des sujets (Annexe 5). Le médecin devait inclure le premier patient éligible dans l’étude pour chaque créneau (matin, après-midi, soirée) en les répartissant sur l’ensemble des jours de la semaine où il travaillait. Cette grille était préalablement préparée avec le médecin lors de la formation téléphonique afin de prendre en compte son emploi du temps. Si certains médecins, en raison de leur calendrier et de leur activité, n’ont pas pu inclure de patients aux créneaux indiqués sur la fiche d’inclusion, ils avaient comme consigne de les inclure dans les créneaux suivants disponibles. L’intérêt de cette grille était d’éviter un biais de sélection de la part des médecins (médecins incluant des patients avec un trouble psychique connu mais que cette inclusion soit faite de manière aléatoire afin de ne pas surestimer la prévalence de ces troubles en médecine générale).

Le médecin devait présenter l’étude à chaque patient éligible. Si le patient acceptait de participer, le médecin remplissait avec lui un questionnaire d’une durée de ¼ d’heure à la suite de la consultation. En cas de refus de participer le médecin devait remplir une fiche de non inclusion en indiquant le motif de la non inclusion, l’âge et le sexe du patient ainsi que la présence de troubles mentaux connus chez ce patient au cours des 12 derniers mois (Annexe 6) .

Documents relatifs