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Politique étrangère et analyse de discours

Dans le document L'Europe dans le monde - RERO DOC (Page 44-66)

Politique étrangère et analyse de discours

Nous allons voir dans ce chapitre quelles sont les méthodes d’analyse de discours que nous allons utiliser tout au long de notre thèse pour déchiffrer et décrypter la très grande production de discours sur la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC). Dans cette optique, nous avons mis l’accent à la fois sur le contenu et l’ordonnance du discours, ainsi que sur la situation de communication. En effet, tout acte énonciatif doit être analysé à la fois à partir de son contenu, de son rythme rhétorique, mais également en fonction du lieu dont il émerge, du rôle de l’énonciateur, et du canal ou des canaux de diffusion utlilisés (oral, écrit, télévisé). Ainsi, on ne communique pas pour communiquer, mais pour agir. La composition et l’interprétation des discours sont en premier lieu déterminés par l’action envisagée. Comme l’a souligné Michel Foucault, à propos de l’analyse du discours et de sa mise en situation, «ce dont il s’agit ici, ce n’est pas de neutraliser le discours, d’en faire le signe d’autre chose et d’en traverser l’épaisseur pour rejoindre ce qui demeure silencieusement en deçà de lui, c’est au contraire de le maintenir dans sa consistance, de le faire surgir dans la complexité qui lui est propre» 52.

Autrement dit, le comportement langagier ne se produit pas dans un vide social : le locuteur parle à quelqu’un, à plusieurs personnes ou à des millions de personnes, en établissant de fait une relation interpersonnelle à propos d’un objet. Le savoir, dans ce contexte, est en quelque sorte mutuellement connu. Le discours, en tant que rhétorique, confère un pouvoir à celui qui le tient. L’art du discours est ainsi un art manipulateur. Car même si l’orateur est convaincu de ce qu’il dit, la manière dont il le dit, son rôle et sa fonction dans l’échelle de la représentation sociale lui confèrent une supériorité sur les autres. Ainsi, au cœur du discours, il y a le pouvoir.

Les « lois du discours »

Pour fabriquer une interprétation, le destinataire du discours doit intégrer le fait que l’émetteur du discours est sérieux et qu’il répond à un certain nombre de normes, de

« maximes conversationnelles »53 ou de ce que les linguistes appellent plus

communément les « lois du discours ». En vertu du principe de coopération, les différents acteurs de la communication – émetteurs, récepteurs, média – acceptent de partager un certain cadre et de collaborer ainsi à la réussite de l’effort mutuel de communication.

Selon Patrick Charaudeau, toute parole apparaît ainsi comme un « contrat de

communication »54 qui implique l’existence de normes comme les « lois du

52

FOUCAULT Michel, L’archéologie du savoir, Paris, Gallimard, 1969, p. 65.

53

GRICE Paul, « Logique et conversation », in Communications, No 30, 1979.

54

CHARAUDEAU Patrick, « Le dialogue dans un modèle de discours », Cahiers de liguistique

discours », une reconnaissance mutuelle des acteurs - actifs ou passifs, émetteurs, destinataires ou intermédiaires du message - et l’appartenance de la parole à plusieurs genres de discours qui précisent la situation de communication.

Selon Dominique Maingueneau55, il existe cinq principales « lois du discours » : • la loi de pertinence, qui stipule qu’un discours doit être approprié au contexte

dans lequel il intervient, et donc stimuler l’intérêt du destinataire du message ; • la loi de sincérité, qui touche à l’engagement de l’énonciateur du discours.

Autrement dit, elle concerne un certain degré de vérité par rapport à ce qu’avance l’orateur ;

• la loi d’informativité, qui concerne le contenu du discours et la qualité des informations nouvelles amenées au destinataire ;

• la loi d’exhaustivité, qui stipule que l’énonciateur doit donner l’information maximale par rapport à la situation exposée.

• enfin, la loi de modalité, qui concerne la clarté du message de l’énonciateur: choix des mots, bonne prononciation et rythme des phrases.

Le discours politique est le plus souvent un discours pragmatique, qui répond à un certains nombres de critères et à une certaine manière de pratiquer la communication verbale. Le discours apparaît ainsi comme une organisation au-delà de la phrase, transphrastique, et qui a un impact au-delà du contenu stricto sensu du message. Il peut également être orienté, en ce sens qu’il se développe de manière linéaire avec un début et une fin. Il est également interactif, car il implique nécessairement un émetteur et un récepteur du message, autrement il s’agit d’un monologue.

Le discours est toujours contextualisé, dans la mesure où il participe à la définition de son contexte. Ainsi, un discours prononcé par un chef d’Etat se situe dans un environnement précis, avec un rôle précis, dans une représentation sociale précise, avec un public souvent vaste, démultiplié par les effets des médias.

Le discours est toujours rapporté à un sujet qui l’incarne, et son impact varie en fonction du rôle et de la représentation de l’émetteur du message. Pour reprendre la formule de Patrick Charaudeau, les émetteurs de message doivent toujours se poser la question suivante : « On est là pour dire ou faire quoi ? »56.

Lorsqu’on traite du médium d’un discours, de l’intermédiaire entre l’émetteur et le récepteur d’un message, il convient de prendre en compte l’ensemble d’un circuit qui structure le message, ce que les spécialistes du discours appellent un « dispositif communicationnel ». Selon Dominique Maingueneau, « le mode de transport et de réception de l’énoncé conditionne la constitution même du texte, façonne le genre de

55

MAINGUENEAU Dominique, Analyser les textes de communication, Nathan Université, Paris, 2000, p. 20-23.

56

CHARAUDEAU Patrick, « Une analyse sémiolinguistique du discours », in Langages, No 117, 1995, p. 102.

discours »57.

Selon Jean-Michel Adam58, le schéma de la communication est le suivant : l’émetteur envoie un message au récepteur. Pour qu’il soit opérant, ce message requiert un contexte ou un référent, soit verbal, soit suceptible d’être verbalisé. Il faut ensuite un code commun à l’encodeur et au décodeur du message. Il faut enfin un contact ou un canal permettant la connexion entre l’émetteur et le récepteur. Il y a ainsi trois entités principales dans tout schéma de communication :

• le sujet émetteur, l’encodeur ;

• le message, le texte, le code, le canal ; • et le sujet récepteur, le décodeur.

Ainsi, la communication ne concerne pas simplement une transmission d’information entre un émetteur et un récepteur, mais, plus globalement, un effet de sens entre l’un et l’autre. Et c’est précisément le rôle du message, de contenu, de la langue, des mots choisis et du canal de diffusion de produire cet effet de sens.

Le concept de discours met ainsi l’accent sur les conditions de production d’une séquence verbale. Autrement dit, il s’agit de penser de façon cohérente le contexte et la situation dans laquelle apparaît le discours.

Force est de constater que l’avènement des médias audiovisuel et le développement des nouvelles technologies de l’information ont profondément bouleversé la nature des textes ainsi que leur mode de transmission. Dans les années 1950, le président américain Eisenhower faisait deux discours par an. Aujourd’hui, un chef d’Etat en fait plusieurs par semaine, voire même plusieurs par jour. Le nombre de destinataires d’un discours est aujourd’hui illimité, et on assiste à une diffusion exponentielle des discours via la multitude des réseaux de communication. Nous sommes dans une ère de « communication nomade »59, qui permet à l’individu d’être en communication n’importe quand, n’importe où.

Il convient également de mentionner l’existence de marques linguistiques à travers lesquelles se manifeste l’énonciation du discours. L’une des marques linguistiques majeures est l’embrayage, qui concerne l’ensemble des opérations par lesquelles un discours s’inscrit dans son énonciation, au travers d’un certain nombre d’embrayeurs de personne, appelés également « éléments déictiques » :

• les pronoms, je, tu nous, vous ;

• les déterminants, mon, ton, notre, votre ; • les pronoms, le mien, le tien, le nôtre, le vôtre.

57

MAINGUENEAU Dominique, Analyser les texts de communication, op. cit., p.58.

58

ADAM Jean-Michel, Linguistique et discours littéraire. Théorie et pratique des textes, Larousse Université, Paris, 1976, p. 253.

59

FLECHY Patrice, Une histoire de la communication moderne. Espace public et vie privée, La Découverte/Poche, Paris, 1991, p. 234.

Le rôle des embrayeurs de personne est de permette à l’émetteur et au récepteur du message d’identifier leurs référents : « notre Europe », « je pense » (en tant que chef d’Etat, Commissaire européen), « notre destin commun ». Autrement dit, comme le souligne Dominique Maingueneau, « l’interprétation des embrayeurs de personne est indissociable de la scène énonciative qu’implique chaque texte »60.

Dans le cas du discours politique sur la PESC, nous allons constater que lorsque le locuteur se manifeste comme « Je » dans l’énoncé de son discours, cela correspond à une prise en charge du discours. Cette prise en charge du discours permet au locuteur à la fois d’être à la source de repérages énonciatifs (le «je » renvoie au chef d’Etat, au Commissaire européen ou au leader politique, et de fait incarne la légitimité et l’autorité), et de se poser en responsable de l’acte de parole ainsi accompli (énoncer une assertion apparaît comme un garant de vérité).

Actes de parole, actes de pouvoir

Nous allons maintenant analyser plus en détail les actes de parole et leur rôle dans le discours. Nous pensons, en effet, que la grande production de messages et de discours sur la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) est avant tout une production d’actes de parole visant à la construction sociale de l’identité européenne.

Roman Jakobson61, dans le cadre du Cercle de Prague lancé dans les années 1930

et qui fut très important dans l’évolution de la linguistique, a défini six fonctions de communication au langage :

• la fonction « émotive » ou « expressive » désigne le fait que le langage permet au locuteur d’exprimer des désirs, des états mentaux. Exemples : « nous qui avons réussi à reculer la barbarie grâce à notre union, nous voulons une Europe forte !», « Oh ! Quelle belle idée que l’Europe ! » ;

• la fonction « référentielle », qui permet de donner des indications sur l’objet nommé, la situation présente et le contexte (monde environnant). Exemple : «Quand je parle de la politique étrangère et de sécurité commune, je parle d’une Europe plus forte» ;

• la fonction « conative », du latin « conari » qui signifie « entreprendre », et qui permet d’agir sur autrui. Exemple : « nous tous, Européens, devons participer à cette grande entreprise d’édification européenne. C’est notre grand projet d’avenir » ;

• la fonction « poétique » qui permet d’exprimer des qualités esthétique propres, concernant la forme du message. Exemple : «nous devons construire les Etats-Unis d’Europe» ;

• la fonction « phatique » qui permet d’établir, de prolonger ou au contraire d’interrrompre une communication. Exemples : « Mes chers concitoyens… »,

60

MAINGUENEAU Dominique, op. cit., p. 103.

61

« Merci de votre attention » ;

• et la fonction « métalinguistique », qui permet au langage de parler sur lui- même. Exemples : « en d’autres termes… », « par politique étrangère et de sécurité commune, j’entends… ».

Nous allons voir que la plupart des discours que nous allons étudier sur l’Europe ont une fonction « conative », c’est-à-dire qu’ils visent à agir sur autrui.

Lorsqu’un zoologiste doit qualifier l’existence d’un animal jusqu’alors inconnu, il décrit sa forme physique, son attitude, et il lui donne un nom. Autrement dit, la description d’un objet est le reflet de la réalité et de notre perception du réel.

L’histoire de la construction européenne correspond, de la même manière, à une succession de discours politiques pour qualifier ce qu’est l’Europe et la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC). Nous allons voir que les termes utilisés pour conceptualiser la construction européenne ne sont pas neutres, et qu’ils visent à promouvoir une perception commune de la réalité politique et diplomatique européenne.

Le langage joue ainsi un rôle essentiel dans notre perception de la réalité. Il est donc possible de connaître la réalité à travers la construction linguistique et l’analyse discursive.

Le langage a eu et continue d’avoir un rôle central dans la construction européenne. L’argument consiste à dire que les différentes manières de définir la nature de l’Union européenne ne sont pas que des simples descriptions neutres , mais qu’elles participent à la construction sociale de la réalité. Le discours politique devient ainsi un objet d’étude et d’analyse, et un élément constitutif du pouvoir.

Notre analyse consiste à dire que la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) de l’Union européenne est une construction sociale générée par un corpus très large de discours et de textes politiques.

Notre analyse consiste à dire que le discours peut également produire une forme d’action sur autrui. Dire, c’est faire : il existe des énoncés qui ne servent ni à décrire, ni à affirmer, ni à constater une réalité, et qui vont plus loin en ce sens qu’ils accomplissent une action. Autrement dit, « vouloir dire », c’est vouloir qu’un énoncé ait un certain impact sur un auditoire, réel et/ou virtuel. Ainsi, communiquer, ce n’est pas tant transmettre un message que faire aboutir une intention. Dans ce contexte, le présupposé, l’implicite et le poids du contexte discursif confèrent à tout discours un pouvoir bien plus large que les mots utilisés.

C’est ce qu’on appelle les « actes de parole » (« speech act »). Le langage, selon J.L. Austin62, correspond le plus souvent à un acte illocutoire et/ou perlocutoire : c’est

par le langage que se crée et se développe la Politique étrangère et de sécurité

commune (PESC). En parlant de la PESC, les acteurs politiques participent à l’accomplissement de ce projet européen et à son imprégnation sociale.

62

AUSTIN J.L., cité par LACOUR Bordsky C., Doing things with words : « racism » as a speech act

Austin reconnaît ainsi la plurifonctionnalité du discours. Il a défini une théorie plus générale des « actes de parole » et des valeurs des énoncés, en distinguant trois types d’actes :

• l’acte locutoire, qui est la production d’une phrase dotée d’un sens et d’une

référence, et qui « dit quelque chose » ; exemple, «le siège de l’Union

européeenne est à Bruxelles » ;

• l’acte illocutoire, qui accomplit quelque chose en l’énonçant et qui se fait dans des circonstances qui conditionnent son impact et son efficacité ; exemples: le fameux « Ich bin ein Berliner » du président John Kennedy en pleine guerre froide à Berlin, ou « l’Europe doit être reconnue comme une puissance sur la scène internationale » prononcé par un chef d’Etat dans un lieu officiel et dans un contexte précis;

• et l’acte perlocutoire, qui produit un effet sur le destinataire en dehors de toute convention ou de tout rituel social ; exemple : « l’Europe est une puissance ». La théorie d’Austin permet ainsi de saisir les rapports du discours et de l’action, en ce sens que, selon lui, tout énoncé a ipso facto valeur d’action.

C’est en faisant des discours sur la PESC que les acteurs politiques fabriquent et

créent la PESC. C’est ce qu’Austin appelle « la force illocutoire » du langage.

Autrement dit, ce que disent les acteurs politiques et les médias a un impact sur les autres, et en parlant de la PESC, ils ne sont pas simplement acteurs de la PESC, mais invitent également les autres à le devenir.

Nous pouvons définir les « actes de parole » comme des actions menées au travers des discours. Le discours politique devient ainsi constitutif de l’action politique.

La théorie d’Austin dépasse la théorie saussurienne, qui place la fonction communicative au centre de sa conception de la langue. Ainsi la langue n’est plus considérée comme simple moyen d’expression et de représentation, mais comme un moyen pragmatique permettant aux interlocuteurs d’agir les uns sur les autres. Ainsi, l’analyse du discours ne se limite plus au contenu stricto sensu, mais aborde également le contenant, la situation, la fabrication de sens, le contexte, la référence et l’implicite.

L’analyse sémantique des mots utilisés dans le cadre de la PESC montre également qu’un élément clé est l’importance de la répétition de mots comme « puissance européenne », « politique étrangère de l’Europe », « notre continent », « acteur reconnu », ou encore « union européenne » dans la production de discours sur la PESC.

Locuteur collectif

Par ailleurs, nous allons voir qu’il existe une multitude de locuteurs habilités à parler

de la PESC : chefs d’Etat et de gouvernement, Commissaires européens,

eurodéputés, hommes politiques, hauts fonctionnaires, journalistes. Ce que les linguistes appellent un « locuteur collectif », d’autant plus puissant qu’il utilise, bien

davantage que le citoyen ordinaire, de multiples intermédiaires de communications (télévision, radio, journaux, Internet, textes). De par leur rôle, ces divers acteurs occupent massivement l’espace d’exposition discursive, c’est-à-dire l’environnement constitué des énoncés et des discours auquel est exposé le citoyen-récepteur.

Autrement dit, chaque discours implique les acteurs au travers d’un statut déterminé. Si M. Jacques Chirac intervient à propos de la guerre en Bosnie dans les salons vernis de l’Elysée, il intervient en tant que chef d’Etat, en tant que Président de la République française, et non en tant que père ou grand-père, époux, homme brun, ayant une voix rauque de fumeur. Il s’agit d’une mise en scène d’une énonciation politique. C’est une scène englobante, c’est-à-dire qu’elle lie l’émetteur et le récepteur dans l’espace-temps d’une conférence de presse. Le fait d’utiliser le « Je » dans l’énoncé correspond à une prise en charge du discours. M. Jacques Chirac se pose ainsi en responsable de l’acte de parole accompli, et donc, de par son statut, se porte garant de la vérité et de la légitimité de son discours. Il s’agit donc pleinement d’une manifestation de puissance, et donc d’un acte de pouvoir.

Le philosophe allemand Jürgen Habermas63 a étendu la théorie de l’ « acte de

parole » à propos de l’homme communicationnel, en disant que le sentiment de citoyenneté européenne était étroitement lié à l’espace politico-communicationnel de l’Europe.

Selon Habermas, dont nous analyserons la théorie de manière plus approfondie dans la IVème Partie, une raison incarnée dans l'agir communicationnel permet d'appréhender l'ensemble dialectique que composent l'ouverture langagière au monde et les procès d'apprentissage dans le monde. En analysant la base de validité des discours, Habermas a voulu montrer que la théorie de l'agir communicationnel équivaut à une théorie de la société.

Le langage devient ainsi un instrument de volonté, d’intention et de pouvoir. Austin va même plus loin en posant la question : « Comment faire des choses en se servant des mots ? », qui est une formule active, et non plus « Comment sont faites les choses par des mots ? », qui est une formule passive.

Selon John Searle64

, le langage politique n’est jamais neutre ou purement descriptif, mais contient toujours des évaluations et sert des ambitions politiques. Pour Searle, rien n’est innocent dans le langage. Il y a toujours ce qu’il appelle un « arrière-plan » pré-intentionnel qui conditionne la perception du message par les autres. C’est précisément le sens de l’acte illocutoire dont parle Austin, et de la scénographie générale du discours.

Selon Foucault65

, l’ « acte de parole » et toujours un acte de pouvoir. Nous ne devons pas imaginer que le monde que nous voyons nous présente un visage lisible que nous n’aurions plus qu’à déchiffrer. Le monde n’est pas, selon lui, le complice de notre savoir. Dès lors, nous devons concevoir le discours comme un acte de violence

63

HABERMAS Jürgen, in Théorie de l'agir communicationnel, traduction de FERRY Jean-Marc et SCHLEGEL Jean-Louis, Paris, Fayard, 1987 ; Titre original: Theorie der kommunikativen Handelns,

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