Figure 25. Courbes galvanostatiques des matériaux a) P2-Na
2/3[Fe
1/2Mn
1/2]O
2et b) O3-Na[Fe
1/2Mn
1/2]O
2cyclés à 12 mA.g
-1entre 1,5 et 4,3 V vs Na
+/Na. Le 1
ercycle n’est pas tracé sur le graphe par souci de
simplification
[142].
Les performances électrochimiques obtenues par Yabuuchi et al. ont été légèrement
améliorées par Xu et al.
[187]en synthétisant ce même matériau par voie sol-gel. Dans la
fenêtre de potentiel 1,5 – 4 V, une capacité initiale de première désinsertion de 110 mAh.g
-1est atteinte à 13 mA.g
-1et la rétention de capacité s’élève à 98,2 % après 50 cycles. Même à
130 mA.g
-1, la capacité initiale d’environ 91 mAh.g
-1est maintenue à 99,6 % après 50 cycles.
Pour un même composé, différentes structures peuvent être obtenues en fonction de la
température de calcination. Par exemple, pour le matériau Na
2/3[Fe
1/2Mn
1/2]O
2, les structures
P3 et P2 sont obtenues lorsque les températures de synthèse sont fixées à 700 °C et 900 °C,
respectivement
[134]. Une inter croissance de ces deux phases est également observée lorsque la
62
température de calcination est proche de 700 °C
[134],[188]. L’ordre des métaux de transition a
été identifié dans les structures de type T2, P2 et P3
[134],[189]. Cependant, dans le cas de cette
dernière, la diffraction de neutrons a révélé des zones dans lesquelles se trouvent des défauts
d’empilements des feuillets MO
2ordonnés
[189].
Gonzalo et al.
[190]ont effectué la même constatation avec le composé
Na
2/3[Fe
2/3Mn
1/3]O
2. Deux voies de synthèse différentes ont mené à ce même matériau mais la
structure est soit de type O3 ou soit de type P2. En partant de carbonates, la phase P2 est
favorisée alors que le type O3 est synthétisé à partir de précurseurs hydroxydes. Les
comportements électrochimiques des deux structures sont similaires mais des différences sont
malgré tout notables. En particulier, le potentiel moyen de la phase P2 est plus élevé que celui
de la phase O3. De plus, contrairement à la phase O3, la polarisation de la phase P2 est accrue
pour le couple Fe
3+/Fe
4+et réduite pour le couple Mn
3+/Mn
4+. La phase O3 montre cependant
une meilleure tenue en puissance.
Le nickel, introduit dans un oxyde lamellaire, travaille sur les couples redox
Ni
2+/Ni
3+/Ni
4+ce qui permet d’obtenir des potentiels moyens relativement hauts mais
engendre cependant de nombreux plateaux.
La structure du matériau P2-Na
2/3[Ni
1/3Mn
2/3]O
2a été détaillée par Lu et Dahn
[137]en
2001 par diffraction des rayons X in situ. Lorsque x ≥ 1/3, la phase P2- Na
x[Ni
1/3Mn
2/3]O
2est
pure. A partir de x = 1/3, des défauts structuraux de type O2 sont présents et deviennent de
plus en plus nombreux jusqu’à la fin de la charge. Ceci crée un domaine biphasique de
P2-Na
1/3[Ni
1/3Mn
2/3]O
2et de O2-[Ni
1/3Mn
2/3]O
2clairement observé avec un long plateau à 4,2 V
vs Na
+/Na. La capacité de première charge de ce matériau atteint 160 mAh.g
-1entre 2 V et
4,45 V à une densité de courant de 5 mA.g
-1. Plusieurs travaux sur le composé
Na
2/3[Ni
1/3Mn
2/3]O
2ont permis de bien cerner sa structure
[134],[189],[191],[192]. Ce matériau
possède une capacité théorique de 173 mAh.g
-1basée sur le couple redox Ni
2+/Ni
4+. Des
études par diffraction des rayons X accompagnées d’un affinement Rietveld ont permis de
révéler la sur-structure du composé. Une sur-structure est observée lorsque les métaux de
transition des couches MO
2sont ordonnés de telle sorte qu’il est possible de redéfinir une
maille, plus grande que la maille élémentaire, permettant de décrire le cristal. La maille
élémentaire hexagonale définie par les paramètres de maille a et c peut être redéfinie par une
maille dont les paramètres sont a’ et c’ où a’ = √3 a et c’ = c. La Figure 26 permet de clarifier
63
ces différentes notions
[193]. Cet ordre entre les métaux de transition est établi lorsque les
rayons ioniques des métaux de transition sont différents. Par exemple, la différence entre les
rayons de Ni
2+et Mn
4+(r(Ni
2+) = 0,69 Å et r(Mn
4+) = 0,53 Å) est suffisamment significative
pour engendrer un ordre entre ces deux métaux. Cet ordre permet en fait de minimiser les
interactions répulsives entre les cations Mn
4+[189]. Par contre, les rayons de Co
3+et de Mn
4+(r(Co
3+) = 0,545 Å) sont proches ce qui ne permet pas un ordre entre ces deux cations
[192].
Une sur-structure de P2-Na
2/3[Ni
1/3Mn
2/3]O
2est observée en diffraction des rayons X par
rayonnement synchrotron avec la détection de trois petits pics à 7,23°, 7,54° et 7,8°. Puisque
la diffraction des rayons X ne peut faire la différence entre le nickel et le manganèse, la
sur-structure est attribuée, par les auteurs, à un ordre des ions sodium dans l’inter feuillet
[177].
Figure 26. Représentation schématique d’une sur-structure observée sur un plan de métaux de transition
MO
2[193]En 2013, Lee et al.
[140]ont obtenu une capacité de première charge de 190 mAh.g
-1avec P2-Na
2/3[Ni
1/3Mn
2/3]O
2à C/100 entre 2,3 V et 4,5 V vs Na
+/Na. L’excès de capacité (190
mAh.g
-1contre 173 mAh.g
-1en théorie) est attribué à une décomposition probable de
l’électrolyte au-dessus de 4,4 V. Comme l’avaient déjà observé Lu et Dahn
[137]en 2001, la
phase P2 est la plus stable dans la région 1/3 < x < 2/3 et O2 est la plus stable lorsque x < 1/3.
A partir de 4,2 V (c’est-à-dire à partir de x = 1/3), deux plans d’oxygènes glissent sans rompre
les liaisons O-M pour obtenir la phase O2 (voir Figure 19). Un long plateau à 4,22 V est
observé pour ce composé, reflétant ainsi la coexistence des deux phases P2 et O2. Lorsque le
sodium est progressivement désintercalé de la structure, les ions Ni
2+subissent la transition
64
Ni
2+/Ni
3+/Ni
3,5+alors que les ions manganèse restent à l’état d’oxydation +IV pendant tout le
cyclage. Afin d’éviter la transformation de la phase P2 en la phase O2, le potentiel de coupure
est fixé à 4,1 V. Cependant, l’abaissement de la borne haute de coupure diminue nettement la
capacité : en charge, une capacité de 87 mAh.g
-1et une capacité de 82 mAh.g
-1sont atteintes à
C/20 et C/5 respectivement. Dans cette gamme de potentiel, la rétention de la capacité est très
importante et s’élève à 92 % après 50 cycles. La Figure 27 montre les performances
électrochimiques de ce composé avec les deux bornes hautes de coupure, 4,5 V et 4,1 V.
Figure 27. Performances électrochimiques du composé Na
2/3[Ni
1/3Mn
2/3]O
2avec deux bornes de potentiels
différentes (2,3 V - 4,5 V et 2,3 V - 4,1 V) et trois régimes différents (C/100, C/20, C/5)
[140]Ces différentes études menées sur le composé Na
2/3[Ni
1/3Mn
2/3]O
2mettent en valeur le
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Développement d'accumulateurs sodium-ion
(Page 67-70)