• Aucun résultat trouvé

PMA et aspects éthiques

XIII- Aspects encadrant l’AMP

1- PMA et aspects éthiques

L’éthique, c'est-à-dire l’appréciation de ce qui est valorisant, de ce qui est au service de plus d’humanité, s’élabore au jour dans l’expérience que vit chacun. Tout progrès ne profite pas nécessairement à la vie humaine ; de plus l’intérêt économique peut l’emporter sur toute considération d’humanité.

L’éthique n’est pas une affaire de spécialiste, elle appartient à l’ensemble de la population qui portera les conséquences bénéfiques ou destructrices de ces évolutions.

L’assistance médicale à la procréation est proposée comme l’une des solutions possibles au problème humain et social de l’infécondité. Elle peut être perçues comme préférables à l’adoption, parce qu’elles offrent au couple infécond la possibilité de procréer.

Mais cette position, qui met au premier plan les avantages qu’une parenté dite biologique ou génétique comporterait pour le couple, ne doit pas cacher les difficultés et incertitudes qu’impose cette médication de la procréation.

Il ne faut pas manquer d’attirer l’attention sur les conséquences éventuelles de certaines méthodes actuellement en expérimentation. Ces méthodes pourraient en effet contribuer au développement de pratiques qui doivent faire l’objet de discussion éthique et scientifique approfondie, par exemple le diagnostic génétique sur l’embryon in vitro ou le transfert de matériel génétique.

Certains pays ont choisi de mettre en place rapidement une législation espérant un meilleur contrôle de ces méthodes. Cependant, en dehors de tout cadre législatif, les techniciens et les biologistes qui pratiquent l’AMP ont souvent le sentiment d’être en face de leurs décisions.

1.1. Le modèle français : (95-96-97-98)

L’AMP doit toujours répondre à une demande parentale et toute indication de celle-ci en dehors de l’infertilité est proscrite.

La prise en charge ne peut concerner qu’un couple formé d’une femme et d’un homme (Hétérosexuel), en âge de procréer, marié ou en mesure d’apporter une preuve d’une vie commune de plus de deux ans. Les deux membres du couple doivent être vivants au moment de la réalisation de l’AMP, en pratique, le respect de cette condition est assuré par l’exigence d’un double consentement signé au moment de chacune de ces opérations et renouvelé avant chaque transfert.

Le praticien doit être en effet s’assurer de la réalité du désir de l’enfant chez l’homme comme chez la femme.

Une information claire, précise et adaptée doit être donnée au couple bénéficiaire d’AMP au cours des entretiens et doit porter sur :

-Les causes de leur infertilité.

-Le choix de la ou des techniques envisagées avec les chances de succès pour le couple.

-Les différentes contraintes qu’il peut engendrer aussi bien d’ordre matériel, financier ou psychologiques et les risques potentiels à court et à moyen terme.

-éventuelles solutions alternatives : chances de concevoir spontanément, chirurgie des trompes et des voies excrétrices masculines…

-éventualité de devoir arrêter la prise en charge. -possibilité ouverte par l’adoption.

-état actuel et encore limité des connaissances concernant l’état de santé des enfants nés après AMP, tout en encourageant le couple aux études épidémiologiques qui pourront lui être proposées.

Les documents nécessaires à la mise en œuvre de l’AMP doivent être conservés dans un respect complet de la confidentialité.

L’embryon est considéré comme un être humain à part entière qui ne peut être traité comme « l’objet » instrumental de la volonté d’autrui et qui interdit toute expérimentation sur l’embryon et le diagnostic préimplantatoire (DPI)

L’utilisation de la PMA et du DPI à des fins pure convenance personnelle est proscrite. Le recours aux mères porteuses ou mères de substitution moyennant rémunération ou non est jugé immoral

Enfin, l’AMP eu sein du couple aboutit à des enfants dont l’identité est celle de ses deux parents, il n’existe donc aucune difficulté pour établir leur filiation.

1.2. Dans les pays arabes : (99-100-101)

Dans le monde arabe et musulman, les fondements éthiques qui guident les décisions en matière de science et de technologie diffèrent souvent d’un pays à l’autre. C’est pourquoi le conseil de l’académie islamique du Fiqh en Arabie Saoudite a proposé, durant la session de 1997, la création d’un comité constitué d’experts et d’oulamas, chargés de définir les règles éthiques en biologie qui pourraient éventuellement être adoptées par les états islamiques. En attendant donc de définir les règles éthiques, qui servent à réglementer ce domaine, les principes de l’Islam servent de jurisprudence à la réflexion bioéthique.

La PMA ne peut donc être mise en œuvre qu’en respectant certaines principes notamment : • Le mariage représente un contrat entre un homme et une femme, ainsi une troisième personne ne peut interférer dans leur vie sexuelle ni contribuer à la procréation d’un de leurs enfants en fournissant des gamètes, un embryon ou prêtant un utérus.

Le don d’embryon est interdit parce que l’enfant à venir ne sera pas en filiation biologique avec le père.

Le FIV d’une veuve ou d’une femme divorcée avec la semence cryo-conservée de son mari n’est pas admise, car cette femme n’a plut le statut de mariée.

Dans un couple où un homme est totalement et définitivement infertile, la stérilité doit être acceptée et aucun traitement ne devrait être tenté.

Au sujet des embryons surnuméraires, ils restent à la propriété du couple tant que leur contrat de mariage est valide. Ce couple, d’un commun accord, peut décider de les laisser dépérir ou peut éventuellement le céder à toute recherche qui se destine à une finalité exclusivement thérapeutique et qui ne vise pas à changer le patrimoine génétique de l’embryon. • Les réductions embryonnaires sont permises lorsque c’est le seul espoir pour assumer le déroulement harmonieux d’une grossesse, la viabilité d’un futur enfant ou lorsque la vie de la mère est en danger. Elles sont éthiquement justifiées sur le plan médical ; en ayant recours à cette procédure on ôte la vie pour donner la vie.

1.3. Quelques aspects immoraux de la PMA :

Dans certains pays comme le Canada, les Etats-Unis ou la France, des femmes célibataires et des couples de lesbiennes ont fait état de demande à l’insémination artificielle (101-102)

L’insémination post-mortem a la défaveur dans tous les pays : la mort du conjoint devrait correspondre à la disparition de tout droit de procréer, si non c’est créer délibérément un orphelin (101). Le don des gamètes ou d’embryons pose de nombreux problèmes lorsque celui- ci intervient au sein de la même famille, comme ce qui était rapporté en Afrique du sud (102- 103), où le père d’un homme stérile offre son sperme à sa belle fille, ou la grand-mère offre de porter les enfants génétiques de sa fille et de son gendre. La PMA offrirait donc des possibilités de transgressions d’interdits tels que l’inceste.

Documents relatifs