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3.3 Matériaux envisagés

3.3.3 Plaque de soutien

Selon le matériau composant la couche d’intervention, sa résistance aurait été suffisante pour ne pas nécessiter l’ajout d’une plaque de soutien. Cependant, il a été décidé avec Martine Rochat qu’une telle plaque serait quoi qu’il en soit fixée sous la couche d’intervention afin d’assurer à l’ensemble une résistance bien plus grande à la torsion et à l’abrasion. Ceci permet de diminuer l’épaisseur de la couche d’intervention, dont l’usage est réduit à la consolidation des fragments entre eux et à la création d’une surface plane. Cette plaque devant être résistante à la torsion, relativement légère et sans risque au niveau de sa conservation, l’aluminium semblait le plus indiqué. Le bois, moins résistant et sujet à des attaques de microorganismes63, a été rapidement écarté. D’autres métaux n’ont pas été choisis en raison de leur poids et/ou de leur sensibilité à la corrosion. L’acier inoxydable a été écarté en raison de son poids.

Deux types de plaques d’aluminium semblent adaptés à la situation : l’aluminium plein, c’est-à-dire une tôle d’aluminium ordinaire64, et les panneaux d’aluminium alvéolé dont la marque ALUCORE® 65

m’a été conseillée en raison de ses bonnes performances par Noé Terrapon, conservateur-restaurateur au laboratoire du Musée romain d’Avenches66.

Les panneaux ALUCORE® se composent d’une structure d’aluminium en "nid d’abeille" (alliage Al-Mn) prise en sandwich entre deux tôles de parement en alliage Peraluman® (Al-Mg), résistant à la corrosion67 (figure 27). La légèreté de l’aluminium alvéolé est son principal avantage par rapport à l’aluminium plein, comme le montre le graphique ci-dessous (figure 28). Pour une résistance semblable à la torsion, un panneau d’aluminium alvéolé est en effet beaucoup plus léger qu’une tôle d’aluminium plein68, mais plus épais ce qui ne constitue pas dans notre cas un critère important. Selon M. Jean-Denis Rérat, administrateur de l’entreprise de construction métallique Crevoisier & Rérat SA69, l’épaisseur nécessaire des tôles et panneaux dépend du volume et de la masse des prélèvements à soutenir ; cette épaisseur ne peut être déterminée qu’en ayant le prélèvement sous les yeux, en se fiant à l’expérience de professionnels tels que lui. D’après M. Rérat, une tôle d’aluminium plein de 10 mm d’épaisseur serait nécessaire aux prélèvements les plus volumineux afin d’éviter tout risque de torsion, ce qui équivaut à une épaisseur de panneau alvéolé de 15 mm selon le tableau ci-dessous.

63 Mora et al., 1977, p.306.

64 Fourni dans la région de Porrentruy par l’entreprise de construction métallique Crevoisier & Rérat SA.

65 Produit par 3A Composites GmbH, à Singen (Allemagne), et fourni par Allega GmbH, succursales à Niederglatt, Saint-Blaise et Dagmersellen.

66 Information transmise par Noé Terrapon, conservateur-restaurateur au laboratoire du Musée romain d’Avenches, lors d’une visite le 26 avril 2012 à Avenches.

67 3A Composites GmbH [en ligne]. Référence relative à l’ensemble du paragraphe.

68 3A Composites GmbH [en ligne].

69 Informations transmises par M. Jean-Denis Rérat, administrateur de l’entreprise de construction métallique Crevoisier & Rérat SA, lors d’un entretien le 16 juillet 2012 à Porrentruy.

Figure 27 : Schéma des composants du panneau ALUCORE®.

Figure 28 : Graphique et tableau comparatifs des propriétés de l’aluminium plein et de l’ALUCORE®.

© Alc an Sing en Gmb H ©Alcan Singen GmbH

Miserez Claudine, Recherches et réflexions inhérentes à la conception d’un support pour des prélèvements de couches géologiques, 27 juillet 2012

L’aluminium alvéolé peut être découpé à l’aide de scies à panneau, scies circulaires ou scies sauteuses (les types de lames à employer pour chacune des méthodes sont décrits sur le site du fabricant d’ALUCORE® 70). Il est recommandé de sous-traiter ce travail à un menuisier ou à une entreprise spécialisée (par exemple, le fournisseur de panneaux lui-même)71. Dans les ateliers de conservation-restauration de peintures murales et mosaïques, ces panneaux et tôles sont souvent découpées par les conservateurs-restaurateurs eux-mêmes car il s’agit de formes géométriques, ce qui n’est pas le cas pour les prélèvements de couches géologiques dont le support doit suivre les contours sinueux. Selon Jean-Denis Rérat72, administrateur de l’entreprise de construction métallique Crevoisier & Rérat SA, la découpe de formes sinueuses dans des tôles d’aluminium plein peut quant à elle s’effectuer au plasma. Jusqu’à des épaisseurs de tôle de 10 mm, un découpeur plasma de moindre dimension est nécessaire. D’après lui, ce travail peut être effectué par les techniciens de la PAL avec une assez bonne précision. Il doit toutefois être réalisé dans un local bien ventilé. Sa connaissance dans le domaine des panneaux d’aluminium alvéolé ne lui permet pas de déterminer s’il est plus aisé de découper de tels panneaux à la scie, ou des tôles d’aluminium plein au plasma.

Le prix des tôles d’aluminium ne pourra être défini que lorsque le volume de chutes produites lors de leur découpe sera connu. Ceci n’étant pas le cas, M. Rérat n’a pu fournir un devis. Après lui avoir donné un aperçu des prix des tôles d’aluminium alvéolé (liste de prix disponible en annexe n° 34, p.201), il a cependant supposé que les panneaux alvéolés seraient un peu moins onéreux.

Enfin, le système de fixation des pieds de mise à niveau proposé par M. Rérat est identique, qu’il s’agisse de tôles pleines ou de panneaux alvéolés (système décrit au point suivant).

A noter que, au laboratoire du Musée romain d’Avenches, l’aluminium est employé depuis plusieurs années en tant que plaque de soutien et est collé à la couche d’intervention faite de mortier de chaux. Selon l’expérience de Verena Fischbacher et Noé Terrapon, conservateurs-restaurateurs dans ce laboratoire, la différence de coefficients de dilatation entre ces matériaux ne pose pas de problème lorsqu’il s’agit de surface aussi restreintes que celle des prélèvements traités ici. Cependant, pour réduire au mieux les contraintes induites par ces différences de coefficients, il est préférable d’employer un adhésif relativement élastique agissant comme "zone-tampon" et absorbant les dilatations de l’un ou l’autre matériau. C’est pourquoi l’adhésif SikaBond®-T2 (présenté plus haut), jugé résistant et élastique, est recommandé par le producteur de panneaux 3A Composites GmbH73.

70 3A Composites GmbH [en ligne].

71 Informations transmises par M. Jean-Denis Rérat, administrateur de l’entreprise de construction métallique Crevoisier & Rérat SA, lors d’un entretien le 16 juillet 2012 à Porrentruy.

72 Ibidem.

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