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Partie 1 : Une expérimentation en phase avec l’évolution du métier de pharmacien

7. Plan gouvernemental pour les antibiotiques, le TDR dans les actions

Dans ce plan il est rappelé qu’avant 2000, la France était le plus gros consommateur d’antibiotiques d’Europe. On comptait 100 millions de prescriptions, avec un taux de prescriptions de 30% orienté vers une infection virale donc inutiles et favorisant la création d’antibiorésistances. Les différentes mesures du gouvernement et les professionnels de santé ont permis d’inverser cette tendance, mais il reste encore des choses à faire.

D’autres actions sont menées en parallèle de ce plan gouvernemental, par exemple avec le rapport CARLET « Tous ensemble, sauvons les antibiotiques » remis à Marisol TOURAINE, Ministre des Affaires Sociales et de la Santé en septembre 2015 (20). Les rapporteurs ont identifié 4 axes majeurs qui ont pour but de limiter l’émergence et la dissémination des résistances bactériennes. Suite à ce rapport, le 17 novembre 2016 un comité interministériel consacré à l’antibiorésistance a été mis en place (21).

15 Chacun se souvient de la campagne de communication qui faisait partie du plan antibiotique 2001-2005, avec le slogan « les antibiotiques c’est pas automatique », qui a permis de marquer les esprits et faire évoluer les consciences au sein du grand public et également auprès des professionnels de santé.

Au total, le gouvernement a mis en place trois plans nationaux autour des antibiotiques dans le but d'améliorer le juste usage des antibiotiques c’est-à-dire un usage raisonné, maîtrisé et pertinent afin d’éviter des phénomènes comme l’antibiorésistance.

Les plans précédents ont pris place entre 2001-2005 et 2007-2010. L’actuel plan (22) s’intitulant « plan national 2011-2016 d’alerte sur les antibiotiques » s’inscrit dans une volonté d’alerter sur la croissance de l’antibiorésistance dont les conséquences, par exemple, sont des situations d’impasse thérapeutique. Ce plan se divise en trois axes stratégiques :

 Renforcer l'efficacité de la prise en charge des patients

 Préserver l'efficacité des antibiotiques

 Promouvoir la recherche

Certains axes du plan s’orientent vers des domaines qui nous concernent directement:

 Les professionnels de santé

 La formation initiale et continue

 La sensibilisation du grand public

7.1. Les professionnels de santé

Nous nous intéressons plus particulièrement à l’Axe 1 « Renforcer l’efficacité de prise en charge des patients » comprenant la mesure 1.1 « Améliorer les règles de prise en charge par les antibiotiques » et l’action n°3 « Développer les TOD sur les agents microbiens et généraliser leur utilisation » développée ci-dessous.

Le but de cette action est de promouvoir et de développer l’utilisation des TDR afin d’éviter des prescriptions injustifiées d’antibiotiques. Cette décision fait suite à l’utilisation insuffisante du TDR par les médecins malgré des formations et une mise à disposition gratuite des tests. C’est pourquoi une des sous actions (n°2) vise à « Améliorer l’accessibilité logistique et la practabilité des TOD existants et à venir ».

16 Le fait que les TDR soient autorisés et réalisés en officine peut permettre de renforcer cette action.

La mesure 1.2 « Informer et former les professionnels de santé » comporte l’action n°5 s’intitulant « Mobiliser les professionnels de santé » a pour but de bien les informer afin qu’ils soient à même de connaître la juste utilisation des antibiotiques et soient sensibilisés à l’antibiorésistance. Cette partie ne précise pas quels sont les professionnels de santé concernés, mais il serait logique que les pharmaciens soient inclus.

7.2. La formation initiale et continue des professionnels de santé

Dans l’axe 1, la mesure 1.2 « Informer et former les professionnels de santé » comporte également l’action n°6 s’intitulant « Adapter la formation initiale des professionnels de santé » a pour but de les informer pendant les études. Ces dispositions concernent aussi bien les prescripteurs : médecins, sages-femmes, dentistes, vétérinaires que les pharmaciens et infirmières.

Pour les étudiants en pharmacie, il est proposé d’intégrer dans leur cursus de la pharmacie clinique en lien avec le juste usage des antibiotiques, afin de les sensibiliser. Ce qui parait approprié à notre rôle de conseils associés à la délivrance de médicaments.

L’action n°7 s’intitule « Développer la formation continue et l’évaluation des pratiques professionnelles concernant les prescriptions d’antibiotiques » et se situe dans la continuité de l’action n°6 en parlant des Développement Professionnel Continu (DPC) et des formations créées autour des antibiotiques pour les professionnels de santé.

Concernant le DPC, l’orientation n°4 « Dépistage et diagnostic par tests, recueils et traitements de signaux biologiques utilisés sur le lieu de soins » est en lien avec l’utilisation du TDR. Cette orientation est fixée par l’arrêté du 8 décembre 2015 « Fixant la liste des orientations nationales du développement professionnel continu des professionnels de santé pour les années 2016 à 2018 » (23).

17 7.3. Sensibilisation du grand public

Ce plan prend aussi en compte le grand public, au sein de l’axe 1, dans la mesure 1.3 « Sensibiliser la population aux enjeux d’une bonne prise en charge » avec l’action n° 9 et n°10. Comme lors des plans précédents, le gouvernement souhaite pérenniser les campagnes de sensibilisation, les supports d’information et promouvoir le 18 novembre journée de sensibilisation au juste usage des antibiotiques. Une plateforme d’informations à destination du public doit également être créée.

Comme pour les autres plans, un slogan est lié à la campagne de sensibilisation : “avec ou sans antibiotiques, vous ne guérirez pas plus vite”, c’est un message précis et clair pour les patients. Dans le cadre du plan et en partenariat avec l’Assurance Maladie, une fiche ”patient” est mise en place (24). Elle est utilisée par le médecin afin d’expliquer pourquoi l’usage des antibiotiques n’est pas nécessaire.

L’action n°10 s’intitulant « Informer et sensibiliser des groupes de population particuliers » permet de sensibiliser les patients en salle d’attente, les parents de jeune enfant, les professionnels de la petite enfance, les enfants en âge scolaire ainsi que les personnes âgées via différentes actions.