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a. Une promotion inégale

Les patients avaient des expériences différentes de la promotion de l'activité physique. Le MT ne proposait pas toujours la pratique activité physique selon les patients (« souvent il nous en

parle quand même le médecin traitant » [S15], « mon médecin traitant ne me l’a pas réellement proposé. » [S7]), qui attribuaient cela principalement à la motivation de ce dernier

(« c’était aussi une sorte de motivation de leur part, de faire en sorte que je me bouge. » [NS14], « le médecin traitant, c’est pas un sujet qui le… qui, qui l’intéresse, enfin c’est peut

être pas le pas le bon mot mais… il ne parle pas des activités sportives ! » [S1]), plus qu'à un

problème de connaissance et formation du MT sur ce sujet en justifiant ne pas avoir accès à leur niveau d'information sur ce sujet : « je suppose qu’ils sont informés. » (S11), « je crois

aussi que les médecins ne sont pas informés » (S3), « si elle connaissait ou pas, je ne saurais pas dire, je ne saurais pas dire… » (S10).

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b. « Il pourrait déjà en parler »

Le sujet de l'activité physique n'était lui aussi pas toujours abordé avec le MT. La plupart des patients qui ont eu cette discussion avec leur MT rapportaient avoir informé le MT de leur démarche. La réaction du MT était toujours positive : « Moi je lui ai dit et il m’a dit « c’est

bien » » (S5).

Le sujet était souvent abordé en raison d'une visite médicale pour un certificat médical en vue de débuter cette activité physique : « Je dois l’évoquer là parce que de toute façon il faut que

je fasse mon certificat médical pour l’escrime… » (S3).

La discussion était facilitée par la relation médecin-malade particulière avec le médecin généraliste : « naturellement parce qu’il est médecin du sport » (NS4), « Plus avec le médecin

traitant. Déjà, je le vois plus souvent… » (S2), « il aurait pas besoin de me convaincre beaucoup, parce qu’on se connaît très bien » (NS7).

La perte de vue du MT était le principal frein à la discussion (S4). Des patients questionnaient la compétence du MT sur le sujet du cancer :« je vois comment ça se passe, c’est pas... on sent

que comme il maîtrise moins, je pense, ils maîtrisent suffisamment, c’est pas leur métier c’est pas leur spécialité, bah ils sont toujours… Vous voyez avec, on va faire des analyses… Enfin, c’est jamais eux quoi ! Ils ne font pas la synthèse. » (S11), « Peut-être parce que lui à son niveau il ne peut peut-être rien faire, peut-être parce qu’il se dit c’est à l’hôpital que tout est pris en charge et que c’est lui qui va gérer » (S13).

Enfin, le manque de disponibilité des MT était aussi une barrière pour certains patients : « C’est vrai que les pauvres ils sont… enfin, surtout en campagne, ils sont complètement

débordés, c’est pas facile, ils sont de moins en moins nombreux, et il faut qu’ils arrivent à passer quand même tous les gens qui sont suivis par eux… » (S12).

c.

Travailler l'information

Les patients souhaitaient une meilleure formation et information des MT sur l'activité physique : « Le médecin traitant, il peut juste m'aider à aller voir les différentes associations

dans la commune » (NS12), « Ils pourraient déjà en parler, qu’on peut faire une activité physique tout en étant malade. » (S16).

Les patients proposaient la présence de poster et prospectus dans les salles d'attente et cabinet, tout en étant conscient n'y avoir peut être pas fait attention les fois précédentes : « dans la

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salle d’attente peut être, mais peut-être qu’il y en a j’ai jamais fait attention, des affiches de la Ligue peut être ou d’autres associations qui peuvent aider les malades et les proches, je sais pas… » (S6), « Déjà, peut être avoir des… il en a peut-être mais je n’ai pas vu… des prospectus faisant connaître le DISSPO, qui est l’organisme ici » (S7).

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Discussion

1. Forces et faiblesses

Cette étude s’intéressait au point de vue des patients atteints de cancer sur le thème de l’activité physique. Les études précédentes s’intéressaient plus aux effets et barrières physiques et psychologiques de l’activité physique dans le cancer, mais il n’avait pas été retrouvé dans la littérature d’étude s’intéressant aux représentations des patients de l’activité physique.

a. Biais de sélection

L’échantillon de patient recruté était le plus large possible, mais les modalités de recrutement des patients et la forme de l’étude en entretiens semi-dirigés induisait un biais dans la sélection des patients : seuls les patients en état général suffisant (tous les patients avaient un niveau d’activité au moins OMS 2) et ayant donné leur accord pour participer à l’étude ont été inclus dans l’étude.

L’âge moyen des patients était de 58 ans, l’échantillon était majoritairement féminin (22 femmes et 7 hommes), le cancer du sein était la pathologie la plus fréquente (14 cancers du sein sur 29 cancers). Cette surreprésentation des cancers du sein a pu influencer les résultats : étant l’un des cancers les plus fréquents [53] et ayant une survie élevée (76 % à 10 ans), les patientes atteintes de ce cancer avaient un état général conservé qui permettait une activité physique ; les patients atteints de cancer à mortalité plus élevée n’auraient peut-être pas eu les mêmes handicaps et déclarations.

b. Biais de réponse

Il existait une surreprésentation des patients pratiquant une APA (16 patients sur 29).

Cette situation a pu induire une surestimation des réponses dans les représentations des patients pratiquant une APA et donc valoriser l’APA en raison d’un biais d’engagement, les patients ayant pu avoir des réponses positives pour valoriser leur association ou rationaliser leur adhésion. Inversement, les patients pratiquant une APA qui n’ont pas souhaité réaliser l’étude l’ont possiblement fait en raison du caractère contraignant d’un entretien semi-dirigé, parce qu’ils n’ont pas ressenti une amélioration de leur état de santé ou qui ont subi plus que bénéficié des programmes.

40 patients interrogés ayant pu donner des réponses pour « faire plaisir » à leur MT.

L’enquêteur, par son intervention dans les entretiens semi-directifs, a pu modifier la compréhension et les réponses des patients interrogés. Pour limiter cela, l’enquêteur s’est attaché à respecter le script d’entretien, a eu une attitude neutre et a utilisé des reformulations des questions et des propos des patients.

Le questionnaire a été modifié au fur et à mesure des entretiens en fonction des entretiens précédents, avec notamment l’ajout question plus ouverte à la fin de l’entretien « y a-t-il un point sur lequel vous vouliez revenir ? » qui a permis d’ouvrir la discussion sur des notions non explorées.

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