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Quelle place pour les achats dans une entreprise ?

PARTIE 2 LA PLACE DES ACHATS DANS UNE STRUCTURE ECONOMIQUE

II. Quelle place pour les achats dans une entreprise ?

A. Les achats comme fonction support

Comme l’a démontré Porter dans son modèle, les achats constituent une fonction support aux autres fonctions, notamment afin de les aider à atteindre la marge souhaitée. Elle fait partie des fonctions support, au même titre que les ressources humaines ou la fonction finance. Il est souvent dit que la fonction achat est au service des différents métiers tels que les acheteurs de production avec la direction industrielle, les acheteurs de produits et services informatiques avec la direction informatique…

Figure 17 La fonction achat au service des différents métiers (source : actionnovation.com)

Les achats sont concernés par tout ce que l’entreprise acquiert sur le marché extérieur afin de satisfaire ses besoins. Dans les entreprises industrielles, le périmètre d’action des achats a longtemps été limité au domaine de la production que l’on nomme opex (terme anglo-saxon pour operating expenses) ou achats directs. Ils ont un impact direct sur les prix de revient de fabrication, et donc sur la marge de l’entreprise.

B. L’organisation des achats

Avant de mettre en place une organisation des achats, il est impératif de porter une attention particulière à certains points clés, à savoir :

• Une distinction entre les achats et les approvisionnements,

• Une segmentation achat spécifique : orientation vers chaque marché en amont afin de profiter des opportunités par une centralisation des puissances achats,

• Capter l’innovation à l’aide d’une organisation agile et collaborative,

• Une orientation opérationnelle vers les clients internes afin d’améliorer l’anticipation des risques.

Tous ces impératifs peuvent être résumé par le concept « Think global, act local » c’est- à-dire « penser au global et agir en local ». (Patrick GEDDES)

Une fois ces points pris en considération, il est important de pouvoir délimiter le périmètre opérationnel. Bien que les achats n’aient pas vocation à couvrir de manière directe

toutes les acquisitions de l’entreprise, il reste néanmoins tout de même garant de la sécurité, de la mise sous contrôle de cet environnement. Il existe ainsi deux zones d’intervention :

• Opérationnelle : les acheteurs « font » eux même les taches,

• Fonctionnelle : les acheteurs « font faire » toute en veillant au bon déroulement du procédé et au pilotage.

La possibilité d’une telle segmentation doit être en adéquation avec la maturité de la fonction au sein de l’entreprise.

Afin de pouvoir mener au mieux son processus achat, trois modes d’organisation s’offrent à l’entreprise : centralisée, décentralisée ou mixte.

L’organisation centralisée : les achats sont gérés par une seule direction, pouvant être la

direction générale de l’entreprise ou une autre direction (financière ou administrative). Le rattachement à la direction générale montre une certaine maturité, quant à un rattachement à la direction financière, il exprime un besoin de diminution des coûts, moins orientée vers la recherche de l’innovation. Une organisation centralisée a pour avantage de favoriser la transversalité et d’homogénéiser les pratiques et les outils. Cependant, elle peut avoir pour inconvénient de conduire à une certaine lourdeur administrative et à éloigner les acheteurs de la réalité du terrain. En outre, le service aura tendance à se déresponsabiliser et à réduire son implication dans le processus achat.

L’organisation décentralisée : selon la structure de l’entreprise les achats sont soit rattachés

à chaque direction métier, dans le cas d’un établissement mono-site, ou rattachés auprès de chaque site/entité dans le cas d’un établissement multi-site ou décentré. L’avantage principal d’une telle organisation est la proximité et l’implication des achats dans la compréhension des enjeux métiers. De plus, une telle organisation permet une meilleure diffusion de la politique et de la stratégie achat dans l’entreprise. En parallèle, un des inconvénients de ce mode d’organisation réside dans la complexification de l’application de la politique achat, et de la conception de la stratégie au global.

L’organisation mixte : à la lumière des avantages et inconvénients d’une organisation

centralisée ou décentralisée, une entreprise peut adapter son organisation globale en fonction de son portefeuille et des familles homogènes (la notion de famille homogène est

achats pour lesquelles la massification et la standardisation sont possibles et décentraliser ceux qui revêtent un caractère spécifique et transversal.

Une entreprise se doit par conséquent de choisir son organisation en fonction de son besoin propre, de son portefeuille et de la politique stratégique envisagée.

C. Les missions achat

Les missions principales de la fonction achat sont des missions cœurs de métier qui tendent vers :

• Une approche de la satisfaction du besoin du client interne,

• L’obtention des meilleures conditions de la part des fournisseurs (coût, qualité, délais),

• Une maîtrise des achats en termes de coût complet, • Une atteinte des exigences qualités fixées par l’entreprise.

Les achats atteignent une posture stratégique au moment où ils apportent de la valeur à l’entreprise. Le gain de valeur peut se matérialiser sous forme de gain financier, d’amélioration de la relation fournisseur et prestataire, et d’une maîtrise des risques dans un objectif de protection ou de sécurisation de l’entreprise.

Au travers de leur pluralité d’action, les achats couvrent sept domaines au sein de l’entreprise : • Stratégique, • Commercial, • Économique, • Technique, • Logistique, • Juridique, • Qualité.

en s’étendant à la maitrise du risque fournisseur aussi bien logistique, qualitatif, législatif (ex : devoir de vigilance) qu’écologique (Responsabilité Sociale et Environnementale).

La fonction achat a donc le rôle d’accroitre le niveau de service et de performance de l’entreprise. Son caractère transversal lui confère un rôle central entre les utilisateurs, les prescripteurs et le secteur concurrentiel.

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