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PISTES DE SOLUTIONS PROPOSÉES PAR LES ACTEURS 1 MIEUX CONNAÎTRE LES RESSOURCES

Social Clients agresseurs,

5.9 PISTES DE SOLUTIONS PROPOSÉES PAR LES ACTEURS 1 MIEUX CONNAÎTRE LES RESSOURCES

Au fil des entrevues, plusieurs pistes de solutions sont proposées en réponse aux besoins du quartier. D’abord, le besoin de connaître les services communautaires offerts pour les citoyens et les travailleuses du sexe. L’absence de connaissance sur le milieu empêche les individus d’avoir recours à d’autres solutions que d’appeler les policiers (911) lorsqu’un évènement survient. Or, certains organismes peuvent aussi intervenir dans certaines situations. Par exemple, le Cap-Saint-Barnabé offre un logement de courte durée pour les hommes et les femmes sans-abris, l’organisme Anonyme reçoit les individus en état de crise dans leur autobus et l’organisme Dopamine se propose de faire de la médiation sociale entre les personnes toxicomanes, les résidents et les commerçants du secteur. Peu de participants connaissent les services offerts dans le secteur. Or, à plusieurs reprises le besoin et le désir d’avoir une meilleure connaissance de leur milieu sont mentionnés.

« Moi je pense qu’il devrait y avoir des ressources pour elles. Tsé moi quand je la vois sur le coin de la rue pis qu’elle ne va pas bien. Ben, je ne sais pas quoi y dire. Je trouve ça désolant de voir quelqu’un dans des situations aussi graves pis que y’a pas d’aide ».

Rita – Résidente

Les acteurs qui mentionnent ce désir d’en savoir davantage sur les services offerts pour venir en aide aux femmes de la rue sont pour la plupart ces citoyens qui conçoivent la prostitution comme une misère sociale.

5.9.2 REVITALISATION DU SECTEUR DÉVITALISÉ

Ensuite, la rue Sainte-Catherine constitue un problème pour les résidents. Beaucoup de citoyens la craignent et l’évitent. À ce titre, les commerces à l’abandon, le manque d’éclairage, la malpropreté (déchets), les graffitis sont autant d’inconvénients attribuables à la rue. À ce titre :

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« La rue Sainte-Catherine, entre Morgan et St-Clément, on va se le dire, c’est ridicule. C’est d’un ridicule. Avec les graffitis, ça l’air de Détroit : y’a tellement de commerces vacants, Tsé la pelouse est «en train» de reprendre possession du béton là».

Lolita – Résidente Ceci étant dit, plusieurs résidents mentionnent le besoin de revitaliser la zone dévitalisé du quartier, soit sur la rue Sainte-Catherine, entre Moreau et Pie-IX. Ces citoyens y voient l’occasion de créer de réels incitatifs pour ne nouveaux commerçants ou de nouvelles familles :

« Je pense que ça passe par le développement de notre quartier pis je parle pas de l’embourgeoisement pis de construire des condos, mais tsé si on veut qu’il y ait des gens qui viennent s’établir, des jeunes familles comme nous autres, des jeunes entrepreneurs désireux de partir des commerces, de partir de nouveaux projets, ben faut mettre en place des vrais incitatifs. Ça passe par l’urbanisme ». Lolita, Résidente

« T’as Harlem, Brooklyn pis Hochelaga. C’est pas pour rien qu’on se fait souvent appeler le Brooklyn de Montréal tsé. Y’on touché le bas pis nous autres aussi on a touché le bas. Pis ont a la chance de se remonter. Avec la revitalisation, mais sans amener la gentrification».

Gilbert – Commerçant et résident En ce sens, la revitalisation qui sous-entend une apparence plus soignée du quartier constitue une solution pour ces résidents et commerçants. Or, l’idée semble plutôt abstraite, car on comprend difficilement si cette revitalisation aurait pour but de cohabiter plus facilement avec les travailleuses du sexe dans des lieux plus beaux et attrayants ou pour leur faire comprendre qu’il s’agit d’espaces urbains aménagés pour les activités résidentielles seulement (ne leur étant pas destinées).

5.9.3 BESOINS ET RESSOURCES POUR LES TRAVAILLEUSES DU SEXE

Certains résidents déplorent l’absence de services offerts uniquement pour les travailleuses du sexe. Des services offerts de façon continue pour aider elles qui souhaitent se sortir des aléas de la prostitution de rue. À ce titre, certains déplorent l’omniprésence des organismes au mandat de réduction des méfaits. Ces citoyens souhaitent que l’on puisse offrir à ces femmes

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un endroit non mixte, où l’on ne se concentre à la fois sur les problèmes de toxicomanie et de santé mentale. À ce titre, des intervenants de proximité déplorent l’absence de services spécialisés en santé mentale, la fréquence insuffisante des visites d’infirmières et de médecins dans la rue ainsi que des plans de soins de santé à long terme qui à la fois, santé physique et physique et la toxicomanie.

Ceci étant dit, l’offre des services actuelle venant en aide aux travailleuses du sexe comporte des lacunes importantes observables à travers les problèmes de cohabitation du quartier. Plusieurs organismes semblent répondre à des besoins de base de façon provisoire alors que certains services sont tout simplement absents. Une stratégie d’intervention centrée sur les besoins des femmes prostituées permettrait de déployer de meilleurs services pour celles-ci, selon plusieurs participants. L’exemple mentionné dans la première section du chapitre résultats, en ce qui a trait aux heures d’ouverture du Cap St-Barnabé est l’une des solutions présentées.

De plus, des intervenants de proximité et des travailleuses du sexe ont souligné des lacunes en ce qui a trait à l’accès aux traitements de substitution à la méthadone et en désintoxication. Les infirmières de proximité expriment leur désir d’implanter un corridor de service de santé, afin d’offrir l’aide appropriée à ces femmes dans un délai raisonnable. À ce titre, les infirmières mentionnent qu’il est très rare qu’une travailleuse du sexe accepte de rester plusieurs heures à attendre à l’urgence et que les délais trop longs pour rentrer dans un centre de désintoxication ont pour conséquence de démotiver les filles. Plusieurs négligeraient aussi leur étant de santé.

Information supplémentaire :

Dans le cadre de cette étude, nous avons présenté certains résultats aux organismes communautaires du quartier. Afin de bien formuler les besoins et les pistes de solutions mentionnés par les acteurs rencontrés, nous avons établi et présenté certaines recommandations. Bien qu’elles ne soient pas présentes dans le cadre de ce chapitre, les recommandations formulées à l’intention des organismes communautaires et institutionnels sont présentes en annexe (voir annexe E).

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CHAPITRE VI